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News
Transcription
00:00Israël, qui dit avoir frappé 280 cibles au Liban et à Gaza pendant Kipour.
00:05Les combats se poursuivent dans le sud du Liban.
00:07Une frappe israélienne s'est abattue sur un marché d'une grande ville du sud, selon une agence libanaise.
00:13Et ce samedi à la mi-journée, le porte-parole de La Finul rapporte, je cite,
00:17beaucoup de dégâts dans ses positions.
00:19Il annonce, je vous le disais, qu'un cinquième casque bleu a été blessé en deux jours.
00:24Sur les cinq, deux au moins l'ont été du fait d'attaques israéliennes.
00:27Malgré ces menaces, La Finul refuse de quitter ses positions au Liban,
00:31comme le réclame Israël.
00:33On va en parler avec notre invité.
00:35Mais quelles sont les forces de La Finul exactement ?
00:38De combien de soldats parle-t-on ?
00:40On va d'abord regarder des éléments de réponse en images,
00:43avant de retrouver notre invité.
00:46Avec cinq soldats blessés par des tirs israéliens en quelques jours,
00:49le sort de ces hommes inquiète l'ONU.
00:51La force intérimaire des Nations Unies au Liban a été créée en 1978,
00:56dans la foulée de la première incursion des forces israéliennes au Liban.
01:00Formée de casques bleus et basée à Nakoura, dans l'extrême sud du pays,
01:04son objectif était de s'assurer du retrait des troupes israéliennes dans la région
01:08et aider le gouvernement libanais à y rétablir son autorité.
01:12Depuis 2006, elle est aussi là pour contrôler l'arrêt des hostilités.
01:16En avril 2024, La Finul se composait d'un peu moins de 10 000 militaires,
01:21représentant près de 10% des casques bleus déployés dans le monde.
01:24Elle emploie aussi des civils libanais,
01:26notamment des interprètes et d'autres civils venus d'ailleurs.
01:30Le plus gros contingent est originaire d'Indonésie, avec plus de 1200 hommes.
01:35La France n'est que le huitième pays contributeur en troupes déployées,
01:39avec 563 militaires.
01:41Mais elle a joué un rôle moteur dans sa création
01:43et reste l'un des principaux contributeurs sur les plans techniques et financiers.
01:47Le rôle de La Finul est avant tout d'observer.
01:51Elle n'a pas la vocation ni les moyens de s'interposer militairement entre les belligérants.
01:57Et on va justement faire le point sur la vocation de La Finul
02:00avec notre invité Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint aux opérations de paix au sein des Nations Unies.
02:06Bonsoir à vous, merci infiniment d'avoir accepté notre invitation sur France 24.
02:10On dénombre donc cinq casques bleus blessés en 48 heures.
02:14Deux, je le disais, qui l'ont été de manière confirmée à la suite de frappes israéliennes.
02:18Qu'en est-il des trois autres soldats ?
02:21Avez-vous des informations sur la manière dont ils ont été blessés ?
02:26Bonsoir, nous n'avons pas encore d'indication sur ce qui s'est passé exactement.
02:30Mais ce que je peux dire, c'est que ça fait beaucoup et beaucoup trop
02:36en ce qui concerne les victimes civiles, bien entendu, des frappes au Liban,
02:40mais plus spécifiquement, puisque nous parlons de La Finul,
02:43des blessés et aussi des dégâts matériels.
02:45Donc, notre appel aux forces israéliennes, mais aussi à toutes les parties,
02:50au Hezbollah également, c'est que la sécurité des casques bleus doit être respectée.
02:56Évidemment, il y a un appel plus général des Nations Unies,
03:00qui me paraît vital de rappeler.
03:02C'est l'appel pour que les hostilités cessent,
03:05pour que les partis retournent à la table des négociations le plus vite possible.
03:09On en reparlera dans un instant, mais d'abord,
03:12les faits, le porte-parole de La Finul rapporte également ce samedi
03:16beaucoup de dégâts sur des positions de la force onusienne.
03:20De quels dégâts parle-t-on ?
