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Partez à la découverte d’un univers quasiment inexploré, une plongée sous terre, mais aussi sous l’eau, dans les réseaux noyés qui comptent parmi les plus beaux et les plus importants de France, ceux de la Région Languedoc Roussillon et Midi-Pyrénées.

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00:00Ce sont des territoires cachés. Ils ne figurent sur aucune carte, ni photosatellites. Seuls
00:26les aventuriers d'un nouveau genre peuvent pénétrer cet univers sombre et hostile.
00:31A travers la roche calcaire, l'eau de pluie infiltrée s'écoule durant des années,
00:45avant de rejaillir sous forme de résurgence. Ce monde minéral vierge, où l'aventure
00:57rejoint la science, est réservé à quelques initiés très expérimentés. Des hommes
01:03déterminés à vivre leur passion jusqu'au bout, pour découvrir la face cachée de la
01:08terre. Le Larzac, près des gorges de la Dourbie, en Aveyron. Le Durzon y prend sa source au
01:38pied du Causse. C'est là que Franck Vasseurs, péléologue et plongeur souterrain, va rejoindre
01:45son équipe pour explorer la rivière. Les plongeurs souterrains ont deux origines, soit ce sont des
02:04plongeurs qui plongeaient en mer et qui sont venus justement plonger sous terre pour plonger
02:08ou évoluer dans d'autres milieux. Il y a aussi les spéléologues qui évoluent à sec ou dans
02:13des rivières souterraines, mais jamais sans appareil respiratoire. Ils arrivent sur un endroit où la
02:19galerie plonge dans l'eau et est complètement ennoyée. Ils se retrouvent bloqués dans leur
02:22exploration. Je fais partie de ces spéléologues frustrés. On était en train d'explorer une cavité,
02:31puis l'exploration s'arrête parce qu'il y a un obstacle qui est franchissable, mais qui implique
02:35de nouvelles techniques. C'est vraiment une passion parce qu'il faut y consacrer du temps,
02:38de l'énergie et de l'argent. Pour être serein, il faut savoir ce qu'on vient de faire en plongée
02:46souterraine. Souvent on dit pourquoi est-ce que vous allez plonger là ? Je suis tenté de dire
02:50pourquoi est-ce que Jean-Baptiste Charcot partait explorer le pôle Nord ? Pourquoi est-ce que Théodore
02:57Monod partait explorer les déserts ? C'était des zones blanches qui étaient inconnues, vierges sur
03:00les cartes. Leur intérêt se portait sur l'exploration au sens premier du terme, c'est-à-dire la
03:06découverte. Mais on ne restait pas au niveau de la découverte, il y avait l'étude qui arrivait
03:10derrière. Ce qui nous motive, c'est qu'il y a de la découverte. C'est le sentiment un peu égoïste,
03:14le fait d'être le premier à évoluer dans des endroits où personne n'a jamais été. Pour que
03:19ce soit utile aussi, le fait que ce soit des endroits inconnus, il faut pouvoir ramener des
03:24éléments qu'on puisse partager avec des gens qui ont des connaissances plus spécifiques.
03:31L'exploration est le moteur de l'activité, mais les plongeurs se veulent aussi au service des
03:36scientifiques. Cette quête de l'utile a resserré les liens. Franck Vassor a constitué autour de lui
03:44un groupe soudé qui attache une importance primordiale à la préparation des missions.
04:00La plongée souterraine est une activité très technique qui nécessite une approche rigoureuse.
04:05Rémy Bouchard fait partie de l'équipe de Franck Vassor. Avant l'expédition du
04:16Durzon, tout doit être vérifié minutieusement. C'est beaucoup de temps, c'est beaucoup de
04:26préparation parce que tout est axé sur la sécurité et donc faire très attention au montage du
04:36matériel, au test du matériel parce que, quelque part, on lui confie notre vie. Donc on en prend
04:46extrêmement soin. Donc la prochaine étape, c'est de monter le recycleur. Une machine
04:54extrêmement intéressante parce qu'elle permet, comme son nom l'indique, de recycler le gaz que
05:01le plongeur respire, ce qui permet d'avoir une autonomie très importante. On peut tenir jusqu'à
05:07jusqu'à cinq heures. Donc le recycleur, lui, il va retirer le gaz carbonique et il va réinjecter
05:16exactement la quantité d'oxygène voulue. En fait, on porte dans le dos une véritable
05:25usine à gaz. C'est une usine à fabriquer du gaz en temps réel.
05:29La plongée, c'est un véritable plaisir, mais le poids du matériel, c'est quand même
05:40toujours problématique.
05:44On part à 7h, on est là-bas à 8h30, on apporte le matériel, on s'équipe. Normalement, on doit être dans l'eau vers 11h du matin.
06:01La famille de Rémi n'assiste pas aux plongées, mais elle s'interroge sur cet étrange univers
06:09aquatique. Après, il va falloir s'équiper. Il n'y a pas de poissons. Il y a des petites crevettes
06:19qu'on appelle les Ediphargus. C'est des petites crevettes qui sont grandes comme ça,
06:26enfin toutes petites, transparentes, mais bon, il n'y en a vraiment pas beaucoup. On en croise une ou
06:33deux de temps en temps. On ne sait pas très bien ce qu'ils y trouvent finalement. Au fin fond des rivières
06:39souterraines, on ne sait pas très bien ce qu'ils cherchent ni ce qu'ils y trouvent. Donc apparemment, c'est
06:43suffisant pour qu'ils y retournent. Donc ça doit être effectivement très très bien, mais de
06:48l'extérieur, pour un non pratiquant, c'est complètement obscur, incompréhensible. Il n'est pas du tout
06:55ni aventurier, ni héroïque justement. Et donc s'il ne le sent pas, quand il arrive, son matériel ne
07:01marche pas, ou qu'il est malade, il reste sur les bords. Je suis venu à la plongée un peu sur le tard.
