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De Carnac aux déserts africains et aux terres gelées de Sibérie, il a fouillé les sols du monde entier. Paléoanthropologue au long cours et chercheur médiatique, Yves Coppens est avant tout un humaniste. Après cinquante années de recherches, de titres et de décorations, il partage cette passion, qui ne l’a jamais quitté, pour nos lointains ancêtres. Retour sur son incroyable épopée scientifique jalonnée de titres prestigieux. A travers de riches archives, revivez son parcours hors du commun de chercheur intrépide et figure incontournable des médias.

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00:00Wouh !
00:12Il a les cheveux gris.
00:13Il a une barbe blanche.
00:14Une barbe grise.
00:15Ouais.
00:16Des cheveux blancs gris.
00:17Non, gris.
00:18Il a 82 ans.
00:20Il a 70 ans.
00:22Il a 82 !
00:23Il est très intelligent.
00:40Ah ouais, c'est sûr.
00:41Il a eu plein de médailles.
00:42C'est un paléontologue.
00:44C'est un paléontologue.
00:45Paléontologue.
00:46Ça fouille dans la terre pour trouver des os.
00:49Il a trouvé lui aussi un mammouth glacé.
00:51Un mammouth glacé.
00:52Moi, enfant, je courais là-dedans et je suppose que mon imagination s'en donnait aussi
01:19un corjoit, courait en même temps que moi dans ces grands cailloux.
01:24D'autant plus que ça court comme ça sur plusieurs kilomètres.
01:29Mon imagination galopait, mais mon papa était scientifique, m'avait appris ce qu'était
01:35la science, donc c'était quand même une réflexion un petit peu orientée, heureusement,
01:40un petit peu canalisée, un petit peu limitée, et je lisais beaucoup.
01:46Je lisais tous les ouvrages anciens.
01:53Yves Coppens est né à quelques kilomètres et 7000 ans après la construction des célèbres
01:57menhirs de Carnac.
02:01Nous sommes à Vannes, en Bretagne, en l'an 1934.
02:06Son père est enseignant, puis chercheur en sciences physiques.
02:09Sa mère, quant à elle, est pianiste-concertiste.
02:12Très vite, l'enfant rêve d'être un jour archéologue.
02:16Or, la région tout entière est une école à ciel ouvert.
02:19Ici, chaque pierre, chaque relique parle de préhistoire ou d'histoire.
02:26Je ne peux pas savoir comment s'est construite cette vocation, mais il est certain que le
02:33fait d'avoir vécu à Vannes avec toute cette atmosphère un peu étrange, du médiéval,
02:39le fait d'avoir une région riche en monuments mégalithiques, susceptibles d'être croisés
02:45à tout coin de chemin, tout coin de buisson, a dû jouer un rôle.
02:52J'étais extrêmement déterminé, et je le suis toujours.
02:56Il n'y a jamais eu de compétition avec quoi que ce soit, en dehors de cette détermination
03:00pour faire de l'archéologie.
03:02C'est un appareil qui m'a beaucoup aidé.
03:05J'ai toujours marqué, et ça continue, un intérêt particulier pour l'homme, pour
03:11l'humain.
03:12L'humain avec ses produits manufacturés, donc la préhistoire, et l'homme lui-même.
03:20Mais à Paris, à la Sorbonne, les grands patrons que j'ai rencontrés à l'école,
03:26à l'université, à l'université, à l'université de Paris, à l'université
03:31de Paris, à la Sorbonne, les grands patrons que j'ai rencontrés à l'époque m'avaient
03:37expliqués que pour faire de la paléontologie humaine, il fallait des fossiles humains,
03:42ce qui était facile à comprendre, et que ces fossiles humains étaient rares, donc
03:48qu'il valait mieux commencer par de la paléontologie animale.
03:51Et donc j'ai commencé par étudier les éléphants.
03:55Les éléphants et leur famille, qu'on appelle les proboscidiens, proboscis c'est la trompe.
04:02Je suis parti en Afrique en 1960, et j'ai donc recueilli beaucoup d'ossements fossiles
04:09de vertébrés, et plus spécialement de proboscidiens, et j'ai trouvé un fossile humain dès 1961.
04:21Mon grand terrain qui alliait à la fois l'aventure, l'exotisme, le dépaysement et les découvertes,
04:30ça a été le Tchad. J'y ai quand même passé 7 ans.
04:37Et à retardement, je pense à toute la sécurité qui m'accompagnait.
04:44J'avais un camion, et une boussole, et puis des cartes au cent millième,
04:52et avec ça, ben voilà, débrouille-toi dans le désert.
04:55Il n'y avait pas de GPS, et puis il n'y avait pas de piste de manière, bien sûr.
05:03Ces séjours m'ont ravi, remplis de bonheur.
05:08En 50 ans de carrière, le virus des voyages lointains et de préférences exotiques ne l'a jamais quitté.
05:14Le paléontologue fouillera inlassablement les sols du monde entier, du Tchad à l'Ethiopie,
05:19en passant par l'Indonésie, la Chine, la Tunisie ou la Mauritanie.
05:23Aujourd'hui, ses recherches le mènent encore chaque année au cœur des steppes de Mongolie.
05:32Mais à 29 ans, grâce à la médiation de la Fondation de la vocation,
05:36Yves Coppens découvre un monde parallèle à celui de la recherche scientifique.
05:41J'ai eu le prix en 1963.
05:43Ça a été pour moi un contact avec les milieux de la communication, je dirais.
05:50À Paris et devant un aréopage de célébrités, 23 jeunes qui ont manifesté leur volonté de suivre...
05:55Pour cause de missions prolongées dans le désert du Tchad,
05:58le jeune paléontologue est absent à la cérémonie de remise des prix.
