Ce dimanche 29 septembre 2024 se disputait La Ronde Picarde, une cyclosportive dans la Somme. Une occasion de retrouver le parrain officiel de l'épreuve, Henri Sannier. Ancien journaliste sportif pour France Télévision et présentateur de l'émission "Tout le sport" diffusé sur France 3, cet amoureux du vélo a pris sa retraite en 2017. Il a ensuite traversé une douloureuse épreuve, puisqu'il a découvert être atteint de neuropathie, une maladie auto-immune très handicapante. Cyclism'Actu est allé à sa rencontre durant la Ronde Picarde et l'ancien journaliste semble aller bien mieux. Arnaud Demare était également sur la course. "Je ne vais pas parler de bilan de saison, on va parler de ce dimanche. Bravo aux organisateurs, une belle épreuve, assez fraîche, mais une belle ambiance, un beau parcours, on a pu apercevoir la mer sur la Baie de Somme, donc c'était sympa" a-t-il déclaré.
Video / Photo : Jean-Michel Guidez
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00:00Juste à l'arrivée de la ronde des cyclo-sportives, de la ronde pétard, comment ça s'est passé
00:28cette saison, un petit bilan quand même de cette saison ?
00:31Non, je ne vais pas parler de bilan de saison, on va parler d'aujourd'hui, bravo aux organisateurs,
00:37une belle épreuve, assez frais, c'est vrai que ce matin on avait 3-4 degrés donc il
00:42n'était pas chaud, mais voilà, une belle ambiance, un beau parcours, on a pu apercevoir
00:47un petit peu la mer sur la baie de Somme donc c'était sympa.
00:58On va se faire couvrir, on va se faire couvrir, on va se faire couvrir, on va se faire couvrir,
01:26on va se faire couvrir.
01:39Donc c'est vraiment le genre d'épreuve qui vous permet
01:42de retrouver des amis, des coéquipiers ? Par contre vous êtes très entouré, vous avez
01:45des camarades.
01:46Moi je suis venu en famille avec des amis, donc j'ai eu l'occasion de profiter.
01:49Ce sont des parties comme les vannes, j'avais un peu peur.
01:55On est particulièrement heureux de vous voir aujourd'hui en bonne forme et on voudrait
02:02vous demander comment ça va Henri ?
02:04Ça va bien et puis alors après une manifestation comme celle à laquelle nous avons assisté
02:09aujourd'hui, j'ai un moral à toute épreuve.
02:11Vous avez vécu des jours difficiles, on peut le dire maintenant, c'était très pénible
02:17pour vous-même, pour votre entourage, mais vous avez toujours cru ?
02:21J'ai toujours cru, j'ai toujours rêvé.
02:23Il ne faut jamais baisser les bras dans la vie.
02:25J'ai écrit un bouquin d'ailleurs en ce moment qui va s'intituler « Le battant »
02:28« Je ne baisserai jamais les bras » et c'est vrai que quand on y croit, quand on
02:32croit dur comme père à des tas de choses, on ne va pas dans le mur.
02:36Moi, si je n'y avais pas cru, je serais aussi une pierre avec ma maladie.
02:39C'est une maladie auto-immune qui est très difficile et qui ne se soigne pas forcément.
02:44Moi, j'ai toujours fait reculer l'échéance et j'ai toujours dit que j'allais remonter
02:50sur un vélo, je suis remonté sur un vélo, que j'allais renager, j'ai renagé, que
02:53j'allais reconduire ma bagnole, je reconduis ma bagnole et je marche, je marche, je marche
02:58et ça fait du bien.
02:59Ce livre, ça va être un message d'espoir pour les gens qui ont vécu, qui vivent des
03:04périodes difficiles.
03:05Moi, je reçois énormément de courriers, que ce soit par internet ou par la poste,
03:10des gens qui sont comme moi, qui ont la même maladie et qui baissent les bras.
03:13Ils me disent « Mais vous, comment vous vous en sortez ? » Moi, je dis que je m'en
03:16sors tout simplement en gardant le moral.
03:19J'ai un moral à toute épreuve, même des fois, je ne suis pas bien dans ma tête.
03:23J'essaie de ne pas le montrer et quand on fait ça, on s'en sort.
03:26C'est le message que je ferai passer dans mon bouquin qui sortira au début de l'année.
03:30Et aujourd'hui, la renaissance, le paradoxe, la comparaison est facile, c'est la renaissance
03:37d'une épreuve, la cyclo-sportive, la ronde pique-nique que vous aviez portée à bout
03:40de bras il y a plus de 25 ans.
