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Le gouvernement français dévoile ce jeudi 10 octobre dans la soirée son projet de budget pour 2025, un exercice à haut risque tant l'effort prévu pour réduire le vertigineux déficit français est massif et que l'Assemblée nationale fragmentée lui est hostile.

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00:0060, 40, 20, c'est les trois chiffres à retenir du budget qui sera présenté tout à l'heure en Conseil des ministres, projet de budget pour l'an prochain, un effort sans précédent ?
00:09Alors un effort, oui, sans précédent, vous avez 40 milliards d'euros d'économies dans la dépense et 20 milliards de hausses d'impôts,
00:16oui, effort sans précédent, tout ça pour juste réduire un tout petit peu nos déficits qui se sont méchamment dégradés ces derniers mois.
00:23Si on fait rien à la fin de l'année prochaine, les déficits représentent 7% du produit intérieur brut.
00:29C'est jamais arrivé en France hors Covid, donc ça devient inquiétant.
00:33Donc il faut faire des efforts. Après, je vais vous dire, ce chiffre de 60 milliards, Ashley, on est en boucle là-dessus depuis 15 jours.
00:38Oui.
00:39La vraie question, en fait, je vais vous dire, c'est de savoir ce qu'il en restera de ces 60 milliards quand, aux alentours de Noël, on va voter le budget, si on arrive à le voter.
00:47Ça va être ça le vrai sujet, en fait, des prochaines semaines.
00:50Parce que ça va secouer au Parlement, notamment à l'Assemblée.
00:52Ça va être intolerable. Vous voyez déjà ces dernières heures, Gabriel Attal et Gérald Darmanin qui sont censés soutenir un tant soit peu Michel Barnier,
00:57qui lui mettent déjà des bâtons dans les roues, qui vous disent il y a trop de hausse d'impôts, il n'y a pas assez de baisse dans la dépense publique, il n'y a pas assez de réformes.
01:04Vous avez les LR qui disent il ne faut pas taxer plus les collectivités locales.
01:08Vous avez le Rassemblement national qui dit on ne veut pas geler les pensions des retraités pendant six mois, comme une partie de la classe politique, d'ailleurs.
01:15Vous avez le Front populaire qui veut désintégrer la réforme des retraites, qu'on n'entend pas beaucoup.
01:20Tiens, c'est marrant depuis quelque temps, mais ne vous inquiétez pas, on va les entendre.
01:23Et eux, en plus, ce n'est pas 20 milliards de hausse d'impôts qu'ils vont proposer, c'est 50 milliards d'euros.
01:28Et ça va être comme ça avec des milliers d'amendements.
01:30Donc, en fait, c'est complètement intenable.
01:32C'est tellement intenable que vous avez beaucoup d'observateurs qui vous disent en fait, on a très bien pigé l'histoire.
01:36Tout ça, c'est de la stratégie budgétaire.
01:38Michel Barnier dit 60 milliards d'euros d'efforts, mais il sait très bien lui-même que ça ne va pas passer.
01:43En fait, c'est quoi l'idée ?
01:44L'idée, c'est de dire, allez, on commence avec 60 milliards et puis ça va se finir.
01:48On va réussir à garer 30, 40 milliards, à tout casser.
01:52Et ça sera peut-être en plus le prix à payer parce qu'on sait qu'en parallèle, il va falloir faire quelques 49.3 pour faire passer l'ensemble de ce budget.
01:58Donc, c'est un petit peu ça le deal finalement.
01:59Le problème, on le dit souvent, c'est que pendant ce temps, les marchés nous regardent.
02:03Mais oui, mais je vous le répète quasiment toutes les semaines, les marchés nous regardent.
02:06Et attention, parce que si ça se passe mal, ça risque de faire bondir les taux d'intérêt auxquels on emprunte tous les jours.
02:13Attention, encore une fois, ils ont déjà grimpé ces taux d'intérêt depuis la dissolution.
02:17Depuis quelques semaines, la France paye plus cher en intérêt que l'Espagne pour emprunter à 10 ans.
02:24Ça, c'est jamais arrivé.
02:26Donc, si on n'est pas capable de montrer qu'on est capable de faire un petit peu d'effort, ça risque de faire grimper les taux.
02:32Donc, plus de rendement à payer pour les investisseurs.
02:35Et ça, ça va se traduire par des hausses d'impôts pour tout le monde.
02:37Ne croyez pas que c'est lunaire et complètement perché, ce que je vous raconte, parce que ça peut très vite devenir concret pour tout le monde.
02:41Et en plus de ça, vous avez les agences de notation.
02:43Vous savez qu'ils vont commencer à se pencher à partir de demain et sur les prochaines semaines sur la dette de la France.
02:47Donc, ça aussi, ça peut influencer ceux qui nous prêtent.
02:49Conclusion, dites-vous bien que les marchés, pendant des semaines, ils vont tout regarder, aussi bien l'ampleur de l'effort qu'on va être capable de faire,
02:56mais la façon dont se passent les débats à l'Assemblée.
02:59Si c'est le cirque, si c'est l'hystérie, si c'est des cris et des larmes, là aussi, vous envoyez un très, très mauvais signal à ceux qui nous prêtent de l'argent tous les jours.
03:08Donc, attention, parce que là, on rentre vraiment dans une séquence qu'on va qualifier de dantesque, au moins jusqu'à Noël.
03:13C'est bien quand vous répétez, Guillaume, comment ça rentre.
03:16Merci.

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