«J'ai eu une énorme chance d'avoir des paroliers extraordinaires», déclare la chanteuse, Marie-Paule Belle

  • avant-hier

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, 09/10/2024, il reçoit la chanteuse, Marie-Paule Belle, à l'occasion de son nouvelle album «Un soir entre mille».

Vous voulez réagir ? Appelez-le 01.80.20.39.21 (numéro non surtaxé) ou rendez-vous sur les réseaux sociaux d’Europe 1 pour livrer votre opinion et débattre sur les grandes thématiques développées dans l'émission du jour.
Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

Category

🗞
News
Transcription
00:00Marie-Paul Ben est donc avec nous, vous serez le 2 novembre prochain dans cette salle merveilleuse qu'est les Folies Bergères.
00:07Je ne sais pas si vous avez déjà chanté aux Folies Bergères.
00:09Non, c'est pour ça, j'ai hâte, parce que bon déjà j'aime beaucoup les théâtrales italiennes parce que l'acoustique est vraiment intéressante
00:19et puis il y a une impression de cocooning, je veux dire on est proche des gens, c'est ça que j'aime beaucoup.
00:27Alors vous incarnez une tradition dans la chanson française, évidemment une mélodie des succès mais aussi une chanson à texte.
00:36Oui parce que sinon ça m'ennuie de chanter des textes insipides, je veux dire j'ai eu une énorme chance quand même d'avoir des paroliers extraordinaires
00:48avec Françoise Maléjoris et Michel Grisoliat qui étaient des grands écrivains et donc j'ai été servi sur mesure pendant des années
00:58et en plus la chance que j'ai eue c'est qu'ils avaient une palette d'expressions extraordinaires qui allaient de l'humour le plus saugrenu et décalé
01:09à la gravité des paroles dans les textes donc ça j'ai été très très bien servi.
01:17Et puis avec une dérision parfois et un second degré, je sais qu'aujourd'hui le second degré a du mal à passer, il est pris parfois pour le premier.
01:24Alors c'est intéressant que vous parliez de Françoise Maléjoris parce qu'elle est écrivain ou écrivaine, je ne sais pas ce que vous préférez.
01:31Moi j'aimais bien écrivain, je trouvais que c'était joli.
01:34C'est comme auteur ou autrice, je préfère auteur.
01:37Et elle écrivait pour vous et vous aviez effectivement une relation personnelle avec elle
01:42et quand vous êtes entrée dans le studio, je vous ai dit que je suis tombé par hasard sur une émission qui s'appelle Abou Portant,
01:48un reportage qui avait été fait il y a 40 ou 50 ans autour de vous et de vos amis.
01:55Et on voit une énergie, une joie de vivre et évidemment également le couple que vous formiez avec Françoise Maléjoris
02:04sans le dire d'ailleurs, sans le revendiquer, sans militer, mais tout simplement de manière naturelle pour dire voilà on s'aime.
02:12Oui c'est ça et ce qui me fait plaisir c'est que des années après encore, beaucoup de personnes me remercient
02:21parce que comme on a vécu notre amour de façon complètement naturelle,
02:27je veux dire on était un peu des modèles pour des personnes qui aujourd'hui m'en parlent
02:33et c'est très touchant, c'est attendrissant et on n'avait pas besoin de militer,
02:39on était comme on était, on s'aimait comme on s'aimait et puis voilà on vivait comme on vivait.
02:44Mais ce que je trouve intéressant, c'est qu'on a parfois l'impression que la société française des années 70 est intolérante
02:50et elle est intolérante mais manifestement pas dans tous les milieux et dans le milieu artistique.
02:56Elle est très permissive je veux dire.
02:58Exactement et je pense que vous-même n'avez pas dans le milieu artistique eu à subir de vos choix amoureux.
03:06Absolument non, on a vécu complètement en totale liberté et puis sans jamais militer et tout ça je veux dire,
03:14c'était très agréable mais je pense aussi, c'est vrai ce que vous dites, c'est parce qu'on était dans le milieu artistique
03:20où les choses étaient plus faciles quand même.
03:22Milieu artistique et à Paris c'était plus facile de vivre évidemment que dans un milieu qui n'est pas artistique
03:29et dans une ville de Provence dans les années 70.
03:32Alors on peut peut-être écouter quand même ce titre qui a fait que...
03:36Alors je ne sais jamais quand, d'abord j'adore la chanson française pour te le dire, la variété française
03:42et je ne sais jamais quand j'interroge quelqu'un qui a un tube qui l'a à ce point marqué,
03:49je ne sais jamais s'il en a ras-le-bol qu'on lui parle de ce type et s'il ne peut plus l'entendre
