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Le président de l'assemblée départementale des Pyrénées-Atlantiques, Jean-Jacques Lasserre annonce des coupes dans les aides accordées aux communes et aux associations et envisage le non-remplacement de certains départs à la retraite. Il était l'invité de la rédaction de France Bleu Pays Basque ce vendredi 27 septembre 2024.

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Transcription
00:00Au département des Périnaces-Atlantiques, on est inquiet, il va falloir renoncer à
00:04certaines dépenses et avoir recours à l'emprunt en 2025.
00:07Le département, c'est lui qui verse le RSA, qui s'occupe de la protection de l'enfance,
00:11du handicap, de l'hébergement des personnes âgées, vous êtes quasiment forcément tous
00:14concernés.
00:15Des dépenses incontournables qui augmentent alors que les recettes diminuent, moins 25
00:19millions d'euros cette année.
00:20Odile Faure, vous recevez ce matin le président du conseil départemental, c'est l'organe
00:24de gouvernance du département.
00:25Jean-Jacques Lassère, bonjour.
00:27Bonjour.
00:28C'est moins d'argent, c'est moins d'aides pour les communes, les routes, les associations.
00:31Reportez la construction du collège de Prescous qui devait accueillir 600 élèves en 2028,
00:36le tableau est-il aussi noir ?
00:37Écoutez, aussi noir, le tableau est inquiétant bien entendu.
00:42La situation que nous connaissons, vous l'avez très bien résumé, vous savez, ce qu'il
00:48faut retenir c'est que la nature des recettes que nous avons est totalement contradictoire
00:54avec la nature des dépenses.
00:55L'essentiel de nos recettes fiscales, ce sont les droits de mutation qui s'effondrent.
01:00Donc les frais de notaire, quand on fait une transaction.
01:02Ce que nous appelons communément les frais de notaire, il n'y a pas que les frais de
01:05notaire, il y a les honoraires des notaires bien entendu, mais il y a une partie fiscalité
01:09également.
01:10Donc ceci s'effondre quand les affaires ne vont pas très bien.
01:14Par contre, lorsque les affaires ne vont pas très bien, la demande sociale se développe
01:19à toute vitesse et il y a une totale contradiction, c'est le paradoxe, c'est la grande fragilité
01:25des conseils départementaux.
01:26Il y a une totale opposition entre la nature des recettes et la nature des dépenses.
01:30Alors ça veut dire peut-être des réductions de personnel ? Il y a tout de même combien
01:35d'agents dans le territoire, 2400 agents répartis sur tout le territoire, B1 de Pays-Bas ? Est-ce
01:40qu'il faut craindre des licenciements, des non-remplacements de départ à la retraite ?
01:44Non.
01:45Il n'y aura pas de licenciements en vue bien entendu.
01:49Par contre, nous allons regarder très attentivement le remplacement et les départs à la retraite.
01:54Il y a des fonctions qui mériteront d'être remplacées, si je puis dire, sur lesquelles
01:58on ne peut pas par glissement trouver des solutions, mais nous allons être très attentifs
02:03à la gestion du personnel.
02:05Donc, quand on a des situations comme celles que nous connaissons, il n'y a pas 36 façons
02:10de traiter les choses.
02:11On espère que sur un plan national, des équilibres normaux soient trouvés, soient procurés au
02:17département.
02:18Il y a très longtemps que je dis, par exemple il y a des années, que par construction la
02:21situation financière des départements n'est pas une situation tenable.
02:24Et puis, il y a des efforts internes à faire et nous allons essayer de faire des efforts
02:28partout où on peut les faire, en priorisant certaines...
02:31Comment vont se faire les arbitrages ? Il y a des associations qui sont très inquiètes.
02:35Il y a des associations qui sont très inquiètes et que voulez-vous ? Nous avons par exemple
02:39la responsabilité sociale.
02:41Nous accompagnons, et souvent les gens ne le discernent pas très très bien, nous accompagnons
02:48tous les stades de la vie, de la petite enfance au vieillissement, en passant, si j'ai pu
02:53dire, par le handicap, par l'RSA que nous finançons également, les mineurs d'en accompagner.
02:58C'est notre responsabilité d'intervenir dans tous ces domaines-là.
03:01Il est bien évident que, moi je n'accepterai pas, l'exécutif que j'ai l'honneur de représenter
03:06n'acceptera pas que, comment dirais-je, que l'on sacrifie le social sur l'autel des...
03:09Et donc, il y a des hiérarchisations à faire.
03:12Alors que voulez-vous ? Ce que je viens d'indiquer restera prioritaire.
03:15Certains dossiers d'aménagement du territoire, nous avons la responsabilité également des
03:19solidarités territoriales, sociales d'abord, territoriales ensuite.
