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00:007h42 sur France Bleu Périgord, à quelques heures de la dernière session de la Chambre d'Agriculture de la Dordogne,
00:05le président FDSEA de cette chambre est notre invité ce matin, Thibault Delmarle.
00:10Bonjour Jean-Philippe Granger.
00:11Bonjour.
00:11Merci d'être avec nous ce matin.
00:13La Confédération Paysanne manifeste aujourd'hui devant la Chambre à Cologne.
00:17Elle vous reproche, vous, la FDSEA, d'être à la botte du gouvernement.
00:20La coordination rurale vous accuse de co-gestion, vous leur répondez quoi ?
00:24Ça commence bien.
00:27Écoutez, je crois que la co-gestion, non.
00:30À un moment donné, quand vous êtes aux affaires, vous êtes là pour défendre les intérêts des agriculteurs
00:35et donc vous traitez avec l'exécutif, vous négociez.
00:39Moi, je rigole doucement.
00:41Ces derniers temps, dans les médias, on a vu les autres syndicats en permanence au portable
00:47directement avec le Premier ministre.
00:49On peut appeler ça aussi de la co-gestion.
00:51Et justement, est-ce qu'il y a ce terme de co-gestion ?
00:56Alors, on l'assume à la FDSEA ?
00:58Si vous voulez, pour moi, ce n'est pas ça qui est important.
01:02Ce qui est important aujourd'hui, c'est qu'on est dans une situation très compliquée pour l'agriculture.
01:06Je regardais, en attendant tout à l'heure, que Madagine Le Pen menaçait
01:10de voter une censure contre le gouvernement.
01:14Je pense que c'est beaucoup plus grave la situation dans laquelle se trouve le pays
01:18et l'agriculture de ce pays que de savoir si on fait de la co-gestion.
01:22Voilà, c'est mon point de vue.
01:24Là, vous avez rencontré la toute nouvelle préfète d'Ordogne.
01:28En tout cas, la FDSEA l'a rencontrée hier avec une délégation.
01:32Est-ce que vous avez obtenu des promesses de la part de l'État
01:36à l'occasion de cette manifestation ?
01:38Il y avait une manifestation de la FDSEA hier, c'est pour ça ?
01:40Non, le but hier, c'était vraiment de porter les revendications
01:44que vous connaissez maintenant depuis un an, que les dossiers n'avancent pas.
01:48On n'attend rien.
01:51On voudrait des réponses concrètes parce qu'il y a beaucoup d'annonces,
01:55on nous fait beaucoup de promesses.
01:57Il n'y a rien qui n'est arrivé dans les cours de ferme.
01:59Aujourd'hui, il y a urgence par rapport aux sanitaires sur le département,
02:01il y a urgence par rapport aux revenus, par rapport aux trésoreries.
02:05Vous parliez de la dernière session de la Chambre de l'Agriculture.
02:09Faites le bilan des six dernières années.
02:11On a géré que des crises.
02:13On a eu trois ans avec une influenza aviaire hautement pathogène
02:17qui a mis à mal tous les élevages avicoles et d'entrefilières gras.
02:23Nous avons eu la guerre en Ukraine, nous avons eu le Covid,
02:27nous avons eu la grêle dans l'Auberge d'Huracois.
02:292024 est une année exécrable, toutes les filières sont en difficulté.
02:35L'important, c'est ça.
02:37Ça fait pratiquement un an qu'on n'a personne aux commandes de la France.
02:42Je crois que la situation est quand même grave
02:44et que le fait de co-gérer ou pas co-gérer n'est pas là la question.
02:47Vous avez traversé des crises, vous le disiez.
02:49C'est la fin de ce mandat à la Chambre de l'Agriculture.
02:53Il va y avoir des élections dans un peu plus de deux mois.
02:56Est-ce que vous allez vous représenter pour la FDSEA en Dordogne ?
03:01Déjà, ce n'est pas moi qui décide,
03:03mais effectivement, oui, le conseil d'administration de la FDSEA
03:06et le conseil d'administration des jeunes agriculteurs
03:09ont souhaité que je représente leur liste pour les élections sur l'agriculture.
03:15La FDSEA a la majorité ici en Dordogne depuis des décennies à la Chambre.
03:20Est-ce qu'on imagine que cette majorité puisse être remise en cause cette fois-ci ?
03:25C'est une élection, c'est la démocratie.
03:27Après, je crois qu'il ne faut pas mélanger tous les débats.
03:32Aujourd'hui, il y a des revendications fortes par rapport à l'État, par rapport à l'agriculture.
03:37Les élections Chambres, on est là pour porter un projet départemental.
03:40Notre département, il a des spécificités.
03:43On les défend depuis longtemps.
03:45Notamment, je pense que le département de la Dordogne est le modèle d'agriculture
03:49que tous nos concitoyens rêvent.