06:01La Fondation de la vocation, créée et animée par M. Bleustein-Blanchet, continue d'assumer sa belle tâche.
06:09Marcel Bleustein-Blanchet m'a organisé une conférence de presse à Publicis,
06:15c'est-à-dire au 133 de la Ville des Champs-Elysées, dans ce lieu de prestige.
06:21En parallèle avec ses recherches scientifiques de terrain, de laboratoire ou théorique,
06:25Yves Coppens entretient des relations régulières avec les médias écrits ou audiovisuels.
06:33Et si on en parle aujourd'hui, c'est que je viens seulement de donner un nom à ce crâne
06:39qui s'inscrit dans la généalogie humaine et qui porte ce nouveau nom de Tchadanthropus.
06:46Ce crâne se trouve caractérisé par un front fuyant, mais tout de même assez important,
06:52par des orbites très grandes, un nez qui commence à prendre une allure qui caractérise l'homme actuel.
06:59Je pense que la science est une partie de la connaissance
07:03et que la science doit être diffusée dans la mesure où elle est simplifiable.
07:15Chaque fois que les médias sont venus à moi, j'y ai répondu par devoir,
07:19parce que j'estime que c'est un devoir d'informer les publics, et par plaisir.
07:28À l'époque, j'ai été très critiqué.
07:31Un jeune chercheur n'avait pas à faire part de ses travaux à la presse et au public.
07:38Mais je suis sûr que, bien que la communication n'ait pas plu à une grande majorité de scientifiques,
07:45petit à petit, d'abord, ils ont compris l'intérêt de la communication.
07:49Petit à petit, ils ont été sollicités eux-mêmes pour participer à cette communication.
07:55Et je suis sûr qu'à terme, inconsciemment, ils ont été influencés par cette communication.
08:03Yves Coppens, il est célèbre.
08:05Il passe presque partout, dans le journal, à la télé, dans les magazines, à la radio.
08:11Malgré son attrait pour les expéditions lointaines, Yves Coppens n'a jamais quitté les Iles-de-la-Bretagne, sa région d'origine.
08:18Pour preuve, le paléontologue préside toujours le comité scientifique du site archéologique de Carnac.
08:24En compagnie d'Antoine Lattaste, le conservateur du site,
08:28la discussion porte sur l'importance de l'archéologie et de l'archéologie.
08:32Je représente chaque ménire.
08:34Que signifie-t-il ?
08:36Y sont-ce vraiment des lignes parallèles ?
08:39Oui.
08:40C'est sûrement plus compliqué que ça.
08:42Est-ce que c'était un plan d'ensemble ?
08:44Oui.
08:45Est-ce que c'était un plan d'ensemble ?
08:47Oui.
08:48Est-ce que c'était un plan d'ensemble ?
08:50Oui.
08:51Est-ce que c'était un plan d'ensemble ?
08:53Oui.
08:54Est-ce que c'était un plan d'ensemble ?
08:56Oui.
08:57Est-ce que c'était un plan d'ensemble ?
08:59Oui.
09:00Est-ce que c'était un plan d'ensemble ?
09:01Oui.
09:02Est-ce que c'était un plan d'ensemble ?
09:04Est-ce que ça s'est fait successivement au fil des cérémonies et au fil du temps ?
09:07Oui.
09:08Ça aussi, c'est un problème.
09:09Je pense que ce qu'il faudrait, c'est que des équipes de chercheurs
09:12viennent travailler sur les fosses de calage...
09:14Absolument.
09:15...pour qu'on puisse, effectivement, avoir une idée beaucoup plus précise
09:18sur même la durée de construction.
09:22Il n'y a nulle part un ensemble aussi extraordinaire que celui de Karnak.
09:27Cette région-ci, que j'ai eu la chance de fréquenter petit,
09:31c'est une région privilégiée.
09:42Pendant 20 bonnes années de mon existence,
09:45je passais six à huit mois dehors.
09:48Plus de la moitié de mon temps était vraiment passé sur le terrain.
09:58Les grosses expéditions qu'Yves Copin s'organisent à partir de 1967
10:02dans la basse-vallée du fleuve Homo, au sud-ouest de l'Éthiopie,
10:06marquent un tournant décisif dans le parcours de sa carrière.
10:12À une certaine époque, ceux qui faisaient les expéditions
10:15et qui ramassaient les fossiles
10:17n'étaient pas volontiers ceux qui les étudiaient.
10:20Il y avait donc les « explorateurs »
10:22ou les « aventuriers » encore plus, entre guillemets,
10:25qui ramassaient les fossiles et qui les apportaient aux « savants de cabinet »
10:29qui les étudiaient dans le cadre bien clos et bien confortable de leur laboratoire.
10:33Je ne dis pas ça méchamment,
10:35mais c'était une pratique, c'était une manière de travailler.
10:40Et j'ai connu peut-être la fin de cette époque.
10:48Le terrain m'était plus agréable,
10:50dans une certaine mesure, que le laboratoire.
10:53Je suis plus quelqu'un de l'extérieur que de l'intérieur.
10:57Lorsque nous sommes arrivés en 1967,
11:00face à une zone d'affleurement s'étendant sur plusieurs centaines de kilomètres carrés,
11:05tout était à faire.
11:08Nous avons dû d'abord ouvrir des routes
11:11pour les reconnaissances géologiques,
11:14mais aussi pour les corvée d'eau.
11:17Des expéditions scientifiques ont toujours existé,
11:20mais j'ai été parmi les premiers à engager de grandes opérations de terrain
11:25qui n'étaient plus artisanales.
