La start-up Captain Cause s’est donné la mission de faciliter le financement d’associations solidaires en les mettant en relation avec des entreprises. Leur clients font des dons, qui sont appelés des difts. Georges Basdevant, cofondateur de la plateforme, vient nous parler de l’action Des Enfants de la Balle, avec sa directrice, Margot Debaisieux. L’organisation a pour objectif de créer une communauté de clubs sportifs inclusifs pour les enfants en situation de handicap.
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00:00Générique
00:06Le débat de ce Smart Impact avec Georges Badevent, bonjour.
00:10Bonjour, merci beaucoup de l'invitation.
00:11Bienvenue, vous êtes le cofondateur de Captain Cause, à vos côtés Margot de Bézieux, bonjour.
00:16Bonjour.
00:16Et bienvenue à vous aussi, vous êtes la directrice de l'association Les Enfants de la Balle.
00:20C'est le début d'un partenariat puisque vous allez venir nous voir,
00:23vous nous envoyez des invités et des associations une fois par mois.
00:28Je voudrais pour commencer, évidemment, que vous nous présentiez Captain Cause.
00:31C'est quoi ?
00:31Oui.
00:32Une entreprise ?
00:32C'est une entreprise.
00:34Captain Cause, c'est un pont entre les entreprises et le monde associatif.
00:39Ce qu'on permet, c'est qu'on déploie une plateforme qui permet aux grandes marques
00:43de mieux fidéliser et réengager leurs clients, leurs collaborateurs avec du sens.
00:49Ça, c'est une présentation très générale, mais concrètement, qu'est-ce qu'on fait ?
00:51Notre produit, c'est le gift.
00:53Le gift, c'est un don plus un gift.
00:55C'est une récompense solidaire qu'une marque va pouvoir offrir à ses clients,
00:59à ses collaborateurs pour les remercier, les récompenser.
01:03Chaque client va ensuite pouvoir distribuer son gift à la cause de son choix.
01:07C'est une manière de soutenir des causes pour les marques tout en engageant leur communauté.
01:12Donc, vos clients, ce sont des entreprises, des marques, des grandes entreprises, c'est ça ?
01:16Oui, c'est ça.
01:17Nos partenaires types, ce sont des grands groupes qui ont des grands programmes de fidélité
01:25et qui souhaitent par là réengager leur communauté de clients,
01:28mais aussi parfois leurs collaborateurs.
01:30Donc, on a des acteurs comme Accor, comme Française des Jeux, comme Carrefour avec qui on travaille.
01:36On va découvrir, Margot de Bézieux, les Enfants de la Balle,
01:40l'association que vous dirigez, c'est quoi ?
01:43Les Enfants de la Balle, c'est une association qui existe depuis 7 ans.
01:45Qui est à l'origine dans le Nord, qui vient de Lille.
01:48Et on a pour mission d'accompagner les clubs sportifs
01:51à inclure des enfants en situation de handicap, des enfants à besoin particulier,
01:54grâce à une solution clé en main qu'on a mis en place, un accompagnement de proximité
01:58et surtout un bénévole aidant de vie sportive qu'on va former, qu'on va suivre.
02:02Et en fait, on a un rôle de facilitateur dans l'inclusion.
02:05On va permettre à tout club, à toute famille de trouver son sport près de chez lui.
02:09Alors, on va évidemment parler des Jeux, des Jeux paralympiques dans un instant,
02:13mais quel type de difficultés pour ces enfants ou de handicap ?
02:17C'est très varié, ça peut être du handicap physique, des enfants en fauteuil, du handicap mental.
02:22À quel type d'enfants vous vous adressez ?
02:25Alors, on s'adresse principalement à des enfants avec un trouble du neurodéveloppement.
02:28Donc, tout ce qui est troubles autistiques, crise omivate 1.
02:31Ça va être aussi l'hyperactivité, la dyslexie, la dysorthographie.
02:35Mais après, ça c'est notre public majoritaire qu'on accompagne aujourd'hui.
02:38On accompagne 240 enfants en inclusion.
02:41Mais on est ouvert à tout type de handicap.
02:43On est prêt à s'adapter, on est prêt à faire en sorte que l'inclusion fonctionne.
02:46Et en fait, c'est les clubs aussi.
02:48Nous, on est là pour accompagner les clubs, accompagner les aidants.
02:50On fait beaucoup de cas par cas.
02:53On est très agile et on aide pour que tout le monde trouve son sport.
02:56Oui, parce que c'est vraiment un outil, un levier d'épanouissement et de développement.
03:02Comment vous aidez, avec Captain Cause, les enfants de la balle ?
