Pascal Praud
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00:00Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros sur Europe 1 jusqu'à 9h30 et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:10Brigitte Bardot célébrera demain un anniversaire que les jeunes gens n'imaginent jamais atteindre,
00:15parce qu'ils ne savent pas que la vie passe à toute beurzingue,
00:19qu'hier vous couriez sur les plages et qu'aujourd'hui vous regardez allonger sur le sable l'océan qui fait des vagues.
00:26Initial BB, la beauté du diable, la liberté en bandana, le sex appeal comme arme fatale.
00:33Madame Bardot n'avait besoin de personne en Harley Davidson ou pieds nus sur la grève pour dire aux hommes qu'elle préférait la compagnie des animaux.
00:42Elle est une icône du monde d'hier. Vous savez cette France gaullienne et pompidollienne, le pays du tour de France et des enfants sages.
00:51Cette France qui célébrait Jeanne d'Arc ou Napoléon et ne parlait pas des vacances d'hiver quand arrivait le 25 décembre,
00:58parce que Noël n'était pas devenu un gros mot.
01:01Bardot est la dernière. Belmondo, Delon ont pris la tangente.
01:06Bardot est immortel et chacun décline, le je me souviens de Georges Pérec.
01:12Je me souviens qu'elle portait un pantalon noir et une longue tunique à galon lorsqu'elle est entrée à l'Elysée en 1967,
01:20invitée par le général de Gaulle.
01:22Elle est arrivée en pyjama à Brandebourg, avait dit André Malraux à une époque où les ministres de la République savaient lire et écrire.
01:29Je me souviens de sa voix dans Le Mépris. Tu les trouves jolies mes fesses et mes seins. Tu les aimes ?
01:35Je me souviens qu'elle a giflé quatre fois Henri-Georges Clouseau, le metteur en scène du film La Vérité, qu'il faut revoir pour comprendre qu'elle est une actrice de génie.
01:44Bel anniversaire, chère Brigitte Bardot. Vous incarnez la France, la plus belle, la plus douce, la plus ardente, celle de mon enfance.
02:02Le monde perdu de Brigitte Bardot. On en parlera évidemment tout à l'heure.
02:08Shana Lustow est avec nous. Shana qui est un peu notre Brigitte Bardot.
02:13Quel beau compliment. Un peu, je dis un peu. Le rappel des titres.
02:199h, 9h30, l'heure des pros sur CNews et Europe 1.
02:32Bonjour Pascal, bonjour à tous. Les obsèques de Philippines seront célébrés aujourd'hui à 13h à la cathédrale Saint-Louis à Versailles.
02:38Hier soir, depuis le Canada, Emmanuel Macron s'est exprimé pour la première fois sur ce meurtre tragique et il a lancé un appel à son gouvernement.
02:48Il faut chaque jour mieux protéger les Français, mais le faire, le faire, le faire et moins dire.
02:59Et puis malgré l'abomination de ce drame, certains font preuve d'une grande indignité. Dans plusieurs universités, notamment Sciences Po Paris, des affiches en hommage à Philippines ont été arrachées par des étudiants militants d'extrême gauche.
03:12Pourquoi ? Parce que selon eux, dire que ce meurtrier présumé est sous OQTF, c'est être raciste et xénophobe.
03:18Selon Ivan Lecos du syndicat Uni, le Nouveau Front Populaire a sa part de responsabilité.
03:23Aujourd'hui, on a une partie de la classe politique, cette partie-là, celle qui a été représentée par le Nouveau Front Populaire aux dernières élections, dont l'UNEF faisait partie.
03:31L'UNEF, c'est une organisation étudiante qui divague entre la gauche et l'extrême gauche et cette organisation étudiante hier, par exemple, à Grenoble, a arraché les affiches en hommage à Philippines.
03:44Et dans le reste de l'actualité, les anneaux olympiques ont été retirés cette nuit de la Tour Eiffel. Pour ceux qui voulaient les voir disparaître, ne vous réjouissez pas trop vite.
03:53Ils devraient en principe être remplacés par une structure plus légère et donc plus pérenne pour tenir jusqu'en 2028, année des JO de Los Angeles à la demande d'Anne Hidalgo.
04:01Voilà pour l'essentiel de l'information. C'est à vous, Pascal.
04:04Merci beaucoup, Chana Lusto. Caroline Pilastre est avec nous ce matin. Vous êtes éditorialiste et on vous voit régulièrement sur l'antenne de CNews.
