Gérald Darmanin, Ministre démissionnaire de l'Intérieur est l'invité des 4 vérités.
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00:00Louis Gérald Darmanin qui reprend la parole après plusieurs semaines de silence. Bonjour à vous.
00:06Bonjour.
00:06Et votre parole est attendue parce que dans deux heures, maintenant trois heures, vous allez voir Michel Barnier à Matignon avec Gabriel Attal.
00:14Et la dernière fois que vous l'avez vu, ça a été un petit peu tendu et vous avez créé un petit peu, un petit choc en sortant, en racontant ce qu'il vous avait dit.
00:20Vous avez dit, Michel Barnier m'a dit qu'il allait augmenter les impôts, sauf que du côté de Matignon, on dément.
00:25Alors dites-nous exactement que vous a dit à ce moment-là Michel Barnier.
00:28Moi, je n'ai pas l'habitude de raconter les échanges avec qui que ce soit, ni avec mon groupe, ni avec le Premier ministre qui m'a reçu samedi dernier.
00:34Mais ce qui est sûr, c'est que nous, pour rentrer au gouvernement, c'est ce qu'a dit Gabriel Attal et c'est ce que nous disons dans l'ex-majorité,
00:41dans le groupe qui soutient le président de la République, nous avons un certain nombre de demandes.
00:45Mais alors attendez, est-ce que ça veut dire que vous démentez des propos rapportés qui vous ont été mis dans votre bouche sur la hausse des impôts ?
00:51Michel Barnier a lui-même dit qu'il était pour la justice fiscale. En général, quand on est pour la justice fiscale, c'est pour l'augmentation des impôts.
00:56Il l'a dit une heure de grande écoute.
00:57Oui, mais est-ce qu'il vous a dit, plus précisément à vous, oui, j'ai l'intention d'augmenter les impôts ?
01:01Moi, ce que je peux vous dire, c'est qu'il n'est hors de question que nous puissions rentrer dans un gouvernement,
01:05ou que nous puissions soutenir à l'Assemblée nationale, puisque je vais redevenir député, un gouvernement qui augmente les impôts.
01:11Quand on a fait la volonté de faire une union avec les Républicains, eux-mêmes, ils ont dit dans leur pacte républicain, pas d'augmentation d'impôts,
01:19aucune augmentation d'impôts et 25 milliards d'euros d'économies. C'est dans le projet qu'a porté M. Wauquiez, que j'avais salué.
01:25D'ailleurs, rappelez-vous au lendemain des élections législatives. Élections législatives que ni les LR ni nous n'avons totalement gagnées.
01:32On peut aussi se le dire qu'il faut que nous soyons tous inspirés par l'humilité.
01:37Et donc, je pense que dans ce que nous devons faire, et c'est ce qu'a dit Gabriel Attal, et moi, je le soutiens parfaitement dans la réunion de groupe que nous avons eu hier,
01:43c'est que nous ne pouvons pas rentrer dans un gouvernement sans savoir ce qu'il va faire.
01:47Sinon, c'est la lutte des places. Et ce n'est pas ce qui, objectivement, doit intéresser les Français aujourd'hui.
01:52— J'y reviens, pardon. Est-ce que dans votre échange, il est allé un petit peu plus loin de ses propos tenus de sa première question de parole, quand il a parlé de justice fiscale ?
01:59Est-ce qu'il a dit oui, ça veut dire hausse d'impôts ?
02:00— J'ai vu... Bah, justice fiscale, ça veut dire hausse d'impôts, parce que...
02:03— Mais est-ce qu'il vous l'a dit comme ça ?
02:04— Voilà. Bah, écoutez, la vérité, c'est qu'il l'a dit il y a plusieurs reprises.
02:06Et j'ai constaté que le communiqué de presse hier soir de Matignon ne disait pas qu'il n'augmenterait pas les impôts.
02:11Il a dit que toutes les options étaient sur la table et qu'aucune option n'était arrêtée.
02:14Donc je pense que, d'abord...
02:15— Y compris le scénario de ne pas les augmenter.
02:17— Mais ça fait 7 ans que nous baissons les impôts.
02:19À la demande du président de la République, moi, j'ai supprimé la taxe d'habitation.
02:22Nous avons redonné du pouvoir d'achat aux Français.
02:24On a supprimé des cotisations pour augmenter des salaires.
02:27On a supprimé des impôts sur les sociétés.
02:30On a baissé l'impôt sur les sociétés.
02:32On a supprimé l'ISF.
02:34On a fait ce qu'on appelle un prélèvement forfaitaire unique pour moins taxer ceux qui entreprennent.