03:22Il y a eu beaucoup de dégâts matériels,
03:25consistant par exemple en des éclats d'obus tombant sur nos positions,
03:30des tirs qui ont affecté des tours d'observation de différentes positions de La Finul,
03:36y compris au siège à Nakoura.
03:39Tout cela est évidemment extrêmement dangereux.
03:43Ça place le personnel des Nations Unies, nos casques bleus,
03:47dans des situations extrêmement difficiles.
03:50Je veux rendre hommage à leur courage, à leur détermination.
03:53Bien sûr, nous suivons la situation au quotidien,
03:56mais il est clair que ces menaces contre les casques bleus nous préoccupent énormément,
04:04et c'est pour ça que nous appelons à la fois au respect de la sécurité de nos personnels,
04:08mais aussi à la cessation des hostilités.
04:10On atteint un niveau d'alerte inédit.
04:13La Finul a dénoncé hier le très grand risque que fait peser l'armée israélienne sur les casques bleus.
04:19Quel est l'état de ce risque aujourd'hui pour les soldats de la paix ?
04:23Ils sont totalement pris en étau entre le Hezbollah d'un côté et l'armée israélienne de l'autre ?
04:29Ils sont dans une zone de combat, donc évidemment c'est une situation dangereuse.
04:34Ce que je veux dire néanmoins, c'est que nous avions pris depuis longtemps des mesures
04:38pour renforcer la protection physique des positions,
04:41notamment celles qui sont le long de la ligne bleue, les positions les plus exposées.
04:45Nous avons pris également des mesures pour renforcer le ravitaillement de ces positions,
04:49pour faire en sorte que les personnels puissent rester en autosuffisance le plus longtemps possible.
04:57Et nous avions également réduit d'environ 25% le nombre de soldats, le nombre de personnels dans ces positions.
05:05Donc il y a suffisamment à ce stade de raison de penser que nous pouvons rester,
05:12les personnels peuvent rester dans toutes les positions,
05:15mais évidemment nous regardons, comme je vous l'ai dit, tous les jours l'évolution de la situation.
05:19Nous avons des plans pour toutes sortes de scénarios.
05:22Mais est-ce que ces mesures que vous évoquez sont suffisantes ?
05:25Parce que d'heure en heure, on apprend que de nouveau, Casques bleus ont été blessés ?
05:30Je vais vous répondre un peu différemment.
05:32La raison pour laquelle nous avons décidé, malgré les appels des forces israéliennes,
05:37de rester dans toutes les positions, c'est la suivante.
05:39D'abord, nous n'étions pas du tout convaincus que partir était la meilleure approche
05:44pour la sécurité des personnels des Nations Unies.
05:47Ensuite, nous avons une responsabilité vis-à-vis du mandat qui a été donnée à la finule par les Nations Unies.
05:54Il faut rappeler quel est ce mandat.
05:56La finule est là, d'ailleurs votre présentation de la force a été très claire sur ce plan.
06:01Elle a été créée pour aider les partis à mettre en œuvre un règlement politique.
06:07Tous les éléments de ce règlement politique existent.
06:09Ils figurent dans la résolution 17-01 du Conseil de sécurité.
06:13Il y a encore une chance pour la diplomatie, en tout cas nous l'espérons,
06:16et toutes les parties acceptent cette résolution du Conseil de sécurité, la résolution 17-01.
06:21Notre responsabilité, c'est aussi de faire le maximum pour rester,
06:25de manière à ce que lorsque les partis retourneront à la table des négociations,
06:31la finule sera en mesure de les aider à mettre en œuvre les éléments d'un règlement.
06:36Mais je précise que la finule est là pour aider les partis à mettre en œuvre ce règlement.
06:40Contrairement à ce qu'on entend parfois, le mandat de la finule, sa vocation n'est pas de mettre en œuvre,
06:45encore moins d'imposer l'application de la résolution 17-01, mais elle est là pour aider.
06:50Elle est là pour aider. En tout cas, pour l'instant, on peut faire un constat d'échec.
06:55En tout cas, les soldats de la paix sont-ils, diriez-vous, clairement identifiés comme des cibles ?
07:01Sont-ils délibérément ciblés, comme l'affirme Emmanuel Macron ?