03:55ou si au contraire il a un peu de tendresse.
03:57C'est un peu le même rapport que Michel Blanc à Jean-Claude Duss.
04:01Vous savez quand Jean-Claude Duss et quand Michel Blanc, j'allais dire quand Jean-Claude Duss est mort,
04:06quand Michel Blanc est mort...
04:08On a repassé tout.
04:10Alors qu'il est beaucoup mieux que Jean-Claude Duss.
04:12C'est un comédien, je ne sais pas si vous le connaissiez d'ailleurs mais c'est un comédien formidable.
04:15Oui, quand il joue dans Monsieur Hir ou des choses comme ça, évidemment c'est contre-emploi.
04:21Et vous cette chanson, Je ne suis pas parisienne, ça me gêne, ça me gêne, ça me gêne, ça me gêne,
04:27je ne suis pas dans le fond, c'est navrant, c'est navrant.
04:30Elle est formidable cette chanson, formidable d'intelligence, d'énergie, de drôlerie et tout ça.
04:35Mais le public si vous la chantez, par exemple à chaque fois que vous avez fait un concert vous l'avez chantée ?
04:40Je suis obligée, à un moment donné au théâtre de la ville, je l'avais mis en ouverture de spectacle en me disant
04:46bon ça y est c'est fait, mais j'ai dû la rechanter à la fin.
04:50Donc maintenant je la garde tout le temps pour la fin.
04:53C'est quoi l'histoire de cette chanson ?
04:55Ça a commencé dans un spectacle, genre comédie musicale,
05:02que Françoise Maléjori, sa famille et ses copains donnaient tous les ans à Noël
05:06pour montrer que le plus beau cadeau que l'on puisse faire à ses amis c'est donner de son temps et de son travail.
05:13Donc Françoise à partir du mois de septembre, elle écrivait une comédie musicale en alexandrin
05:18avec des rôles complètement saugrenus.
05:25Elle faisait la liste des amis et des copains qui voulaient intervenir dans le spectacle.
05:30Alors elle disait, toi qu'est-ce que tu veux faire ?
05:32Ah ben moi je veux faire le pape Borgia.
05:34Et toi qu'est-ce que tu veux faire ?
05:35Ah ben moi Lady Chatterley.
05:37Et elle inventait un spectacle sur commande avec les demandes des amis et de la famille.
05:46Donc c'était extrêmement drôle.
05:48Et de ces spectacles-là sont nées des chansons comme La Parisienne.
05:56Qui a été un gros succès.
05:58Vous vous souvenez combien vous en avez vendu à l'époque ?
06:01Il n'y avait pas le top 50 ?
06:03Oui à l'époque j'étais disque d'or et tout ça.
06:05Mais je ne sais pas aujourd'hui combien ça doit être.
06:09Mais c'est ma carte d'identité en fait ça c'est sûr.
06:12Et effectivement c'était une chanson différente de celle qui à l'époque était parfois en vedette.
06:21Et vous formiez avec quelques amis.
06:23On vous voit beaucoup avec Serge Lama dans ces années-là qui était votre ami intime.
06:27Serge c'est mon frère oui.
06:29On s'écrit encore aujourd'hui, on se téléphone.
06:32C'est lui qui m'a tout appris au sortir du cabaret de l'écluse.
06:36Qui était un petit lieu où commençaient les auteurs-compositeurs qui voulaient se faire connaître.
06:42Et il est venu me voir à l'écluse où il avait débuté lui aussi.
06:47Et il m'a emmené dans ses tournées.
06:49Et vous avez chanté Petite Cantate avec lui.
06:52Oui on a chanté ensemble la Petite Cantate de Barbara.
06:55C'est très émouvant parce que je suis passée d'une salle de 80 places à des arènes de 12 300 places.
07:09Seul avec mon piano donc j'ai été très intimidée oui.
07:12Il est venu ici Serge Lama.
07:14On avait fait une émission absolument formidable.
07:16Géraldine vous vous souvenez.
07:18Et puis il nous avait raconté évidemment sa vie.
07:22Et puis la qualité de Lama, la voix de Lama, les textes de Lama.
07:28C'est ciselé vraiment.
07:30C'est d'une justesse.
07:32En plus d'une très grande sensibilité.
07:34Parce que par rapport à l'image qui est donnée souvent par les médias.
07:39À un moment donné où il chantait Superman etc.
07:42C'est pas du tout un macho.
07:43Il a une sensibilité très très féminine.
07:45Et très subtile.
07:48Et des chansons inoubliables comme Et toi c'est pas pareil.
07:52Mais parlons de vous.
07:54Un soir entre mille.
07:55Marie-Paul Belle.
07:56Je vois beau temps à Saint-Germain.
07:57Se dire oui, se dire non.
07:58Avec toi je riais souvent.
07:59J'ai parlé trop vite.
08:00Décalage.
08:01L'ombre de son chien.
08:04Ça c'est beau temps à Saint-Germain.
08:08Ça c'est l'histoire de ma rencontre avec Françoise Manet.
08:17C'est une histoire d'amour qui a duré combien de temps ?