07:08J'ai commencé à plonger, je devais avoir 39 ou 40 ans, donc ça fait une dizaine d'années parce que j'ai
07:1450 ans. Et la plongée souterraine, c'est sans doute l'étape ultime. On pénètre dans un monde extrêmement
07:21particulier. C'est la plongée sous plafond, c'est-à-dire que dans la plongée souterraine, on ne peut
07:28ressortir que par là où on est rentré. Ce que je vais chercher, c'est une ambiance. Donc on est
07:36dans un monde très particulier, un monde minéral.
07:52C'est pas du tout l'envie de prendre des risques ou des choses comme ça, parce que c'est pas
07:58du tout dans l'esprit. Non, c'est de maîtriser des choses compliquées, et donc d'aller plus loin.
08:11C'est de rentrer dans une cinquième dimension, dans un monde qui est complètement à part.
08:28C'est tout cet ensemble de choses qui, moi, me motive à faire ce genre de plongée.
08:43Ultime précaution, Rémi veut maintenant tester son matériel avec Didier Quartiano, un autre plongeur.
08:50Dans la vallée du Var, Didier initie Rémi aux subtilités de la grotte de la Mescla, dont l'exploration
08:57n'est possible qu'en pratiquant la spéléologie et la plongée souterraine.
09:27Didier a plongé des centaines de fois dans cette rivière, où les siphons débouchent sur des cavités gigantesques.
09:57Aujourd'hui, c'est un peu compliqué, parce qu'il y a énormément de courant.
10:12Ça fait combien de pieds de plongée que tu fais ici ?
10:17100, 200, 300.
10:20Plus de 100, c'est sûr.
10:22Je ne sais pas, je ne les comprends pas.
10:26C'est tellement...
10:28C'est tellement potentiellement dangereux, parce qu'on ne peut pas faire sur place,
10:33mais à chaque problème, il y a une solution.
10:37Voilà. Donc ensuite, c'est vrai qu'on est jamais à l'abri de l'incondérable,
10:43mais l'essentiel des problèmes a été envisagé,
10:50et il y a une solution.
10:53Il n'y a pas qu'exploration, il y a tout le côté images, photos, topographie.
10:59Tout est intéressant.
11:02Il n'y a pas que des plongées pour soi.
11:21L'immersion dans la grotte de la Mescla
11:25permet aux deux plongeurs de valider leur configuration en matériel
11:29pour l'expédition du Durzon.
11:40Une vingtaine de plongeurs sont enfin réunis autour de Franck Vasseur,
11:44à la source du Durzon qui alimente la commune de Nantes
11:47et les villages voisins du Larzac à Véronais.
11:50Aujourd'hui, ça va être la première journée avec les grosses équipes sur le camp
11:53et les premières grosses plongées.
11:55Il y a deux bouteilles de 9 litres de Nitrox 60 qui sont à 230 ici.
11:59Ensuite, deux 7 litres 300 bars de Nitrox 50, 48 et 50,
12:02qui sont un peu plus bas dans la zone des 20 mètres.
12:05Et ici, on a une bouteille de Triox 40-20.
12:08Aujourd'hui, ça va être la deuxième équipe.
12:10C'est Jean-Luc, Rémi et Cédric Salva qui vont aller déposer la deuxième bouteille de Triox à côté
12:15de façon à ce que, sur ce tronçon-là, la ligne de sécurité est doublée.
12:18Donc, on a deux bouteilles.
12:19Par rapport aux plongées les plus importantes qui étaient prévues,
12:22on a le double en gaz de décompression de ce qu'il faudrait.
12:24Donc, on peut avoir deux équipes en même temps dans le trou.
12:26C'est ce qui va se passer aujourd'hui.
12:28Et donc, même s'il y avait deux recycleurs en panne, il y aurait normalement...
12:31La mission du jour consiste à explorer la rivière souterraine,
12:34au-delà des 1250 mètres déjà topographiés
12:38et à effectuer des prélèvements d'eau et de roches.
12:40Jean-Luc et Rémi, qui eux, vont faire un prélèvement de roches
12:43au niveau de la strade du laminoir au début et un autre en revenant ici.
12:47Donc, il y a des prélèvements de roches à faire un peu partout.
12:49Donc, ça, on continuera demain.
12:50Et des prélèvements d'eau, là, assez pointus.
12:52Chaque prélèvement d'eau, en fait, représente cinq flacons.
12:54Et donc, il faut en faire un ici.
12:56Un autre ici, qui est un des secteurs les plus profonds.
13:00Et enfin, le dernier, un peu plus loin, là, dans la zone...
13:02Ces prélèvements sont destinés à l'hydrogéologue Hervé Jourde.
13:07Lors des épisodes Sévenol, à l'automne, le karst ou le calcaire,
13:11qui constitue le relief de la région,
13:13agit comme une éponge en amplifiant les précipitations,
13:16jusqu'à en doubler le volume, entraînant ainsi de fréquentes inondations.
13:21À moins d'aller sous terre, d'aller sous l'eau, sous terre,
13:25de rentrer dans le réseau, de mettre des balises et de pouvoir y localiser.
13:29Par contre, là, ça fait cinq kilomètres, ça fait une sacrée explosion.
13:31Faire des mesures de l'intérieur du massif est une opportunité pour le scientifique.
13:36Ces travaux portent sur les ressources en eau et les prévisions des crus.
13:40Ici, dans le secteur de Maupelier,
13:43toutes les informations en termes de topographie,
13:46jusqu'à quelle profondeur le réseau se développe,
13:48jusqu'à quelle distance de la source il a été exploré,
13:52nous donnent des indices vis-à-vis de l'exploitation potentielle de la ressource en eau.