03:52Aujourd'hui, les politiques qui sont mises en place sont en train de tuer ce modèle.
03:55À un moment donné, il y a une contradiction.
03:58Notre rôle, nous d'élus à Péry-Gourdin,
04:01avec nos parlementaires qui ont un rôle à jouer,
04:06il faut défendre ce modèle.
04:08Et défendre ce modèle, ça veut dire que quand on finance du carbone,
04:10ce n'est pas pour planter une haie, pour couper une parcelle de 100 hectares en deux.
04:14Chez nous, on n'a pas besoin.
04:16Vous avez ces revendications-là qui sont locales,
04:18mais malgré tout, vous avez quand même une étiquette.
04:19Vous représentez un syndicat national, la FNSEA en l'occurrence.
04:23Votre patron, le président national, Arnaud Rousseau,
04:26est souvent visé par les autres syndicats, mais par les politiques également.
04:30Par son rôle, il est à la tête d'une immense coopérative.
04:34Cette coopérative a même investi en Amérique du Sud,
04:38en prévision de cet accord du Mercosur.
04:40Est-ce que ce n'est pas un peu compliqué de dénoncer
04:44ce que lui, à la tête de cette coopérative, a mis en place ?
04:48On ne va pas avoir le temps, il va falloir me laisser du temps.
04:52Il y a plusieurs choses.
04:53D'abord, on ne défend pas, on adhère.
04:56On adhère à un syndicat, c'est un outil qui nous donne des informations,
05:00qui doit nous aider à porter nos revendications départementales.
05:03Et de ce côté-là, je peux vous dire que des fois,
05:05la discussion entre la Dordogne et moi-même et Arnaud Rousseau,
05:09c'est un peu tendu, parce qu'effectivement, il y a des points de vue qui divergent.
05:13Qu'est-ce, par exemple, avec Arnaud Rousseau ?
05:15Justement, sur les zones intermédiaires, ce que je vous disais,
05:18sur la compétitivité.
05:20Sur la compétitivité, on n'aura jamais la même compétitivité en Dordogne
05:23que dans les Hauts-de-France.
05:25C'est un vrai débat.
05:26Cette diversité, on l'a avec d'autres départements
05:29qui sont dans la même situation que moi.
05:30Donc, c'est vraiment une démocratie.
05:31Ça, c'est le premier point.
05:32Deuxième point, Arnaud Rousseau, c'est vrai que c'est un agriculteur qui a réussi.
05:37C'est une belle réussite.
05:39C'est un entrepreneur.
05:40Dès Arnaud Rousseau, je vais vous en trouver en Dordogne.
05:42Donc, je veux dire, on n'est pas là pour faire le procès d'un homme.
05:44Et il ne faut pas être jaloux de quelqu'un qui réussit.
05:46Après, le groupe Avril, il faut quand même en parler.
05:48Le groupe Avril, c'est quelque chose qui a été fait par la profession.
05:51Alors qu'il n'y avait rien en termes de valorisation
05:54de tout ce qui était oléagineux et protéagineux.
05:57Je veux dire, c'est une super réussite qui appartient à la profession.
06:00Le président de ce groupe est forcément un agriculteur.
06:03Et je veux dire, nous en Dordogne, on avait jusqu'à, je crois, il y a cinq ou six ans,
06:08on avait un adhérent.
06:09Non, mais il faut être précis.
06:10Parce que, je veux dire, on tape dessus, mais il faut vraiment connaître.
06:13Donc, c'est un outil qui appartient aux agriculteurs.
06:15Il y a des retours financiers.
06:16Avec le groupe Sander, nous avons des éleveurs de Dordogne
06:18qui ont pu bénéficier d'accompagnement pour investir dans des silos et tout ça.
06:23Donc, il y a un retour.
06:24Donc, ça, il ne faut pas dire n'importe quoi.
06:25Et moi, je préfère que ce soit un groupe Avril, même si aujourd'hui, c'est vrai,
06:29parce qu'on manque de protéines en France, on va en importer de l'extérieur.
06:35Mais je préfère que ce soit un agriculteur que M. Lactalis ou le groupe Lactalis qui le tiennent.
06:39Je veux dire, à un moment donné, il ne faut pas...
06:41Je suis désolé, M. Gorges, je sais que là...
06:42Ça fait la polémique.
06:43Je veux dire, il y a des choses à revoir.
06:45En tout cas, sur cette entreprise, sur cette coopérative.
06:48Et merci d'avoir été avec nous ce matin.
06:50Je suis désolé de vous couper.
06:51Merci à vous.
06:52On vous recevra de nouveau.
06:53Merci d'avoir été avec nous ce matin.
06:54Jean-Philippe Gorges, le président de la chambre d'agriculture de la Dordogne.