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Me Zavarro, seule avocate de Dominique Pelicot, principal accusé du procès des viols de Mazan, reconnaît être "seule face ou monde" avec son client, alors que 38 autres avocats représentent les co-accusés et deux la partie civile.
Transcription
00:00Je suis seule face au monde. De toute façon, quand nous avons démarré avec M. Pellicot,
00:12je lui ai dit, vous et moi contre le monde entier. Donc voilà, on est tous les deux
00:18seuls, seuls face à tout ça. Mais il faut le passer, il faut le surpasser, il faut y
00:23arriver, donc on va y arriver.
00:53Très sincèrement, quand j'ai pris la défense de Dominique Pellicot, je sous-estimais l'impact
01:01médiatique que nous vivons aujourd'hui. Je pensais que la presse nationale serait là,
01:05fatalement, puisque j'avais été contactée pendant l'instruction. J'ignorais totalement
01:09la presse internationale, j'ignorais l'impact mondial que pouvait avoir ce dossier. Je comprends
01:13maintenant qu'il devienne un sujet sociétal, mais je crois aussi qu'on le doit à Gisèle
01:17Pellicot qui a décidé d'ouvrir les portes de cette audience. Si effectivement elle avait
01:22considéré qu'il fallait que ce débat se passe en huis-clos, on n'en serait pas là
01:25aujourd'hui. En tout cas, le débat sociétal ne serait pas devenu ce qu'il est aujourd'hui.
01:47Le fait qu'on me désigne comme étant l'avocat du monstre, ce n'est pas nouveau, je l'ai
01:51déjà entendu. Après, je dis que j'assiste un homme qui a commis quelque chose de monstrueux,
01:57mais j'assiste aussi un homme qui, alors pardon, je vais peut-être choquer ou interpeller ou
02:04questionner, mais j'assiste un homme qui en lui-même n'est pas un monstre. Il comprend
02:08que ses gestes, son geste criminel a choqué et choque et interpelle et questionne. Il comprend
02:17tout ça et il respecte aussi, qu'on soit bien clair, il respecte aussi l'engouement de ses
02:23femmes à soutenir son ex-femme, puisqu'il s'agit aujourd'hui de son ex-femme, à soutenir son ex-femme
02:29dans le combat dont elle se dit être aujourd'hui le porte-parole. Il n'a aucune contestation à
02:37émettre sur ce sujet-là, au contraire. Personne n'est indéfendable, il faut simplement avoir
02:42peut-être les bons arguments et pas les mauvais. Mais je réfute l'idée de se dire qu'on n'a pas
02:48droit à un procès équitable, surtout dans le pays dans lequel nous sommes et dans l'état de droit
02:53dans lequel nous vivons. C'est un épisode essentiel dans l'évolution
03:12du sujet qu'est le viol, c'est-à-dire que c'est un passage, je pense qu'on pourra dire qu'il y aura
03:19eu un avant et après dossier Gisèle Pellicot ou Dominique Pellicot. Il y a eu un premier palier,
03:28je le disais ce matin, il y a eu un premier palier qui est Gisèle Halimi et il y a un
03:34deuxième palier qui sera Gisèle Pellicot, à mon sens.
03:41– Sous-titrage Société Radio-Canada

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