13:57Et on cherche à avoir une information, une échographie de ce sous-sol,
14:03de façon à mieux comprendre l'hydrodynamique de ces systèmes,
14:07puisque les enjeux sont très importants au niveau de la ressource en eau.
14:11Et là, ça répond à des questions extrêmement importantes.
14:14C'est-à-dire que si on peut pomper et que ça ne bouge pas tant que ça,
14:17vis-à-vis de l'exploitation future d'une ressource karstique,
14:21d'une ressource en eau karstique, on peut y aller franchement.
14:24Franck explore les rivières souterraines depuis 25 ans.
14:27Son expérience lui permet d'aider Hervé.
14:30Chacun mène ses recherches de son côté, on va dire,
14:35de façon autonome et indépendante.
14:37Et par contre, on sait que sur des cas concrets, sur un point particulier,
14:42il va y avoir des interactions, on va se mettre en contact
14:44et on va pouvoir échanger de façon à ce que chacun en retire des éléments.
14:50Hervé souhaite tirer profit du camp du Durzon
14:52pour faire avancer le plus loin possible sa connaissance du réseau souterrain.
15:00Le scientifique et le plongeur évoluent dans des milieux différents,
15:04mais ils tiennent à partager leurs observations.
15:07Plonger en sécurité, jusqu'à quelle profondeur on peut aller à l'heure actuelle ?
15:11Là, on pense que nous, on a déjà fait des explorations en sécurité,
15:15en étant capables de ramener des éléments topographiques notamment,
15:18et bientôt de l'image, on espère, on est en train de s'équiper petit à petit,
15:20jusqu'à 150 mètres de profondeur.
15:22Maintenant, pour le Durzon, la problématique, c'est la distance aussi.
15:25Il y a une longue distance qui est déjà assez profonde,
15:27et donc on cumule et la distance, et la profondeur.
15:30Pour le Durzon, c'est une caractéristique, on est sur un niveau,
15:32on descend à 60, on remonte à 50, on descend à 70, on remonte à 60,
15:37et après on plonge dans la zone descente.
15:50Les échantillons de roches, ça serait très intéressant sur le système Durzon,
15:55et éventuellement aussi des prélèvements fluides.
15:58Vous pouvez coupler les deux sur le volet échantillonnage et prélèvements.
16:02Il n'y a pas de souci pour les prélèvements ?
16:03Non, le tout, c'est la procédure de façon à bien vider la bouteille et la remplir après.
16:07Mais là, en plus, on évolue dans ces cavités-là en binôme,
16:09parce que les cavités permettent justement une assistance en cas de pépins.
16:11Donc souvent en binôme, il y en a un qui fait la roche, l'autre qui fait l'eau.
16:14On se dépanne, donc au niveau sécurité, on peut quitter un peu le fil,
16:17il y en a un qui reste sur le fil, l'autre qui va faire son prélèvement dans la zone adéquate.
16:20Donc c'est tout à fait envisageable.
16:23Les prélèvements seront analysés au laboratoire hydrosciences de Montpellier.
16:41Au niveau timing, vous comptez sortir dans combien de temps à peu près ?
16:44Deux heures, deux heures et demie.
16:47Dans l'équipe, Franck Gentilly va filmer et commenter la plongée.
16:51Il y a aussi Jean-Luc, Cédric, Didier et Bertrand.
17:01Au début, c'est une belle galerie de faible profondeur, jusqu'à 310 m de l'entrée.
17:07Il y a trois équipes qui ont été constituées, tout a été planifié à l'avance.
17:12La formation des équipes, les endroits de prélèvement bien spécifiques,
17:16comme souhaitaient les scientifiques.
17:22Et puis on est parti, on a franchi les trottures d'entrée,
17:26on a franchi le laminoir, tous en équipe.
17:29Là, par exemple, ce sont des images de demi-distance à peu près.
17:33Là, on a franchi le laminoir dans la zone des 45-50 m,
17:36et on se dirige d'ici à l'entrée.
17:38On a franchi le laminoir dans la zone des 45-50 m,
17:41et on se dirige doucement vers la zone de prélèvement, qui est prévue à moins de 70 m.
17:56Nous, on était chargé de faire les prélèvements à 800 m de l'entrée,
18:00dans une zone qui avoisonne les 70 m de profondeur.
18:04Et on a été confronté à des problèmes d'ouverture de flacons avec la pression.
18:10Donc on a pas mal galéré pour ouvrir les flacons,
18:13pour les rincer comme il faut avec le gaz neutre,
18:16puisque c'était le protocole souhaité par les scientifiques.
18:19Le temps passe, on passe beaucoup plus de temps que prévu à la profondeur,
18:23donc à moins de 70 m.
18:28Et puis surtout, c'est une cavité qui a la particularité
18:31dont le sol est complètement tapissé d'argile, très volatile.
18:34Donc on a soulevé un petit peu des particules,
18:37et on a fait une bonne partie du retour à la palme, la main sur le fil.
18:41On ne voyait pas 20 cm de tous les sédiments qu'on avait soulevés.
19:02C'est bon, c'est bon !
19:08On s'en doutait un petit peu.
19:10Quand on a vu qu'on traînait à 70 m,
19:12on savait qu'on aurait plus de paliers que prévu.
19:15Et au lieu de faire la plonge en 2h, 2h15,
19:17on savait qu'on en avait au moins pour 3h.
19:19Mais dans la mesure où on était 3,
19:21on avait toute la sécurité et tout le gaz qu'il fallait pour sortir,
19:24y compris s'il y avait un dépassement d'horaire.
19:27Donc là c'est la sortie, à l'air libre,
19:30plongée terminée, mission accomplie.
