Cyril Hanouna - Selim, entrepreneur français d'origine turque, rappelle «que la majorité silencieuse d'immigrés veut la paix»

  • il y a 3 heures


Retrouvez "On marche sur la tête" sur : http://www.europe1.fr/emissions/on-marche-sur-la-tete

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Transcription
00:00Bonjour Célim, merci d'être avec nous Célim sur Europe 1, vous habitez où ?
00:05A Lyon, en région Lyonnais.
00:08Très bien, merci d'être là, je serai à Lyon très prochainement, j'ai un tournoi de Paris.
00:12Je serai à Lyon très prochainement, dans le mois, je serai à Lyon et j'espère faire un bon résultat.
00:20Là je sors d'un tournoi de paddle derrière moi, c'est vrai qu'il y a mon partenaire qui est là,
00:23Arthur Huguenin, parce qu'on est venu directement d'un tournoi de paddle à l'émission.
00:27C'est pour ça que je suis en jogging aujourd'hui et qu'on est là.
00:30Célim, merci d'être avec nous, vous habitez Lyon, dites-nous tout.
00:33J'aimerais apporter ma petite contribution au débat actuel.
00:37C'est vrai que les propos de Nicolas Sarkozy me choquent, même si je les comprends.
00:43Les propos du nouveau ministre de l'Intérieur me choquent également, même si je les comprends.
00:48Mais en réalité, il y a tout un pan entier de l'immigration qui est silencieuse comme moi.
00:57C'est la première fois que je témoigne et je pense que ce sera la dernière fois parce que
01:00ce n'est pas dans mon habitude ni dans mon rythme d'apporter un témoignage.
01:06Je pense que beaucoup de gens le savent, mais je donne mon exemple très rapidement.
01:10Je suis fils d'immigrés d'origine turque, je suis français bien sûr.
01:14J'ai créé mon entreprise il y a maintenant 20 ans.
01:16C'est une entreprise qui génère plusieurs millions d'euros.
01:18La particularité de cette entreprise, c'est qu'elle fait 70% de son chiffre d'affaires à l'étranger.
01:22Ce qui veut dire en deux mots que si j'étais dans un autre pays,
01:25je ne perdrais pas mes clients et je ferais quand même le même résultat et les mêmes bénéfices.
01:29Pour autant, je tiens à rester en France.
01:32Je tiens à payer mes impôts parce que je veux contribuer à la France.
01:37Je veux avoir cette contribution, cet apport.
01:41Tous les ans, on verse à ma petite échelle de rien du tout,
01:45plusieurs centaines de milliers d'euros d'impôts et de taxes.
01:49Le plus important, c'est ce qui me reste, le fait de verser de l'argent à l'État,
01:54même s'il y a des débats sur la façon dont sont utilisés ces impôts.
02:00Ça, c'est une autre chose.
02:01Pour autant, à ma petite échelle, je connais des gens avec qui j'ai grandi,
02:05qui sont maintenant notaires, avocats, enseignants,
02:08mais aussi éboueurs, enseignants, juste pour enfant.
02:13Nous, on ne veut pas de publicité, on veut juste s'intégrer.
02:18Lorsque l'on a quelques personnes comme ça qui ternissent notre image,
02:22le mal est puissant parce que vous voyez à quel point
02:26dans l'esprit des gens, on associe l'immigration à maintenant
02:31de plus en plus d'images négatives.
02:34Mais je vous assure, pour preuve,
02:38j'accueillerai n'importe quelle personne qui viendrait à mon encontre
02:42pour leur prouver tout ce que je dis,
02:43mais je vous assure qu'il y a tous ces gens,
02:45tout ce pan entier de personnes, de filles d'immigrés ou d'immigrés,
02:48qui ne veulent être que dictées.
02:50On ne veut pas rallier quoi que ce soit, qui que ce soit à notre cause.
02:53Notre cause, c'est celle de la France.
02:55On est des citoyens.
02:56On veut juste payer des impôts, vivre comme tout le monde.
02:59Si vous voulez, on ne met pas en avant une idéologie.
03:03Ça, j'entends beaucoup trop souvent.
03:05Je vous assure sincèrement qu'on marche sur la tête, comme vous dites,
03:09mais ça n'est pas représentatif.
03:12Alors, joignez-nous à vous,
03:15ou alors, joignez-vous à nous,
03:19acceptez qu'on se joigne à vous pour combattre le mal,
03:22pour combattre toutes ces personnes qui font du mal,
03:24évidemment à la société, mais aussi à nous tous,
03:27et nous, immigrés ou filles d'immigrés.
03:30Ça n'est pas représentatif.
03:31Nous, on ne veut pas faire du mal à la France.
03:34On ne veut pas.
03:35Moi, vous savez, j'ai un bac plus 5 en gestion
03:38et avec une spécialisation de fiscalité.
03:41Je peux très bien délocaliser mon entreprise.
03:43Je ne veux pas.
03:44Je veux rester en France.
03:45Je m'en fous de ce que je paye,
03:47parce que certains me disent trop.
03:48Tu payes trop d'impôts.
03:49Mais ce n'est pas grave.
03:50Je vis.
03:51Je vis très bien avec ce qui me reste.
03:52Quel est le problème ?
03:53Vous savez, je fais partie d'un club d'entrepreneurs
03:57en région montréennaise.
03:58Beaucoup de gens me disent
04:00« Mais t'es bête ou tu le fais exprès ?
04:02Pourquoi tu ne veux pas optimiser ? »
04:04Mais pour faire quoi ?
04:05J'optimiserai pour faire quoi ?
04:07Je vis très bien.
04:08Oui, on m'impose.
04:09Et alors ?
04:10Je gagne aussi.
04:11Quel est le problème ?
04:12Bref, si vous voulez, on est comme ça,
04:14une majorité silencieuse.
04:16Je vous dis,
04:17c'est la première et sans doute ma dernière contribution,
04:19mais on est une majorité silencieuse
04:21qui ne veut rien d'autre que la paix.
04:24Et ces gens-là ne nous représentent pas.
04:26Ils ne peuvent pas parler en notre nom.
04:28Ils ne peuvent pas même
04:30un millième de centimètre,
04:32d'un millième d'ongle nous représenter.
04:34Ça n'est pas vrai.
04:35Nous, on veut être d'extrême.
04:37On veut apporter notre contribution à la France.
04:39Et je vous assure,
04:40toutes ces personnes que je connais,
04:41que j'ai citées,
04:42sont des gens qui ont le même état d'esprit que nous.
04:45Là, je suis en déplacement.
04:46J'ai deux minutes pour vous appeler.
04:47Mais après, moi, je retourne évidemment à ma belle vie
04:50avec des difficultés,
04:51avec peu importe.
04:53Mais jusqu'à preuve du contraire,
04:55il n'y a pas de pays sans défaut,
04:58de pays miracle.
04:59Si on n'est pas content de la France,
05:02on essaye de contribuer à ce qu'elle progresse.
05:06Et si on n'est pas encore content,
05:08on n'est pas en Corée du Nord.
05:09On quitte la France.
05:10On va ailleurs.
05:11Voir s'il y a l'herbe est mieux ailleurs.
05:13Merci Céline.

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