La militante féministe et journaliste Anna Toumazoff était notre invitée sur Twitch, pendant la Fête de l'Humanité, pour nous lire sa tribune "Les 83 violeurs : la banalité du mâle" publiée dans Politis et discuter des violences sexistes et sexuelles.
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00:00Anna Toumazov, bonjour !
00:01Hello !
00:01Est-ce que tu vas bien ?
00:02Ouais, ça va et toi ?
00:03Ouais, super ! Tu nous fais l'honneur de venir, ce n'était pas prévu, mais c'est trop cool.
00:06Tu vas passer un petit moment, une quinzaine de minutes avec nous.
00:09Tu es militante féministe et journaliste.
00:12Tu as écrit une chronique dans Politis, il y a quelques jours,
00:14sur l'affaire des 83 violeurs de Gisèle Pellicot à Mazan,
00:17sur la culture de viol et les violences patriarcales.
00:20Je te propose que tu nous la lises.
00:21Alors, je préviens quand même le chat, on évoque des sujets qui ne sont pas faciles.
00:25Donc voilà, n'hésitez pas à faire une petite pause dans le live,
00:28si ça peut évoquer des choses pas cool pour vous.
00:30Je te laisse la lire.
00:31Allez, c'est parti. Est-ce qu'on entend bien mon micro ?
00:33Je pense que tout va bien, ouais, nickel.
00:35Allez, c'est parfait.
00:38Injuste jusque dans son nom, cette affaire souffre d'une mauvaise désignation.
00:42Ce n'est pas l'affaire des viols de Mazan,
00:44et ce n'est pas même seulement l'affaire Dominique Pellicot.
00:47C'est l'affaire des 83 violeurs.
00:4983 hommes dont la liste des noms, métiers et âge
00:53semblent un enchantillon d'instituts de sondage
00:56parfaitement à même de représenter la France.
00:5883 individus ayant pour seul très commun d'être des hommes
01:02du même périmètre géographique.
01:0483 hommes normaux, dont la banalité choque les hommes seulement,
01:08parce que les femmes savaient déjà qu'il y a une réalité derrière les yeux fermés.
01:12Vieilles amies de la famille,
01:14professeurs trop zélés,
01:16collègues gluants,
01:18inconnus familiers,
01:19frères affectueux,
01:20ex inquiétants.
01:22Ce n'est pas avec plaisir que les femmes trouveront une ressemblance
01:25à des fantômes du passé dans la mosaïque des visages de Mazan,
01:28pendant que les hommes s'en distancieront en les classifiant dans les monstres,
01:32avant d'en découvrir soudain des sosies au bureau,
01:34au café d'à côté,
01:36dans la fratrie,
01:38et estupeurs jusque dans le reflet du miroir.
01:40Lutter contre ces crimes implique d'accepter qu'il existe des violeurs de tous profils.
01:45Sur cela, que l'on appelle « culture du viol »
01:49et qui désigne tout ce qui favorise sa commission dans une société donnée,
01:52les féministes alertent depuis toujours.
01:54Si l'égalité des femmes avec les hommes avait été pleinement atteinte
01:57jusque dans les mentalités,
01:59il n'y aurait pas autant d'hommes dans ce procès pour oser plaider de non-coupables,
02:03justifiant ne pas comprendre que l'on puisse les accuser de viol
02:06sur une femme dont le mari était pourtant consentant.
02:09C'est le produit d'une société qui échoue à protéger les femmes
02:13et leur statut d'être humain à part entière.
02:15Tristement prévisible.
02:17Ce n'est jamais de gaieté de cœur que l'on vous dit,
02:19je vous l'avais bien dit,
02:21mais dans un monde où le combat pour les droits des femmes
02:24aurait été remporté,
02:26Gisèle Pellicot aurait été épargnée.
02:28Les féministes ne devraient pas avoir à réparer le mal commis par d'autres,
02:32mais à coups de milliers d'ouvrages, de conférences, de postes, de manifestations
02:36qui leur valent opprobre et violence quotidienne,
02:39elles répètent que l'homme qui viole est un homme sans histoire,
02:42un monsieur tout le monde, à l'instar du père qui bat ses enfants.
