Gouvernement Barnier : la gauche dénonce «une trahison du vote des Français»
Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
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00:00Europe 1 13h, dernière partie sur Europe 1 avec vous Céline Giraud et aujourd'hui le directeur adjoint de la rédaction du journal du dimanche
00:06Raphaël Stainville et l'avocat Gilles-William Gonnadel.
00:10Et ce gouvernement qui devrait voir le jour, on devrait le connaître d'ici quelques heures maintenant, aujourd'hui ou demain
00:16on va peut-être donc avoir un nouveau gouvernement. Michel Barnier a soumis une liste de 38 noms à Emmanuel Macron, derniers ajustements en ce moment
00:23le casting qui a fait beaucoup
00:26réagir. Écoutez Manon Ombry et François Hollande.
00:28J'ai un peu le sentiment qu'on prend les mêmes et on recommence. Et le message qui est envoyé aux français c'est que
00:33le meilleur moyen de gouverner dans ce pays c'est de perdre les élections. Vous avez un gouvernement de perdants
00:40qui en réalité c'est plus un gouvernement, c'est une forme de rétrécissement avec une extrême droitisation de la Macronie.
00:47Pourquoi y a-t-il eu une dissolution si c'est pour avoir à peu près les mêmes, plus à droite encore, les mêmes personnages
00:54qui sont dans la même ligne, dans les mêmes sensibilités qu'Emmanuel Macron. Voyez, on devait avoir un changement, on a une restauration.
01:02Voilà la réaction de Manon Ombry et de François Hollande. Raphaël Stainville, en quelques mots, ce pre-casting, ce casting.
01:09Outre l'exagération de Manon Ombry et de François Hollande, ce qu'ils disent n'est pas absolument faux.
01:15Tout ça pour ça quoi ?
01:17C'est plus un remaniement d'un gouvernement ?
01:20Effectivement, le prochain gouvernement sera probablement plus à droite qu'il ne l'était jusqu'à présent.
01:26Mais on a quand même l'impression que se succèdent depuis maintenant des années
01:31plus ou moins les mêmes personnes et qu'il n'y a pas eu de changements et d'inflexions notables.
01:36Alors on peut se féliciter et encore faudra-t-il attendre que ce soit confirmé qu'un Bruno Retailleau arrive à l'intérieur,
01:44que des figures comme ça, qui incarnent quelque chose à droite, puissent prendre leur part dans le redressement nécessaire de la France.
01:51Mais c'est vrai que, globalement, et on voit dans les équilibres qui ont été commentés hier,
01:58qu'il n'y a pas de changements fondamentaux qui ont été réalisés.
02:03Chez William Gönaldel, sur ce premier casting dévoilé, il y aura quelques ajustements sans doute ?
02:07Je ne crie pas du tout à Rowe sur le personnel politique.
02:11Il n'y a qu'un seul véritable responsable de cette situation dramatique, il s'appelle Emmanuel Macron,
02:18qui a dissous l'Assemblée nationale.
02:22Mais Macron est surreprésenté d'ailleurs dans ce gouvernement.
02:25Oui, mais le responsable c'est M. Macron et de cette situation, pour le reste,
02:32la réflexion de Mme Aubry, de M. Hollande, il n'y a aucun sens.
02:37La droite, elle est majoritaire dans le pays.
02:40Elle est majoritaire à l'Assemblée nationale, que ça leur plaise ou non.
02:43Maintenant, pardon, mais je n'ai pas l'impression que M. Barnier est surreprésenté son parti.
02:50C'est normal, il est minoritaire son parti.
02:52Donc on fait avec ce qu'on a.
02:54Il y a un paradoxe, c'est que d'un côté, on a les macronistes qui sont surreprésentés,
03:00ou les atalistes qui sont surreprésentés dans ce gouvernement,
03:03et on a l'impression qu'ils sont à la fois dans la majorité, ou en tout cas au pouvoir,
03:06et en même temps dans l'opposition, c'est assez vrai.
03:08Oui, dans l'opposition en même temps.
03:10Et il y a un cas qui fait beaucoup parler, c'est celui de Laurence Garnier,
03:12qui risque peut-être de sauter pour l'instant, ministre de la Famille.
03:17En cause, c'est prise d'opposition, effectivement,
03:19elle est contre le mariage pour tous,
03:22contre l'interdiction des thérapies de conversion,
03:24et plus récemment contre la constitutionnalisation de l'IVG.
03:27En tout cas, ça fait effonger.
03:29On n'est pas oublié de céder à la mode du tout.
03:31On a Gérard, un auditeur qui voulait réagir sur le sujet, qui nous écoute en Bourgogne.
03:34Bonjour Gérard.
03:36Oui, bonjour.
03:37Vous lui souhaitez réagir sur le cas de Laurence Garnier, justement.
03:40Oui, c'est ce qui m'a interpellé.
03:44Dans les noms qui ont fuité, il y a le nom de Mme Garnier,
03:48et je disais que M. Barnier devait tenir bon par rapport à cette dame.
03:55Je pense que M. Barnier, il a fait beaucoup de concessions
03:59avec M. Macron et M. Attal.
04:02Vous vous rendez compte qu'il y a quand même
04:0410 personnes, 10 ministres qui vont être de la Macronie,
04:077 de Macron, 2 du Modem, 1 de Horizon.
04:13Je pense qu'il a fait beaucoup de concessions,
04:15donc il ne doit pas céder là-dessus.
04:17On a déjà cédé, je pense qu'il a cédé sur Bellamy,
04:19qui était pressenti pour être à l'éducation nationale,
04:24qui aurait fait un excellent ministre de l'éducation nationale.
04:29Et là, il ne faut pas qu'il cède aussi sur Mme Garnier.
04:33On nous met maintenant Mme Spilbou.
04:36Mme Spilbou, vraiment, qu'est-ce qu'elle a à voir avec l'éducation nationale, cette brave dame ?
04:42On l'a vu sur les plateaux de télé, chez vous, à CNews, etc.
04:47Je ne comprends pas que Mme Spilbou,
04:50elle soit pressentie pour être ministre de l'éducation nationale.
04:54Donc il faut absolument que M. Barnier tienne bon le...
04:57On a concédé quelque chose, on a concédé...
05:00On va vite savoir, on va vite savoir, Gérard,
05:01puisqu'effectivement, on attend d'ici quelques heures la liste définitive.
05:06Ce ne sera pas pour aujourd'hui, demain, sans doute, à AFL.
05:09La conclusion sur Laurence Garnier ?
05:12Je pense que cet auditeur a raison.
05:14Il a raison parce que Michel Barnier, aujourd'hui,
05:17il a avalé un certain nombre de couleurs,
05:19mais s'il veut vraiment pouvoir instaurer une sorte d'indépendance vis-à-vis du Président
05:25et qu'on ne pense pas qu'il n'est que le valet d'Emmanuel Macron,
05:29il doit pouvoir tenir sur les noms qu'il a choisis.
05:32Que sur les domaines réservés, que sont la défense et les affaires étrangères,
05:37Emmanuel Macron est encore un droit de regard, on peut le comprendre,
05:41mais il a perdu, ça a été rappelé par Gilles William,
05:43il a perdu les élections.
05:44C'est un désaveu de sa politique et donc il serait de bon ton
05:48que le Premier ministre tienne sur les choix forts qu'il a pu faire.
05:52On va vite savoir.