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00:00Thibault, c'est donc le début de périmeux ce matin, mais c'est aussi la mobilisation des agriculteurs en colère qui se profile de nouveau.
00:07Le président de la chambre d'agriculture de la Dordogne est avec vous ce matin.
00:11Bonjour Jean-Philippe Granger.
00:12Bonjour.
00:13Nous attendons une réponse rapide, sans quoi nous viendrons la chercher de façon musclée.
00:18Voilà ce qu'écrivent les syndicats de la FDSEA et des jeunes agriculteurs hier soir, ça veut dire quoi ?
00:23Ça veut dire que depuis deux mois, nous travaillons avec les services de l'État pour essayer d'obtenir un dégrèvement d'impôt foncier.
00:32Ça fait deux mois que les services de l'État nous disent que oui, on va l'avoir et que nous allons avoir une harmonisation.
00:39La définition de l'harmonisation ne doit pas être tout à fait la même pour eux que pour nous.
00:43Aujourd'hui, le résultat n'y est pas.
00:46Vous avez obtenu ce dégrèvement ?
00:47On a obtenu un dégrèvement, c'est vrai, il faut le reconnaître.
00:50Par contre, par rapport à l'ampleur des dégâts qu'il y a eu, notamment je pense à nos collègues viticulteurs, des secteurs qui ont été grêlés à 100%,
00:57ils se retrouvent avec 50% d'exonération.
01:00Le monde de l'élevage est oublié et surtout aussi les céréaliers.
01:05Pour une fois, les céréaliers, il faut vraiment les défendre.
01:08Ils n'ont pas pu semer.
01:09Ils ont semé leur culture de printemps très très tard et aujourd'hui, ils ne sont même pas sûrs de les récolter.
01:14Vous voyez la météo qu'on a, les tournesols sont encore debout, les maïs sont encore debout, les sorghos sont encore debout.
01:19C'est une année très inquiétante et derrière, on a l'impression qu'il faut taper fort et tout casser pour se faire rendre en main.
01:28On a en tête la mobilisation de l'hiver dernier ici en Dordogne, les tracteurs sur les ronds-points, le convoi pour Paris, le salon de l'agriculture
01:37qui a été très mouvementé notamment avec des agriculteurs d'ici.
01:40Vous disiez, on a l'impression qu'il faut tout casser pour se faire entendre.
01:43Ça veut dire quoi ? Qu'est-ce qui va se passer dans les prochaines semaines dans notre département ?
01:47Non mais vous venez de le dire, il y a eu une mobilisation sans précédent au courant de l'hiver.
01:53Derrière, il y a eu une prise de conscience, il y a eu beaucoup de travail de fait, il y a eu beaucoup de paroles.
01:58Il y avait un projet de loi qui commençait à aller dans le bon sens.
02:01Malheureusement, le calendrier, ce qui s'est passé au niveau politique a tout arrêté.
02:05Donc si vous voulez, entre janvier l'année dernière, les mobilisations, et aujourd'hui dans les cours de ferme, il ne s'est rien passé.
02:11Je ne vais pas tout citer, on n'a pas le temps, mais pas grand-chose n'a bougé.
02:16Là, aujourd'hui commence Périmeux, c'est donc votre vitrine, la vitrine de la FDSEA, des jeunes agriculteurs,
02:23de l'agriculture plus globalement ici en Dordogne, qui retourne, qui revient ici à Périgueux.
02:29Est-ce que ça ne va pas être un peu compliqué de concilier ce moment festif avec la situation que vivent les agriculteurs aujourd'hui ?
02:36Vous savez, les femmes et les hommes qui font ce métier sont des hommes passionnés.
02:42Aujourd'hui, ils vont être présents sur Périmeux, avec leurs animaux, avec tout ce qui est le plus beau de leur métier.
02:52Et malgré la crise, ça va être un moment festif, mais c'est aussi un moment important,
02:58et c'est l'avantage de Périmeux de pouvoir échanger avec tous nos concitoyens,
03:02de manière très posée, sur les enjeux de l'agriculture demain, sur les enjeux que ça va avoir.