19:45On a prélevé 2 petits fragments
19:48juste à Valais-la-Minoire, vers moins de 35 m.
19:51On peut être un peu plus petit que prévu,
19:53mais bon, un coup de marteau sur la roche,
19:56les 2 sont pris à moins de 32 m, juste à Valais-la-Minoire.
20:00Il y a d'autres prélèvements qui arrivent aussi.
20:02J'en ai lu qu'il y en a fait quelques-uns.
20:16À 2 endroits différents, bien repérés sur la topo.
20:20C'était sur le côté en sortant, rive droite.
20:24Et ça c'est à moins 35 m, juste au-dessus de la 1re angle.
20:28Ça c'est à moins 21 m, sur le retour,
20:31à moins 21 m, 260 m,
20:34en sortant, rive droite.
20:37Ok, je vais le noter de suite. Rive droite, celui-là, tu m'as dit ?
20:40Celui-là, rive droite, 260 m, moins 21 m.
20:42Et lui, c'est à moins 35 m, sur le passage, à moins 35 m.
20:45Il y a un morceau de quartz dedans.
20:48Ce n'est pas un morceau de strat, c'est dans la partie nouée.
20:51C'est vraiment de taper un morceau dans la strat.
20:54Et puis après, il y a eu plusieurs campagnes d'exploration.
20:57Hervé est fidèle au rendez-vous.
21:00Impatient d'admirer les fameux prélèvements.
21:03Tiens. Et ça, c'est tous les prélèvements de roches
21:06qu'on a fait pendant tout le camp.
21:09Chaque prélèvement est dans un sachet en plastique.
21:12Sur le sachet, on a écrit la distance
21:15par rapport à l'entrée.
21:18On a écrit la profondeur.
21:21Donc en gros, si on prend le plan, au plus loin...
21:24Les derniers prélèvements, ils étaient à 700, ici.
21:27Donc on a fait une douzaine de prélèvements, comme tu m'avais dit,
21:30répartis à peu près équitablement jusqu'à 700.
21:33L'occasion est inespérée.
21:36Avec la complicité de Franck et pour la 1re fois,
21:39Hervé va plonger sous terre
21:42et découvrir la face cachée de ses recherches.
21:45Ça, j'avais jamais fait.
21:48Je profite de l'occasion.
21:51Je plonge un peu, mais avec le ciel au-dessus de l'eau.
21:54Alors là, les prélèvements, c'est quelque chose
21:57qui est assez intéressant, qui nous renseigne
22:00un peu sur l'hydrodynamique, le fonctionnement hydrogéologique
22:03de la source karstique du Burzon.
22:06Et on a des informations sur l'âge de l'eau avec des eaux
22:09qui sont issues de mélanges entre des eaux anciennes,
22:12qui sont un peu avant, et des eaux qui ont 10-15 ans.
22:15Là, on a l'opportunité d'aller faire des prélèvements
22:18dans des endroits où on n'irait de toute façon pas
22:21puisqu'on n'a pas les moyens techniques d'y aller.
22:24Et là, ça va permettre de vérifier certaines hypothèses.
22:34Le plus délicat, se glisser dans l'étroiture,
22:37puis se laisser porter par le fluide
22:40et progresser le long du fil d'Ariane.
22:47Pour Hervé, ce sont des sensations nouvelles.
22:50Plonger avec un plafond au-dessus de soi,
22:53pouvoir enfin admirer ce qu'il avait longtemps imaginé,
22:56les couleurs de la roche,
22:59la beauté froide d'un domaine minéral immergé.
23:04Loin du laboratoire, le scientifique se retrouve
23:07au coeur de son étude, et il ne peut s'empêcher
23:10de faire ses propres prélèvements.
23:18Cette première plongée ne va durer que 30 minutes,
23:21mais pour l'hydrogéologue, c'est un moment de bonheur.
23:37C'est un moment de bonheur,
23:40c'est un moment de joie.
24:07Les gens qui étudient le massif,
24:10l'étudient de façon externe,
24:13avec différentes batteries de matériaux
24:16pour faire différents types d'analyses.
24:19Donc ils ont des modélisations,
24:22ils imaginent un peu les fonctionnements,
24:25et ce qu'on fait nous, le fait qu'on y soit,
24:28qu'on puisse le voir de visu,
24:31qu'on puisse prendre des photos,
24:35ramener des vidéos, élaborer des topographies,
24:38ça leur permet de recouper ou d'infirmer
24:41les hypothèses qu'ils avaient émises.
24:44Et donc il y a effectivement un partenariat très riche
24:47qui se développe à ce niveau-là,
24:50puisque chacun amène ses éléments de connaissance,
24:53chacun témoigne en fonction du résultat
24:56de ses explorations ou de ses études,
24:59et à partir de là, la connaissance évolue.
25:03Au laboratoire hydrosciences,
25:06Hervé Jourd et ses collaborateurs
25:09ont déjà analysé les prélèvements d'eau et de roche.
25:26Les premiers résultats sur l'eau,
25:29les premiers résultats sur la chimie
25:32nous montrent qu'on a une eau globalement
25:35de bonne qualité chimique.
25:38L'eau qui s'écoule naturellement à la source du Burgeon
25:41provient d'un mélange en quantités variables
25:44au cours de l'année entre une eau récente,
25:47c'est-à-dire qui va s'infiltrer régulièrement
25:50dans l'aquifère au fur et à mesure
25:53de la recharge via les pluies saisonnières,
25:56on a déjà plusieurs dizaines d'années.
25:59Donc une eau qui est plutôt renfermée
26:02dans la zone noyée de l'aquifère
26:05avec des temps de séjour beaucoup plus importants.
26:08Et on peut aussi combiner les infos données
26:11par les spéléologues pour pouvoir la protéger au mieux.