08:24Mais en fait elle dure toujours.
08:27Même après la mort.
08:28C'est-à-dire qu'elle se transforme.
08:30Au début c'est un coup de foudre amical.
08:33Après ça devient une passion.
08:34Après on revient à la tendresse.
08:36On a vécu ensemble toutes les facettes de l'amour.
08:40C'est ça qui est extraordinaire.
08:42C'est très complet.
08:44Ça c'est une chanson que vous avez composée ?
08:46Oui.
08:47Et le texte également ?
08:49Le texte est d'Isabelle Maïraud et de moi-même.
08:53En fait je compose toutes mes musiques.
08:56Je ne sais pas faire autrement.
09:02C'est naturel en fait.
09:04Ça me vient comme ça.
09:05Et puis là maintenant, comme je n'ai plus la chance d'avoir Françoise à mes côtés,
09:10je travaille avec Isabelle Maïraud qui a une très belle écriture aussi.
09:14Alors je ne suis pas certain que tout le monde connaisse Isabelle Maïraud
09:19qui avait fait d'ailleurs un 33 tours dans les années 80.
09:23Un très joli 33 tours avec une chanson à l'époque qui avait été un standard.
09:29Si on peut la retrouver cette chanson ?
09:32Je m'écris sur papier d'harmonie.
09:34Alors celle que j'ai en souvenir, je ne me souviens plus des paroles.
09:39C'est...
09:43Bon, je ne suis pas sûr de bien le dire.
09:45C'est génial.
09:46C'est bien, je vais l'imiter.
09:48Mais Isabelle, c'était un disque rouge où elle avait une paire de lunettes.
09:52Je me souviens encore de ce 33 tours.
09:54Oui, elle a des lunettes.
09:55Il écoutait le cœur des gens.
09:57P.I. Nathalie, il y a quelque chose d'ailleurs que vous avez dit qui est très beau,
10:00que disait Françoise Baléjoris, disiez-vous,
10:02c'est qu'est-ce que tu as donné aux autres si tu n'as pas donné ton temps ?
10:06Oui.
10:07De son temps et de son travail,
10:09elle trouvait que c'était le plus beau cadeau qu'on puisse faire à des amis.
10:13Et donc elle écrivait comme ça à partir du mois de septembre
10:17un genre de comédie musicale avec tous les gens qui voulaient jouer dedans.
10:22Et elle écrivait du sur-mesure.
10:24C'était très très drôle.
10:26Alors il y a eu la vie intime des rois mages,
10:28des choses complètement...
10:30Il y a une chanson qui s'appelle « Vive le sport ».
10:32Oui.
10:33C'est une chanson complètement loufoque,
10:36décalée, saugrenue.
10:38C'est une énumération de sports associés à des prénoms.
10:43Avec Alice, je joue au tennis, avec Elton au badminton, etc.
10:48Et donc je la sente souvent en rappel.
10:52Et peut-être une des plus jolies ou une des plus charmantes,
10:55un soir entre mille, on peut peut-être écouter quelques notes de musique.
10:58Oh, c'est gentil.
11:00Que j'ai écouté avec plaisir.
11:06Ce qui est intéressant aussi, c'est que votre voix est intacte.
11:09Oui, j'ai de la chance.
11:11Le jour où je sentirai qu'elle bouge, j'arrêterai parce que...
11:14Elle est d'une clarté, d'une jeunesse.
11:16C'est gentil, ça me fait plaisir.
11:18Non mais écoutez...
11:19Oui, oui, c'est vrai.
11:20C'est une voix qui n'a pas bougé.
11:23Et puis je ne fais pas d'efforts, donc c'est ça qui est bien.
11:27Elle ne chevrote pas.
11:29Je chante juste.
11:31Je ne supporte pas quand la voix se transforme comme ça avec l'âge.
11:36Je trouve qu'il faut arrêter avant.
11:37Il ne faut pas faire le concert de trop.
11:39En tout cas, nous on ira vous voir parce que ça nous fait plaisir.
11:42Au Folies-Bergère.
11:43Et en plus, allez, c'est dans le 9ème.
11:45Oui, exactement.
11:47C'est dans un quartier formidable d'ailleurs,
11:49que ce quartier du 9ème arrondissement.
11:52C'est près de la rue Bergère, par définition.
11:55Et c'est vrai que c'est une salle particulière dans Paris
11:58qui ne ressemble à aucune autre.
12:00Oui, c'est vrai.
12:01On est proche des gens.
12:02Vraiment, elle est formidable cette salle.
12:04C'est comme si on parlait à chacun les yeux dans les yeux.
12:06Marie-Paul Belle, un soir entre mille.
12:09Et c'est le 2 novembre.
12:11Allez-y, c'est 2000 places à peu près ?
12:141720.
12:15Oui, voyons, 1720.
12:17On est précis.
12:18Merci beaucoup.
12:19Vous restez encore quelques secondes avec nous.
12:21On va se dire au revoir.
12:22Il y a le débrief.
12:23Voilà la dernière information du moment avec Émilie Dez.
12:26Et puis c'est Ninjero qu'on arrive,
12:28puisqu'on a désormais un petit jingle.
12:31On chante, vous savez, ici.
12:33On chante, on chante.
12:34A tout de suite.
12:35On se modernise.

Recommandations