04:11Et vous êtes venue ce matin pour nous parler du secrétariat du handicap qui n'était pas au départ prévu et finalement qui va l'être, puisque vous-même, c'est une cause qui vous tient à cœur.
04:24À cœur et à corps, vous avez raison.
04:25Exactement, puisque vous souffrez d'une déficience visuelle.
04:29Oui. Bonjour, Pascal. Bonjour à tous et merci pour l'invitation.
04:31Merci, Virginie Giraud, que vous connaissez bien évidemment, Génie Bastier, notre camarade Gautier Lebret, Joseph Macescaron et Georges Fenech sont avec nous.
04:42Je voulais vous faire écouter, pour commencer, Éric Dupond-Moretti. Pourquoi Éric Dupond-Moretti ? Parce que ça, c'est très, très intéressant.
04:49On voit, et c'est grâce à vous, c'est parce que je vous ai écouté ce matin, en fait, cher Gautier, on voit qu'en deux ans, les choses ont changé.
04:56Et qu'on peut dire aujourd'hui ce qu'on ne pouvait pas dire il y a deux ans, mais il est peut-être un peu tard.
05:00Et la responsabilité, forcément, du politique se pose. Et la responsabilité, disons-le, de M. Dupond-Moretti se pose sur ce qui se passe.
05:07Parce qu'il faut bien que les gens soient responsables de ce qui se passe dans un pays.
05:10Donc, je vous remets le contexte. Nous sommes le 18 octobre 2022 à l'Assemblée nationale.
05:16Le député des Alpes-Maritimes a mis en cause le gouvernement dans le meurtre de la jeune Lola.
05:21Et M. Pollaire n'a pu me dissuader de poser cette question, a-t-il indiqué, avant de dérouler son propos.
05:26Il s'appelle Éric Pouget, ce député LR.
05:29Et écoutez la réponse d'Éric Dupond-Moretti.
05:32Et est-ce que ce type de réponse fait que, précisément, on en est là aujourd'hui ?
05:39C'est une question qu'on peut se poser. Écoutez sa réponse.
05:43Pour le reste, je vais vous dire les choses comme je les ressens.
05:46Faire de la petite politique, de la petite poloche, se servir du cercueil d'une gamine de 12 ans,
05:56comme on se sert d'un marche-pied, c'est une honte, M. le député.
06:03Ne rajoutez pas à l'atrocité la plus absolue le commerce indigne de la démagogie.
06:10Et je pense que le meilleur reste à venir dans quelques instants.
06:14Car vous êtes toujours au rendez-vous du malheur dont vous faites, depuis des années, votre miel.
06:22Et tous ces gens qui se sont levés là, à l'Assemblée, tous, ils sont peut-être responsables de la situation d'aujourd'hui.
06:29Je suis très agacée par ce procès en récupération.
06:32Quand on accuse, effectivement, la droite de réclamer des mesures sur l'immigration,
06:36quand il y a un fait divers qui, à mon avis, n'est pas un fait divers,
06:39mais une affaire qui implique un migrant qui a commis un crime.
06:42Je veux dire, c'est absolument normal.
06:44La semaine dernière, vous aviez les viols de Mazan, le procès de Mazan.
06:46Ça a suscité une émotion collective.
06:48Didier Migaud vient d'annoncer sur France Inter qu'il voulait qu'on change la loi sur le consentement.
06:52Eh bien, vous avez un politique qui se saisit d'une affaire et qui veut faire changer la loi.
06:56Eh bien, personne ne s'en émeut.
06:57Les féministes sont très contentes d'utiliser le procès de Mazan pour faire avancer la loi.
07:00Personne ne les accuse de récupération.
07:02Pourquoi on accuse de récupération la droite ?
07:04On accuse de récupération, c'est simple,
07:06que quand c'est des affaires qui impliquent des personnes issues de l'immigration.
07:10C'est le seul moment où on parle de récupération.
07:12Pour l'affaire Pierre Palmade, on ne parle pas de récupération.
07:14Pour l'affaire Duhamel qui a changé la loi sur la majorité sexuelle, on ne parle pas de récupération.
07:18Pour toutes ces affaires, on ne parle pas de récupération.
07:20C'est seulement dans les cas où ça implique l'immigration et c'est absolument insupportable.
07:24Eugénie Bastier, Georges Fenech.
07:26Le problème, ce n'est pas maître Éric Dupond-Moretti,
07:29c'est monsieur le président de la République.
07:32Qui a nommé Dupond-Moretti et sur quelles lignes, sinon le président de la République ?
07:37Je suis d'accord avec vous.