26:14Déjà aussi essayer d'estimer les stocks,
26:17comprendre un peu comment ça se passe,
26:20comprendre si on a affaire à une ressource,
26:23à des réserves qui sont renouvelables ou pas.
26:26D'un point de vue recherche,
26:29on est sur la mise en place
26:32de modèles conceptuels de fonctionnement
26:35de ce type de système aquifère,
26:38les aquifères karstiques,
26:41qui vont permettre d'améliorer
26:44les modèles numériques sur lesquels on travaille
26:47et qui permettent d'avoir une meilleure gestion
26:50de la ressource en eau,
26:53avec des prévisions notamment sur les extrêmes hydrologiques,
26:56avec les périodes d'étiages prononcées
26:59et avec des scénarios qui peuvent être évalués
27:02notamment en termes de prélèvements sur la ressource.
27:12Aux Dursons, les explorations se poursuivent
27:15après le départ du scientifique.
27:18Les gens deviennent de plus en plus engagés.
27:21Dans le groupe, il y a une règle d'or.
27:24N'importe qui peut interrompre la plongée
27:27à n'importe quel moment, pour n'importe quelle raison,
27:30à condition de le signaler aux autres plongeurs
27:33par un geste compris de tous.
27:36Le risque est présent à chaque instant.
27:39J'ai eu un problème sur ma machine.
27:42Je pense que c'est l'injection de l'eau d'eau qui s'est bloquée
27:45et que l'oxygène monte trop haut.
27:48C'est toxique, ce n'est pas bon du tout.
27:51Certaines personnes ne résistent pas à la pression partielle
27:54d'oxygène qui est trop haute.
27:57Là, ça part en accident.
28:00De son côté, Rémy a renoncé à la plongée suivante.
28:08Je suis tombé en panne de batterie,
28:11ce qui fait que mon afficheur primaire
28:14ne fonctionne plus.
28:17Je ne suis pas capable de savoir ce que je respire.
28:20Dans ce cas-là, on rentre.
28:23Il arrive.
28:26Les recycleurs, c'est de la technologie de pointe.
28:29Il faut comprendre que c'est de l'électronique
28:32qu'on met dans un milieu humide et sous pression.
28:35Ça prend des chocs, ça prend des coups.
28:38Ça frotte un peu partout.
28:41À nous, en amont de la plongée,
28:44de tout planifier, de tout quantifier,
28:47d'essayer de prendre en compte tous les petits incidents
28:50qui pourraient se produire de façon à pouvoir y remédier.
28:53C'est pour ça qu'on a tout en double, voire en triple.
28:56En cas d'accident ou d'incident,
28:59en cas de plongeur portée disparue,
29:02on peut être mobilisé par la préfecture.
29:05C'est tout à fait officiel, par les pompiers et la préfecture,
29:08de façon à intervenir dans le cadre d'une opération de secours officielle
29:11pour effectuer un sauvetage en milieu souterrain.
29:14On retient un malentendu.
29:17C'est ce qu'on fait.
29:20C'est ce qu'on fait.
29:23On peut pas l'occulter.
29:26Ça fait partie de la réalité.
29:29Il y a eu notamment des cas, surtout en France,
29:32où des gens étaient portés disparus et avaient trouvé refuge
29:35dans des endroits inconnus jusqu'alors de la cavité,
29:38notamment des cloches d'air en plafond,
29:41qui n'étaient pas des endroits où on allait évoluer.
29:44Ça, à plusieurs reprises, le porté disparu a été retrouvé vivant
29:47et évacué avec succès jusqu'à la surface.
29:53...
29:56...
29:59A l'évidence, la plongée souterraine peut être dangereuse
30:02si elle n'est pas parfaitement maîtrisée.
30:05Le camp permet de tester toutes les procédures de sécurité
30:08sous les yeux du Dr Mathieu Coulange.
30:11...
30:14...
30:17Je suis à base d'urgentistes et très intéressé par la médecine d'urgence
30:20en situation d'éloignement.
30:23Et dans ce cas de configuration, ce qui est assez intéressant,
30:26c'est qu'en cas d'incident, il va falloir réfléchir
30:29sur toute la gestion de l'incident à l'intérieur de la cavité,
30:32mais également à l'extérieur, parce qu'on est aussi loin de tout.
30:35Et donc, c'est un petit peu ces problématiques-là
30:38qui me poussent à venir sur le terrain
30:41pour mieux comprendre leur environnement.
30:44Mathieu Coulange traite une centaine d'accidents
30:47de décompression par an à l'hôpital Sainte-Marguerite de Marseille.
30:50Un chiffre important qui nécessite une prévention accrue
30:53auprès des plonges hors mer,
30:56mais aussi dans ce milieu souterrain qu'il découvre.
30:59Une fois la sécurité mise en place,
31:02le camp du Durzon devient un étonnant lieu d'échange.
31:05On évolue dans des endroits que peu d'yeux ont vus,
31:08ou même des fois pas d'yeux du tout ont vus avant nous.
31:11Pour nous, l'intérêt, c'est pas de le garder pour nous égoïstement,
31:14c'est aussi de le faire partager
31:17puisqu'on sait que c'est pas accessible à tout le monde.
31:20Dans la mesure où c'est pas accessible, le but du jeu,
31:23c'est de ramener des éléments pour pouvoir les partager
31:26avec des scientifiques qui vont faire évoluer la connaissance
31:29ou des spécialistes de certains domaines,
31:32mais également de le partager avec le grand public
31:35puisque c'est une activité qui est mal connue
31:38et les gens sont toujours très demandeurs
31:41parce que l'homme a peur du vide, on aime pas l'inconnu
31:44et dans la mesure où les choses qu'on ne peut pas voir, ça intrigue.
