Le président du groupe "Ensemble pour la République" à l'Assemblée nationale, Gabriel Attal, s'est exprimé ce mardi dans l'hémicycle, après le discours de politique publique du nouveau Premier ministre, Michel Barnier.
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00:00Aujourd'hui, après le quoi qu'il en coûte, qui a protégé des millions de Français au prix de dizaines de milliards d'euros,
00:05notre pays, oui, nous le savons tous, la situation budgétaire nécessite que l'on continue à agir sans délai.
00:13Un pays surendetté ne peut pas être un pays libre. Cet effort, nous avons commencé à le faire en février dernier.
00:22Quelques jours seulement après notre nomination avec mon gouvernement, nous avons fait 10 milliards d'euros d'économies par décret d'annulation.
00:29Cela ne s'était jamais fait. Nous avons gelé plus de 16 milliards d'euros de crédits dont une partie importante devait être annulée
00:37en fin d'année, ce que vous avez la possibilité de faire. Cet été encore, dans les lettres plafond que nous avons transmises au ministère,
00:45il y avait aussi une quinzaine de milliards d'euros d'économies par rapport à l'inflation qui était prévue.
00:50Je le dis, beaucoup de ceux qui, aujourd'hui, donnent des leçons de responsabilité budgétaire ont été aux premières loges
00:57pour critiquer les économies lorsqu'elles avaient été actées dans le décret d'annulation en février dernier ou dans les lettres plafond.
01:05Beaucoup de ceux qui sont aux premières loges aujourd'hui pour expliquer que sur ce sujet, tout aurait été catastrophique depuis des années
01:11n'ont pas été tout à fait au rendez-vous pour nous accompagner sur la réforme des retraites, courageuse réforme nécessaire pour l'équilibre de nos comptes.
01:20Et en général, cela même proposer des dizaines de milliards d'euros de dépenses supplémentaires à chaque discussion budgétaire.
01:29Mesdames et messieurs, sur le chemin de la réduction des déficits, nous devons agir avec méthode, sans idéologie,
01:37et certainement pas au prix de notre croissance, de nos emplois et de notre prospérité. C'est pourquoi la bonne méthode, selon nous, est la suivante.
01:46Moins de dépenses et certainement pas plus d'impôts.
01:50J'entends le terme de justice fiscale dans le débat public. Qui pourrait être contre ? Personne, évidemment, ici, je crois, ne soutient l'injustice fiscale.
02:03Mais qui peut soutenir ici que la France, aujourd'hui, serait un paradis fiscal, quand 10% des contribuables payent 70% de l'impôt sur le revenu,
02:13quand nous sommes le dernier pays d'Europe à avoir un impôt national sur la fortune, quand nous sommes quasiment champions des prélèvements obligatoires,
02:20quand nous avons le taux marginal d'impôt sur le revenu le plus élevé dans la zone euro, quand nous avons une CSG avec des taux supérieurs parmi les plus élevés.
02:29Personne ne peut dire que nous serions un paradis fiscal, malgré les baisses d'impôts qui ont été engagées.
02:37Notre groupe est évidemment prêt à regarder certaines mesures, notamment pour corriger certains comportements.
02:43Je pense à la taxation des rachats d'actions sur lesquels nous avions travaillé avec Jean-René Cazeneuve et les commissaires aux finances.
02:50Mais je le dis, nous ne ferons rien, nous ne soutiendrons rien qui puisse se faire au prix de la croissance de notre pays ou du pouvoir d'achat des Français.
03:00Prenons garde à ce que derrière une prétendue justice fiscale ne surgisse une véritable injustice sociale, car augmenter les impôts de nos entreprises,
03:11cela peut en affaiblir beaucoup et, in fine, créer du chômage ou priver beaucoup de salariés de l'intéressement et de la participation auxquels ils ont droit.
03:20Et même en affirmant ne cibler que les très grandes entreprises, on peut menacer des millions d'emplois et des milliers de sous-traitants.
03:29Quand on prévoit une augmentation d'impôts pour les entreprises qui font plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires,
03:34derrière l'exemple facile de Total, il y a la Compagnie des Alpes, Renault, Atos, Kiabi, STMicro, Electronics, les chantiers de l'Atlantique,
03:44la Société bretonne de volaille, Électricité de Strasbourg, Gaz de Bordeaux, Picard.
03:49Il y a tant et tant d'autres entreprises fleurons français, ancrées dans chacune de nos circonscriptions,
03:54qui créent de l'emploi qui ne s'en mette pas plein les poches et qui, aujourd'hui, seraient déjà moins taxées si elles partaient ailleurs,
04:00dans d'autres pays de l'Union Européenne.
04:05N'attaquons pas l'économie réelle de notre pays.