07:39Il n'y avait pas Eric Dupond-Moretti, il y avait Elisabeth Borne.
07:41Je peux juste finir une petite phrase.
07:43Quand j'ai vu son interview, sa déclaration, j'aurais envie de lui dire,
07:48mais que n'avez-vous construit les places de prison que vous aviez promis ?
07:52Pourquoi avez-vous laissé faire M. Dupond-Moretti, éclairé fondé mineur,
07:55qui interdit de condamner immédiatement, où il n'y a pas de comparution immédiate ?
07:59Pourquoi n'avez-vous pas construit les centres éducatifs fermés ?
08:01Pourquoi n'avez-vous pas exécuté les OQTF à 100% comme vous l'aviez dit ?
08:05Qui est le responsable, sinon le chef de l'État ?
08:09Hier, j'ai passé une heure à regarder toutes les archives,
08:13il y a deux ans, autour de Lola.
08:15C'est pour ça que j'en ai parlé ce matin.
08:17C'était très intéressant.
08:18Et c'est vrai que tout le discours politique et médiatique a changé.
08:21Parce qu'aujourd'hui, vous n'avez pas le procès en récupération politique
08:25qui tournait en boucle sur les chaînes info,
08:27sur une autre en particulier, comme il y a deux ans.
08:30Aujourd'hui, le premier sujet, c'est quand même l'OQTF,
08:32ce n'est pas la récupération politique.
08:34Ça a beaucoup changé.
08:35Souvenez-vous, le documentaire sur France 5,
08:37La fabrique du mensonge, qui s'intéressait nettement plus
08:40à la polémique et à la récupération politique
08:43qu'au fait que cette dabiabé n'aurait jamais dû être en France
08:46et donc n'aurait pas dû tuer Lola.
08:48Donc on voit quand même que c'est minoritaire, maintenant.
08:50Même nous, j'ai regardé ce qu'on avait fait il y a deux ans,
08:52même nous, dans le discours, on a évolué et on a changé.
08:56Donc je trouve que ça a quand même beaucoup évolué.
08:58Et pourquoi ça a changé ?
08:59Je pense que ça a changé en raison de deux femmes qu'il faut souligner.
09:02Claire, qui a été violée par un Centrafricain sous OQTF,
09:06qui allait faire de nombreux plateaux télé,
09:08de nombreuses unes de presse pour dire
09:10que je n'aurais jamais dû être violée
09:11parce que cet homme n'aurait jamais dû être là.
09:12Et je pense que ça a énormément changé aussi tout récemment
09:15grâce à la veuve du gendarme Eric Comine
09:18qui a dit que la France a tué son mari.
09:20J'ai revu une archive d'Olivier Véran
09:22au Grand Rendez-vous, chez nous, il y a deux ans,
09:24quand certains avaient dit que l'État a tué Lola,
09:27il avait dit que c'était une honte
09:28et que c'était de la récupération politique.
09:30C'est le plus possible aujourd'hui
09:31grâce à la veuve d'Eric Comine.
09:32Je suis d'accord avec vous.
09:33Il y a un moment, la responsabilité des hommes politiques
09:36de Dupond-Moretti, parce qu'il a été aux affaires,
09:38de tous ceux qui se sont levés dans cette Assemblée,
09:40elle se pose.
09:41Et Elisabeth Borne, c'était la même chose.
09:43Elisabeth Borne, c'était exactement la même déclaration.
09:45Elle se pose.
09:46Est-ce que ces gens doivent des comptes ?
09:49Ce que dit Gauthier est très important
09:50parce que le vrai changement, c'est qu'aujourd'hui...
09:54Joseph Macesca.
09:55Le vrai changement, c'est que les victimes,
09:58les parents de victimes se font entendre.
10:01C'est-à-dire qu'on a quitté ce discours
10:04qu'on leur infligeait, qui était
10:06« Vous n'aurez pas notre haine. »
10:08ou ce type de discours.
10:09Rappelez-vous ce qui est advenu à la personne
10:12dont la fille était morte au moment du Bataclan.
10:14Pardon, j'ai oublié son nom.
10:15M. Jardin.
10:16M. Jardin, merci.
10:17La manière dont elle a été traînée dans la boue.
10:18Bien sûr.
10:19Donc aujourd'hui, alors évidemment,
10:21là, tout d'un coup,
10:23toute leur argumentation s'écroule.
10:25Parce qu'à partir du moment
10:26où les parents de victimes elles-mêmes disent
10:28« Ce n'est plus possible »,
10:29alors ils sont paniqués.
10:31D'où leur agressivité,
10:32d'où un surcroît d'agressivité.