11:27Cette génération que j'ai démarrée,
11:29de gens allant chercher les fossiles et les étudiant eux-mêmes,
11:32s'est développée, c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
11:34il ne serait pratiquement pas pensable
11:36qu'un chercheur n'aille pas lui-même chercher des fossiles
11:39et ne soit pas par suite celui qui va les étudier.
11:44MAXIME DELPENIER
11:48UNIDENTIFIÉ
11:51QUAND J'ÉTAIS TOUT PETIT
11:57Quand j'étais tout petit et que ma maman me disait
11:59« Que feras-tu quand tu seras grand ? »
12:01je disais « Quand je serai grand, je serai soldat nègre. »
12:04Ça voulait dire que je voulais comme tous les gosses
12:07qui veulent pompier ou gendarmes,
12:09je voulais un uniforme,
12:11pompiers ou gendarmes, je voulais un uniforme. Et par-delà l'uniforme, la couleur de la peau,
12:16pour moi c'était le sommet. Avoir un costume coloré sur une peau colorée. Fantastique. Mon rêve.
12:23Donc ce rêve, je l'ai un petit peu réalisé en partant beaucoup dans des pays de genre coloré.
12:29J'ai été ravi. J'ai eu l'impression de m'y reconnaître, comme si je connaissais ces pays.
12:41J'ai rencontré des gens au fond de l'Ethiopie. On se regardait dans les yeux et je me disais,
12:54mince, on n'a peut-être pas grand chose à se dire. On a exactement les mêmes choses
13:02qu'avec n'importe quelle autre personne à travers le monde.
13:11Très tôt, il y a eu cet intérêt, dont je n'ai pas dessiné le point de départ,
13:21pour l'archéologie, pour le passé. J'étais déjà attiré en dehors de l'école par les vieilles
13:27choses, par les poteries, par les monnaies anciennes, par les fossiles. Toute ma passion
13:32était concentrée là-dessus. C'est drôle, la façon dont ça m'enveloppait, m'emballait,
13:40me faisait décoller, m'envoler, planer et rêver.
13:44Bien souvent, seul, sur le terrain, face aux fossiles qui apparaissent, qui m'arrivent
14:03comme ça tout le temps, j'ai en effet pris le temps d'en faire le tour avant d'y toucher,
14:09et de me dire, c'est extraordinaire, si c'est ce que je pense, c'est formidable.
14:15Ça, ce sont à chaque fois de très grandes émotions, d'autant plus que ça se fait dehors,
14:19ça se fait sur des terrains somptueux. C'est quelque chose d'extrêmement fort qui dépasse
14:26même l'intérêt scientifique rationnel de la chose. C'est un métier qu'on ne fait pas seulement
14:32pendant les heures de bureau. Jamais. Il n'y a pas d'heures de bureau. C'est un métier qu'on
14:38fait tout le temps. Oui, enfin, la vie et le métier ne font qu'une seule et même chose.
14:42Les missions réalisées dans le sud-ouest éthiopien, qui dureront jusqu'en 1976,
15:08sont le théâtre de chantiers gigantesques. Sur plusieurs millions d'années,
15:12les coûts géologiques révèlent aux chercheurs des milliers d'ossements fossiles.
15:16Beaucoup d'éléphants, beaucoup d'espèces de porcociliens, beaucoup d'espèces de cochons,
15:22plein d'antilopes bien sûr, plusieurs espèces d'hippopotames,
15:27enfin beaucoup plus riches qu'à l'heure actuelle, dans ce pays-ci précisément.
15:30Et j'ai récupéré à peu près 50 tonnes de fossiles. Quand on rentre à Paris avec 50 tonnes
15:41d'os, il faut trouver une place pour les stocker. Et ça a été une affaire très, très, très compliquée.
15:47Au cours de l'étude minutieuse des ossements issus des chantiers de Lomo, Yves Coppens observe
16:03qu'un certain changement climatique, il y a des millions d'années de cela, correspond à
16:07l'évolution physique des êtres vivants. On passait d'un paysage humide à un paysage sec.
16:16Donc il y avait vraiment un changement climatique très important le long de cette grande période
16:24de 3 millions à 2 millions d'années. Et je voyais toutes les bêtes se confronter à ce changement climatique.
16:32Le site de Lomo révèle également aux chercheurs des dizaines d'ossements fossiles d'humains et
16:44de préhumains ayant vécu aux mêmes endroits, aux mêmes époques. Une première mondiale.
16:51La présence dans le même gisement de 4 hominidés, reliés chronologiquement, est unique.
16:56Elle éclaire d'un jour nouveau les problèmes de notre origine. Yves Coppens, il paraît que vous avez
17:03trouvé le plus vieil homme du monde. C'est trop dire tout de même. Dans la mesure où vous parlez
17:09de l'homme comme l'homme fabricant, comme celui qui est capable de faire des outils en pierre taillée,
17:14il est vrai que dans nos chantiers de Lomo, dans le sud-ouest de l'Éthiopie, on a trouvé des restes
17:21humains associés à des industries, à de la pierre taillée, qui remontent probablement à 3 500 000 ans.
17:28Et en ce sens, on a le record. Ces humains-là avaient eu à affronter ce même changement
17:37climatique entre 3 et 2 millions d'années et n'avaient cessé eux aussi d'évoluer physiquement
17:42durant cette période. L'évolution de l'homme, comme l'évolution de n'importe quel bestiau qui
17:50se trouve là dans mon arrière-plan, se trouve être liée au changement climatique, au changement
17:58d'environnement. À l'époque où j'en ai parlé, ce n'était pas du tout envisagé, c'était même un
18:04petit peu mis de côté comme quelque chose de douteux. De toute façon, dans mon existence, je n'ai
18:10fait qu'une chose, c'est découvrir que l'évolution de l'homme était liée à l'évolution de
18:17l'environnement, c'est tout. Tout le reste, c'est des petits os et des petites décorations.