07:05Je crois qu'il y a pu y avoir des cas et des instances de tirs délibérés,
07:11et c'est vraiment regrettable et condamnable, bien sûr.
07:15Et comment l'expliquez-vous ? Pourquoi y a-t-il des tirs délibérés contre les soldats de la paix ?
07:20Je crois qu'il est difficile de l'expliquer de manière précise.
07:24Nos interlocuteurs de l'armée israélienne nous ont indiqué qu'il y aurait des enquêtes qui seraient faites,
07:29et nous espérons que ce sera le cas, et nous espérons bien sûr que nous aurons les résultats de ces enquêtes.
07:34Mais plus généralement, ce qui compte aujourd'hui, encore une fois, c'est que cela cesse,
07:39et que cela cesse le plus vite possible.
07:41Je rappelle que les obligations des partis sont de respecter la sécurité des casques bleus.
07:48Il y a des obligations internationales très claires en la matière.
07:52Et elles ne sont pas respectées, c'est ce qu'on peut constater.
07:55C'est clair qu'à ce stade, elles ne sont pas respectées.
07:58La Finul donc n'est pas une force opérationnelle, mais on le sait, elle a le droit de recourir à la force dans les cas de légitime défense.
08:05Pourquoi n'a-t-elle pas engagé de riposte si elle jugeait, comme vous me l'affirmez à l'instant,
08:09que la manœuvre israélienne était délibérée ?
08:13Je crois qu'il faut vraiment analyser de manière très précise ce qui s'est passé à chaque cas.
08:21Nos soldats sont responsables, ils ont une maîtrise de leur feu qui est tout à fait professionnelle.
08:28Heureusement d'ailleurs, parce que dans de nombreux cas précédents durant l'existence de la Finul,
08:35une absence de professionnalisme de leur part et de responsabilité aurait probablement conduit à des drames.
08:41Je leur fais toute confiance pour réagir de la meilleure manière possible aux incidents.
08:47Mais quels sont les consignes qui leur sont données justement dans un cas de légitime défense ?
08:55Je crois qu'il faut bien voir que dans les cas où des tirs affectent les soldats de la Finul,
09:02il n'est pas toujours facile pour eux d'identifier immédiatement l'origine.
09:07Ça peut être des tirs indirects, ça peut être des tirs directs dont les auteurs ne sont pas forcément faciles à identifier immédiatement.
09:17Moi je leur fais confiance, je fais confiance aux commandants de la force, je fais confiance aux instructions qui sont données aux Casques Bleus.
09:24Je crois qu'ils ne sont pas là non plus pour exacerber la situation.
09:29Je pense qu'ils sont là pour se préparer à remplir leur mandat, continuer dans toute la mesure du possible à le faire,
09:35parce que je rappelle que la Finul n'est pas totalement paralysée.
09:39Il y a eu des opérations de patrouille, il y a eu des opérations qui ont visé à aider la population,
09:45aider la fourniture d'aide humanitaire à cette population.
09:49Des opérations qui ont également été conduites pour aider certaines populations civiles à quitter la zone des combats.
09:55Donc elle n'est pas paralysée, elle continue dans la mesure du possible à faire les tâches,
10:02à remplir les tâches qui résultent de son mandat.
10:05Mais il est clair que nos Casques Bleus sont actuellement limités dans cette capacité à mettre en œuvre le mandat du fait de la situation.
10:12Oui, on voit qu'ils sont quand même directement ciblés.
10:16Les soldats israéliens ont notamment tiré sur une position de l'ONU à Labounet,
10:20ce village frontalier situé près de la ligne bleue.
10:23L'entrée du bunker où les Casques Bleus avaient trouvé abri a été touchée.
10:27Des véhicules ainsi que des systèmes de communication ont été endommagés.
10:32Comment on explique qu'ils soient à ce point ciblés et comment peuvent-ils se protéger ?
10:39Je crois qu'ils font tout ce qui est dans leur capacité pour se protéger.
10:45Pour ce qui concerne les raisons pour lesquelles ces incidents se sont produits,
10:50nous souhaitons d'abord que cela cesse et ensuite qu'il y ait des enquêtes,
10:54comme cela nous a été dit d'ailleurs par les interlocuteurs de la force au sein de l'armée israélienne.