02:45Pourtant, personne ne semble y croire.
02:47Et surtout, personne ne semble vouloir en tirer de conséquences.
02:51Si les violences sexuelles font partie du quotidien des femmes,
02:54cela implique qu'elles concernent une bonne partie des hommes.
02:57Comment comprendre alors une société qui martèle que ces violences n'incluent pas tous les hommes,
03:01tout en enjoignant les filles et les femmes de tout mettre en œuvre pour se protéger d'eux,
03:06et que si elles échouent, elles l'auront bien cherché ?
03:09Pas tous les hommes, mais assez pour que les libertés des femmes soient constamment entravées par la crainte.
03:15Pas tous les hommes, mais à quand des actions concrètes, au-delà des mots, des adeptes de cette formule ?
03:21Le constat n'est pas agréable et peu confortable pour les hommes qui se sentent soudain accusés dans leur ensemble.
03:26Il l'est encore moins pour celles qui survivent dans la crainte omniprésente de cette épée de Damoclès que sont les violences sexuelles.
03:32Tous les hommes ne sont pas concernés en tentant en permanence.
03:35Mais il y en a tout de même assez pour que toutes les femmes aient peur,
03:38et adaptent à ce danger comportement, tenue, itinéraire, budget de déplacement, mots, réaction.
03:45Pourquoi ceux qui ne sont pas concernés ne prennent-ils pas l'initiative de s'insurger contre les pommes pourries du panier
03:49qui font honte à l'ensemble des hommes ?
03:51Pourquoi ne font-ils pas leur part du travail pour changer la société ?
03:54Pourquoi est-ce toujours aux victimes directes de ces comportements de tâcher de les dénoncer et de les empêcher ?
03:59Pourquoi a-t-il fallu dix ans et la dénonciation des agressions sexuelles commises par Dominique Pellicot dans un magasin pour découvrir,
04:05par la fouille de son ordinateur, l'iceberg entier de ses plus de 80 sinistres partenaires de crime ?
04:11Pourquoi aucun autre homme, en dix ans, n'a-t-il brisé la chaîne de la violence ?
04:16La solidarité féminine, c'est se défendre contre les violences.
04:19La solidarité masculine, c'est de découvrir.
04:22Dans un monde où les hommes seraient vigilants à l'égard du comportement des autres hommes,
04:27comme les femmes doivent déjà l'être 24h sur 24, Gisèle Pellicot aurait été épargnée.
04:33Gisèle Pellicot est la victime idéale, celle à qui aucun sinistre commentateur ne peut reprocher ni sa tenue ni ses mœurs.
04:39Pas même de ne pas s'être assez bien débattue, parce que comment l'aurait-elle pu ?
04:44Comment expliquer alors qu'absolument personne n'ait pris la rue tremblant d'indignation ?
04:48Sinon parce que l'on se refuse à considérer que ce problème nous concerne tous au quotidien,
04:52victimes comme auteurs, de la même façon que parce qu'on ne veut pas entendre,
04:56parce qu'on ne veut pas les entendre, on exclut des groupes sociaux, des familles, des entreprises,
05:00des groupes d'amis, des milieux artistiques, celles qui parlent, et bien plus rarement ceux qui commettent les violences.
05:05Un violeur sur cent seulement va en prison.
05:07Dans cette affaire publique, ce sera assurément plus, pour marquer l'exemple,
05:11mais c'est ce cas comme s'il était une exception.
05:13Traiter le violeur comme un monstre, si lui ôter soudain sa condition d'homme normal,
05:17de collègue servable, de père gentil, de voisin vigilant.
05:20Ignorer le danger n'en prémunit pas.
05:22On fait comme si chez les violeurs, comme les frappeurs d'enfants,
05:25il n'y avait pas d'hommes normaux, que des monstres.
05:27Cela rassure et protège l'ordre établi.
05:30Malheureusement, cela permet surtout au problème de perdurer.
