• il y a 2 mois
Didier Migaud, ministre de la Justice en visite à la prison de la santé

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Transcription
00:00Didier Migaud, le garde des Sceaux, à la présidence de la Santé, on va l'écouter.
00:04Pour que je puisse, pour d'abord rencontrer les personnels pénitentiaires
00:10dans l'exercice de toute leur mission et puis saluer le travail qu'ils font
00:17et puis prendre aussi conscience de tous les défis auxquels nous pouvons être confrontés.
00:23Monsieur le ministre, votre collègue M. Retailleau a parlé d'une exécution des peines,
00:28d'un problème d'une exécution des peines. On sait que les peines sont exécutées à 95%.
00:33Est-ce que votre visite est une réponse en quelque sorte ?
00:36Le taux d'exécution des peines n'a jamais été aussi élevé.
00:39En 2023, il faudra que je puisse contribuer à l'information de mon collègue
00:48et puis que nous puissions avoir des échanges, à ce sujet des échanges constructifs.
00:54Effectivement, nous pouvons avoir des points de départ différents
00:57et puis des points d'arrivée qui, je l'espère, se rapprocheront.
01:00Vous avez prévu de rencontrer Bruno Retailleau dans les prochaines heures, les prochains jours ?
01:04Dans les prochaines heures, peut-être pas.
01:06Mais dans les prochains jours, nous sommes convenus de nous rencontrer.
01:10Qu'est-ce que vous comptez lui dire ?
01:12Depuis sa prise de fonction, on a l'impression que la justice est le problème.
01:17Ma collègue en parlait avec l'inexécution des peines. Qu'est-ce que vous lui répondez ?
01:21La justice est la solution, bien évidemment.
01:23Ce sont les magistrats qui, dans le cadre de leur fonction,
01:28peuvent apporter un certain nombre de solutions. C'est évident.
01:31Il faut que nous en discutions. Nous avons des missions qui sont complémentaires.
01:36J'espère que nous arriverons à rapprocher, bien sûr, nos points de vue, s'ils sont différents.
01:41Sur la construction de nouvelles places de prison,
01:43vous savez qu'il y a un plan d'ici 2027 avec 18 000 places de prison prévues.
01:48Est-ce que vous aurez le budget nécessaire pour faire ce que vous voulez ?
01:52Pour le moment, le programme se réalise. Pour moitié, il a déjà été réalisé.
01:59C'est un défi. C'est un enjeu.
02:02Il faut que, bien sûr, l'effort budgétaire puisse se poursuivre,
02:05à la fois sur le programme des prisons, mais pas seulement.
02:08C'est un des défis auxquels je peux être confronté pour que la justice reste une priorité.
02:17Et quel mot vous adressez aujourd'hui aux magistrats, aux avocats,
02:20à tout le personnel du monde judiciaire ?
02:23Ma confiance. Ma confiance dans le travail qui est le leur.
02:28Je souhaite justement voir avec eux comment on peut améliorer à la fois
02:35le fonctionnement de la justice, le suivi et les réponses pénales qui peuvent être apportées.
02:45Mais on le fera ensemble, et pas en s'invectivant les uns les autres.
02:49Sur le plan plus politique, Antoine Armand a été recadré par Matignon
02:53parce qu'il avait fermé la porte au Rassemblement national ce matin.
02:57Finalement, il recevra le Rassemblement national,
02:59comme toutes les forces politiques représentées à l'Assemblée nationale.
03:02C'est aussi votre ligne ? Vous, il faut recevoir tout le monde,
03:05échanger aussi avec le Rassemblement national ?
03:08Je verrai lorsque l'Assemblée se réunira.
03:12Je suis bien sûr à la disposition de l'ensemble des parlementaires.
03:15J'ai été moi-même député, et j'ai toujours beaucoup de respect
03:21pour les élus du suffrage universel qui travaillent et qui posent des questions.
03:25Et comme ministre, je dois leur apporter des réponses.
03:28Qu'est-ce que vous répondez plutôt à ceux qui parlent de laxisme judiciaire ?
03:32Est-ce qu'il faut une plus grande sévérité dans les peines prononcées ?
03:35Il faut de l'autorité, il faut de la fermeté,
03:39il faut bien évidemment des sanctions.
03:42Mais je crois que le laxisme de la justice n'existe pas.
03:48Il faut en convaincre celles et ceux qui le pensent.
03:52Qu'il y ait des possibilités d'améliorer, bien sûr, les réponses, c'est évident.
03:57Mais c'est en dialoguant, en faisant confiance,
04:02en essayant de provoquer justement les possibilités d'avancer ensemble
04:10que nous pourrons apporter les meilleures réponses possibles.
04:13Je suis très conscient que le citoyen peut penser que les sanctions sont insuffisantes.
04:21Il faut aussi de la pédagogie vis-à-vis du citoyen.
04:26Mais nous sommes dans un état de droit, il y a des règles qui existent,
04:29on doit les respecter, il y a des procédures qui doivent être respectées.
04:33Mais il ne faut pas que ça entrave, bien évidemment,
04:36la possibilité de sanctionner les comportements qui doivent l'être.
04:39Donc voilà, il y a ces réponses à apporter,
04:44et j'espère pouvoir y contribuer en complémentarité avec le ministre de l'Intérieur.
04:49Vous avez dit avoir hésité à entrer au gouvernement tout à l'heure, pourquoi ?
04:52A cause de qui ?
04:54A cause de personne.
04:56Vous savez que la situation est complexe, qu'il n'y a pas de majorité en tant que telle.
05:04C'est compte tenu d'ailleurs de la complexité de cette situation que je me dis
05:08que si des personnes comme moi qui ont un certain âge, une certaine expérience, n'y vont pas,
05:14ça fera en sorte qu'un certain nombre de solutions prennent du retard.
05:22Donc il faut essayer d'avancer, on sait qu'on est dans une situation difficile.
05:25Mais si tout le monde se regarde en chienne faillante, si tout le monde s'invective, on n'avancera pas.
05:30Or la France a besoin d'être gouvernée.
05:32Comment M. Barnier vous a convaincu ?
05:35En me tenant un discours justement d'ouverture, de dialogue, équilibré,
05:42en souhaitant justement que son gouvernement comporte plusieurs sensibilités,
05:47que ce ne soit pas un gouvernement monocolore.
05:49Vous avez été député socialiste, vous avez une couleur plutôt à gauche.
05:53Qu'est-ce que vous avez envie de dire à votre famille politique
05:56qui s'inquiète des propos de Bruno Rotailleau, notamment sur l'immigration ?
06:00Écoutez, nous verrons tout cela à travers les politiques qui seront conduites.
06:08Je me réserve la possibilité de leur répondre
06:16et de leur montrer que je suis attentif à un certain nombre de choses.
06:22Merci beaucoup M. Barnier.

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