03:23Là aussi, on hésitera beaucoup avant de faire des coupes sombres, nous allons, à la différence
03:28de beaucoup d'autres départements qui, d'entrée de jeu, d'une façon simpliste vont dire,
03:32moins 10, moins 15, moins 30, nous allons essayer de sélectionner les efforts et de
03:36faire porter les efforts là où nous pensons qu'ils sont supportables.
03:39Alors, il y a un grand devoir d'explication dans cette affaire-là, il faut que notre attitude
03:43soit comprise, bien entendu, pour pouvoir être appliquée du mieux possible.
03:47– Il est 8h21 sur France Bleu Pays Basque, notre invité ce matin, Jean-Jacques Lasserre,
03:51Président du Conseil Départemental, et vous, vos questions aussi, ça nous intéresse,
03:55votre commune peut-être, à moins de budget, vous le sentez dans les travaux qui sont faits, etc.
03:59Est-ce que ça vous inquiète, est-ce que vous l'avez remarqué, 0,5, 59 de fois, 17 de fois ?
04:04– Donc on l'a dit, les principales recettes du département, enfin l'une des principales recettes,
04:08c'est les droits de mutation, les frais de notaire, donc 220 millions d'euros,
04:12ça c'était en 2022, et en 2024, il y en a bien moins, 140, donc on l'a dit,
04:20ça vient des transactions immobilières qui sont moindres.
04:23Cette fiscalité, c'est Emmanuel Macron, finalement, qui vous l'a imposée en 2020,
04:28en étant l'unique ressource, Emmanuel Macron, c'est votre partenaire,
04:32vous faites partie du modem, un parti qui soutient la majorité,
04:36vous n'êtes pas déçu par le Président ? Vous n'avez pas envie qu'il vous tende plus la main ?
04:41– Je ne suis pas totalement satisfait, vous avez bien raison,
04:44vous savez, lorsque Macron a été élu, les choix qui nous étaient présentés,
04:50en fait que nous avons donc décidé certains, et bien entendu, j'ai choisi Macron,
04:55je regrette, mais il y a pas mal de temps que je discernais un peu ces carences,
05:01si j'ai pu dire, ou ces manquements, il y a pas mal de temps que j'avais noté
05:05une insuffisance d'écoute par rapport aux collectivités locales,
05:08une insuffisance d'écoute, vous savez, j'ai eu la chance d'être parlementaire,
05:12j'ai vu de quelle façon se fabriquaient les points de vue sur un plan national,
05:16et j'ai toujours déploré qu'il y ait une distanciation par rapport aux réalités,
05:20à la gestion sur le terrain, à la vraie vie des Français.
05:23– Est-ce que vous êtes rassuré par le nouveau gouvernement ?
05:25– Écoutez, les circonstances font qu'il a aussi ses fragilités, malheureusement,
05:30sur le registre des satisfactions, des espérances,
05:33il y a tout de même des personnes issues un peu de la gestion locale,
05:37alors on a beau combattre les cumuls, c'est tout de même assez rassurant
05:41de voir des gens qui sont un peu comme rompus à l'exercice du terrain,
05:44auxquels nous allons confier nos affaires,
05:46c'est peut-être la chance positive qu'il faut retenir.
05:50– Alors un gouvernement dirigé par Michel Barnier, issu des Républicains,
05:54les Républicains et le Modem, ici dans le département,
05:57il y a eu un petit schisme au moment des élections législatives,
06:00où vous avez tous présenté un candidat, ici sur notre antenne,
06:04il y a eu même une fâcherie avec Max Bresson, le président des LR,
06:07ça va mieux avec lui ?
06:08– Écoutez, je n'ai pas eu l'occasion de vérifier si ça va mieux ou plus mal.
06:11– Vous ne l'avez pas revu ?
06:13– Si, je l'ai revu, mais comment dirais-je, j'ai noté, bien entendu,
06:17vous savez, il faut se dire les choses telles qu'elles le sont,
06:19parce qu'elles éclatent toujours, la vérité éclate toujours,
06:21il y a eu pour les législatives, une attitude de la part de mes amis,
06:25les Républicains, il faut distinguer les électeurs de leurs dirigeants, tout le temps,
06:30il y a eu tout de même à l'occasion des législatives,
06:31une attitude qui n'est pas corroborée par l'attitude que ce parti a,
06:35justement, pour la composition du gouvernement.
06:37Vous savez, c'est la vie politique, alors on peut...
06:39– Bon, ça a l'air pardonné.
06:40– Écoutez, je pense qu'il faut, j'ai souvent eu l'occasion de vivre
06:45des moments délicats, pardonner toujours, oublier moins facilement.

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