05:33Les violences sexuelles sont commises à 96% par des hommes, de tous profils.
05:38Les femmes le savent, les hommes doivent l'accepter,
05:41et les pouvoirs publics mieux légiférer, éduquer, voire encadrer.
05:45Voir et encadrer.
05:47Il n'y a pas de vilain monstre sur les nids.
05:50Juste des hommes normaux et hors de sous-soupçon,
05:53que la société a trop longtemps laissé impunis.
05:58– C'était extrêmement émouvant, j'espère que le tchat a suivi attentivement tout ça.
06:04Merci encore de nous avoir lus ta chronique.
06:07En t'écoutant, je me suis rappelé, depuis le début du procès Mazan,
06:11il y a énormément de commentaires et de réactions sur les réseaux sociaux.
06:15On en parle beaucoup, à la fois la parole de Gisèle,
06:18mais aussi la parole des avocats de Gisèle,
06:21mais aussi des accusés qui disent des choses assez atroces.
06:25Et j'ai vu beaucoup de réactions sur les réseaux qui disaient,
06:27il faut en parler, il faut en parler, mais au bout d'un moment,
06:29c'est trop, ça nous fait du mal.
06:31Toi qui es très actif sur les réseaux, comment tu vis toute cette médiatisation ?
06:35– Après, pour se demander, à qui ça fait du mal ?
06:38Moi, toutes les victimes qui disent qu'elles n'ont pas forcément envie
06:40de tomber sur des contenus comme ça, je les comprends.
06:43En revanche, toutes les personnes qui juste disent que ce serait bien
06:46de parler de choses plus légères, ou que, je ne sais pas,
06:50ça génère de la haine contre les hommes, je trouve ça d'une lâcheté sans nom,
06:53mais c'est exactement la même chose quand on ferme les yeux sur des génocides
06:56ou sur des atrocités, des inégalités, quelles qu'elles soient.
06:59C'est toujours les personnes qui sont privilégiées
07:03et qui se sentent visées aussi qu'on entend le plus
07:07tenter de silencier la parole des personnes qui parlent.
07:11– Hier et avant-hier, il y avait des rassemblements un peu partout en France,
07:14alors c'était vendredi à Paris et samedi un peu partout ?
07:17– Non, c'était partout en France, hier.
07:21– Il n'y avait pas eu des choses vendredi déjà ?
07:23– Non.
07:24– D'accord.
07:25– On en a beaucoup parlé dans les médias vendredi, mais c'était tout.
07:28Samedi, on avait vraiment voulu que ce soit une journée coordonnée
07:31et justement frapper fort.
07:33Après moi, ça me tient à cœur parce que je ne viens pas du tout de Paris
07:35et que je trouve que les mouvements sont trop centralisés à Paris
07:38avec une mentalité parisienne, alors qu'il y a une mosaïque de mentalités
07:41quand même en France, je pense.
07:42Et malheureusement, la séquence politique de la dissolution nous l'a montré.
07:45Il faut sortir de Paris, il faut sortir des médias de Paris,
07:48il faut sortir du militantisme de Paris.
07:50Et on a réussi à ce que le mouvement ait cessé en France.
07:53Et il y a eu une quarantaine de mouvements, même dans des très petites villes hier.
07:57Donc c'est une belle réussite sur ça.
07:59Pourquoi t'avais envie, donc t'es une des initiatrices,
08:01une des organisatrices de ce rassemblement.
08:03C'est un rassemblement en soutien à Gisèle Pellicchio,
08:05mais aussi en soutien à toutes les victimes de viol.
08:07Pourquoi t'avais envie de marquer le coup là, hier ?
08:11Il y avait une très forte demande en fait.
08:13Il y avait une grosse demande.
08:16On voyait que les gens se sentaient impuissants
08:18et disaient « Ok, là il y a vraiment quelque chose qui me dérange.
08:21J'ai envie de manifester, j'ai envie de signer, mais qu'est-ce qu'il se passe ? »
08:24Et même on recevait des messages un peu péremptoires
08:26genre « Ok, qu'est-ce que vous faites ? »
08:28Mais bon, c'est pas grave, c'est comme ça.