03:05Alors, nous, notre métier chez Captain Cause, c'est de débloquer des nouveaux budgets de financement
03:10pour des associations comme les enfants de la balle.
03:13Et donc, concrètement, c'est une belle histoire qu'on a commencé à écrire avec les enfants de la balle
03:17depuis le début de l'année 2024.
03:20Les enfants de la balle a été sélectionné parmi le catalogue Captain Cause.
03:24C'est un catalogue qui rassemble une centaine de pépites associatives,
03:28des associations d'intérêt général sur tous les grands sujets de transition.
03:31Comment vous les choisissez ?
03:32Alors, c'est un grand travail.
03:33Parce qu'il y a beaucoup, beaucoup d'associations en France.
03:35C'est clair, il y en a plus d'un million en France.
03:37Nous, ça fait partie de notre travail de tiers de confiance.
03:41On a toute une équipe en interne qui fait ce travail de sélection.
03:44On a eu plus de 1000 projets candidats où on est allé chercher.
03:47Et on en a sélectionné un peu moins de 10% sur des critères.
03:51Nous, on recherche des projets innovants et dynamiques
03:54sur tous les thèmes de la transition écologique et solidaire.
03:58Et donc, on les sélectionne avec tout un processus interne
04:02et également un comité d'impact qui nous aide à les filtrer.
04:04Alors, pour bien comprendre, est-ce que ça veut dire qu'il y a une des entreprises
04:08qui sont vos clients, clientes, qui aide directement les enfants de la balle ?
04:12Est-ce que c'est aussi fléché que ça ?
04:15Alors, comment ça fonctionne ?
04:17On va avoir, en fait, tout part d'un problème que rencontrent aujourd'hui les grands groupes.
04:23C'est qu'ils ne savent pas forcément comment bien réengager
04:27leur communauté de clients, de collaborateurs.
04:29On est dans un monde où c'est extrêmement difficile d'avoir leur attention.
04:33Et de savoir comment leur adresser les bons messages.
04:36Et donc, nous, on pense que ces communautés-là, elles attendent que les grands groupes
04:43apportent des preuves de leur engagement encore plus clair.
04:46Et donc, l'idée, c'est de créer des temps forts solidaires
04:50où une entreprise, par exemple, en l'occurrence, c'est Carrefour,
04:54qui cet été a soutenu à hauteur de 100 000 euros
04:586 associations dans le handicap et le sport.
05:00Et qui a distribué à chacun de ces collaborateurs un gift
05:04qu'il a ensuite pu distribuer à l'une des 6 associations au choix.
05:07Et notamment, Les Enfants de la Balle, qui est arrivée en tête, d'ailleurs,
05:11des choix des milliers de collaborateurs à Carrefour.
05:13Donc, c'est vraiment ce type de mécanique de mécénat participatif qu'on met en œuvre.
05:17Alors, évidemment, on était en pleine période olympique en France.
05:21Jeux olympiques, puis Jeux paralympiques.
05:23Les Paracs ont été un grand succès.
05:25Plus de 2 millions, 2 millions et demi de tickets vendus des stades plein.
05:30Des sportifs qui ont été célébrés.
05:33D'ailleurs, avec les Valides, le 14 septembre, au pied de l'Arc de Triomphe.
05:36Et c'était super, finalement, que tout le monde soit mélangé comme si rien n'était.
05:40Est-ce que vous voyez déjà l'impact sur votre activité ?
05:44Est-ce qu'il y a un effet ? Parce que c'est très récent, la fin des Jeux.
05:47Est-ce qu'il y a un effet, déjà ?
05:49Ce n'est plus un effet, c'est une boule de neige.
05:51Ah oui, c'est impressionnant.
05:53C'est très impressionnant parce que c'est l'année où on a la plus grosse demande
05:56de la part des familles.
05:58Pour mettre leurs enfants en inclusion, avec des enfants dits ordinaires,
06:01dans les clubs de sport.
06:03C'est beaucoup de travail derrière.
06:05C'est aller trouver des nouveaux clubs, des nouveaux partenaires,
06:07trouver des aidants.
06:09On a vraiment cet effet boule de neige.
06:11Et surtout, on a aussi des clubs qui sont davantage prêts
06:13à inclure le handicap.
06:15Ils sont au courant, ils sont prêts là-dedans.
06:17Et je pense que grâce aux Jeux Paralympiques,
06:19les familles se sont vraiment rendues compte
06:21que leur enfant pouvait faire du sport.
06:23Il est en capacité de faire du sport.
06:25Et donc, c'est vrai que là, toutes les familles,
06:26il fallait aller chercher les familles, les convaincre
06:29que leur enfant était en capacité de faire du sport,
06:31que tout était mis en place,
06:33qu'ils étaient accompagnés,
06:35qu'ils avaient un référent au sein du club pour eux.