10:34Parole des victimes qui était parfois muselée.
10:37Il ne faut pas se tromper.
10:38C'est-à-dire qu'on allait voir les victimes
10:42et on leur disait...
10:43Par exemple, c'est ce qui s'est passé
10:45dans la banlieue parisienne avec le maire
10:48il y a quelques mois,
10:50dans la banlieue parisienne,
10:51avec ce jeune homme qui avait été tué,
10:53où le maire surtout faisait très attention
10:55à ce que les parents ne prennent pas la parole.
10:57Et il y avait un catéchisme.
10:59Il y avait un catéchisme à réciter.
11:01Georges Fedec.
11:02Je voudrais dire la chose suivante.
11:04Moi, je me souviens,
11:05ayant participé à la commission d'enquête d'Outreau,
11:07l'émotion que cette affaire avait suscité dans le pays
11:10et l'intervention de Jacques Chirac.
11:12Aujourd'hui, on a l'intervention du président de la République
11:14sur un drame de la mort de Philippine
11:17qui n'aurait jamais dû se produire
11:19et qui bouleverse le pays tout entier.
11:21J'ai une suggestion à faire.
11:23Faites, comme avait fait l'Assemblée nationale à l'époque,
11:25créer une commission d'enquête,
11:27non pas à l'Assemblée nationale,
11:28parce que ce n'est pas possible aujourd'hui,
11:29mais au Sénat,
11:30pour savoir comment ce drame a pu se produire.
11:33Moi, j'ai besoin de savoir pourquoi cette juge...
11:35Et là, il n'y aura pas de minutes de silence.
11:37J'ai besoin de savoir pourquoi il n'y a pas de laissé-passer consulaire,
11:40pourquoi ces textes sont si compliqués,
11:42pourquoi l'administration pénitentiaire n'a pas fait le nécessaire
11:45au moment où on libérait cet individu
11:47pour permettre, effectivement, son expulsion immédiate.
11:49Et il n'y a qu'une commission d'enquête parlementaire
11:51qui pourrait le faire,
11:52et d'entendre la juge qui a pris cette décision.
11:54J'ai besoin de l'entendre.
11:55J'ai besoin d'entendre le procureur
11:57qui n'est pas allé à l'audience.
11:58J'ai besoin de tout cela.
12:00Donc, je pense qu'il n'y a qu'une commission d'enquête
12:02qui permettrait de le faire.
12:03Le procureur, c'est très simple.
12:05On va entendre monsieur...
12:06Il en a parlé hier, le procureur Baldier.
12:09C'est les textes qui ne sont pas bons.
12:11C'est une demande administrative.
12:13Donc, le procureur n'a pas à requérir.
12:15Il ne peut...
12:16Il n'a pas de texte ?
12:17Oui, mais là, je vous réponds.
12:19Il peut interjeter appel sur la décision qui a été prise.
12:21C'est la seule chose qu'il peut faire, le procureur.
12:23Rien ne lui interdisait d'aller assister à l'audience du JLD.
12:26Rien ne lui interdisait.
12:28Il pouvait y aller.
12:29Vous avez parfaitement raison.
12:30Mais il ne pouvait qu'interjeter appel
12:32par rapport à la décision qui a été prise.
12:33Il ne peut pas prendre de réquisition.
12:34Je suis d'accord avec vous.
12:35Il ne peut pas prendre de réquisition.
12:36C'est le ministère public.
12:37Il pouvait assister à l'audience du cabinet
12:38et il pouvait effectivement interjeter appel.
12:40Bien sûr.
12:41Alors, je vous propose d'écouter
12:42puisque vous avez parlé de deux choses qui nous intéressent.
12:43D'abord, Emmanuel Macron qui a pris la parole.
12:45Il n'y aura pas de minute de silence pour Philippine.
12:47Il y en a une pour Naël mais il n'y en aura pas pour Philippine.
12:51Donc écoutez le président de la République qui a pris la parole.
12:56Je vais simplement y répondre en vous disant
12:58l'émotion de toute la nation
13:02et je crois de toutes les Françaises
13:04et de tous les Français devant
13:07ce crime odieux et atroce
13:09et la douleur de toute une famille
13:12qu'il faut respecter, accompagner.
13:15Il faut chaque jour mieux protéger les Français.
13:18Mais le faire...
13:21Le faire, le faire
13:24et moins dire.
13:26Oser dire le faire, le faire trois fois
13:28et moins dire alors que c'est tout ce qu'il n'a pas fait.
