Jean-Philippe Tanguy, membre du Bureau national du Rassemblement national et député de la Somme, était l'invité de BFMTV ce mardi soir.
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00:00D'accord. Jean-Philippe Tanguay, une des images du jour en politique, c'est ce drôle d'alliage.
00:04Éric Coquerel, le président de la commission des finances, et Charles de Courson,
00:07le rapporteur, presque main dans la main, allant à Matignon, ils voulaient obtenir ce qu'on appelle
00:12les lettres plafond en vue de l'examen du budget, c'est-à-dire le budget de chacun des ministères.
00:17Ils en sont sortis bredouilles, sans ces lettres de plafond, précisément.
00:22Franchement, est-ce qu'il est vraiment choquant qu'un gouvernement qui n'est pas encore composé
00:27doive attendre encore quelques jours avant de pouvoir rendre ses arbitrages ?
00:30Est-ce que là, il n'y a pas une forme de politique spectacle ?
00:32J'ai vu qu'à la commission des finances, vous souteniez Éric Coquerel et Charles de Courson.
00:36Oui, absolument. Monsieur Courson représente les valeurs du centre,
00:40Monsieur Coquerel le NFP, donc on ne peut pas les accuser d'être sur la même ligne politique.
00:44Mais là, ils ont défendu les droits du Parlement.
00:46En France, il y a une continuité de l'État.
00:48Le gouvernement n'est pas formé, mais l'État continue à travailler.
00:52Le gouvernement des missionnaires donne des instructions aux fonctionnaires.
00:56Donc le budget, il est en cours de construction.
00:57Mais il n'y a pas de gouvernement.
00:58Mais ce n'est pas vrai.
01:00Vous demandez au Premier ministre de vous donner les arbitrages budgétaires
01:04alors que le gouvernement n'est pas formé.
01:05Vous pouvez faire les questions et les réponses.
01:08Je ne fais pas les questions et les réponses,
01:09mais si les réponses ne sont pas très convaincantes, je vous permets de relancer.
01:12Peut-être que ceux qui nous écoutent estiment que je suis plus convaincant que vous le pensez.
01:15Vous avez le droit.
01:16Moi, je vous dis qu'il y a une permanence de l'État,
01:18que les affaires continuent d'être suivies
01:21et que le budget est en train d'être constitué
01:23malgré le fait qu'il n'y ait pas des ministres de plein droit.
01:26Et qu'il est très naïf, permettez-moi de le dire,
01:28de croire que parce que des nouveaux ministres ne sont pas nommés,
01:31l'État n'a pas à continuer à avancer.
01:33On est vraiment, Jean-Philippe Tanguy, à…
01:36C'est une question de quoi ?
01:37Cinq jours, six jours près ?
01:38Ça vaut le coup d'aller faire ce genre de…
01:40On n'est pas à cinq jours près. On est à deux mois de retard, là, M. Duhamel.
01:42Donc je trouve que M. Coquerel…
01:43Ce qui, constitutionnellement,
01:44c'est reconnu par celles et ceux qui ont travaillé sur le sujet,
01:46le plus important, c'est que les parlementaires aient 70 jours
01:49pour examiner le budget.
01:50Pour le reste, il s'agit plus d'une forme de coutume
01:52que de quelque chose qui est inscrit dans le droit.
01:53Ce n'est pas une coutume, un usage, si vous voulez.
01:56Ce qui consiste à ce que le Parlement puisse travailler.
01:58La démocratie, ce n'est pas l'application d'un mode d'emploi
02:02ou l'application stricte de règles.
02:03Les règles sont là pour permettre la démocratie.
02:06Si vous pensez que le Parlement peut travailler sur un budget
02:09en seulement 70 jours,
02:10je vous invite à venir en stage avec moi quelques jours.
02:12Vous allez voir, vous ne passerez pas des bonnes nuits
02:14et vous verrez qu'on n'a pas le temps.
02:16On n'a pas le temps,
02:17mais on peut prendre un peu de légèreté sur ce sujet, M. Duhamel.
02:20Je pense que vous savez que ce n'était pas au premier degré.
02:22Rassurez-moi.
02:23Donc, 70 jours, c'est peu pour travailler sur un budget,
02:27surtout si ce budget doit constituer une rupture
02:30par rapport à la dérive des finances publiques.
02:32Excusez-nous, collectivement, parce que tous les groupes,
02:35sauf Renaissance et Le Modem,
02:37ont quand même manifesté leur inquiétude,
02:39d'être inquiets, puisque c'est la deuxième année
02:41que le gouvernement a menti au Parlement
02:43sur le niveau du déficit et la trajectoire des finances publiques.
02:46Et la situation est très grave,
02:47puisque je vous rappelle quand même que selon la Cour des comptes,
02:50il faut trouver 110 milliards d'euros,
02:52c'est-à-dire à la fois les budgets d'économie...
02:54Pardon ?
02:54110 milliards d'économies, c'est-à-dire...
02:55Excusez-moi pour que les gens se rendent compte,
02:57c'est à la fois le budget de tout l'enseignement
02:59et le budget des armées.