11:02Nous souhaitons que tout cela cesse au plus vite.
11:07Qu'ont répondu les différents ambassadeurs israéliens qui ont été convoqués,
11:12notamment par Paris, à la suite de ces tirs ciblés contre la force onusienne ?
11:18Ce n'est pas à moi de parler ou de commenter ce qui a été dit dans des conversations bilatérales
11:24entre les ambassadeurs israéliens et certains pays membres.
11:28Ce que je voudrais dire, c'est deux choses.
11:30D'abord, nous-mêmes, nous sommes aussi en contact avec les autorités israéliennes
11:34et à de nombreuses reprises, tant le scatère général des Nations Unies, moi-même,
11:39je les ai alertés sur la gravité des incidents qui se produisent.
11:43Je leur ai rappelé l'obligation qui s'impose aux forces israéliennes
11:48de protéger la sécurité des Casques Bleus.
11:50D'ailleurs, je le dis aussi, cela s'implique aux autres parties, y compris au Hezbollah.
11:55Mais que répondent les autorités israéliennes ?
11:59Les autorités israéliennes ont pris note de nos démarches.
12:06Comme vous le savez, elles nous avaient demandé de quitter les positions
12:11qui sont tout au long de la ligne bleue.
12:13Nous avons expliqué les raisons pour lesquelles nous pensions qu'il fallait que nous restions.
12:17Nous restons en contact avec les autorités israéliennes.
12:21Je vous l'ai dit, on nous a indiqué que des enquêtes seraient conduites.
12:26Nous en prenons note, encore une fois, nous souhaitons que ce soit le cas.
12:29Et comment la Finul collabore-t-elle avec l'armée libanaise sur le terrain ?
12:34Alors, l'armée libanaise, elle est présente,
12:39mais elle est présente en nombre insuffisant dans la zone d'opération de la Finul,
12:44c'est-à-dire la zone qui est au sud du Litani.
12:46Nous sommes en liaison constante avec ces forces armées libanaises.
12:51Nous avons travaillé, y compris récemment avec elles,
12:55notamment dans le cadre d'opérations que je vous ai mentionné,
12:59s'agissant de la délocalisation de populations civiles hors de la zone de combat.
13:03Je crois que pour ce qui concerne les forces armées libanaises,
13:07elles sont une partie indispensable d'une solution à cette crise.
13:12L'objectif de la résolution 17-01, c'est que les autorités libanaises,
13:18le gouvernement libanais, à travers notamment les forces armées libanaises,
13:21retrouvent l'entier contrôle de tout le territoire
13:24et l'entier contrôle des armes qui sont présentes sur le territoire,
13:28avec bien sûr les armes de la Finul, tant qu'elles restent sur le terrain.
13:32C'est la raison pour laquelle nous soutenons très activement,
13:36y compris d'ailleurs par des actions concrètes de la Finul,
13:38le renforcement des forces armées libanaises.
13:41C'est-à-dire quelles actions concrètes ?
13:43Vous armez l'armée libanaise ?
13:46Pour ce qui nous concerne, évidemment, aujourd'hui, depuis les offensives terrestres,
13:51notre capacité à le faire est beaucoup plus limitée,
13:53mais nous avions engagé depuis un certain temps des opérations
13:56visant à aider les forces armées libanaises en matière de fourniture de diverses choses,
14:01rations, fuels, etc.
14:04Mais plus généralement, il y a une nécessité de renforcer considérablement
14:08les ressources, les équipements, les moyens des forces armées libanaises
14:13afin qu'elles se retéploient en nombre beaucoup plus important au sud du Liban.
14:17Cela fait partie, c'est même une partie fondamentale,
14:21d'un règlement durable de la situation en ce qui concerne le Liban et Israël.
14:25Vous parliez un peu plus tôt des différentes menaces qui entourent cette force onusienne au Liban.
14:32Israël, de son côté, dit viser, justement, cibler des menaces précises d'U.S. Bola.
14:38Quels sont les liens, quels sont les rapports qu'entretiennent les soldats d'U.S. Bola
14:44avec ceux de la Finul sur place ?