02:39— Et il faut pas y toucher.
02:40— Pardon. On a réussi à faire baisser le chômage.
02:41On n'a pas tout fait bien dans la majorité du président de la République, c'est sûr.
02:44Sur le logement, on n'a pas été très bons pour améliorer la vie du handicap.
02:47On n'a pas assez lutté contre les discriminations.
02:49Mais économiquement, l'attractivité de la France, c'est très positif avec la politique économique que nous avons mise en place.
02:55Il ne faut absolument pas casser cette machine économique.
02:58— Même si ça ne concerne que les grosses entreprises.
03:00C'est ça qu'on lit peut-être.
03:01Mais sur taxation, sur les profits des très grosses entreprises, sur l'impôt sur les sociétés.
03:04— Non mais c'est la facilité et l'impôt.
03:05D'abord, ce n'est pas ce que pensent les LR.
03:07Et c'est pas ce que nous pensons.
03:08Donc d'abord, il faut clarifier ça.
03:10C'est la facilité d'augmenter les impôts.
03:12Les LR ont toujours dit qu'ils pouvaient faire des économies.
03:1425 milliards d'euros, c'est ce qu'avait dit le pacte de LR.
03:17Voilà 3-4 semaines qu'il a été écrit.
03:20Nous, nous pensons qu'il faut faire également des économies.
03:22Bruno Le Maire l'a dit.
03:23Et il a très bien dit.
03:24On a eu la chance d'avoir Bruno Le Maire au ministère de l'Économie et des Finances.
03:27— Le gouverneur de la Banque de France, François Villeraud de Gallo, qui n'est pas un gauchiste.
03:30Il est ce matin dans Le Parisien.
03:31Il dit qu'il faut lever ce tabou de la hausse des impôts.
03:33— Avec tout le respect que je dois au gouverneur de la Banque de France,
03:35je suis allé devant mes électeurs.
03:36J'ai été élu par mes électeurs.
03:38Je me suis engagé devant eux, comme tous les députés de l'ex-majorité,
03:42comme les LR, à ne pas augmenter les impôts.
03:44C'est la facilité de l'augmentation des impôts.
03:46Nous sommes le pays, malheureusement, où il y a encore le taux d'impôt le plus important.
03:49Pourquoi on a fait la réforme des retraites ?
03:51Pour ne pas augmenter les cotisations.
03:53Pour dire que c'est le travail qui doit nous permettre de faire vivre
03:56nos services publics, nos salaires et nos retraites.
03:58Donc nous avons là un débat qui n'est pas du tout médiocre.
04:01C'est très intéressant.
04:03On ne peut pas rentrer dans un gouvernement sans savoir ce qu'on va y faire, monsieur.
04:06Vous comprenez bien.
04:07Donc le premier sujet, c'est aucune augmentation d'impôts.
04:11C'est ce que nous demandons.
04:12Et personnellement, c'est ce que je demande.
04:14Et la deuxième des choses...
04:16— Ça veut dire juste, s'il y a des augmentations d'impôts,
04:18vous et votre camp et les macronistes ne participeront pas
04:21et ne soutiendront pas le gouvernement.
04:23— Moi, bien sûr. Je l'ai dit et je l'ai dit publiquement.
04:25On n'est pas là pour ça.
04:26C'est pas en faisant 70 baisses d'impôts qu'on va changer de braquet
04:29et changer ce qu'on donne comme image aux investisseurs du monde,
04:32parce que c'est grâce à ça qu'il y a du chômage en moins dans notre pays
04:35et donc beaucoup moins de misère.
04:36Moi, qui suis élu de Tourcoing, le chômage qui a baissé à Tourcoing,
04:39des familles qui ont retrouvé de la dignité, c'est grâce au président de la République.
04:42Et je ne changerai pas de politique économique.
04:44Ensuite, nous discuterons avec nos amis.
04:46Et vous vous rendez bien compte de la situation à laquelle nous sommes.
04:48Le président de la République l'a demandé à Michel Barnier
04:50d'être un premier ministre de rassemblement.
04:52Je sais qu'il va réussir à le faire.
04:54C'est un de nos conciliations.
04:55— C'est mal parti.
04:57C'est très bien qu'il y ait des distorsions dans tous les sens.
04:59Ça va être tendu, la réunion, tout à l'heure.
05:00— Oui, mais c'est difficile, parce que Michel Barnier représente
05:02un groupe de 47 députés à l'Assemblée nationale.
05:04Nous, nous sommes une centaine.
05:06Nous n'avons pas de majorité absolue à l'Assemblée nationale.