18:23Sincèrement, très sincèrement, j'y tiens beaucoup, parce que ça m'a été volé, ça m'a été volé à
18:28plusieurs reprises, ce qui veut dire que c'est important. Et si ceci est retenu avec un autre
18:34auteur, ça devrait m'être attribué, parce que j'ai vraiment précédé tous ceux qui, aujourd'hui,
18:41parlent de ça, et il y en a beaucoup, mais je les ai précédés de dix ans, facilement de dix ans.
18:48Conjointement à ses recherches, Yves Coppens répond toujours favorablement aux sollicitations
19:01des médias, que ce soit sur le terrain, en Afrique, dans ses locaux au muséum, ou sur des plateaux de
19:07télévision. Le film que vous allez voir s'appelle La vallée des premiers hommes. C'est dans ce sens, je
19:14pense, que l'homme plonge très profondément dans le monde animal. On n'est jamais sûr qu'un texte
19:20dise la vérité, enfin, il faut plusieurs textes. Depuis que, quand même, il y a eu cet effort
19:25d'information, cet effort de diffusion de la recherche, cet effort de diffusion des connaissances,
19:32sur ces domaines d'origine de l'homme, petit à petit, l'épaisseur du temps de l'homme est bien
19:40entrée dans les esprits, et c'est passé au point que, par exemple, le mot d'Australopithèque est
19:47devenu presque banal. Cette prise de conscience du temps est quelque chose, tout de même,
19:56de nouveau. Alors, quand je dis nouveau, c'est les cinquante dernières années, mais je l'ai vu,
20:00moi, pénétrer à la fois des esprits, et du coup, les textes, et du coup, les littératures, et du
20:07même coup, sûrement l'art, parce que ça a été aussi source d'inspiration pour certaines peintures,
20:13sculptures, gravures et films. Notre discipline a une grande idée à faire passer et qui devrait
20:24être vraiment promulguée à travers toute l'humanité entière, c'est que tous les hommes de
20:29la Terre ont une seule origine, il y a quelques millions d'années, en Afrique orientale, c'est à
20:36dire que les cinq milliards d'hommes que nous sommes aujourd'hui sont tous frères. Quand on fait
20:43des hiérarchies entre les différents hommes sous prétexte qu'ils n'ont pas tout à fait les mêmes
20:48couleurs de peau, c'est tout à fait absurde. Ça fait quand même 200 ans qu'on fouille et 200 ans
20:53que ça se confirme. La paléontologie démontre que l'origine de l'homme est unique, à partir de
21:01cette origine unique, les hommes se sont répandus à travers la Terre entière, ce qui veut dire
21:10qu'aujourd'hui, à travers la Terre entière, il n'y a qu'un seul genre humain, qu'une seule espèce
21:14humaine, qu'une seule race humaine, nombreuse sapiennes, sapiennes. Et qu'en est-il de nos
21:22plus proches cousins vivants sur Terre, les grands singes d'Afrique ?
21:40Nous, paléontologues, qui n'avons à nous mettre sous la dent que les os et les dents, on regarde
21:46avec particulièrement d'attention ses cousins grands singes et notamment grands singes d'Afrique.
21:52Je suis fasciné parce que leurs comportements peuvent m'évoquer certains comportements de
22:01près humains ou d'humains très anciens.
22:31Et toi, c'est C-T-B-O-N-O-B-O.
22:47Et en fait, Yves Poppins, il l'a trouvé, Lucie. Australopithèque. Dans l'eau. Il l'a retrouvé sur la plage. 1m20.
22:55Elle ne savait pas nager. Elle était trop lourde. Il l'a trouvé en Éthiopie. Non, en Afrique, il l'a trouvé.
23:03Il y avait une chanson des Beatles sur la chaîne. Le titre, c'était Lucie.
23:17Parallèlement aux fouilles effectuées dans la vallée de Lomo, nouvelle série d'expéditions dès 1972, toujours en Éthiopie,
23:23mais cette fois-ci en pays à phare, dans le nord-est. Une fois de plus, la chance est au rendez-vous.
23:29Il semblerait qu'elle ait accompagné Yves Poppins depuis le début de sa carrière.
23:33J'étais à Rennes entre 1951 et 1955, c'est-à-dire j'étais à l'université de Rennes.
23:39Et j'ai eu la chance de participer au grand chantier de la presqu'île de Barnenez de 7000 ans et plus.
23:48Et ce sont des fouilles qui ont permis de dire que c'était en l'occurrence la première architecture monumentale du monde.
23:56Quand même, c'est pas rien.
23:59Je suis tombé au bon moment, juste au moment qu'il fallait, pour participer à un grand chapitre de l'histoire des sciences préhistoriques.
24:18La chance demeure toujours un facteur important.
24:22Mais en ce qui concernait les grandes expéditions, j'ai toujours beaucoup travaillé avant pour essayer de réduire le facteur chance pendant.
24:32Et ça a fonctionné au point que le résultat est très vite venu au rendez-vous.
24:38Mais je crois que c'est bien connu que la chance, il faut la provoquer.
24:43Pour cette nouvelle expédition, la chance s'édumente organisée par un homme, Maurice Tailleb.
24:48Ce géologue français a repéré dans la phare des couches de terrain vieilles de plus de 3 millions d'années, tout juste ce que recherche Yves Coppens.
24:55J'ai découvert des couches très riches en ossements.
25:01Les expéditions sont co-dirigées par Maurice Tailleb, Yves Coppens, ainsi qu'un paléontologue américain de l'université de Cleveland,
25:09Donald Johanson.