13:30Il a beaucoup dit et il n'a jamais fait.
13:32Il a promis lors de son premier mandat
13:35hors période électorale en plus
13:37de réaliser 100 % des obligations
13:39de quitter le territoire français.
13:40On est à 10 %.
13:42Donc lui, il a beaucoup dit et il n'a certainement pas fait.
13:44Et il renvoie la balle à son gouvernement
13:46qui est là depuis 48 heures alors que lui,
13:47ça fait 7 ans qu'il est en place.
13:49Vous savez, moi je discute beaucoup avec des policiers
13:52qui me disent toujours la même chose.
13:54Les viols de rue, les agressions de rue
13:56augmentent de plus en plus, notamment dans Paris.
13:58Et il va falloir prendre des mesures.
14:00Et les policiers travaillent.
14:01Et je le dis souvent sur ce plateau,
14:03les policiers font leur travail et ils se heurtent aux magistrats
14:05qui sont souvent trop laxistes.
14:07Vous évoquiez le cas de cette juge
14:09avec cet homme en liberté,
14:11en sachant pertinemment, car c'était dans le dossier,
14:13qu'il était un prédateur, qu'il risquait fortement de recommencer.
14:15Elle le met dans sa décision.
14:17Et ça pose la question,
14:19que fait notre société
14:21de prédateurs sexuels dangereux
14:23dans un pays où la perpétuité réelle,
14:25sauf exception, n'existe pas ?
14:27Que va-t-il se passer
14:29quand des gens comme cette juge
14:31potentiellement vont ressortir de prison aussi ?
14:33Très jeunes gens qui arrivent sur le sol de France
14:35et qui mettent en danger
14:37manifestement
14:39la société française.
14:41Oui, et d'ailleurs, cette sortie d'Emmanuel Macron,
14:43faire, faire, faire, c'est une allusion
14:45à Bruno Retailleau,
14:47qui avait dit l'ordre, l'ordre, l'ordre.
14:49C'est un reproche
14:51dissimulé à Bruno Retailleau,
14:53qui parlerait trop selon Emmanuel Macron
14:55et qui aurait des mots un peu...
14:57Evidemment, c'est un petit tacle envoyé à Bruno Retailleau.
14:59Ecoutons
15:01Monsieur Baldier.
15:03C'est un tacle, c'est une incantation aussi.
15:05Ecoutons Monsieur Baldier.
15:07Monsieur Baldier, je le remercie, je l'ai remercié hier soir,
15:09je l'ai remercié sur Europe 1, je l'ai remercié encore.
15:11C'est un procureur, procureur de mots,
15:13qui a pris la parole, avec beaucoup de
15:15pédagogie, beaucoup d'intelligence,
15:17beaucoup de subtilité, sans morgue,
15:19sans distance, sans être
15:21goguenard, qui est venu
15:23expliquer pour qu'on comprenne.
15:25Au nom de la conférence des procureurs.
15:27Qui l'est des responsables.
15:29Bien sûr, il était vice-président. Et je vous propose
15:31d'écouter son explication
15:33de la décision de la juge des libertés.
15:37Le cadre qui s'impose à un juge est celui de la loi.
15:39Mais la loi laisse toujours une marge
15:41d'appréciation au juge. Sinon, le juge ne sert
15:43à rien. Donc, effectivement,
15:45là, dans cette situation,
15:47elle avait des critères légaux
15:49pour décider s'il était pertinent
15:51ou pas de maintenir ce monsieur en rétention.
15:53Le critère, c'était
15:55de savoir si l'administration rapportait la preuve
15:57que les autorités consulaires étrangères
15:59étaient susceptibles de délivrer rapidement
16:01ce laissé-passé consulaire.
16:03À partir de là, c'est elle qui, en fonction des éléments du dossier,
16:05forge sa décision.
16:07Mais un juge, il n'est jamais tenu de prendre une décision
16:09dans un sens ou dans un autre,
16:11dès lors qu'il agit dans le cadre de la loi.
16:13Ce que, à l'évidence, me semble-t-il, a fait cette collègue.
16:15Il dit, en réalité,
16:17qu'elle aurait pu prendre une autre décision.
16:19Voilà. Et ça, je partage ce qu'elle nous avait dit aussi.
16:21Notre ami Gilles-Williams Gonanet.
16:23Il pouvait très bien prendre
16:25une autre décision. Ce, d'autant plus
16:27qu'elle prend un soin particulier
16:29à dire que cet homme risque fortement
16:31de récidiver. Bien sûr.