03:42Oui, là, c'est une renaissance, c'est le fait de voir renaître cette épreuve qui
03:46était paumée.
03:47On s'était dit qu'on ne pourra plus la faire et j'ai une équipe de Hauts-de-Savoie
03:53qui est venue me voir.
03:54Ils m'ont dit « Mais si, ne vous inquiétez pas, nous, on connaît votre puissance d'investigation.
03:57Eh bien, on va la refaire.
03:59Et en plus, pour vous donner le moral, on va donner le nom d'Henri Sagné à l'épreuve.
04:03» J'y sais trop, je n'ai pas gagné le Tour de France, je n'ai même pas gagné
04:06le Tour de Cours, mais ils l'ont fait, ça marche.
04:09On a eu plus de 1500 personnes et moi, je n'ai que du bonheur.
04:14Tous les gens que j'ai vus m'ont dit que c'était bien, ils viennent tous me féliciter,
04:17alors que je ne suis que la face immergée de l'iceberg.
04:19Il y a des organisateurs qui sont meilleurs que moi.
04:21Eh bien, ça fait plaisir.
04:23Moi, rien que ça, je suis sûr que je gagnerais quelques jours dans ma vie et en termes d'espoir.
04:27Vous êtes toujours aussi populaire.
04:30Il faut rappeler quand même que vous avez présenté le journal de 20 heures.
04:32Vous avez travaillé beaucoup sur le Tour de France avec des émissions différentes.
04:36Les gens vous reconnaissent, ils ne vous ont pas oublié.
04:39Ils ne m'ont pas oublié, mais c'est surtout grâce à tout le sport.
04:41Tous les sports, c'était leur quotidien.
04:44Au niveau sportif, sur une dizaine de minutes, ça suffit à tout le monde.
04:47Et là, ils me disent tous « TLS, ouais ! », c'était super.
04:51Moi, ça me fait du bien parce que je suis dans un autre monde maintenant.
04:54Je ne suis plus du tout dans la télévision.
04:56Il m'arrive de faire des petites émissions de temps en temps quand on me demande de venir,
05:00mais ça fait du bien.
05:01Ça flatte un peu l'ego de chacun et moi, de temps en temps, ça fait énormément de bien.
05:07Et puis, l'entourage est primordial quand on est atteint d'une maladie grave comme la vôtre.
05:12Il faut un entourage extraordinaire, il faut des aidants.
05:15Moi, je n'ai pas pris d'aidant, c'est ma femme et ma famille qui m'ont aidé.
05:19Et puis, mes petits-enfants.
05:21Et mes petits-enfants, c'est grâce à eux que j'ai retrouvé un moral à toute épreuve.
05:24Ils s'occupent du papi, ils viennent apporter les médicaments au papi le matin quand ils sont là.
05:29Je leur donne la main quand ils vont à l'école.
05:31Je peux vous dire que ça, ça vaut tous les médicaments.
05:34Jimmy est où ?
05:36Jimmy n'est pas là ?
05:37Que vous souhaitez Robicardie ?
05:40Tout le monde sait que vous êtes un passionné de cyclisme, vraiment, c'est une passion.
05:44Elle est venue d'où cette passion ?
05:46Pourquoi un intérêt comme ça sur le cyclisme ?
05:49J'ai toujours été passionné de cyclisme et elle est venue quand j'étais tout petit.
05:53Tout petit, mes parents me parlaient de Robic parce que je suis né en 1947
05:57et en 1947, c'est Robic qui a gagné le Tour de France.
05:59Et on me parlait toujours de Robic et elle est Robic et tout.
06:01Et puis après, j'allais en vacances chez ma grand-mère à Fontaise-sous-Bois.
06:05Et à Fontaise-sous-Bois, qui je voyais ?
06:07Louis Zambobé, il habitait à Vincennes.
06:09Et puis, il faisait la bise à ma grand-mère et ils se connaissaient bien.
06:12Mais à cette époque-là, il n'y avait pas d'appareil photo, rien du tout.
06:15Je n'ai pas de photo avec Louis Zambobé.
06:16Et j'aimais beaucoup Louis Zambobé, j'ai toujours soutenu Louis Zambobé.
06:20Puis après, j'ai soutenu Jacques Angtil parce que pour moi, c'est le plus beau sur un vélo.
06:23Magnifique, bien calé sur son vélo.