31:47Donc l'intérêt, c'est de partager un peu ce qu'on fait,
31:50de le montrer pour que les gens aient des éléments de réponse
31:53et puissent appréhender par eux-mêmes
31:56les questionnements qui les préoccupent.
32:12Franck Vasseur et Mehdi Digout plongent en binôme depuis longtemps.
32:15Passionnés par l'image, ils sont inséparables
32:18lorsqu'il s'agit de mettre en lumière leur réseau noyé.
32:21Chaque plongée est vécue comme un moment rare,
32:24avec toujours le souci de montrer ce qu'ils ont vu.
32:30Ramener de la topographie, ramener des images ou ramener des éléments,
32:33c'est aussi les partager avec ceux qui ne plongeront jamais
32:36et ceux qui vivent la plongée à travers nos récits.
32:39Pouvoir ramener des images ou de la vidéo,
32:42comme on peut faire,
32:45effectivement, c'est de faire participer intégralement à cette exploration.
32:48Mais on a vraiment un statut de privilégié là-dessus,
32:51c'est comme ça qu'on se considère et on essaie d'en être digne
32:54et donc de pouvoir ramener des éléments à partager
32:57puisqu'on peut se permettre de faire des choses aujourd'hui
33:00qui deviennent très intéressantes,
33:03qui deviennent très difficiles de faire de nos jours
33:06dans la mesure où la planète est pratiquement connue sous tous ses angles.
33:13Pour le moment, le Durzon est cartographié
33:16sur 1250 mètres et 102 mètres de profondeur.
33:19Ce matin, Mehdi et Franck plongent
33:22pour établir des relevés topographiques au-delà de cette distance.
33:26Ce sont des éléments utiles aux hydrogéologues, aux géologues
33:29ou aux gens qui travaillent sur les ressources en eau potable
33:32pour savoir si, par exemple, vous avez un projet d'implantation
33:35d'une décharge ou d'une unité industrielle polluante
33:38qui est pile en amont de l'endroit vers lequel se dirige la cavité,
33:41il y a des chances qu'il y ait des problèmes
33:44parce qu'on risque de retrouver justement des éléments
33:47comme le calcaire imperméable dans la cavité.
33:50Donc ça a permis, là on a des exemples concrets,
33:53de faire évoluer, de faire changer la localisation
33:56de certains projets d'implantation dans la mesure
33:59où la ressource potable était menacée.
34:08On a bénéficié du travail des explorations de nos prédécesseurs,
34:11même si la discipline est très jeune,
34:14il y a quand même beaucoup de choses qui ont été faites.
34:17Et le but, c'est aussi de jouer le jeu et de faire en sorte
34:20qu'on puisse passer aux générations futures
34:23pour qu'eux puissent continuer les explorations dans la même logique.
34:30Plonger là où personne n'est jamais allé avant soi,
34:33se laisser griser par l'ivresse des profondeurs,
34:36la tentation est forte.
34:39Pour autant, les explorateurs ne se privent pas de photographier,
34:42de mesurer ou même d'observer une autre vie.
34:45La faune souterraine, c'est vrai que par rapport
34:48à la mer Méditerranée ou les mers chaudes,
34:51il n'y a pas la faune qu'on peut voir, mais c'est une erreur
34:54de penser ça parce qu'il y a quand même des écosystèmes,
34:57il y a quand même de la vie sous terre.
35:00C'est souvent microscopique, c'est tout petit puisqu'il n'y a pas
35:03beaucoup d'éléments nutritifs, mais il y en a quand même.
35:06Il y a eu peu de scientifiques qui se sont penchés sur l'étude
35:09de la faune cavernicole et donc c'est un domaine encore
35:12où les gens qui s'y penchent, nous on les fréquente
35:15depuis une bonne dizaine d'années, voire un peu plus,
35:18ils ont régulièrement des découvertes, ils font aussi de l'exploration
35:21et de l'étude qui leur apporte du nouveau.
35:24Le fait que ce soit un milieu qui était un petit peu laissé de côté
35:27parce que c'est plus compliqué, parce que l'accès est difficile aussi,
35:30c'est un domaine où il y a énormément de choses encore à découvrir
35:33et au niveau des connaissances générales, mais également
35:36au niveau de la biodiversité.
35:39Le biologiste Vincent Prillet, il est à la recherche
35:42d'espèces microscopiques et il espère bien en trouver ici.
35:48Franck Vasseur lui a conseillé cette fontaine à Sauve dans le Gard,
35:51la résurgence du Vidourle.
35:54C'est pour ça qu'il faut absolument être toujours en contact
35:57avec le fil parce qu'on peut très bien quitter le fil alors que
36:00les conditions sont bonnes, puis faire les prélèvements,
36:03après on ne voit plus rien et pas retrouver le fil.
36:06Cette technique doit permettre à Vincent d'achever une thèse
36:09sur les gastéropodes terrestres au Muséum d'histoire naturelle de Paris.
36:20J'espère qu'on va trouver les bestiaux.
36:23Attention, les intérêts viennent se cacher.
36:26À quelques dizaines de mètres de l'entrée,
36:29les escargots du Vidourle attendent le biologiste
36:32sur leur lit de sable.
36:35Pour chaque fleuve, on a un hydrosystème
36:38qui est indépendant des hydrosystèmes adjacents.
36:41Donc finalement, chaque bassin versant de fleuve,
36:44chaque système hydrocartique, se comporte comme une île.
36:47Donc on est un petit peu dans le même schéma
36:50que les Galapagos, les Galapagos, les Galapagos,
36:53donc on est un petit peu dans le même schéma
36:56que les Galapagos pour Darwin.
36:59Moi, je m'intéresse vraiment aux escargots,
37:02donc je suis focalisé là-dessus.
37:05Par contre, généralement, on trouve aussi des crustacés.
