Le point-presse de Didier Migaud, le nouveau garde des Sceaux, en déplacement à la prison de la Santé de Paris

  • il y a 4 heures
Michel Barnier, le Premier ministre, a nommé Didier Migaud, ancien député étiqueté à gauche, au poste de ministre de la Justice. Il a donc succédé à Éric Dupond-Moretti. Pour son tout premier déplacement médiatique, Didier Migaud s'est rendu à la prison de la Santé de Paris, et en a profité pour exposé les principaux axes de travail qu'il souhaite mettre en place. 

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Transcript
00:00Et on passe tout de suite à la politique française. On va écouter le nouveau ministre de la Justice, Didier Migaud, qui s'exprime depuis la prison de la Santé.
00:06L'exercice de toutes leurs missions et puis saluer le travail qu'ils font et puis prendre aussi conscience de tous les défis auxquels nous pouvons être confrontés.
00:17Monsieur le ministre, votre collègue M. Retailleau a parlé d'inexécution des peines, d'un problème d'inexécution des peines. On sait que les peines sont exécutées à 95%.
00:26Est-ce que votre visite est une réponse en quelque sorte ?
00:29Le taux d'exécution des peines n'a jamais été aussi élevé. En 2023, il faudra que je puisse contribuer à l'information de mon collègue et que nous puissions avoir des échanges constructifs.
00:47Effectivement, nous pouvons avoir des points de départ différents et puis des points d'arrivée qui, je l'espère, se rapprocheront.
00:53Vous avez prévu de rencontrer Bruno Retailleau dans les prochaines heures, les prochains jours ?
00:57Dans les prochaines heures, peut-être pas. Mais dans les prochains jours, nous sommes convenus effectivement de nous rencontrer.
01:03Qu'est-ce que vous comptez lui dire ? Parce que depuis sa prise de fonction, on a l'impression que la justice est le problème.
01:10Ma collègue en parlait avec l'inexécution des peines. Qu'est-ce que vous lui répondez ?
01:14La justice est la solution, bien évidemment. Ce sont les magistrats qui, dans le cadre de leur fonction, peuvent apporter un certain nombre de solutions. C'est évident.
01:24Il faut que nous en discutions. Nous avons des missions qui sont complémentaires. J'espère que nous arriverons à rapprocher, bien sûr, nos points de vue, s'ils sont différents.
01:34Sur la construction de nouvelles places de prison, vous savez qu'il y a un plan d'ici 2027 avec 18 000 places de prison prévues.
01:41Est-ce que vous aurez le budget nécessaire pour faire ce que vous voulez ?
01:46Pour le moment, le programme se réalise. Pour moitié, il a déjà été réalisé. Donc c'est un défi, c'est un enjeu.
01:56Il faut que, bien sûr, l'effort budgétaire puisse se poursuivre à la fois sur le programme des prisons, mais pas seulement.
02:02C'est un des défis auxquels je peux être confronté pour que la justice reste une priorité.
02:11Que voulez-vous également vous adresser aujourd'hui aux magistrats, aux avocats, à tout le personnel du monde judiciaire ?
02:16Ma confiance. Ma confiance dans le travail qui est le leur. Et je souhaite justement voir avec eux comment on peut améliorer à la fois le fonctionnement de la justice,
02:30le suivi et les réponses pénales qui peuvent être apportées. Mais on le fera ensemble et pas en s'invectivant les uns les autres.
02:42Sur le plan plus politique, Antoine Armand a été recadré par Matignon parce qu'il avait fermé la porte au RN ce matin.
02:50Finalement, il recevra le RN comme toutes les forces politiques représentées à l'Assemblée nationale.
02:55C'est aussi votre ligne. Vous, il faut recevoir tout le monde et échanger aussi avec le RN ?
03:01Je verrai lorsque l'Assemblée se réunira. Je suis bien sûr à la disposition de l'ensemble des parlementaires.
03:09J'ai été moi-même député et j'ai toujours beaucoup de respect pour les élus du suffrage universel qui travaillent et qui posent des questions.
03:19Et comme ministre, je dois leur apporter des réponses.
03:22Qu'est-ce que vous répondez plutôt à ceux qui parlent de laxisme judiciaire ? Est-ce qu'il faut une plus grande sévérité dans les peines prononcées ?
03:30Il faut de l'autorité. Il faut de la fermeté. Il faut bien évidemment des sanctions. Mais je crois que le laxisme de la justice n'existe pas.
03:42Il faut en convaincre celles et ceux qui le pensent. Qu'il y ait des possibilités d'améliorer bien sûr les réponses, c'est évident.
03:51Mais c'est en dialoguant, en faisant confiance, en essayant de provoquer justement les possibilités d'avancer ensemble que nous pourrons apporter les meilleures réponses possibles.
04:07Je suis très conscient que le citoyen peut penser que les sanctions sont insuffisantes.
04:15Il faut aussi de la pédagogie vis-à-vis du citoyen. Mais nous sommes dans un État de droit. Il y a des règles qui existent. On doit les respecter.
04:24Il y a des procédures qui doivent être respectées. Mais il faut pas que ça entrave bien évidemment la possibilité de sanctionner des comportements qui doivent l'être.
04:32Donc voilà. Il y a ces réponses à apporter. Et j'espère pouvoir y contribuer en complémentarité avec le ministre de l'Intérieur.
04:43— Vous avez dit avoir hésité à entrer au gouvernement tout à l'heure. Pourquoi ? Ou à cause de qui ?
04:48— À cause de personne, vous savez. Vous savez que la situation est complexe, qu'il n'y a pas de majorité en tant que telle.
04:58C'est compte tenu d'ailleurs de la complexité de cette situation que je me dis que si des personnes comme moi qui ont un certain âge, une certaine expérience, n'y vont pas,
05:08bon, ça fera en sorte qu'un certain nombre de solutions prennent du retard. Donc il faut essayer d'avancer. On sait qu'on est dans une situation difficile.
05:19Mais si tout le monde se regarde en chienne faillante, si tout le monde s'invective, on n'avancera pas. Or, la France a besoin d'être gouvernée.
05:27— Comment M. Barnier vous a convaincu ?
05:30— En me tenant un discours justement d'ouverture, de dialogue équilibré, en souhaitant justement que son gouvernement comporte plusieurs sensibilités,
05:41que ce soit pas un gouvernement monocolore.
05:43— Vous avez été député socialiste. Vous avez une couleur plutôt à gauche. Qu'est-ce que vous avez envie de dire à votre famille politique
05:50qui s'inquiète des propos de Bruno Rotailleau, notamment sur l'immigration ?
05:55— Écoutez, nous verrons tout cela à travers les politiques qui seront conduites. Je me réserve la possibilité de leur répondre et puis de leur montrer
06:11que je suis attentif à un certain nombre de choses.
06:16— Et merci beaucoup, monsieur. — Merci beaucoup.

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