06:38Vraiment.
06:40Là où il n'y a plus cette question-là.
06:42Les familles se disent vraiment, mon enfant peut faire du sport.
06:44Il est capable de faire du sport.
06:46Alors, il y avait peut-être un double frein.
06:48Il y avait le frein des familles qui n'osaient pas
06:50ou qui disaient, ce n'est pas pour nous, etc.
06:52Et puis, vous l'avez un peu évoqué, le frein des clubs sportifs
06:54qui se disait, comment on va faire ?
06:56On n'est pas équipés pour, vous voyez ce que je veux dire.
06:58Là, il y a eu un déclic Jeux paralympiques.
07:00Vous l'avez ressenti.
07:02La question, c'est comment on fait en sorte
07:04que ce ne soit pas une parenthèse enchantée
07:06et que ça dure le plus longtemps possible.
07:08Votre avis là-dessus ?
07:10C'est votre job, quoi.
07:12C'est ça, c'est notre job.
07:14Que ça dure et qu'il y a un héritage qui reste là-dedans.
07:16Et vraiment, moi, ça me tient à cœur
07:18parce que moi, il faut qu'il y ait un héritage derrière.
07:20Nous, c'est notre métier depuis 7 ans,
07:22même depuis plus de 3 ans maintenant
07:24qu'on a synthesisé, qu'on a construit.
07:26Et on est vraiment là au cœur à cœur avec les clubs.
07:29Les clubs, depuis 2 ans,
07:31avec les Jeux olympiques et paralympiques qui arrivaient,
07:33ils étaient déjà plus ouverts sur le handicap.
07:35Ils avaient cette connaissance, en tout cas.
07:37Ils n'étaient plus déjà ouverts.
07:39Mais depuis quelques mois,
07:41ce n'est même plus un sujet dans les clubs.
07:43Ils savent qu'ils doivent inclure.
07:45C'est devenu une de leurs valeurs, un de leurs objectifs.
07:47Quelques chiffres sur le mécénat d'entreprise en France.
07:50C'est le baromètre du mécénat qui nous donne ces chiffres
07:52de 2022. Ils ne sont pas très récents.
07:559% des entreprises mécènes en France.
07:57C'est un chiffre stable ?
07:59Ce n'est pas une colle.
08:01Si vous n'avez pas la réponse, ce n'est pas grave.
08:03Ça progresse ? C'est stable ce mécénat d'entreprise ?
08:06Ça progresse, notamment chez les petites et moyennes entreprises
08:10et aussi les entreprises intermédiaires.
08:12En fait, tous les grands groupes font déjà du mécénat.
08:14Mais à l'échelle du tissu économique français,
08:17il n'y a qu'une ETI sur 4
08:21et 5% des PME qui font du mécénat.
08:25Parce qu'elles ne savent pas comment faire ?
08:27Parce que c'est compliqué de savoir quelles associations choisir.
08:29Parce que ce n'est pas encore dans la culture française
08:31de forcément le faire.
08:33Parce que l'administratif, le juridique, le fiscal,
08:35font peur également.
08:37Et parce qu'on ne trouve pas forcément toujours les budgets.
08:40Tous ces freins qu'on essaie de lever,
08:42on va chercher les budgets dans des poches
08:44de marketing et de communication.
08:46On s'attaque au gaspillage marketing qui est parfois fait
08:48avec les goodies, parfois des codes promo
08:52ou des avantages clients un peu inutiles.
08:54On a tous déjà reçu un tote bag de trop
08:56ou une trousse de maquillage en plus
08:58au bout de 50 euros chez tel ou tel retailer.
09:01Là, beaucoup des clients disent c'est trop.
09:04Et finalement, ça débloque des nouvelles poches de dons
09:07qu'il est possible d'offrir à ce moment-là.
09:09Donc, le mécénat va peu à peu se développer
09:11grâce à ces opportunités de nouvelles poches.
09:14Votre modèle, on est vraiment sur le secteur
09:17de la grande distribution, le retail exclusivement
09:21ou il peut se développer et se dupliquer ailleurs ?
09:25Aujourd'hui, on a aussi bien des cabinets d'avocats
09:29ou des structures financières que des cadeaux de fin d'année.
09:32Est-ce que je vais vraiment offrir
09:34une 14e bouteille de champagne à mes partenaires
09:37qui ne vont même plus trop savoir qu'ils me l'ont envoyée ?
09:39On s'adresse aussi bien à des entreprises B2B
09:42qui ont des partenaires importants qu'elles ont envie de remercier
09:44qu'à des grandes enseignes, grands publics,
09:48grandes distributions, monde de l'hospitalité, etc.