14:47Nous, nous avons un interlocuteur qui est un interlocuteur officiel,
14:51que sont les forces armées libanaises.
14:53Qu'il y ait une présence d'U.S. Bola dans la zone, c'est une évidence, naturellement.
14:59D'ailleurs, U.S. Bola ne s'est pas caché depuis longtemps
15:03du fait qu'il avait de nombreux équipements, de nombreuses armes dans cette zone.
15:08À terme, il sera essentiel, conformément à la résolution du Conseil de sécurité,
15:14la résolution 17-01, que l'État libanais retrouve l'entier contrôle du territoire,
15:20y compris des armes présentes au sud du Litani, dans la zone d'opération Finul.
15:26Plus immédiatement, je pense qu'il y a eu des situations où,
15:32et d'ailleurs ça nous a été indiqué par les forces armées israéliennes,
15:36nous n'avons pas d'élément absolument déterminant pour le confirmer de manière certaine,
15:41mais je pense qu'il y a eu à voir des occasions où les éléments d'U.S. Bola
15:46se trouvaient proches de certaines positions des Nations unies,
15:50ce qui a pu conduire, dans un certain cas, à ces occasions de tir ou d'échanges de tir
15:58qui ont menacé les éléments de la Finul.
16:01C'est pour ça que nous appelons non seulement les forces armées libanaises,
16:05mais aussi toutes les parties, y compris le U.S. Bola, à respecter la sécurité des Casques bleus,
16:11ce qui signifie éviter toutes activités, les menacements, à proximité de leur position,
16:17qu'il s'agisse de tir ou qu'il s'agisse de l'établissement de présence armée
16:22dans la proximité immédiate de certaines positions, comme nous avons pu le voir dans le passé.
16:26Ce qui n'est pas le cas actuellement, cette résolution que 1701 n'est absolument pas respectée sur le terrain.
16:33Dans ce cas-là, vous confirmez, la Finul n'interviendra pas militairement ?
16:37C'est impossible, même si l'escalade se poursuit ?
16:39Même si on atteint un point de non-retour ?
16:41La Finul n'a pas le mandat pour imposer une solution militaire.
16:46D'ailleurs, il n'y a pas de solution militaire.
16:48Donc elle partirait à ce moment-là ?
16:50Si elle se trouvait entre deux feux, impossible à contenir finalement.
16:54Il y a deux choses.
16:56La Finul est une opération qui a pour mandat de favoriser, de faciliter,
17:03par sa médiation, par ses patrouilles, par son observation, par ses rapports au Conseil de sécurité,
17:09la mise en œuvre par les partis du règlement, c'est-à-dire la résolution 1701.
17:14Évidemment, encore faut-il qu'elle ait la volonté politique de remplir leurs obligations au titre de cette résolution,
17:20ce qui n'a pas été le cas jusqu'à présent.
17:22Mais ce sera l'objet, évidemment, d'un retour à la table des négociations.
17:26La deuxième partie de ma réponse, ça concerne l'évolution de la situation sur le terrain,
17:33qui pourrait devenir effectivement beaucoup plus dangereuse
17:37et pourrait menacer dans certains cas le maintien de la présence d'éléments de la Finul,
17:42pas forcément d'ailleurs partout dans toute la zone d'opération, mais en tout cas dans certaines positions.
17:46Nous avons des plans pour l'ensemble des scénarios, pour des retraits partiels,
17:54pour éventuellement, ça ce serait la pire des hypothèses évidemment, pour un retrait total,
17:59nous avons mis en place toute une série de plans qui couvrent toutes ces hypothèses.
18:04À ce stade, encore une fois je le répète, les éléments de la Finul restent présents dans toutes les positions,
18:10mais bien entendu il aurait été totalement irresponsable de notre part de ne pas prévoir l'ensemble des scénarios
18:16et les réponses à apporter à ces évolutions possibles.
18:20Vous dites, en tout cas vous espérez qu'il reste une chance pour la diplomatie,
18:25mais on l'a encore entendu récemment lors du dernier discours aux Nations Unies du Premier ministre israélien,
18:31il ne reconnaît pas l'ONU comme un interlocuteur valable.
18:35Il parlait même, je cite, d'une farce méprisante.