37:08S'il y a une fine couche d'argile sur le substrat,
37:11en se déplaçant, il laisse une trace,
37:14et au bout de la trace, il y a l'escargot.
37:17C'est exceptionnel de trouver des animaux vivants.
37:20Et donc ces faunes-là, elles peuvent nous servir
37:23à mieux comprendre les réseaux hydrogéologiques
37:26parce qu'elles nous racontent des histoires
37:29qui datent de plusieurs dizaines de milliers d'années.
37:51Génial !
37:54En tout cas, il y en a.
38:01Pas cool !
38:04La pêche a été bonne, j'ai vu.
38:07J'en ai raté quelques-unes.
38:10On n'a pas été très loin, mais comme l'eau était très claire,
38:13avec les lampes, en éclairant la roche sur le côté,
38:16on voit de temps en temps un petit grindry qui se balade.
38:19Et puis là, j'avais les pinces, les tubes et tout,
38:22donc je m'occupais de rien, Franck s'occupait de tout.
38:25Moi, je m'occupais que de piocher.
38:28Du coup, je pense qu'il y a une petite dizaine d'escargots,
38:31et de ce que j'ai pu voir sous l'eau, je pense qu'il y a au moins 3 espèces,
38:34dont celle qui m'intéresse.
38:37Je n'aurais jamais mis la tête sous terre s'il n'y avait pas eu ces petits escargots.
38:40Moi, j'y suis venu vraiment avec les escargots.
38:43C'est un escargot qui m'a pris par la main et qui m'a emmené
38:46Vincent n'en espérait pas tant,
38:49et cette plongée lui apporte beaucoup.
38:52Elle semble confirmer son hypothèse,
38:55selon laquelle chaque bassin hydrologique génère des espèces différentes.
38:58Pour en avoir la preuve, il va séquencer ces escargots,
39:01afin d'en déterminer l'ADN.
39:09Dans sa maison de Lodève, transformée en laboratoire,
39:12Vincent est sur le point d'aboutir.
39:15On les mesure,
39:18et après on peut comparer les différentes populations juste sur la forme.
39:21Ça nous donne une première information,
39:24qui demande après à être confirmée par la génétique.
39:34Là, ce sont toutes les séquences de tous les individus qui sont alignés.
39:37Là, vraiment, c'est l'ADN qu'on lit.
39:40On voit par exemple que les spécimens de Sauve,
39:43ils ont un C,
39:46que n'ont pas les autres spécimens des bassins versants adjacents.
39:49L'héro, le lèse, la cadoule et le vidourle.
39:52Et donc ça, c'est vraiment mon air de jeu.
39:55Et finalement, je montre avec la génétique
39:58que les spécimens qu'on trouve ici, par exemple à Sauve,
40:01sont génétiquement différents de ceux de la cadoule,
40:04de ceux du lèse et de ceux de l'héro.
40:07Et donc on a une histoire évolutive différente par bassin versant.
40:10Sur la source de Sauve, avec les échantillons que j'ai maintenant,
40:13il y a trois espèces nouvelles à décrire.
40:16Donc il faut faire la publication, la description en bonne et due forme
40:19et leur donner un nom.
40:22Et du coup, là, il y en a une qui s'appellera Vasserie,
40:25puisque je l'ai trouvée avec lui.
40:28Pour tous les prélèvements qu'il m'a faits, je lui dois bien ça.
40:31Vincent est prêt.
40:34Les escargots ont livré leur secret.
40:37Il permet de soutenir sa thèse sur les micro-organismes
40:40vivants dans les rivières souterraines.
40:43Plus rien ne s'y oppose.
40:50Les mollusques de France, c'est à peu près 700 espèces.
40:53On voit qu'il y a 2 tiers de gastéropodes terrestres.
40:56Par contre, en termes d'endémiques, c'est l'inverse.
40:59Il y a beaucoup plus d'endémismes chez les aquatiques.
41:02Moi, je vais étudier plus précisément les naïades,
41:05parce qu'il y a beaucoup plus d'endémismes.
41:08Levidourle et Franck Vasseur lui ont donné le coup de pouce décisif
41:11en l'aidant à découvrir les espèces inconnues
41:14dont il avait pressenti l'existence.
41:17Donc voilà, soit on a des barrières entre les fleuves
41:20qui sont infranchissables, et donc des espèces,
41:23soit on a des barrières qui sont complètement franchissables
41:26et c'est plutôt des clines de variables,
41:29telles que l'altitude, l'hydrologie.
41:32Franck Vasseur, professeur en biologie de l'EDEV et docteur en biologie.
41:40Plonger pour témoigner, expliquer, partager.
41:43Franck Vasseur ne conçoit pas son activité autrement.
41:46Je pense pas qu'on puisse parler de gourou,
41:49mais Franck Vasseur, effectivement,
41:52c'est quelqu'un qui...
41:55C'est quelqu'un, en fait,
41:58qui pratique la plongée souterraine
42:01et son plaisir, c'est de le faire partager.
42:04Il a absolument pas une approche de se mettre en avant.
42:07Je pense que ça fait partie des très grands
42:10de la plongée souterraine
42:13et lui, ce qui l'intéresse, c'est de travailler,
42:16de faire des topographies, de communiquer des choses,
42:19donc de faire partager, soit au grand public,
42:22soit au monde scientifique.
42:25En plus, c'est un très bon pédagogue.
42:28Moi, j'ai fait mes premières armes
42:31en plongée souterraine grâce à Franck.
42:34C'est quelqu'un qui est extrêmement carré.
42:40C'est quelqu'un qui domine son sujet
42:43et qui le fait très modestement.
42:46Souvent, les gens qui sont à la pointe
42:49de leur discipline sont aussi simples
42:52qu'ils sont brillants.