25:13Et dès 1973, on a eu un genou d'Hominidae, que j'ai appelé le genou de Claire, et puis un fragment temporal d'un autre Hominidae.
25:22La découverte est de taille, puisqu'il s'agit d'un ancêtre pré-humain âgé de plus de 3 millions d'années.
25:28Et pourtant, l'année suivante, 1974, sera encore plus prolifique.
25:34Une récolte de sement baptisé Lucie, découverte ici, sur cette colline, mènera l'équipe de chercheurs vers la renommée internationale.
25:52Quand les premiers morceaux de Lucie ont été recueillis, ça nous a donné une information sur une localité à Hominidae de plus en France.
26:00Avec des ossements, ou des ossements brisés, qui nous importaient, mais qui ne nous importaient pas plus que ce qu'on avait trouvé l'année précédente, et ce qu'on avait annoncé déjà depuis 2 ans.
26:16Bien sûr que c'était important et intéressant.
26:18Petit à petit, le fait de ne pas trouver de double, je veux dire qu'il n'y avait pas de Zumerus droit, il n'y avait pas de Tibia gauche,
26:26nous a fait comprendre que c'était peut-être des ossements d'un seul individu.
26:30Et ça devenait bien plus intéressant, parce qu'un seul individu, ça donnait la taille, ça donnait le poids extrapolé,
26:37ça donnait les articulations, ça donnait les rapports entre membres supérieurs et membres inférieurs.
26:44Et petit à petit, on a pris conscience de l'importance de la découverte, mais petit à petit seulement.
26:49C'est-à-dire que les premiers morceaux de Lucie, ça n'a pas été l'extase, ça a été une extase pondérée, mesurée,
26:56en finissant par l'apothéose, le fait que le bassin ait été un bassin féminin, non seulement c'était un individu, c'était une individu,
27:08et c'est devenu la joie du camp, et c'est comme ça qu'elle est devenue Lucie,
27:13parce qu'en marquant les fossiles, on écoutait différentes cassettes, dont la cassette des Beatles, Lucie in the Sky with Diamonds.
27:28Le succès public a été une surprise, et une surprise que l'on a expliqué petit à petit, mais jamais tout à fait complètement.
27:38Ça tombait peut-être au bon moment, c'était en effet plus d'éléments d'un seul individu que l'on en avait précédemment,
27:47donc on a pu reconstituer Lucie bien mieux qu'on avait reconstitué d'autres pré-humains,
27:53et le fait qu'elle ait une certaine allure, une silhouette, un certain look,
27:57le fait qu'elle soit petite, 1m, 1m20 au maximum, au maximum,
28:04le fait qu'elle soit menue, 25 kilos au maximum, le fait qu'elle soit féminine, ça a joué beaucoup,
28:10le fait qu'elle soit ancienne, le fait qu'elle soit éthiopienne, donc exotique,
28:14et le fait qu'elle ait un prénom qui est un prénom connu, aussi bien en France qu'en Amérique, qu'en Angleterre, qu'en Suède où elle est fameuse,
28:23et tout ça lui a donné, j'allais dire un corps, mais mieux que ça, une âme, lui a donné une réalité,
28:30une vraie réalité, et elle a flambé dans les médias, elle a été tout de suite connue, archiconnue.
28:39Une jeune femme à 3 millions d'années.
28:41Je crois qu'elle a un nom charmant.
28:42Alors oui, il faut vous dire qu'elle s'appelle Lucie.
28:44En 4 mois, la petite cousine Lucie a eu 100 000 admirateurs.
28:48Elle a 3 millions d'années, et on peut la rencontrer au Musée de l'Homme à Paris.
28:53C'est sans doute la première fois qu'une exposition comme celle-ci a été faite.
28:57Le plus ancien spécimen de cette préhumanité, c'est ce squelette, baptisé Lucie par les anthropologues, la plus vieille dame du monde.
29:04Yves Coppens est sous-directeur au Musée de l'Homme, et il est aussi le co-inventeur du plus vieux squelette que l'on ait jamais découvert parmi nos ancêtres, Lucie.
29:14Yves Coppens, vous êtes anthropologue, vous êtes co-découvreur, je voudrais le rappeler avec plaisir,
29:18avec Donald Johanson et le géologue français Maurice Tailleb, de Lucie. Lucie, ce fameux ancêtre.
29:24Aussitôt que j'apparaissais, c'était tout de suite Lucie qui était sur scène.
29:29Ça prend une allure quelquefois un peu obsessionnelle à ce que l'on vient d'évoquer.
29:33Le grand public vous connaît évidemment par le biais de Lucie, de votre histoire d'amour avec Lucie,
29:38et Lucie c'était quand même d'abord un titre de théâtre, un titre de cinéma, un titre de film.
29:43Oui, oui, c'est tout à fait vrai. Vous savez, c'est un tout petit peu agaçant.
29:46Oui, oui, mais c'est bon, j'en parlais tout de suite pour l'évacuer, justement.
29:49Merci.
29:50Elle existe encore aujourd'hui, et ça fait quand même plus de 30 ans qu'on l'a remise au jour.
29:57Lucie, ça demeure un symbole, une sorte d'emblème et de porte-parole aussi de notre discipline.
30:09Et je suis convaincu que l'histoire de l'homme, l'histoire des origines de l'homme,
30:15l'histoire de l'origine africaine de l'homme, l'histoire de l'origine unique de l'homme
30:20a beaucoup progressé dans les têtes, dans les esprits et dans les éducations,
30:27grâce à ce petit personnage et à ce qu'on en a fait.
30:31Je pense qu'il doit être riche.
30:34Les gens sont obligés de le payer pour aller au musée.
