• il y a 2 mois

Chaque jeudi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Charlotte d'Ornellas livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Charlotte d'Ornellas - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/charlotte-dornellas-les-signatures-deurope-1

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Transcription
00:00Mais d'abord, comme tous les jeudis, quel plaisir de vous retrouver Charlotte d'Ornellas, bonjour Charlotte.
00:03Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:04Alors, Europe 1 est le journal de... le JD News, le nouveau titre du groupe Lagardère,
00:10révélé hier de nouveaux éléments dans l'affaire Nahel.
00:14Alors, qui raconte une autre histoire que celle qui nous a été racontée il y a un an.
00:18J'ai envie de dire en introduction, Charlotte d'Ornellas, on a le droit de se tromper,
00:21mais là c'est différent parce que peut-être y a-t-il eu volonté de tromper,
00:24de mentir dans le récit médiatique.
00:27En tout cas, le constat est là, il y a bien eu des mensonges rapportés sans distance,
00:32des témoignages pris au pied de la lettre,
00:34un récit bien ficelé par quelques secondes de vidéo à un détail près.
00:39Seule la version du policier n'a pas percé le mur du son médiatique
00:42alors qu'il était un, sinon le, personnage principal du lynchage organisé.
00:47Y avait-il une volonté de mentir ? Peut-être.
00:49Il y avait en tout cas une grille de lecture déjà prête,
00:52plaquée sur une réalité qui n'intéressait personne.
00:56Un petit jeune de banlieue d'un côté, un policier de l'autre, terminé.
01:00Le flic avait forcément tous les torts.
01:03Même le président a clôturé l'enquête avant même qu'elle n'ait débuté.
01:06La justice trancera aujourd'hui, mais l'histoire n'est pas exactement
01:09celle qu'on nous a racontée, vous nous le disiez,
01:11mais personne n'a pensé à l'époque à dégainer le mot récupération cette fois-ci.
01:15Ni contre ceux qui manifestaient, ni contre les émeutiers,
01:18ni contre ceux qui réclamaient de changer la loi,
01:20ni même contre ceux qui biaisaient le récit en triant les informations.
01:25Cela pesait plus, encore une fois, que la réalité elle-même.
01:28Alors l'affaire Nael, elle a marqué la France, Charlotte de façon exceptionnelle.
01:32On ne peut pas dire non plus que ça arrive souvent.
01:34Pourquoi vous dites une fois encore ?
01:36Parce que le processus se répète et c'est l'unique comparaison.
01:40Soit la réalité rejoint ou semble rejoindre la grille de lecture
01:43et l'indignation est bruyante, soit elle la contredit
01:47et l'indignation est alors jugée coupable.
01:49Parce que d'autres affaires ont marqué la France.
01:51Crépole par exemple.
01:53Et cette fois-ci, le témoignage des victimes n'a pas été pris pour argent comptant.
01:57Cette fois-ci, on a pris beaucoup de distance avec les premiers éléments.
02:00Cette fois-ci, personne n'a voulu s'attarder sur le profil des agresseurs.
02:05C'est même l'inverse qui est arrivé.
02:06Des manifestations sans violence, récupération.
02:09La volonté de connaître l'identité des agresseurs, récupération.
02:12L'inquiétude d'une violence par arme blanche devenue récurrente, récupération.
02:16La victime n'avait pas un profil de victime idéal.
02:19Ces agresseurs imposaient beaucoup trop de questions interdites dans le débat.
02:23L'accusation servait donc de diversion.
02:26Autre affaire qui a marqué la France et dont on parle ces derniers jours, Lola.
02:30Manifestation sans violence, récupération.
02:32Interrogation sur une OQTF non appliquée, récupération.
02:36Volonté non pas de changer la loi mais de l'appliquer, récupération.
02:39Instrumentalisation.
02:41Mais est-ce que, malgré tout Charlotte, est-ce qu'il n'est pas vrai
02:43que se saisir d'un drame pour réclamer une évolution, un changement de la loi,
02:48pour réclamer des comptes politiques, relève parfois,
02:51et j'ai envie de dire souvent, de la récupération ?
02:54Alors je vais vous répondre par une autre question.
02:56Avez-vous entendu une seule personne dans le débat public
02:59accuser les féministes de récupération parce qu'elles manifestent,
03:04demandent une protection de la loi et réclament des comptes au patriarcat
03:08en marge du procès abominable des viols de Mazan ?
03:11Personne.
03:12Cette fois-ci, le récit médiatique accompagne la demande.
03:15L'horreur du drame n'interdit pas le débat politique,
03:18elle le porte même.
03:19D'accord ou non sur les causes, on peut débattre.
03:22Parce que chacun est à sa place dans la grille de lecture idéologique.
03:25Une femme victime, un homme agresseur, des hommes agresseurs,
03:29aucune ascendance étrangère, conditions médiatiques apparemment
03:33pour que la compassion aille jusqu'à réclamer que cela n'arrive plus jamais.
03:37Signature européen, Charlotte Dornelas,
03:39et je renvoie les auditeurs d'Europe 1 qui s'intéressent à l'enquête,
03:42signé William Molinier, dans les colonnes du JD News
03:44à propos de l'affaire Naël Merzouk.
03:47Il a eu accès au dossier d'instruction et effectivement,
03:49ce qui est leur sort est très très loin de ce que l'on a entendu
03:52il y a 15 mois au moment du déclenchement de l'affaire.
03:54Merci beaucoup Charlotte.
03:55Merci à vous.

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