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00:00 Le mois d'avril a été très meurtrier sur les routes de Dordogne avec trois accidents mortels.
00:04 Neuf personnes ont perdu la vie depuis le début de l'année.
00:07 Le préfet de la Dordogne lance un appel à la responsabilité de chacun
00:10 et il est sur France Bleu Périgord pour en parler, Louis de Bergevin.
00:13 Bonjour Jean-Sébastien Lamontagne.
00:14 Bonjour.
00:15 On va revenir sur la sécurité routière.
00:17 Juste avant, l'actualité de ce matin, c'est les dégâts des orages
00:22 qui ont frappé le berge Raccoaillère, notamment des orages de Grelle.
00:25 Qu'est-ce qu'on a comme dégâts, qu'est-ce que vous avez relevé comme dégâts dans le département ?
00:30 Un nouvel épisode orageux effectivement, intense, très intense
00:34 sur une dizaine de communes du sud berge Raccoa, notamment à Cours de Pile
00:37 avec un arbre qui s'est abattu sur une ligne électrique.
00:45 Hier après-midi, environ 500 personnes étaient privées d'électricité.
00:47 Une bonne partie a pu retrouver l'électricité dans la soirée.
00:52 Mais ce matin, je crois qu'encore quelques dizaines d'habitants sont privés d'électricité.
00:56 Les équipes d'Enedis sont à pied d'œuvre.
00:58 Et du côté des pompiers, 55 opérations sont intervenues dans ce secteur,
01:02 essentiellement pour des assèchements de caves et des chutes d'arbres.
01:06 Donc toutes les équipes sont à pied d'œuvre pour venir en aide à toutes celles et ceux qui ont été touchés.
01:11 Comme à chaque fois, lorsqu'il s'agit d'un épisode orageux, c'est souvent très localisé.
01:14 Mais là où ça se passe, évidemment, c'est un événement grave.
01:18 Revenons sur la sécurité routière, avec trois morts sur les routes au mois d'avril en Dordogne.
01:24 C'est beaucoup, il y a eu beaucoup d'accidents depuis le début de l'année.
01:27 Ce matin, vous voulez lancer un coup de gueule ?
01:30 C'est trop, en effet. Et surtout, ça dure trop.
01:34 Partout, ailleurs, ou en tous les cas dans beaucoup d'autres départements,
01:38 grâce aux efforts en matière de répression, grâce aux actions en matière de prévention,
01:43 la mortalité sur nos routes recule. Dans notre département, ce n'est pas le cas.
01:47 C'est d'abord une triste réalité, bien sûr, parce que ce sont des vies brisées.
01:52 Et au-delà des morts, il y a aussi des accidents graves qui laissent des séquelles importantes.
01:55 Et donc, il me semble qu'au-delà des actions de prévention, au-delà de la répression,
02:01 et je peux vous dire que sur ces deux piliers, nous agissons dans ce département.
02:05 En 2023, il n'y a jamais eu autant de contrôle de police,
02:08 il n'y a jamais eu autant de suspension de permis.
02:11 Au-delà de cela, j'ai le sentiment qu'aujourd'hui, il manque en effet une forme de prise de conscience,
02:16 de réaction collective.
02:17 Ça veut dire que vous pointez les comportements individuels, les comportements personnels ?
02:22 Oui, je crois qu'il faut vraiment qu'on se mette tous dans la tête
02:28 que prendre le volant n'est jamais anodin.
02:32 Prendre le volant, c'est une prise de risque pour soi-même, pour les autres.
02:37 Il faut le faire donc dans de bonnes conditions, il ne faut pas être fatigué,
02:40 il ne faut pas avoir consommé d'alcool ou de drogue.
02:43 Ces choses-là sont rabâchées, peuvent paraître évidentes,
02:45 mais quand vous constatez qu'une majorité d'accidents le sont
02:51 sous l'empire de l'alcool ou de la drogue, c'est quand même un peu désolant à dire.
02:55 Donc oui, il y a une forme de responsabilité de celui ou celle qui prend son volant.
03:00 Et tout cela, il faut le rappeler en cette période où beaucoup de gens sont sur les routes
03:05 avec tous ces ponts du mois de mai.
03:07 En tout cas, les périgourdins, on peut le dire, roulent trop souvent, soit trop vite,
03:12 soit en ayant consommé de l'alcool ou des drogues, il y a aussi le téléphone au volant.
03:16 Ça, on n'est pas bon là-dessus.
03:18 On n'est pas bon et ce sont des comportements à risque,
03:20 donc des comportements qui dépendent de celles et ceux qui prennent le volant.