16:33Oui, parce qu'on nous explique
16:35qu'elle ne pouvait pas prendre d'autres décisions,
16:37qu'il y avait les deux critères, l'ordre public.
16:39Il dit le contraire.
16:41La folie de ces sujets-là...
16:43Elle a dû la prendre dans l'urgence
16:45parce qu'évidemment...
16:47C'est une question d'idéologie, surtout.
16:49La folie de ces sujets-là, c'est qu'il devrait
16:51avoir consensus. Il n'y en a pas.
16:53C'est-à-dire que les gens de droite réagissent
16:55d'une certaine manière, les gens de gauche réagissent
16:57d'une certaine manière. Et on va voir ce qui se passe
16:59notamment dans les facultés, avec les photos
17:01de Philippines qui sont arrachées, à Sciences Po.
17:03Mais la jeune fille qu'on voit dans ce reportage,
17:05qui arrache précisément
17:07les photos, moi, je voudrais qu'elle soit sanctionnée,
17:09cette jeune fille. Mais à Sciences Po, il ne se passe jamais rien.
17:11Donc, en fait, tout ce climat-là,
17:13toute cette extrême gauche-là,
17:15qui enlève les affiches
17:17d'une jeune femme qui est morte...
17:19Probablement des jeunes filles qui sont les mêmes, qui vont coller des affiches
17:21par contre, quand tous les hommes sont des violeurs.
17:23Bien sûr.
17:25C'est à Sciences Po de faire respecter...
17:27Et puis c'est les mêmes qui avaient décollé les affiches des otages du Hamas.
17:29C'est à Sciences Po de faire respecter
17:31un peu de discipline.
17:33Alors voyez ce reportage que j'ai trouvé très instructif
17:35et que
17:37D'Augustin donne à Dieu.
17:43L'indécence, l'irrespect
17:45en plein cœur de l'université
17:47de Sciences Po, à Paris.
17:49Alors que des élèves venaient de coller
17:51spontanément des affiches en hommage à
17:53Philippine.
17:55Ces étudiants les décollent et les déchirent
17:57sans ménagement.
18:01Insensibles au sort
18:03de leurs camarades de Paris Dauphine.
18:13La scène, choquante, s'est également
18:15produite à Lyon. L'Uni, à l'origine
18:17de ces collages, ne comprend pas.
18:19On avait vraiment pris ça comme un message
18:21au sujet du soutien qu'on avait adressé à Philippine.
18:23On vit vraiment ça comme en fait
18:25une invisibilisation de ce drame.
18:27A Grenoble, même procédé,
18:29la colle des affiches était à peine sèche
18:31que ces étudiants au profil bien défini
18:33les ont arrachés.
18:35On a reconnu des personnes de l'UNEF, mais pas seulement.
18:37On avait aussi des personnes de l'Union étudiante
18:39ou du nouveau parti
18:41anticapitaliste. Ils nous ont crié fachos
18:43dès qu'on a tourné le dos.
18:45Et ils nous ont reproché de faire de la récupération politique
18:47et finalement
18:49d'écrire sur cette affiche la réalité
18:51qu'ils refusent de voir. La réalité,
18:53c'est que c'est une étudiante de 19 ans. Jusque là,
18:55ça ne leur posait aucun problème, mais qui a été assassinée
18:57par un migrant sous QTF.
18:59Et c'est là que ça leur a posé un problème.
19:01L'Uni continuera de rendre
19:03hommage à Philippine, malgré ses réactions
19:05hostiles, qui sont la preuve, s'il en fallait
19:07une supplémentaire, d'un clivage
19:09et d'une scission politique, à l'intérieur
19:11même de nos universités.
19:13Pourquoi vous racialisez ?
19:15Parce que c'est la vérité. Les faits vous dérangent.
19:17Il y a un nouveau
19:19directeur à Sciences Po, il s'appelle Louis
19:21Vaccy. Ces jeunes gens, tu les
19:23vires ? Tu les vires ?
19:25C'est indigne.
19:27Tu les vires ? Je ne sais pas
19:29ce que vous en pensez, d'ailleurs. Tu les vires ?
19:31Tu les vires ? Tu n'as pas
19:33à avoir des jeunes gens qui
19:35attaquent la mémoire d'une jeune
19:37femme qui a été assassinée quand même.
19:39Enfin, je ne sais pas.
19:41Dans Sciences Po,
19:43Paris,
19:45qui fabrique les futures élites
19:47de la République. Vous la mettez dehors.
19:49Et vous donnez des signes d'autorité
19:51très forts.