05:08Et il faut dire que nous nous étions combattus voilà quelques semaines.
05:11Donc, c'est normal que ça prenne du temps.
05:12Le président de la République a demandé à Michel Barnier d'ouvrir,
05:15de faire l'union, de rassembler.
05:17A lui de le faire.
05:18Nous, nous sommes prêts à rentrer dans cette union pour le pays.
05:22— Alors, Michel Barnier, il dit juste parce que vous allez lui demander des précisions.
05:25Tout à l'heure, à Matignon, vous allez lui demander des engagements.
05:27Et on voit bien que vous en faites un marqueur politique important.
05:29Lui, il dit les infos, vous les aurez pendant la déclaration de politique générale.
05:33Vous vous dites, bah non, il les faut avant ?
05:35— On ne va pas rentrer dans un gouvernement sans savoir ce qu'il va se passer.
05:38Ce ne serait pas normal.
05:39Vous diriez, et à juste titre, tous ces gens sont là pour les places ministérielles.
05:42Ce n'est pas le but du jeu.
05:44Le but du jeu, c'est d'être conforme, me semble-t-il,
05:47à une union qui nous permet d'être assez fort,
05:49alors que l'Assemblée sera déjà très hostile pour faire des choses concrètes aux Français.
05:52Qu'est-ce qu'on va faire sur la politique du logement ?
05:54Qu'est-ce qu'on fait en politique économique, sur la politique sociale ?
05:57Aujourd'hui, votre reportage sur le SMIC, à l'instant, est très intéressant.
06:00Aujourd'hui, le travail ne paye pas assez.
06:02C'est incontestable que le travail paye de moins en moins.
06:06Les gens se disent, je travaille et finalement, je ne m'en sors plus.
06:09Les femmes seules qui aiment des enfants qui nous écoutent le savent mieux que personne.
06:12Et ces gens sont poussés à voter à l'extrême droite ou à l'extrême gauche,
06:15ou à ne pas aller voter, parce que, alors qu'ils travaillent,
06:18alors qu'ils ont un emploi, ils n'arrivent pas à s'en sortir.
06:21Que fait-on pour eux ?
06:22La dé-smicartisation, comme ça a été dit.
06:24On peut demander aussi aux entreprises, ça a toujours été mon credo,
06:27pas d'impôts pour les entreprises, mais leur demander d'être plus patriotes.
06:30La participation, l'action à salariés, me payer.
06:33Moi, je n'étais pas contre l'augmentation du SMIC.
06:35Pas à 1 600 euros, comme le Nouveau Fonds Populaire,
06:37mais je pense qu'il y a quelque chose à faire, peut-être aussi sur ce point,
06:40de façon intelligente avec les partenaires sociaux.
06:42Ce qui est certain, c'est que nous avons d'énormes chantiers devant nous.
06:44Et ça ne peut pas être découvert le jour où le Premier ministre fait sa discrète politique générale.
06:49Si on n'est pas d'accord avec ça, monsieur, qu'est-ce qu'on fait ?
06:51On s'émissionne, on s'en va.
06:53Ce n'est pas raisonnable pour le pays.
06:55Dans n'importe quelle coalition, et Michel Barnier est un homme de grande expérience,
06:58de façon européenne et française,
07:00on doit pouvoir échanger sur le fond d'une politique publique menée.
07:03On lit beaucoup votre nom sur le quai d'Orsay. Est-ce que ça vous intéresse ?
07:05Est-ce que vous êtes candidat ?
07:06Moi, j'ai été sept ans ministre du gouvernement.
07:09J'ai fait l'impôt à la source, je me suis occupé des Jeux Olympiques.
07:11Je souhaite retourner au Parlement.
07:13Si le président de la République et le Premier ministre me souhaitent proposer quelque chose,
07:16ils le feront, mais je ne suis pas candidat à un poste ministériel.
07:19Je suis en revanche candidat à ce que nous avons construit, reste,
07:22et je suis candidat à mes engagements devant les électeurs, soit tenu.
07:25Et je ne participerai pas à un gouvernement qui n'est pas clair sur l'augmentation des impôts.
07:28Est-ce que vous demandez aussi de la clarté à Michel Barnier sur la question de l'immigration,
07:32qui est la question dont vous vous êtes occupé tout au long de ces années en tant que ministre de l'Intérieur ?
07:37Quand il était candidat à la candidature pour ALER, il était pour la suppression de l'aide médicale d'État, par exemple.
07:41Il était pour également un moratoire sur l'immigration.
07:43Il a dit que c'était un sujet important pour lui.