30:40J'aurais tendance à l'améliorer. Dans l'ensemble, je trouve que c'est un petit peu exagéré dans le sens cinéaste.
30:47Quel aspect pouvaient bien avoir nos ancêtres humains ou préhumains ?
30:50Depuis son extraction de la fin éthiopienne, Lucie a fait l'objet de renseignements
30:54sur la nature de l'humanité.
30:56Quel aspect pouvaient bien avoir nos ancêtres humains ou préhumains ?
30:59Depuis son extraction de la fin éthiopienne, Lucie a fait l'objet de reconstitutions à taille réelle
31:04dans de nombreux pays du monde.
31:06Le Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris n'échappe pas à la règle.
31:10Il est plus simple de dessiner le contour, la silhouette d'un dinosaure
31:15que de reconstituer un préhumain qui nous touche de très près,
31:20d'autant plus qu'on lui reconstitue les yeux et par suite le regard.
31:26On ne dispose que doucement.
31:28Donc on n'a pas du tout d'informations sur la peau, la couleur de la peau, le pelage.
31:35Tout cela, c'est de l'improvisation.
31:39Les reconstitutions de préhumains ou d'humains sont naturellement très liées
31:47à l'éducation que l'on a reçue, à la culture dans laquelle on a été bercé, etc.
31:54Tu entends ?
31:56Ce n'est que depuis une petite trentaine d'années qu'on ose faire ce genre de choses.
32:02Tu es d'accord ?
32:05Si Lucie était vivante, ce qui me plairait bien,
32:09je pense qu'il ne faudrait la considérer ni comme un animal,
32:14ni comme un véritable être humain.
32:16C'est embêtant, ça, hein ?
32:18L'existence de plus en plus scientifiquement démontrée d'ancêtres humains ou préhumains
32:23est inévitablement à l'origine de questionnements d'ordre philosophique ou religieux.
32:29Quand on dit que tous les hommes qui ont vécu sur la Terre, qui ont existé,
32:34et qui existent aujourd'hui à plusieurs horizons,
32:36ont une seule et même origine,
32:39ce n'est pas non plus neutre de dire qu'on est tous frères à 3 millions d'années de distance,
32:46on a tous la même souche.
32:49Et ça aussi, bien sûr, qui a l'air inoffensif,
32:54est chargé de sens, chargé de sens philosophique,
32:58peut alimenter de la manière ou manière la réflexion.
33:03Alors, mon père, je vous ai apporté un témoignage du passé.
33:09Un petit crâne.
33:11Un petit crâne d'homme fossile.
33:13Alors, je m'y prendrai de cette façon-ci, si vous voulez.
33:16On constate aujourd'hui que l'homme a une certaine forme,
33:19une certaine morphologie, une certaine culture,
33:21et puis on fouille ce sol.
33:23On va trouver une première couche, pas très ancienne,
33:27dans cette couche on va trouver des hommes qui nous ressemblent beaucoup.
33:30Et puis on va fouiller encore, dans une couche encore plus profonde,
33:34et on va trouver un être qui, si on l'avait trouvé du premier coup,
33:37n'aurait pas été lié à notre ancestralité.
33:42Et on va fouiller encore, et puis on va trouver,
33:45il faut appeler les choses par leur nom, des animaux.
33:48Alors, le paléontologiste que je suis,
33:52sans idée préconçue,
33:55tire une première conclusion que je vous offre,
33:58que je vous livre.
34:00Tout a l'air de se passer comme si les racines de l'homme étaient animales.
34:06Voilà ma première proposition.
34:09Merci beaucoup.
34:12Je crois que l'idée de création indique justement un commencement absolu,
34:16venant de Dieu, qu'on ne sait pas décrire.
34:18Et ça, si je puis dire, c'est le rôle des scientifiques
34:20de nous dire comment ça s'est passé.
34:22Et j'espère qu'un jour la science arrivera à nous en dire encore plus
34:26sur les origines de l'homme et les origines du monde.
34:29Je crois que, pendant très longtemps,
34:32nos disciplines, si je puis dire, se sont opposées.
34:35Et je trouve qu'aujourd'hui, le climat est excellent pour aborder ces questions.
34:39Je crois beaucoup en l'humanité,
34:41en ces trois millions d'années de notre matière pensante.
34:45Et cette humanité, elle a fabriqué,
34:48elle a créé, elle s'est entourée,
34:50elle s'est montée des dieux différents les uns des autres.
34:56Pourquoi respecterais-je certains dieux plutôt que certains autres ?
34:59Je respecte tous les dieux de toute l'humanité.
35:06L'histoire de l'homme
35:23Je n'avais pas pensé ni à la Sorbonne, ni au Muséum d'Histoire naturelle,
35:27ni au Musée de l'Homme, ni au Collège de France d'ailleurs.
35:29Je n'avais pas de plan de carrière, sauf l'Académie des sciences,
35:32parce que mon père me disait que lorsqu'on faisait une découverte,
35:35on envoyait sa découverte à l'Académie des sciences,
35:38qui en quelque sorte se portait garant de la découverte.
35:42J'avais chez moi un père chercheur,
35:45chercheur en physique nucléaire, mais chercheur quand même.
35:49Donc pour moi, la science était noble par rapport à l'être.
35:56J'étais très proche de ma mère, qui était très ambitieuse pour son garçon.
36:03Lorsque je me suis intéressé à la préhistoire,
36:06mon père, qui s'intéressait à beaucoup de choses, s'y est intéressé aussi.
36:11Je parcourais le pays et je fouinais la brique romaine,
36:15ou la poterie gauloise, ou la poterie néolithique.
36:20Et comme je découvrais des sites, j'avais envie d'en faire part.