06:27Dans mon bureau, depuis que je suis journaliste, j'ai une photo d'Angtil dans le Grand Prix des Nations.
06:32Parce que pour moi, c'est ce qu'on fait de mieux en matière de cyclisme.
06:35Voilà comment est née ma passion pour le vélo.
06:37Puis après, j'ai eu l'occasion de commenter le Tour de France et tout.
06:40Et de rencontrer plein de champions.
06:42Et je suis devenu, entre guillemets, assez ami avec la plupart.
06:46Et aujourd'hui, votre regard sur le cyclisme actuel ?
06:50C'est un cycliste que j'aime bien, mais qui manque pour moi de grands champions.
06:54Bon, il y a Pogacar qui est un champion hors du commun pour moi.
06:58Mais je ne sens pas poindre des grands champions, des grosses pointures derrière.
07:02Et ça, ça m'embête parce que moi, je suis vraiment un mimile, entre guillemets, quand je regarde la télé.
07:07Moi, il me faut des champions.
07:09J'ai besoin de me raccrocher à un champion.
07:11Et là, en ce moment, je n'ai pas tellement de champions à qui me raccrocher.
07:16Mais ça peut venir.
07:17Mais j'aimerais qu'il y ait un Français.
07:18J'aime bien Gaudu, par exemple.
07:20Et puis, il y a tous ces jeunes qui frappent à la porte.
07:22Je suis sûr qu'il va y en avoir un.
07:24Il n'y a pas de raison.
07:26Il y a certains qui comparent Pogacar à Eddy Merckx.
07:29Il vient de gagner le championnat du monde.
07:31Moi, j'adore Pogacar, je vais vous le dire franchement.
07:34Pogacar, pour moi, c'est un des plus grands champions.
07:37Parce que même dans l'adversité, Pogacar, il part à 100 bornes de l'arrivée aujourd'hui encore.
07:44Mais c'est des trucs de folie.
07:45Comme dans le Tour de France, on se dit, mais il va être repris.
07:48Et bien, il n'est pas repris.
07:49Il a une agnac extraordinaire.
07:51C'est des vrais champions, ça.
07:53Ce sont des vrais champions qui vont au plus profond de melles,
07:56qui ne sont pas toujours tactiques.
07:57Il n'est pas toujours très tactique, lui.
07:58Mais il gagne.
07:59C'est qu'il est le plus fort.
08:00C'est extraordinaire.
08:02Moi, j'aime ces gens braves.
08:03Ces gens qui y vont avec leur cœur et qui finissent par gagner.
08:07Ça, c'est sublime.
08:09C'est des valeurs qu'on retrouve un petit peu dans votre Picardie, ici.
08:12Le travail, le courage, la force.
08:13Ah, mais c'est ça.
08:14Moi, des gens, il faut se battre.
08:16Il faut se battre.
08:17C'est jamais perdu dans une compétition, quelle qu'elle soit.
08:20Dans le boulot, machin, il faut se dire,
08:22je vais y aller, je vais aller jusqu'au bout.
08:24Moi, quand je faisais des émissions,
08:26des fois, j'avais des taux de réceptivité par les téléspectateurs qui n'étaient pas bons.
08:32On me disait, oh là là, toi, ton émission, elle va sauter
08:36parce que tu n'as pas assez de téléspectateurs.
08:37Ton audimat, il n'est pas au plus fort.
08:40Je cherchais des remèdes avec mes journalistes.
08:42On y allait et puis on remontait et puis on a gagné le CEPDOR.
08:45Ah ben, j'étais aux anges, moi.
08:47C'était super.
08:48Dans la vie, il faut se battre.
08:49Si on ne se bat pas et si on passe son temps à baisser les bras,
08:52c'est une catastrophe.
08:53Moi, dans ma maladie, je n'ai jamais baissé les bras.
08:55Alors que moi, c'est difficile.
08:58Je ne peux pas bouger mes doigts beaucoup.
09:00J'ai mes jambes qui me tiennent moyennement.
09:03J'ai toujours froid aux pieds et aux genoux.
09:05Mais ça ne fait rien.
09:06On continue de se battre.
09:07Moi, je refais du vélo.
09:08Je refais de la natation.
09:10J'ai même refait un peu de ski.
09:12Je reconduis ma bagnole.
09:13Et puis, je me dis, dans le fond, je suis presque normal comme les autres.
09:16La vie, c'est un combat.
09:17Et il faut toujours le gagner.
09:21Merci pour cette bonne actu.