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Xerfi Canal a reçu Camille Vever, co-reviver & CEO VEVER, maison fondée en 1821, pour parler de la reprise d'une entreprise familiale.
Une interview menée par Jean-Philippe Denis.

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Transcription
00:00Bonjour Camille Vever ! Bonjour.
00:11Camille Vever, vous êtes CEO de Vever, maison fondée en 1821 et vous êtes co-reviver.
00:19Qu'est-ce que c'est que cette fonction de co-reviver ?
00:22Exactement. En fait, Vever, c'est une maison de joaillerie familiale qui a été fondée en 1821
00:29et qui a fermé en 1982. Donc, de 1982 à 2021, la maison n'existait plus. Et on l'a relancée avec
00:38mon frère Damien en 2021. Et donc, on ne pouvait pas être fondateur puisque la maison a été fondée
00:45en 1821. Mais en revanche, on l'a relancée, on l'a réveillée, elle a une belle endormie. Donc,
00:50c'est pour ça qu'on a choisi tous les deux le titre de co-reviver qui nous semblait être le
00:55plus parlant, on va dire. C'est une très, très belle histoire. Pour ça,
00:58j'ai souhaité aussi vous recevoir parce que c'est une très, très belle histoire. Vous représentez
01:02une entreprise familiale, vous êtes la septième génération, c'est ça ? Exactement, septième
01:05génération. Septième génération et ça démarre par un compte ancien, c'est-à-dire comment on
01:10rachète son propre nom, comment on récupère son propre nom ? Racontez-nous ça. En effet,
01:16quand on a relancé la maison, la première chose qu'il fallait faire, c'était s'assurer qu'on
01:20disposait bien de la propriété intellectuelle du nom Vever. Et en fait, la propriété intellectuelle
01:27du nom Vever avait été déposée par un fonds spécialisé dans le dépôt de marques de luxe
01:32dormantes. Donc, la première chose qu'on a dû faire, c'était récupérer notre propre nom. Moi,
01:38j'avais vraiment mis tout mon argent en plus dans le réveil de l'entreprise et donc, j'ai pris un
01:44avocat spécialisé en propriété intellectuelle pour m'aider à récupérer mon nom. Et il y a
01:49quand même une chose qui est bien faite en France, c'est ce qu'on appelle le droit patronimique qui
01:54peut s'opposer au droit de la propriété intellectuelle, ce qui est le cas justement ici,
01:58où il est indiqué qu'on ne peut pas utiliser le nom et l'histoire d'une famille lorsque celle-ci
02:06n'a pas donné son accord, ce qui était le cas. Donc, on a trouvé un accord, un arrangement
02:12justement avec le fonds qui détenait la propriété intellectuelle de Vever. Et donc, on a pu
02:16finalement la récupérer. Alors, Vever, c'est la joaillerie. Exactement. C'est la joaillerie.
02:22Reprendre une entreprise familiale, ce n'est pas la même chose que reprendre n'importe quel type
02:28d'entreprise. Quel enseignement vous en tirez depuis cette reprise en 2021 ? Quel recul vous
02:34avez déjà ? Ce qui a été simple, ce qui a été plus compliqué ou peut-être le reste ? Alors,
02:40c'est vrai que ce qui est très singulier avec l'histoire de Vever, c'est que je crois qu'on
02:44peut dire qu'on est vraiment la plus vieille start-up de France. C'est une oxymore. Voilà,
02:49on est une start-up de 200 ans. Donc, en fait, on va avoir les difficultés inhérentes à une
02:54start-up qui, en plus, est dans la joaillerie. C'est-à-dire que c'est quand même très compliqué
02:59de relancer une maison comme ça, from scratch, avec des moyens financiers qui sont limités. On
03:06est dans un marché qui est extrêmement concurrentiel avec des très gros groupes, des très grosses
03:12marques en face de nous qui sont très installées et qui, en plus, ont des moyens financiers qui
03:17sont colossaux. Et donc, nous, on arrive en face et voilà, il faut arriver à être malin,
03:22à trouver sa propre clientèle avec les moyens qui sont limités. Donc, là-dessus, en effet,
03:28c'était un vrai, vrai challenge. Et l'autre challenge, c'est que c'est nous qui dirigeons
03:34l'entreprise avec Damien. On est bien évidemment porteurs du nom. Et les problématiques inhérentes
03:40aussi aux entreprises familiales, c'est que finalement, nous, on dirige l'entreprise du
03:46fait, entre autres, de l'affiliation et de ma volonté, bien sûr, de relancer la maison. Mais
03:51il y a tout un travail de légitimité aussi à démontrer aux personnes, aux investisseurs qui
03:58vont vous suivre, qui ne doivent pas se dire qu'ils sont juste là en tant qu'héritiers et
04:02porteurs du nom. Il faut pouvoir démontrer qu'on a les compétences, la passion pour diriger
04:09justement l'entreprise. Quand l'émotion est au cœur de la stratégie, quelque part, c'est ça le
04:15cas Vévert. C'est la place de l'émotion, c'est l'intergénérationnel, c'est quand votre grand-mère
04:20à 16 ans vous offre un bijou, que vous voyez votre nom sur le bijou, que voilà, c'est ça qui vous
04:27rattrape des décennies plus tard. C'est absolument magique. Vévert, une entreprise à suivre. Merci à
04:33vous. Merci.

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