08:30On est aussi considérées, là, toutes les activistes un peu connues sur les réseaux
08:33comme les leaders de ces mouvements.
08:35Donc les gens attendent beaucoup après nous et c'est ok.
08:38Et ensuite même on voyait sur des personnes
08:40qui ne sont pas forcément très actives sur les questions féministes,
08:46qui ne sont pas mobilisées au quotidien sur ces questions,
08:49mais qui étaient les familles, les personnes plus âgées, etc.
08:53Qui par là étaient très choquées.
08:55On s'est dit peut-être que ce choc, c'est aussi l'occasion
08:58de montrer cette banalité du mal à nouveau.
09:01Et qu'en fait, à nouveau, là, cette histoire,
09:06c'est vraiment un hasard que ce soit sorti.
09:08Ça veut dire que le gars est en train de filmer sous des jupes.
09:11Il s'est fait gauler par un vigile.
09:13Le vigile a appelé les flics.
09:15Les femmes ont accepté de porter plainte,
09:18ce qui n'est pas fréquent, parfois c'est de la flemme.
09:21Là, il y a quelques jours encore, je me suis fait taper par un mec
09:24sur une piste cyclable, parce que les mecs sont hyper agressifs
09:27avec les femmes sur les pistes cyclables à Paris.
09:29Je me suis pris un coup de poing.
09:31Tout le monde était là, il va porter plainte, j'avais la flemme.
09:33Les femmes, en général, pour toutes les violences sexuelles et sexistes,
09:36soit c'est trop dur et t'as pas le cœur d'aller porter plainte
09:39parce que tu sais que ça va être dur.
09:40Soit c'est trop banal et trop quotidien
09:42et tu vas pas non plus porter plainte parce que la flemme.
09:44T'as tout un truc où on est découragé.
09:46Ensuite, la plainte a été instruite par un policier
09:51qui a décidé de se faire du zèle et de se dire
09:53OK, le mec, s'il s'amuse à aller filmer sous des jupes
09:58dans les épiceries, en fait, il doit vraiment pas être net.
10:02Je vais prendre le temps d'aller...
10:04Enfin, la police, avec le budget qu'il y a consacré
10:09à ses plaintes pour violences sexuelles, n'a pas le temps de faire ça.
10:13Ça fait qu'on sait qu'il y a une inflation des plaintes
10:16pour violences sexuelles depuis MeToo de plus de 200 %.
10:19Pour autant, là, les dernières estimations ont montré
10:22qu'en 2021, qui a été la dernière année évaluée,
10:24il y avait 94 % de plaintes pour violences sexuelles
10:28qui étaient classées sans suite.
10:29Ça veut dire qu'en fait, la police n'a pas le temps
10:32que ça aille jusqu'à la justice.
10:34Enfin, je veux dire, il y a un déni de justice qui est énorme.
10:37Moi, j'ai porté le pet en 2021, justement,
10:39avec le mouvement Double Pen.
10:41J'ai essayé d'alerter et de dire
10:43voilà, en fait, je m'en fous qu'il y ait des bons policiers.
10:46Ce que je veux, c'est qu'il n'y en ait plus des mauvais,
10:48qu'il n'y ait plus de victimes qui sortent doublement traumatisées.
10:50Et surtout, je veux que vous fassiez votre travail.
10:52Et moi, quand Darmanin vient me dire
10:54oui, mais on a mis plus de moyens, et oui, il y a des flics gentils,
10:56mais super, heureusement.
10:58Par contre, en fait, quand il y a des pandémies,
11:02on arrive à faire le taf, et heureusement.
11:04Quand il y a du terrorisme, on arrive à faire le taf, et heureusement.
11:07Pourquoi quand il y a une espèce d'hécatombe sur les femmes,
11:12on échoue à faire le travail ?
11:14En fait, ça semble limite contre-intuitif.
11:16Moi, à chaque fois, je me dis,
11:18je ne comprends pas comment j'arrive à être encore révoltée,
11:20et je le suis encore.