03:25 Donc c'est là où j'appelle à cette forme de prise de conscience, de responsabilité,
03:31 parce que ça dépend de vous et moi lorsque l'on prend le volant,
03:36 que d'être en état de conduire.
03:38 Et cela, ça renvoie à la responsabilité de chacun dont dépend la sécurité de tous sur les routes.
03:46 Donc c'est cela qui est important.
03:48 Un exemple peut-être pour aider à cette prise de conscience en matière de vitesse.
03:52 Quelqu'un qui roule à 140 km/h au lieu de 130 sur une autoroute,
03:59 sur 100 km pendant une heure, elle aura gagné 3 minutes.
04:04 Est-ce que 3 minutes de gain valent la peine en termes de prise de risque pour soi-même et pour les autres ?
04:11 - France Bleu Périgord, il est 7h49.
04:13 Jean-Sébastien Lamontagne, préfet de la Dordogne, est notre invité.
04:16 Il répond aux questions de Louis de Bergevin.
04:18 - On est égoïste sur la route ?
04:20 - En tous les cas, on ne pense pas suffisamment.
04:22 Je pense que c'est devenu, enfin c'est aujourd'hui pour la plupart des gens,
04:26 quelque chose de très commun, de très courant.
04:29 La plupart des gens prennent le volant tous les jours, parfois plusieurs fois par jour.
04:34 Et c'est devenu trop anodin.
04:36 Alors que ça ne doit pas l'être tant que cela.
04:39 En tous les cas, il faut être concentré au volant, concentré, conscient de sa responsabilité.
04:44 - Quand on pose la question aux Périgordains,
04:46 ça nous arrive régulièrement sur France Bleu Périgord,
04:48 de faire réagir justement les gens qui sont sur les routes.
04:50 Ils nous parlent beaucoup du mauvais état des routes.
04:53 Est-ce que ça c'est une explication dans ce nombre d'accidents ?
04:56 Ou est-ce que c'est un peu trop simpliste ?
04:58 - Je pense que c'est un peu trop simpliste.
05:00 L'état globalement de nos routes s'est amélioré.
05:03 Il est vrai qu'il y a un réseau particulièrement dense,
05:06 un réseau routier, notamment secondaire,
05:08 qui est une caractéristique d'un département rural comme la Dordogne,
05:13 qui est par ailleurs l'un des plus vastes de France en termes de superficie.
05:16 - Mais ce n'est pas ça les causes principales d'accidents.
05:18 - Je pense que c'est plutôt la densité et la relative complexité de ce réseau,
05:24 l'entretien.
05:26 Je pense qu'il ne faut pas chercher justement de mauvaises excuses.
05:28 Et j'en reviens pour ma part, pour l'essentiel, au comportement au volant.
05:32 - Et si la route n'est pas adaptée, si la route est abîmée, on roule moins vite par exemple ?
05:36 - Exactement, tout à fait.
05:38 Il faut adapter en effet sa conduite automobile aux circonstances.
05:42 Et le fait d'être sur une route sinueuse, par exemple,
05:46 est évidemment un signal, une nécessité d'adapter sa vitesse.
05:51 - Vous l'avez dit, vous avez multiplié les contrôles routiers,
05:54 ça ne marche donc pas, en tout cas ça n'a pas d'impact sur les chiffres.
05:57 Qu'est-ce que vous pouvez faire encore ?
05:59 - Alors ça ne va pas nous dissuader de continuer, bien sûr.
06:01 Et il faut qu'on le fasse savoir.
06:03 - Mais il faut faire plus ?
06:05 - On diversifie aussi les modes d'action.
06:07 Vous le savez, depuis quelques temps, il y a des radars embarqués.
06:09 Donc on s'est peut-être trop habitués à la présence de radars fixes à tel ou tel endroit.
06:15 Savoir qu'il y a des radars mobiles peut aussi, je l'espère,
06:19 continuer à avoir un effet dissuasif un peu partout sur le réseau routier.
06:23 Mais il n'y a pas que la répression.
06:25 Je pense qu'il faut d'abord et avant tout que toutes celles et ceux qui nous écoutent,
06:29 se convainquent qu'elles ont un rôle à jouer.
06:31 C'est mon rôle que d'essayer de le rappeler, notamment à cette période de l'année.
06:35 - Donc ça marchera aussi par la dissuasion sur les routes, c'est aussi ce que vous nous dites.
06:39 Jean-Sébastien Lamontagne, préfet de la Dordogne, vous étiez ce matin sur France Le Périgord
06:43 pour pointer le trop grand nombre d'accidents en Dordogne.