07:45Est-ce que vous en avez parlé ?
07:46Est-ce que vous attendez aussi tout à l'heure des engagements de sa part ?
07:48On n'en a pas parlé, mais c'est normal.
07:50Je pense que vient le moment désormais, indépendamment des places au gouvernement,
07:53finalement ça n'a pas beaucoup d'intérêt, quelle politique on va mener.
07:57Il y a une question très importante sur l'immigration.
07:59Je rappelle qu'on a fait voter NOA il y a six mois, que les ALER ont d'ailleurs voté,
08:02donc on va peut-être déjà l'appliquer.
08:04L'immigration sur la sécurité, sur le handicap, sur le logement, sur l'école,
08:08il faut savoir ce que veut faire le Premier ministre et le prochain gouvernement.
08:11Donc il faut rentrer désormais dans cette phase de savoir ce que l'on veut faire.
08:15Et il n'y a pas de chèque en blanc.
08:17Nous on est là pour aider à la réussite de la France, aider à Michel Barnier à réussir,
08:21mais permettez-nous peut-être de savoir ce qu'il veut faire exactement.
08:25Il y a quelques lignes que nous avons définies dans le groupe du Président de la République
08:29avec Gabriel Attal.
08:30Pas d'augmentation d'impôts, par exemple pas d'argent en moins pour les policiers,
08:34pour les gendarmes ou pour les militaires.
08:36On a fait des lois de programmation très importantes pour notre pays.
08:38Ce n'est pas dans les tuyaux a priori.
08:40Non mais peut-être qu'il vaut mieux le dire avant.
08:42C'est toujours mieux quand on se dit des choses avant.
08:44C'est plus sincère.
08:45Moi je viens du Nord, je suis quelqu'un de franc.
08:47On dit les choses avant parce que sinon après il y a quelque chose qui ne va pas.
08:50Et les Français nous disent mais alors vous n'êtes pas clair entre vous.
08:53Ce qu'ils demandent c'est avant tout la sincérité et la clarté.
08:55Puisque vous parlez des forces de l'ordre, peut-être un mot sur le bilan des Jeux Olympiques.
08:58Les Français ont constaté pendant cette période qu'il y a plutôt une meilleure sécurité que d'habitude.
09:02Comment faire pour que ça continue maintenant et qu'on ne revienne pas à la situation d'avant ?
09:05Il faut continuer à faire ce que nous faisons depuis de nombreuses années,
09:07c'est augmenter les effectifs de police et de gendarmerie.
09:09Il y avait 45 000 policiers et gendarmes qui étaient présents dans tous les sites olympiques.
09:13Ils sont tous au repos aujourd'hui ?
09:15Non, ils ne sont pas tous au repos.
09:16Nous devons encore deux mois de congé à la plupart des policiers et des gendarmes.
09:19Ils ont fait un effort considérable.
09:21Et nous avons surtout organisé la vie du ministère de l'Intérieur différemment
09:25grâce à la réforme de la police nationale que nous l'avons portée.
09:27Les gens qui font du judiciaire font les enquêtes.
09:29Les gens qui sont en uniforme sont sur la voie publique.
09:32Je pense qu'on a vu beaucoup de policiers et de gendarmes dans la rue, pas qu'à Paris.
09:35Il faut continuer pour ça, il faut plus de moyens pour les policiers et les gendarmes.
09:38Un mot sur Edouard Philippe.
09:39On connaît votre proximité avec le maire du Havre.
09:41Vous le soutenez depuis longtemps.
09:42Il s'est déclaré pour 2027.
09:43Est-ce que vous le soutenez ?
09:44Est-ce que c'est votre candidat ?
09:45Je pense que ce n'est pas le temps de la campagne présidentielle
09:48puisque nous sommes à deux ans et demi de cette campagne présidentielle.
09:51Il s'est lancé trop tôt ?
09:52On doit réussir.
09:53Je suis pour l'instant au gouvernement et dans l'action pour les Français.
09:56Edouard Philippe n'est pas au gouvernement, il fait ce qu'il souhaite.
09:58Et tout le monde sait que par ailleurs, Edouard Philippe est un grand homme d'État.
10:01Et il rendra des grands services à la France.
10:03On verra le moment où la campagne présidentielle commencera.
10:05Et chacun se positionnera.
10:06En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'Edouard Philippe est un grand avenir pour notre pays.
10:10Merci beaucoup Gérald Darmanin.
10:11On va suivre évidemment votre rendez-vous tout à l'heure à 10h30.
10:13Il n'est pas tout à fait confirmé pour moi.
10:15On verra si ça se confirme.