09:52Ce n'est pas dans votre modèle, je crois,
09:54mais le mécénat de compétences,
09:57est-ce que ça pourrait être complémentaire
10:01de ce que vous faites vous ?
10:02Oui, carrément. En fait, nous ce qu'on voit,
10:04on crée ce nouveau pont entre les entreprises et les assos
10:06et ça fait découvrir beaucoup de nouvelles solutions.
10:08Margot disait tout à l'heure, il faut qu'il y ait un héritage.
10:11C'est un effet de levier qu'on arrive à créer
10:13parce que par la magie du gift,
10:15des milliers de collaborateurs, de clients
10:17découvrent ces solutions.
10:18Je crois que c'est un énorme antidote
10:20à l'éco-anxiété ou à l'inaction.
10:22On découvre tous ces solutions.
10:24Partant, ça crée plein de conséquences positives.
10:28Certains ont envie de continuer à les soutenir financièrement.
10:30Certains se rendent compte,
10:32je connais des enfants en situation de handicap
10:34qui aimeraient faire du sport,
10:35contactons cette association.
10:36Et d'autres se diraient, dans le cadre de mon métier,
10:38est-ce que je pourrais intégrer du mécénat de compétences
10:40que ce soit en fin de carrière ou de manière récurrente
10:43et tout ça, c'est ce qu'on arrive à créer.
10:45Et même certains sont devenus bénévoles derrière
10:48et ont donné des contacts de club.
10:50En disant, je connais un club, mon enfant est dans un club,
10:52moi-même, je suis dans un club.
10:53Et du coup, derrière, ça ne fait que des petits.
10:55Ça ne crée que du lien.
10:57Est-ce qu'il y a une question de professionnalisation de l'association ?
11:01Vous voyez ce que je veux dire ?
11:02C'est-à-dire qu'on crée une association.
11:04Vous, c'était il y a 7 ans, c'est ça ?
11:06C'est super, on porte une cause.
11:09Et puis à un moment, on se heurte à des difficultés administratives, etc.
11:12Est-ce que vous ressentez ce besoin ?
11:14Oui, on l'a ressenti il y a 3 ans,
11:16ce besoin de professionnaliser l'association.
11:18Et c'est pour ça qu'à l'origine, l'association a été créée
11:20à la base d'un club qui a inclus des enfants en toute normalité
11:23grâce à notre fondateur et son petit-fils,
11:26qui était en situation de handicap, Lucien.
11:28Mais derrière, les clubs voulaient venir.
11:31Mais vous ne savez pas comment faire non plus.
11:33Ils disaient, moi aussi, j'ai des enfants en situation de handicap
11:35dans mon club, mais je ne sais pas comment faire.
11:37Et derrière, du coup, nous, on a précisé toute notre méthode.
11:39Que ça se passe par la formation, par la communication,
11:42par comment on recrute un bénévole aidant,
11:44comment on le forme, comment on le suit.
11:46Donc on a vraiment professionnalisé tout ça.
11:48Et on y travaille encore tous les jours.
11:50J'adore l'amélioration continue.
11:52Et on y continue vraiment tous les jours
11:54parce que chaque expérience est une nouvelle expérience.
11:57Chaque enfant est différent.
11:59Et en fait, on apprend deux sur tout.
12:01On a à vendre des nouvelles méthodes,
12:03on s'entoure d'experts autour du handicap,
12:05d'autres associations.
12:07On fait beaucoup de réseaux pour travailler ensemble
12:09plus loin avec les enfants.
12:11Un enfant, c'est tout un village pour l'aider,
12:13pour l'éduquer, pour l'inclure.
12:15Et on a vraiment ça au cœur de l'association,
12:17c'est pouvoir aider tous les enfants
12:19et permettre à chacun de vivre ensemble
12:21parce que c'est bénéfique pour les enfants
12:23en situation de handicap.
12:25Mais aussi pour ceux qui aident.
12:27Exactement. Et pour les autres enfants.
12:29Et même les coachs, nous, on a des coachs
12:31et souvent, ils ont les larmes aux yeux
12:33dès qu'ils en parlent parce que ça touche,
12:35ça impacte.
12:37J'ai fait aidant pendant deux ans,
12:39en plus de mon travail.
12:41C'est magique.
12:43Merci beaucoup. Merci à tous les deux.
12:45Merci beaucoup.
12:47A très bientôt dans ce Smart Impact.
12:49Une fois par mois, on va accueillir
12:51une des associations que vous aidez
12:53avec Captain Cause,
12:55la rubrique Startup, tout de suite.