Naïma M’Faddel : «L'État n'a pas su protéger Philippine»

Naïma M’Faddel, essayiste, à propos du viol et du meurtre de Philippine la semaine passée : «L'État n'a pas su protéger Philippine».

Transcript

00:00Là, clairement, l'État a failli, l'État n'a pas su protéger Philippines.

00:05C'est ça la réalité aujourd'hui.

00:07L'État, effectivement, l'État de droit, il nous doit sécurité et protection.

00:11C'est un devoir, c'est même une obligation.

00:13Aujourd'hui, l'État a encore failli et c'est insupportable.

00:17Et je pense que ce qui est terrible, c'est que cette tristesse infinie,

00:21quand on passe à cette jeune fille, c'est l'émotion qui nous tenaille,

00:27mais aussi la colère.

00:29Moi, je suis vraiment en colère.

00:31Je l'ai dit, enfin, je vous assure, j'ai regardé beaucoup cette cérémonie.

00:37Je suis croyante aussi, comme toi.

00:40Et la foi, elle aide, mais c'est tellement injuste.

00:44C'est tellement injuste parce que Philippine n'aurait pas dû mourir.

00:47Philippine, si l'État avait fait ce qu'il fallait, elle n'aurait pas dû mourir.

00:51Ce n'est pas la première fois.

00:53La question des OQTF, ce n'est pas d'aujourd'hui qu'on en parle.

00:56Ils auraient dû anticiper, on n'arrête pas d'en parler.

00:58Moi, quand j'entends dire, excusez-moi,

01:00mais que la juge, elle a vu effectivement qu'ils pouvaient réitérer,

01:05qu'il y a des risques, etc.,

01:06mais que le fait qu'un jour avant, il se tenait bien, elle a laissé sortir.

01:12Mais combien de fois les juges ont pu justement eux-mêmes évaluer la situation

01:17et dire, ah ben non, là, on fait comme on veut.

01:19Le juge, notamment, justement, il évalue les situations.

01:22Parce qu'on regardait même sur les peines planchers,

01:24on nous dit, le juge a le droit d'évaluer parce que justement, c'est à ça qu'il sert.

01:28Moi, je suis très en colère et je me dis que je n'ai pas envie qu'après ça,

01:32on passe à autre chose jusqu'au prochain drame.

01:35Je veux que le gouvernement aujourd'hui, et je demande à M. Barnier,

01:40justement, il n'a rien à perdre, il a tout à gagner.

01:42Aujourd'hui, de faire le nécessaire pour protéger son peuple.

01:45Il doit protection au peuple.

01:47Quand moi, j'entends dire aussi que les pays ne jouent pas le jeu.

01:50Je veux vous dire, le Maroc joue le jeu.

01:52Vous pouvez regarder, il a joué le jeu, sauf qu'on n'a pas anticipé.

01:55C'est-à-dire qu'au lieu de demander le laissé-passer consulaire

01:592, 3, 4 mois avant, on l'a demandé deux jours avant que cette personne sorte.