19:53On est même qui dénonce les amalgames aujourd'hui
19:55qui ont passé les dernières semaines
19:57à nous dire que tous les hommes étaient des violeurs
19:59après l'affaire des viols de Mazan et l'affaire Gisèle Pellicot.
20:01Et ça, il n'y avait aucun problème. On demandait
20:03à tous les hommes de France de se sentir complices. Alors là, c'est
20:05un amalgame encore plus énorme que de dire
20:07les OQTF. C'est hallucinant.
20:09Les prédateurs
20:11sexuels, OQTF, n'existent
20:13pas. En revanche, le patriarcat
20:15existe. Le patriarcat
20:17se promène dans la rue. Le patriarcat
20:19assassine. Le patriarcat enterre.
20:21Le patriarcat passe la Suisse.
20:23Il marche dans la rue. En revanche, la réalité...
20:27Non, en revanche, la réalité...
20:29Le réel, c'est
20:31cet OQTF.
20:33C'est ça, le réel.
20:35C'est surtout qu'il y a les bonnes et les mauvaises victimes.
20:37En termes de militantisme, c'est
20:39d'une indécence totalement abjecte
20:41de choisir qui est victime, qui est coupable.
20:43Pardonnez-moi, mais vous défendez l'humain.
20:45Vous défendez l'humain dans toute sa
20:47généralité. Ça s'appelle l'humanisme.
20:49Et ces gens sont d'une inhumanité régulière.
20:51Depuis le 7 octobre,
20:53je trouve qu'ils se conduisent plus comme des militants
20:55au quotidien que comme des étudiants.
20:57Et ça n'a rien à voir au sein
20:59de cette institution comme de toutes les autres.
21:01Ça ne devrait pas avoir lieu d'être.
21:03Puisque vous avez la parole, Caroline Pilastre,
21:05et je vous ai croisé évidemment dans les couloirs
21:07de CNews, où vous venez régulièrement,
21:09et effectivement, je pense que c'est un oubli,
21:11Michel Barnier. Ils avaient oublié...
21:13C'est une bourde.
21:15Oui, ce qui est en dillons sur...
21:17Parfois... En tout cas, ils ont...
21:19C'est un tord pendant.
21:21Grâce à notre mobilisation.
21:23Oui, exactement. Alors, vous-même souffrez,
21:25je l'ai dit, d'une déficience visuelle.
21:27Est-ce qu'on sait d'ailleurs
21:29qui est nommé secrétaire ?
21:31Alors, il y a eu des
21:33oui-dis d'une personne qui s'appellerait
21:35Charlotte Parmentier-Lecoq
21:37et qui ferait partie d'Horizon.
21:39Voilà, c'est de cette personne dont on parle depuis hier,
21:41mais il n'y a pas eu réellement encore de
21:43validation, mais ça a tourné sur tous les réseaux sociaux.
21:45Je disais, je trouve que
21:47un ministre qui lui-même est en situation
21:49de handicap, c'est ce qui s'était passé
21:51d'ailleurs il y a quelques années, c'était Michel Gilbert,
21:53je crois, qui était ministre,
21:55je trouve que ce serait plus intéressant.
21:57J'avais parlé de Dominique Farruggia, par exemple,
21:59que je trouve absolument formidable, ou Philippe Croison.
22:01Bon, ces gens qui sont en difficulté
22:03eux-mêmes, savent mieux
22:05parler que les valides de cela
22:07et pourraient peut-être faire mieux
22:09bouger les choses, parce qu'évidemment,
22:11ils ne connaissent pas l'administration, sans doute.
22:13Il serait un directeur de l'administration
22:15qui serait avec eux, qui connaît les rouages
22:17administratifs, mais il ferait passer, je pense,
22:19une sensibilité, je pense vraiment à Dominique Farruggia,
22:21qui est tout à fait capable
22:23franchement d'être ministre, et je trouve
22:25que ce serait un signal envoyé qui serait absolument
22:27formidable. Qu'en pensez-vous ?
22:29Je suis d'accord avec vous, vous prêchez une convaincue.