42:55Lui, c'est un peu ça.
43:00Ca y est, on a réussi pour les faire comprendre.
43:03Loin des résurgences et des rivières souterraines,
43:06Françoise Niel et son mari Arnaud
43:09dirigent un centre de plongée dans le Var.
43:12Tu peux venir, Mathieu, avec tes bouteilles.
43:15Je te les montre.
43:18Tu pourras aller chercher ton bus.
43:21Tu es pas avec Arnaud, ce matin.
43:24Arnaud s'est mis à la plongée souterraine
43:27depuis quelques années.
43:30Françoise veut à son tour tenter l'expérience.
43:33Curieuse de vivre les sensations
43:36de ces plongées si particulières.
43:39La mer, j'ai énormément d'espace.
43:42C'est grand.
43:45Quand tu es sous terre,
43:48tu es emprisonné entre ces roches.
43:51C'est complètement différent.
43:54J'étais très content.
43:57J'y allais tout seul avec les copains.
44:00C'est sympa qu'on puisse partager ça
44:03en plus de la plongée mer.
44:06C'est un peu la fin de mon jardin secret.
44:15Par 20 m de fond,
44:18dans la baie de Cavalère,
44:21Françoise est dans son élément.
44:24Elle découvre à ses stagiaires
44:27les fonds marins qu'elle connaît par coeur.
44:30Elle retrouve ses chères épaves
44:33habitées par les murennes et les barracudas.
44:36Un environnement familier, rassurant.
44:39Et pourtant...
44:42Dans mes débuts de plongée,
44:45j'ai narcosé à 60 m.
44:48J'étais prise dans les machines.
44:51Il faisait noir.
44:54Depuis ce temps-là, j'ai pu m'en sortir.
44:57Je suis restée calme.
45:00J'ai continué à chercher une sortie.
45:03Ça m'a sauvée.
45:06Ça m'a marquée cette expérience.
45:09Le fait de se retrouver emprisonnée,
45:12j'ai pris beaucoup sur moi.
45:15Au départ, c'était un défi.
45:18Je suis contente de l'avoir fait.
45:21Dans le Lot,
45:24Françoise poursuit sa formation
45:27avec 85 sites de plongée
45:30souterraines répertoriés.
45:33C'est le 2e spot mondial
45:36après le Yucatan, au Mexique.
45:39Voici le gouffre au Saint-Sauveur,
45:42l'un des sites les plus réputés.
45:45Le sol descend doucement.
45:48On a toute la place pour faire les vérifications.
45:51Françoise aborde cette 1re plongée
45:54avec une certaine appréhension.
45:57On le rappelle avant de partir.
46:00N'importe qui peut interrompre la plongée
46:03pour n'importe quelle raison.
46:06...
46:09...
46:12...
46:15A cet instant,
46:18Françoise ne doit plus penser à la mer
46:21ni à cette épave dont elle ne parvenait pas à s'échapper.
46:24...
46:27...
46:30...
46:33...
46:36Elle plane dans les veines de la Terre,
46:39immergée dans un noir profond,
46:42seulement striée par les rayons des lampes.
46:45...
46:48Elle bascule dans un autre univers,
46:51celui de la passion souterraine.
46:54...
46:57...
47:00...
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48:36...
48:39...
48:42...
48:45...
48:48notre objectif au niveau de notre équipe c'est de faire en sorte que
48:50chacun puisse évoluer justement progresser dans sa pratique en toute
48:53sécurité. Un bon plongeur souterrain c'est quelqu'un qui sait s'arrêter,
48:56quelqu'un qui va vite, qui va loin, qui va profond alors effectivement ça peut
48:59ça peut être impressionnant mais pour moi un bon plongeur souterrain c'est
49:02quelqu'un qui sait s'arrêter, c'est quelqu'un qui deviendra un vieux plongeur
49:05et c'est quelqu'un qui reste serein de bout en bout de sa plongée. Donc en fait
49:08les prises de risques, les challenges, les performances ça n'a pas lieu d'être
49:12dans l'activité. C'est vrai qu'il y a des gens qui viennent des fois pour chercher
49:14un peu de l'adrénaline et puis en fait l'adrénaline des fois ils en ont de plus
49:17que ce qu'ils espéraient et effectivement dans les meilleurs des cas
49:20ils s'en sortent, dans le pire des cas malheureusement des fois ça peut être
49:22tragique. Au Durzon le groupe se sépare, Franck savoure une ultime plongée.
49:31Le camp s'est bien passé. Alors c'est vrai qu'au niveau des résultats il n'y a rien de très
49:45glorieux dans la mesure où on n'a pas été très loin du fait des conditions dans
49:48la cavité. Par contre on en a profité pour faire quand même pas mal de
49:51choses qui ne sont pas négligeables. Tout ce qu'on avait entrepris a été bénéfique.
49:54Il y a des choses auxquelles ils sont aboutis, d'autres qu'il va falloir améliorer et
49:57revoir et faire évoluer mais ça c'est ce qui nous intéresse aussi puisque c'est
50:01aussi une définitive de l'activité de toujours se remettre en cause pour être
50:04toujours en sécurité et toujours faire mieux de ce qu'on pourrait faire.
50:07Plongée toujours plus loin, toujours plus profond, dans l'obscurité, vers un monde
50:16figé, silencieux, à milieu des récifs sous-marins multicolores, cela en vaut-il la peine?
50:23Pour l'espéleonaute, le bonheur de découvrir des galeries noyées, inconnues,
50:30est plus fort que tout. C'est un peu, disent-ils, comme marcher sur la lune pour la première fois,
50:36sans liaison radio avec Houston. Ils l'ont fait, ils ont aimé, ils y sont retournés.
51:00C'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c
51:30c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c

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