36:24Et c'est sorti dans le bulletin de la Société polymathique du Morbihan,
36:28en 1951, c'est-à-dire que j'avais 17 ans.
36:33Mon espoir était de devenir scientifique et d'y réussir.
36:38Alors réussir en science, ça veut dire quoi ?
36:40Ça veut dire faire des découvertes, faire des inventions.
36:43Un peu l'histoire, non pas de l'Homo erectus,
36:46mais des découvertes de l'Homo erectus.
36:58Vers la fin des années 90,
37:00Yves Coppens renoue avec ses premiers amours les éléphants fossiles
37:04et plus particulièrement les mammouths,
37:06grâce à une rencontre pour le moins inattendue.
37:10Lorsque Bernard Bouygues, qui organisait des tournées en Sibérie et au Pôle Nord,
37:17a été confronté pour la première fois au reste de mammouths de la toundra,
37:22du permafrost, c'est-à-dire du terrain gelé en permanence,
37:26les Russes lui ont demandé quand même d'avoir une garantie scientifique.
37:29Il est venu à Paris pour faire savoir qu'ils cherchaient un scientifique
37:32qui veuille bien à la fois l'accompagner et en même temps le servir de caution en quelque sorte.
37:38J'avais ici au muséum remis sur pied un mammouth sibérien
37:43qui avait été offert au muséum de Paris en 1912
37:47et je l'ai remonté entre 1956 et 1957.
37:50J'avais donc une sorte de fréquentation préalable des mammouths sibériens.
37:55Donc j'ai sympathisé très vite avec Bernard Bouygues
37:59qui m'a emmené en Sibérie en 1999, la première fois.
38:06Et j'ai pris connaissance de ce paysage que je ne connaissais pas,
38:09de cette toundra extraordinaire.
38:13L'été, ce terrain-là dégèle sur un mètre.
38:17Et en dessous, ça n'a pas dégelé depuis 20 000 ans, 30 000 ans,
38:20et s'est gelé sur plusieurs centaines de mètres.
38:23Donc quand on fouille le mammouth là, en chair, en poils, en viches, en os, en viscères,
38:29c'était une occasion étonnante.
38:35Comment ça va ce matin ?
38:37Je prends quelques notes.
38:40Quand on trouve un animal en partie conservé comme celui-ci,
38:44on l'aborde comme l'aborderait un zoologue
38:48qui a affaire au cadavre d'un mammouth.
38:52C'est vrai, un bestiau qui vient juste de mourir.
39:02Et donc avec Bernard, on s'est dit que pour faire quelque chose de mieux conservé
39:07que ce qui avait été fait auparavant,
39:09il fallait tenter de ne pas casser la chaîne du froid.
39:14Les deux hommes lancent alors le pari incroyable
39:16de découper au marteau-piqueur l'énorme cube de terre entourant un mammouth
39:20de façon à pouvoir le transporter par hélicoptère vers un immense congélateur.
39:26C'est comme ça qu'on a sorti le fameux mammouth Tcharkov en 1999.
39:34Et ça a permis de faire un certain nombre de travaux nouveaux, de découvertes nouvelles,
39:38notamment sur l'ADN par exemple, qu'on connaissait mal.
39:4423 tonnes de terre et de mammouth congelés, l'exploit fait le tour de la planète.
39:50Le mammouth de Tcharkov est donc un mammouth incroyable.
40:10Février 2008. Dans une station des Pyrénées,
40:13Yves Coppens est l'invité d'honneur d'une journée consacrée à la paléontologie et à la préhistoire.
40:20avec propulseur et en soirée conférence sur les relations entre l'humilisation et le changement
40:31climatique il ya dix mille ans c'est la fin de la dernière glaciation sur le pays
41:00scandinave c'est 3000 mètres 3000 mètres de glace qui fondent si ça fonce et que c'est plus chaud
41:08ça s'appelle un réchauffement climatique tiens ça vous dit quelque chose j'ai déjà entendu ça
41:15quelque part et aujourd'hui on se demande on se demande et on a quelques réponses si notre
41:24production de base si notre industrialisation si le développement des technologies quel que
41:33soit leur côté génial n'est pas en train de se retourner contre nous mais mais ceci dit que
41:40l'on en prenne consense aujourd'hui parfait moi je salue et j'obtempère mais qu'on accuse
41:47l'humanité de tous les maux sûrement pas alors sûrement pas ça je suis prêt à me fâcher de
41:53façon violente sûrement pas l'humanité est arrivé en son temps le monde entier lui a été
42:00offert elle en a tiré parti dans notre tout à fait bien fait c'est tout à fait dans l'ordre
42:05des choses donc il n'y a aucune raison aucune raison de culpabiliser l'humanité ceci dit qu'on
42:12en prenne conscience aujourd'hui c'est bien à partir du moment où on en prend conscience il faut
42:17tenir compte la définition de la conscience c'est paradoxalement libre et responsable c'est
42:24drôle libre et responsable et responsable de sa propre liberté et ça y est on est dedans
42:32sans commentaire merci
42:44au début des années 2000 yves coppins est contacté par le président jacques chirac qui
42:52lui demande de diriger une commission chargée de travailler à la rédaction d'une charte de
42:56l'environnement destinée à être adossée à la constitution française nous allons reconnaître
43:05les principes fondamentaux d'une écologie soucieuse du devenir de l'homme avec des droits
43:12mais aussi avec des devoirs ainsi les préoccupations liées au développement durable irrigueront
43:19l'ensemble de notre droit de notre économie de notre vie sociale si j'ai été pressentie choisie
43:30c'est probablement parce que je suis paléontologue précisément pour ne pas prendre quelqu'un qui
43:36soit le nez dans les problèmes contemporains qu'on appelle plus volontiers écologistes et que ce
43:43soit quelqu'un qui soit plutôt paléo écologiste qui est une certaine un certain recul il nous