22:31Alors, c'est compliqué parce que moi, je ne suis
22:33pas wokiste, c'est-à-dire que je
22:35dénonce factuellement ce qui ne va pas,
22:37vivant la maladie, le handicap visuel
22:39depuis l'âge de 13 ans et demi. J'ai une pathologie rétinienne
22:41qui est équivalente à la dégénérescence
22:43maculaire liée à l'âge, qui s'appelle
22:45la maladie de Sargarde, et nous sommes
22:472 millions de malvoyants et d'aveugles en France, et 12 millions
22:49de personnes en situation de handicap,
22:51plus 8 millions d'aidants. Donc ça fait
22:53beaucoup de population qui est régulièrement
22:55invisibilisée. Je pense que sur
22:57ces questions, interagissant
22:59en tant que secrétaire générale du Tic-Tac HRS,
23:01ayant beaucoup de collaborations
23:03avec des gens qui sont extrêmement
23:05formés, aguerris, même aux arcades
23:07de la politique en tant que personnes en situation
23:09de handicap, sans immodestie, nous sommes
23:11nombreux à pouvoir parler de ce sujet, et on le
23:13fait, que l'on soit public, médiatique ou non,
23:15parce qu'on est une chaîne d'acteurs associatifs,
23:17et c'est grâce à ça, en fait, qu'on arrive
23:19à être militants, à être
23:21mobilisés, à faire bouger les choses
23:23autant que possible. Mais ça reste
23:25très compliqué parce que chacun
23:27prêche pour sa paroisse,
23:29c'est-à-dire que, par exemple,
23:31les handicapés visuels vont être sur
23:33le handicap visuel, les malentendants,
23:35les personnes en fauteuil roulant.
23:37On arrive à s'unir, on l'a fait pour la déconjugalisation.
23:39À l'époque, c'était Mme Cluzel
23:41qui était extrêmement dogmatique
23:43et idéologisée sur ce sujet. On a réussi
23:45à faire changer les choses, à les faire
23:47modifier, parce que c'était une injustice sociale
23:49terrible. Et donc, quand on arrive
23:51à se fédérer de manière transpartisane,
23:53c'est ce que je défends. Moi, je défends le handicap
23:55de manière transpartisane.
23:57Les handicaps sont tellement nombreux...
23:59Oui, mais il y a des réformes structurelles à faire évoluer
24:01qui peuvent être modifiées
24:03avec de la volonté politique
24:05et budgétaire. Et bien évidemment
24:07que quand vous vivez intrinsèquement le handicap,
24:09vous êtes à même
24:11d'en parler.
24:13Vous connaissez notre signal de 9h22 ?
24:15C'est la radio.
24:17C'est de 9h22 à tous les jours.
24:19Je le dis pour ceux
24:21qui n'étaient peut-être pas là ou qui ne nous écoutent pas
24:23tous les jours, on était toujours en retard.
24:25Donc, on avait mis une sirène. Mais cette sirène,
24:27elle était trop anxiogène. Et puis, elle rappelait...
24:29J'avais eu beaucoup d'amis israéliens
24:31qui m'avaient dit, attention, parce que c'est la sirène
24:33qu'on entend à Tel Aviv. Donc, c'était
24:35pas évidemment le but de cette sirène.
24:37Edouard Baladur, ça c'est...
24:39Edouard Baladur, c'est parfois un peu plus léger. Il vous a coupé la parole
24:41et j'en suis désolé.
24:43Et nous allons retrouver notre
24:45ami Thomas Hill qui, je crois, était avec Hervé Matoux
24:47de Canal+. Regardez Hervé Matoux !
24:49Hervé !
24:51Allez !
24:53Un vieil ami, non ?
24:55Mais Hervé, on s'est connu rue Cognac-Gerre,
24:57on était jeunes et beaux et nous sommes
24:59restés d'ailleurs.
25:01Et voilà, et on peut évidemment
25:03sur Canal vous écouter
25:05tous les dimanches. Moi, je suis un fan
25:07du Canal Football Club, bien sûr.
25:09Sur Canal+, avec toute votre équipe.
25:11Avec un petit nouveau d'ailleurs, Bertrand Latour.
25:13Jeune garçon, plein de talent.
25:15Et je ne doute pas que vous serez avec l'ami Thomas.
25:17Jusqu'à quelle heure vous êtes avec Hervé ?
25:19Jusqu'à 10h avec Hervé Matoux et puis vous,
25:21on vous retrouve à 11h sur Europe 1, Pascal.
25:23Mais il ne sera plus là à 11h.
25:25Ah non, il ne sera plus là.
25:27J'ai une vie, Monsieur Proulx.
25:29J'ai une vie en dehors de la radio.
25:31Et oui, moi pas, vous le savez bien.
25:33Il dort ici.
25:35Je n'ai pas de vie,
25:37chacun le sait.
25:39Je vous embrasse en tout cas
25:41et ça nous fait plaisir de vous
25:43saluer tous les deux ensemble.
25:45A tout à l'heure, Pascal.
25:4711h.
25:49Europe 1. Culture Média.