03:08On parle beaucoup d'alimentation, il faut le lier à l'agriculture et à l'alimentation,
03:12mais aussi dans notre Périgord, toute la diversité des cultures, le modèle qu'on a,
03:16cet équilibre entre la forêt et les parties cultivées, le patrimoine qu'on a,
03:20le patrimoine gastronomique, je pense qu'on va en parler aussi à Périmeux.
03:24Tout ça, sans les agriculteurs, on ne l'aura pas.
03:26Et donc aujourd'hui, à Périmeux, c'est un moment de parler de notre métier,
03:31et de parler avec nos concitoyens, d'une façon de leur dire,
03:34on a besoin que vous nous aidiez, pour avoir un cap et un projet pour l'agriculture départementale.
03:42Dans quelques mois, ici en Dordogne, comme partout en France,
03:45il y aura les élections dans les chambres d'agriculture.
03:49Ici, la FDSEA est en tête depuis des années, depuis peut-être même toujours,
03:56je n'ai pas l'historique à très long terme, mais là, est-ce que pour ces élections-là,
04:01vous estimez que la FDSEA pourrait perdre cette majorité à la tête de la chambre ?
04:06L'important pour moi, c'est la FDSEA, j'ai tout refait.
04:10Je dis souvent, la FDSEA, c'est mon syndicat, c'est vrai, c'est un outil.
04:15C'est un outil qui fédère, qui travaille, qui défend le monde agricole,
04:19qui fait des propositions, qui propose des orientations, qui propose des solutions.
04:24Ce qui est important, c'est l'engagement des hommes et des femmes,
04:28qu'il va y avoir demain, pour défendre l'agriculture du territoire.
04:32J'ai une super équipe avec moi, j'ai une super équipe qui est en train de se constituer
04:37pour relever le défi des six prochaines années.
04:40Je crois que c'est ça qui est important.
04:42Je crois plus aux hommes qu'au nom des syndicats.
04:44Je fais référence évidemment à la coordination orale,
04:46parce qu'on l'a vu notamment l'hiver dernier lors de la mobilisation,
04:50ils se sont fait beaucoup voir, entendre, ils revendiquent beaucoup d'adhésion.
04:55C'est une inquiétude ou pas chez vous, pour vous le dire plus concrètement ?
04:59Je ne me pose pas la question dans ce sens-là.
05:02Le département de la Dordogne, il y a 80% des agriculteurs qui ne sont pas syndiqués.
05:06Donc le syndicat qui va gagner, c'est les non-syndiqués.
05:09Et aujourd'hui, un agriculteur qui s'engage, quel que soit le syndicat,
05:12pour défendre son métier, ça veut dire qu'il a envie de se défendre, qu'il a envie de se battre,
05:15et moi je le félicite.
05:17Justement, quand on parle de négociations avec les autorités,
05:21la coordination orale revendique toujours, en tout cas avec des méthodes d'action assez fortes,
05:26montre avec des actions assez fortes.
05:28Vous, vous vous dites toujours, on est un syndicat de négociations, de dossiers.
05:32Là, il y a quelques instants, vous nous disiez, on va agir peut-être avec des méthodes un peu plus fortes.
05:38Est-ce que vous allez adopter des méthodes semblables à celles de la coordination orale,
05:43notamment sur cette crise-là ?
05:45Je ne me suis pas encore posé la question.
05:48Si vous regardez les revendications du monde agricole, quel que soit le syndicat,
05:52c'est le revenu des agriculteurs, c'est ce qui est important.
05:55Après, la méthode et la manière.
05:57Moi, je suis quelqu'un, j'essaie de respecter les gens avec qui je parle,
06:00et je suis une personne qui pense qu'il faut faire des propositions,
06:03et forcément, quand vous avez plusieurs personnes autour de la table, il faut faire des compromis.
06:10Force est de constater que ça a l'air de ne plus marcher,
06:14donc il faut passer à la vitesse supérieure, et c'est dommageable.
06:17Passer à la vitesse supérieure.
06:19Voilà ce qu'on retient pour votre envie de vous mobiliser ce matin.
06:23Merci beaucoup Jean-Philippe Granger.
06:25Vous êtes le président de la Chambre d'Agriculture et vous étiez l'invité d'ici matin.