18:39Quel écho peut avoir l'ONU auprès d'un Premier ministre israélien capable de tenir de tels propos ?
18:47Je pense que l'ambassadeur d'Israël aux Nations Unies s'adressait au Conseil de sécurité et…
18:55Là c'est le Premier ministre israélien qui s'exprimait face aux Nations Unies à la fin septembre.
19:01Bien sûr. Alors je pourrais dire plusieurs choses.
19:04D'abord c'est que nous, nous restons en contact avec les autorités israéliennes.
19:10À mon niveau je reste en contact avec les représentants israéliens aux Nations Unies,
19:15je reste en contact avec des responsables israéliens en Israël.
19:20Le chef de la force est en contact avec ses homologues militaires des forces de défense israéliennes
19:27et nous avons un mécanisme de liaison au sein de la Finul qui continue de fonctionner.
19:31J'ajoute que nous avons par ailleurs beaucoup de collègues des Nations Unies,
19:37que ce soit au Liban en matière humanitaire ou dans le domaine des efforts politiques,
19:43qui restent également en contact avec les Israéliens.
19:45Donc là le contact est loin d'être coupé.
19:49Hier malgré tout effectivement l'ambassadeur d'Israël à l'ONU, Danny Danone,
19:55qualifiait les condamnations de la communauté internationale après ces tirs sur les forces de la Finul,
20:01je cite de critique un tant soit peu hypocrite.
20:04Il dénonçait, je cite, la Finul n'a rien fait ni même rendu compte de la présence armée du Hezbollah
20:09et maintenant des pays viennent se plaindre alors que le Hezbollah se cache et creuse des tunnels près des postes de la Finul.
20:15Que lui répondez-vous ? Il a raison ? Il a tort ?
20:18Je crois que je ne veux pas rentrer dans un échange d'éclarations, de commentaires avec l'ambassadeur Danny Danone.
20:28Je pense que ce qui est important de dire en ce qui concerne notamment ces commentaires sur la Finul,
20:34la Finul n'a pas mandat, n'est pas faite pour mettre en oeuvre à la place des partis,
20:41encore moins imposer à la place des partis, les éléments de la résolution 17-01.
20:46Cette résolution n'a pas été appliquée jusqu'à présent, c'est un fait.
20:51Notre espoir, le but de tous les efforts qui sont conduits par l'ensemble des États membres
20:59avec le soutien des Nations unies pour faire aboutir un retour à la table des négociations,
21:05c'est que cette résolution 17-01, donc je rappelle encore une fois qu'elle est acceptée par l'ensemble des partis,
21:11que cette résolution soit finalement...
21:13Acceptée mais pas appliquée.
21:15Acceptée mais pas appliquée. Il faut qu'elle soit acceptée ou appliquée.
21:19Donc voilà, vous redonnez une chance à la diplomatie.
21:23On l'a vu ces derniers jours, la pression diplomatique s'est accrue sur Israël
21:27mais on n'a pas le choix que de constater son impuissance.
21:31Également, hier, la chef des affaires politiques de l'ONU affirmait, je cite,
21:35notre incapacité collective à mettre fin à la violence et à endiguer les fusions de sang est accablante.
21:41Est-ce que vous partagez ce constat ?
21:44Oui, jusqu'à présent, la communauté internationale dans son ensemble n'a pas été capable de mettre fin à ces drames,
21:52que ce soit à Gaza ou encore au Liban.
21:55Maintenant, je pense que notre devoir, c'est de ne pas baisser les bras.
22:01Notre devoir, c'est de continuer non seulement à espérer, mais à faire tous les efforts pour que cet espoir se matérialise.
22:07Je le répète, il n'y a pas de solution militaire.
22:10Il ne peut y avoir qu'une solution politique.
22:13Il y a les bases pour cette solution politique en ce qui concerne le Liban et Israël.
22:16C'est la résolution 17-01.
22:19Tous les efforts doivent converger vers cet objectif.
22:23Voilà, tous les efforts doivent converger donc évidemment vers la paix et non pas vers une solution militaire.
22:28Merci beaucoup à vous Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint aux opérations de paix au sein des Nations Unies.

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