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00:00On y revient avec vous. Notre invité de ce dimanche, c'est vous Hassini Abidi.
00:04Bonjour à vous. Vous êtes directeur du Centre d'études et de recherches sur le monde arabe et méditerranéen.
00:09Merci de prendre quelques instants pour répondre à nos questions sur France 24.
00:12Le président du Parlement libanais, Nabil Berri, multiplie les contacts avec Paris, avec Washington pour incesser le feu.
00:19Il reproche même aux Etats-Unis, je le cite, de dire ce qu'ils ne font pas.
00:22Est-ce que ces appels, répétés à plusieurs reprises, peuvent être finalement entendus ?
00:27Très difficile dans la mesure où les Américains n'exercent aucune pression.
00:30Ils ne veulent pas exercer une pression. Pour eux, la présence à la fois israélienne, l'occupation,
00:36et je dirais même les plans israéliens d'aller encore dans la profondeur lébanaise, sont tactés.
00:42Et donc, les appels qui sont très intéressants, l'acceptation de la résolution 17-01 est très importante.
00:49Un pas qui est décisif, même si on veut chercher une solution de paix, risque de rester une lettre morte.
00:56Vous dites que les Etats-Unis pourraient exercer une pression. Ils ne le font pas.
01:00Est-ce que le fait que le Premier ministre israélien appelle aujourd'hui les casques bleus de la finule à quitter la zone,
01:06est-ce que le fait aussi que cinq casques bleus ont été blessés en 48 heures, ça ne poussera pas les Etats-Unis à infléchir leur position ?
01:12Oui, ça ne touchera pas. Et vous savez que la force des finules, elle est au Liban, au sud, suite à une résolution du Conseil de sécurité.
01:20Légalement, seul le Conseil de sécurité, la réunion du Conseil de sécurité, peut demander le retrait ou le déplacement.
01:27Toute mobilité concernant les forces des Nations Unies doit être validée par le Conseil de sécurité, c'est lui l'autorité légale.
01:33Aujourd'hui, quand Benhamin Netanyahou demande à ce que cette finule se déplace,
01:38ça en dilance finalement sur cette violation flagrante du droit international et surtout le silence des Etats-Unis,
01:44comme d'autres pays membres du Conseil de sécurité, la France heureusement l'avait fait,
01:49donc pour dire non, il s'agit ici d'une décision du Conseil de sécurité qui est comme l'organe chargé de la sécurité et la paix dans le monde.
01:57Le Conseil de sécurité n'a pas encore appelé à une réunion pour l'heure,
02:00mais on sait dans le même temps qu'une trentaine de pays contributeurs à cette force, à la finule, à cette force de maintien de la paix,
02:05appellent à respecter la présence de ces casques bleus.
02:08Est-ce que cette trentaine d'Etats peut contourner le Conseil de sécurité et prendre une décision ferme vis-à-vis de l'Etat hébreu ?
02:15Rien n'oblige ces Etats à retirer leurs soldats qui font partie maintenant d'une force plutôt unusienne et pas une force nationale,
02:22ça c'est le premier élément, on sait que l'Italie et l'Irlande qui sont des grands contributeurs de cette force
02:28ont condamné justement le ciblage de leur force au sud de Liban.
02:33Le deuxième élément c'est que cette force n'est pas offensive,
02:36c'est-à-dire sa mission c'est plutôt de surveiller le cécile-feu des deux parties,
02:41à la fois du côté libanais et du côté israélien,
02:44et la mission a été élargie à des missions d'assistance et d'observation,
02:49et donc la visée c'est finalement aussi viser une volonté internationale.
02:54Lui demander de partir c'est pour la protéger ou lui demander de quitter les lieux
02:58parce que l'Etat hébreu a d'autres objectifs dans cette région ?
03:04Vous savez, toutes les positions des Nations Unies, des forces onusiennes ou des organisations humanitaires,
03:09leurs positions sont envoyées aux forces israéliennes.
03:14Toujours, c'est une règle justement pour les épargner
03:18et pour justement dire que cette position est une position de sécurité.
03:22La demande de M. Benjamin Netanyahou de déplacer cette force,
03:26c'est finalement parce qu'il a des desseins qui sont outres que ceux des Nations Unies,
03:30c'est-à-dire aller encore plus en profondeur,
03:33et surtout comme d'habitude, on l'a vu à Gaza,
03:36Israël ne veut pas de témoins, ne veut pas d'observateurs surtout.
03:40Les témoignages venant des Nations Unies, venant de la Finule,
03:43sont des témoignages qui sont au-delà de toute spéculation,
03:46c'est-à-dire qui sont ponctuels mais aussi factuels.
03:51Et donc l'armée israélienne ne veut pas de présence de témoins dans cette zone.
03:56Vous évoquez à l'instant la situation à Gaza, à Sniha Bidi.
03:59Il y a un siège sur Jabalia dans le nord de l'enclave depuis huit jours maintenant.
04:04Selon Tel Aviv, le Hamas tente de reconstituer ses capacités dans cette zone du territoire.
04:09On sait que 400 000 personnes sont piégées dans cette enclave-là.
04:14Selon les Nations Unies, qu'est-ce qui peut se passer dans les prochains jours ?
04:19D'abord la dégradation de la situation humanitaire,
04:22et on le sait très bien que chaque fois qu'il y a un mouvement de l'armée israélienne,
04:26évidemment l'armée annonce que cette zone a été complètement sécurisée
04:30et que les forces de nuisance de Hamas ont été complètement anéanties.
04:37Donc ça montre finalement qu'il y a un flottement au sein de l'armée israélienne
04:41et que finalement cette stratégie israélienne,
04:44dépourvue de toute politique de ce qu'on appelle l'après-Gaza,
04:48reste tout de même fragile, vulnérable.
04:51Mais surtout le plus vulnérable, c'est la situation des civils, surtout à Gaza.
04:56Il y a Hezbollah qui donne finalement le prix très élevé de cette occupation.
05:00On va y revenir en images dans quelques secondes.
05:02Une toute dernière question, Asni Abidi, si vous le voulez bien.
05:04Israël a promis de répondre aux attaques de missiles iraniens du 2 octobre dernier.
05:09Pour l'instant, l'État hébreu n'a encore rien fait.
05:11Est-ce que ça, c'est signe que les États-Unis lui retiennent le bras ?
05:16Ils le retiennent le bras, mais d'une manière tout à fait amicale.
05:19C'est-à-dire que d'abord, pour s'assurer des cibles frappées,
05:23on sait qu'il y a une pression importante de la part des pays du Golfe sur les États-Unis
05:27pour essayer de convaincre Israël de modérer sa frappe,
05:30et surtout pour ne pas pousser les Iraniens finalement à se venger
05:33en s'attaquant à tous les alliés américains et les bases américaines.
05:38Les sites pétroliers, c'est tout de même une ligne rouge pour ces pays du Golfe
05:42qui aident militairement les États-Unis, qui offrent aussi leurs services,
05:46mais leur marge de manœuvre est hélas réduite
05:50par rapport à ce parapluie sécuritaire assuré par les Américains dans les pays du Golfe.
05:54Merci beaucoup Hasni Abidi.
05:56Merci d'avoir pris le temps de répondre à nos questions sur France 24.