11:22Ce samedi, c'était plutôt une réussite.
11:24Tu disais qu'il y a eu plein de villes qui se sont mobilisées, plein de monde.
11:26C'est quoi la suite ?
11:28On va voir.
11:30Déjà, on voulait vraiment marquer le coup,
11:32parce qu'il y avait une très forte demande.
11:34On voulait aussi mettre la pression sur les hommes pour qu'ils viennent.
11:36Encore une fois, le problème, c'est pas
11:38est-ce que tous les hommes, est-ce que pas tous les hommes ?
11:40Je trouve que c'est fou de se retrouver à...
11:42Tu vois, il y a deux jours,
11:44j'étais sur BFM à la même heure
11:46pour parler des mobilisations du lendemain.
11:48Je me retrouve face à une femme
11:50qui avait, je sais pas,
11:52quelques années plus que moi, je pense, de la même génération, au final,
11:54donc qui a dû être quand même marquée parmi tous dans sa vingtaine.
11:56Il y avait deux hommes en plateau
11:58qui étaient des hommes féministes.
12:00Il y avait Arnaud Gallet, des mouvements M'endors pas,
12:02qui bosse avec la civisme pour
12:04toute la question des violences sexuelles sur les enfants.
12:06Il y avait Joseph Agostini, qui est un psychiatre
12:08qui est extrêmement engagé sur les violences
12:10sexuelles et sexistes.
12:12Il y avait la femme qui était en plateau, donc la présentatrice,
12:14qui a en fait fait des 25 minutes qu'on avait
12:16de discussion sur l'affaire
12:18un procès de cet article
12:20que je vous ai lu juste avant.
12:22Et c'était, oui, mais je voulais quand même dire que vous accusez
12:24tous les hommes et je trouve ça extrêmement violent.
12:26Je me suis dit, est-ce qu'on peut dépasser ce truc-là ?
12:28En fait, en vrai, oui, je comprends que cette violenté
12:30part des mots, mais c'est comme moi, demain,
12:32je vois...
12:34Par exemple,
12:36imagine, des violences policières,
12:38des violences racistes et
12:40une grosse mobilisation là-dessus.
12:42Je vais pas dire... Oui, par contre, en tant que blanche,
12:44je voulais juste dire, je voulais juste dire
12:46que je me sens pas concernée,
12:48donc je tenais à ce qu'on accorde du temps de parole à cette parole
12:50de non-contenance. Non, mais ça va, franchement,
12:52il y a un moment où il faut aussi avoir de l'honneur et de la dignité
12:54et arrêter de casser les pieds à la terre entière
12:56sur ça. Donc voilà, nous, on a appelé les hommes
12:58à venir. Je sais que ça a fait un peu grincer des dents
13:00dans le milieu féministe, qu'on en joigne autant.
13:02Moi, c'est vraiment ma patte aussi
13:04d'essayer de mobiliser les hommes. Et en fait, je suis en mode
13:06oui, sur un plan de vue militant, c'est pas pur.
13:08Mais en fait, la pureté militante,
13:10pour moi,
13:12on peut exiger de la pureté militante
13:14que quand on
13:16choisit d'ignorer l'urgence. Et là, pour moi,
13:18il y a urgence, il y a péril dans la demeure.
13:20Et en fait, c'est ce que j'ai dit hier, pendant la manif,
13:22quand il y a la maison qui brûle,
13:24j'ai pas le temps de regarder la couleur du papier peint,
13:26et si c'est bien posé, etc., genre, on s'en tape,
13:28en fait. Genre, il faut y aller. Et voilà. Et il y avait
13:30beaucoup d'hommes hier. Là, je vais vraiment tout le faire
13:32à bistot des nasses, mais du coup,
13:34on était juchés sur la statue de la liberté...
13:36N'importe quoi. Wow.
13:38La statue de la République. Et donc, on voyait
13:40vraiment la foule. Et je sais pas, il y avait au moins
13:4225% d'hommes.
13:44Donc, pour moi, c'est une réussite.
13:46Merci beaucoup, Anna, d'être passée nous voir.