témoignage malade d'alzheimer
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00:00Le résultat, c'est qu'on m'a annoncé que j'avais la maladie d'Alzheimer.
00:06Pour ma femme, ça a été un bus qu'elle se prenait.
00:11Et pour moi, c'était une libération.
00:13Je savais maintenant pourquoi ça n'allait pas.
00:15C'est tout simplement parce que j'étais malade.
00:24Je suis Thibault.
00:26Mon métier au départ, c'est de faire des films.
00:28Jusqu'au jour où j'ai eu des problèmes de santé
00:31avec une maladie qu'on appelle Alzheimer.
00:38Tout le monde me disait, mais qu'est-ce que tu fais ?
00:40Ça ne va pas, tu ne bosses pas comme d'habitude.
00:44Il faut que tu te reprennes.
00:45Du coup, j'ai fait psy.
00:48Mais psy, on ne voyait pas vraiment ce qui se passait.
00:51Donc, elle s'est dit, tiens, on va aller plus loin.
00:54Donc, on a voulu la voir en psychiatre.
00:56Mais à un moment, on a décidé d'aller au psychiatre.
01:01Hmm, on va voir les cas qui sont,
01:03qui sont pas forcément tous les mêmes.
01:06Mon objectif, c'est de voir les patients qui sont malades
01:12et qui ont des conséquences dans leurs vies.
01:18Nous avons fait un certain nombre de tests.
01:20Au début, on ne faisait pas les tests.
01:22J'avais quand même trouvé un peu de soin.
01:23C'est juste qu'il n'y a pas eu de soin.
01:26J'ai changé de vie, donc du coup, je continue à faire des films, mais à mon rythme.
01:35Quand on a Alzheimer, on a des oublis, évidemment, donc du coup, j'ai des petits outils pour
01:40retrouver mes clés, pour retrouver mes affaires, donc je ne perds rien.
01:45Pour se maintenir, il n'y a rien de mieux que le sport, et donc du coup, j'entraîne
01:51mes amis en disant, tiens, aujourd'hui, on va se faire une marche à tel endroit.
01:55Du coup, je marche beaucoup.
01:56J'ai beaucoup de médicaments chaque jour, ça, c'est sûr.
02:04Le protocole, non, je n'en sais rien, en fait.
02:08Alors, les séances d'orthophoniste, c'est là que j'ai un trou, parce que c'est
02:15qu'est-ce que je fais vraiment ? Ah oui, si, ça y est, elle ne va pas être contente
02:19quand elle va voir ça.
02:20Ce ne sont presque que des jeux, finalement, pour ne pas oublier.
02:24Et j'ai mis l'alarme aussi pour arriver à l'heure, parce que ça, au début, c'était
02:29une catastrophe.
02:30Maintenant, j'arrive toujours à l'heure.
02:37Ah oui, justement, ce projet de film, il n'y a pas longtemps à faire un court-métrage
02:41avec un copain, il m'a dit, je vais faire un long, et c'est toi qui vas le faire.
02:46J'avais presque envie de pleurer.
02:48Je dis oui, carrément, on va le faire.
02:52Pour moi, c'est un bonheur absolu.
02:54Parce que pour moi, il y a un moment donné, je me suis dit, je suis fini, et en fait,
02:59non.
03:04Pour pas mal de gens, c'est un tabou, il ne faut pas en parler.
03:09Aujourd'hui, on ne peut pas se cacher, c'est horrible, c'est comme si on était une bête
03:15abominable.
03:16Non, non, au contraire.
03:19Au contraire, je ne dis pas souvent, coucou, j'ai Alzheimer, mais si on me pose la question,
03:26oui, et j'y vis quand même, et j'ai essayé de vivre le plus longtemps possible.
03:35Bizarrement, pas grand-chose.
03:37Je me suis même dit, ça c'est un peu le côté noir, je me suis dit que si ça allait
03:45très mal, je ne voudrais pas finir comme ma mère dans un Ehpad, même si l'Ehpad
03:51était vraiment très très bien.
03:53Avec ma femme, on a décidé que le jour où ça n'irait pas, qu'on irait en Suisse et
03:57qu'on en finirait.
03:58Je ne veux pas être un légume.