43:51fallait bien évidemment l'opinion de tous les français et nous nous sommes efforcés de
43:56l'obtenir en réunissant commission comité colloque table ronde consultation d'échantillons de la
44:04population en créant un site internet et en y animant un forum en élaborant un questionnaire
44:14et en le diffusant très largement par le net ou par la poste je n'ai pas l'expertise de
44:22l'écologiste qui s'occupe des changements climatiques d'aujourd'hui j'ai tenu d'ailleurs
44:27une fois le travail accompli une fois la mission terminée à remettre la charte et disparaître le
44:36travail était fait il avait été fait honnêtement il avait été fait avec plus ou moins de bonheur
44:42plus ou moins de succès on peut toujours le critiquer à juste horizon sûrement mais
44:46encore une fois genre j'en assure là à la fois le travail et l'honnêteté quoi
44:522003 marque le plus gros coup médiatique de toute la carrière d'ive coppins une aventure
45:11audiovisuelle hors du commun qui lui permet en outre de retrouver lucie cette fois ci en images
45:16de synthèse nos regards se tournent vers une femme une femme qui pourrait bien être notre
45:24grand mère cette femme c'est lucie et voilà ce que l'on imagine de son histoire voici l'extraordinaire
45:34odyssée de notre grande famille c'est mon initiative et j'en suis fier mais un petit peu un petit peu
45:51dévoyé si j'ose dire c'est le mot dévoyé et là où je dis que c'était dévoyé c'est que moi mon
45:57idée c'était de faire un documentaire j'avais pas d'autres idées c'est passé de ça à au 90
46:04minutes grand public c'est très intéressant d'ailleurs parce que c'est à la fois l'information
46:13scientifique plus ce qu'il y avait dans dans dans l'imaginaire collectif qui est apparu sur sur
46:23l'écran et on a été agréablement étonné nous mêmes de de voir les presque 9 millions de
46:39téléspectateurs à la première diffusion bonsoir merci beaucoup d'être avec nous ce soir d'abord
46:47je voudrais revenir sur le succès exceptionnel de ce documentaire puisque en prime time il a
46:53battu des records d'audience et à la première fois qu'un documentaire fait un chiffre comme
46:56celui ci du premier film on est passé un second qui s'appelait homo sapiens premier film c'était
47:03les dix derniers millions d'années deuxième film c'était les 500 derniers milliers d'années et le
47:08dernier film le sacre de l'homme c'était les derniers dix millénaires et ça a fait un triptyque
47:15qui je crois restera dans l'histoire du cinéma parce que c'est un traitement nouveau et particulier
47:36après 50 années passé à étudier des ossements fossiles issus des quatre coins du globe yves
47:41coppens a largement concouru à faire avancer les connaissances dans le domaine de la paléontologie
47:45humaine celui de nos origines mais en parallèle à ses études sur notre évolution passée le
47:53scientifique n'a cessé de se questionner tout au long de sa carrière sur notre évolution à venir
47:58comme l'environnement continue de changer yves coppens a toujours pensé que l'homme de demain
48:04sera différent de celui d'aujourd'hui l'évolution n'a aucune raison de s'arrêter à l'homme du
48:1021e siècle il est bien évident qu'on est en développement exponentiel de la technologie
48:17mais que l'on demeure extrêmement soumis aux lois de notre corps n'a pas la possibilité de vision
48:24dans le dans l'avenir malheureusement mais je pense qu'on peut être soumis encore à une
48:31certaine adaptation si le changement de milieu dans lequel nous vivons est un changement radical
48:40rien nous dit que nous sommes au terme de notre évolution si on s'appuie sur le passé pour
48:46regarder l'avenir comme il y a quelques millions d'années nous n'avions pas la tête que nous
48:51avons aujourd'hui il n'y a aucune raison pour que dans quelques millions d'années nous ayons
48:55l'allure que nous avons aujourd'hui je verrais volontiers un humain avec un système d'herbe
49:00encore plus performant la capacité de comprendre encore plus de choses il pourrait y avoir une
49:08espèce de seconde humanisation qui pourrait être une prise de conscience collective par exemple
49:14actuellement lorsque l'on essaye de traiter le la défense de l'environnement de l'homme et bien
49:21ça ne peut pas se traiter au niveau de l'individu il faut que ça passe vraiment dans la psychologie
49:26de chacun et que ce soit l'ensemble des hommes de la planète qui défendent ceci autrement c'est
49:34perdu moi je suis absolument optimiste j'ai grande confiance dans l'humanité j'ai un petit
49:44avantage c'est que l'humanité je la suis depuis sa naissance donc je connais ces trois millions
49:50d'années de croissance et elle a fait des bêtises mais à chaque fois elle a fait des merveilles
49:56je m'appelle lucie
50:02je m'appelle lucie
50:10je m'appelle yves coppens
50:21j'ai changé mon comportement, mon mode de vie
50:29toutes mes potes m'ont remercié
50:35on s'avoue on a travaillé, travaillé
50:40on a deux secrets pour nous
50:45des volcans jusqu'aux hommes comme nous
50:48on s'avoue notre école a enfin un nom
50:53partout dans grand champ quand on part de l'école on ne retient qu'un nom c'est celui d'yves coppens
51:04merci de nous laisser apporter ainsi votre nom
51:09lucides car ils n'arrivent pas
51:15lucides car ils n'arrivent pas
51:20lucides car ils n'arrivent pas
51:25lucides car ils n'arrivent pas

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