Elisabeth Lévy : "Le procès de Mazan devient le procès de tous les hommes !"

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Transcript

00:00Bonjour Jean-Jacques, bonjour à tous.

00:02Vous allez bien Elisabeth ?

00:03Très bien.

00:04La semaine commence bien ?

00:05Bah oui, avec vous cher Jean-Jacques.

00:07Merci Elisabeth, c'est gentil.

00:09Le procès de Mazan, l'accusé numéro 1 est toujours malade.

00:15On ne sait pas si le procès ne sera pas reporté.

00:18C'est possible, suspendu et reporté.

00:21Alors, pour vous, ce procès de Mazan, c'est le procès des hommes. Pourquoi ?

00:26Bah oui, parce que c'est la petite musique qui monte et elle repose sur un sophisme.

00:30Ces violeurs présumés sont des hommes ordinaires.

00:33Tous les hommes sont ordinaires, ça c'est un truisme.

00:36Donc tous les hommes sont des violeurs en puissance.

00:39Si on est toute giselle, comme le clamaient les manifestantes ce samedi,

00:43il y avait des manifestations organisées pour la cause des femmes,

00:46eh bien tous les hommes sont un peu Dominique Pellicot.

00:49Alors je vous donne quelques exemples.

00:50Anne-Cécile Maïffert, présidente de la Fondation des Femmes,

00:53dénonce le silence des hommes.

00:55Comme si depuis trois semaines ou quinze jours,

00:57seules des femmes s'indignaient.

00:59Ce qui est totalement faux, du sort de Madame Pellicot.

01:02Allons nous voir enfin, écrit-elle, que la culture du viol bénéficie de la solidarité masculine

01:07et de l'impunité de nos institutions.

01:10Bah non, on ne va pas le voir parce que c'est faux.

01:12Camille Kouchner, dans Libération,

01:14elle a aussi publié la même tribune dans El País.

01:17Ça s'appelle, ça s'appelle, ce sont simplement des hommes.

01:20Et elle parle dans ce texte d'un monde, je cite,

01:23où les hommes, les hommes, se permettent encore de croire qu'un mari

01:27peut disposer du corps de sa femme.

01:29Les hommes, pas des hommes.

01:31Et elle s'étonne de l'étonnement des observateurs, je cite encore,

01:35comme si les violences faites aux femmes n'étaient pas la norme.

01:38Ah bon ? Eh bien nous y sommes.

01:40La norme donc, ce seraient les violeurs, les prédateurs et les agresseurs.

01:44Oui, la plupart des hommes sont des violeurs ?

01:48Non, la plupart des violeurs sont des hommes, si vous voulez.

01:51La plupart des violeurs sont des hommes.

01:54Et la majorité des empoisonneurs sont des empoisonneuses.

01:57Mais on ne dit pas que toutes les femmes sont des empoisonneuses.

02:00La plupart des violeurs sont des hommes,

02:02ça ne veut évidemment pas dire que la plupart des hommes sont des violeurs pitié.

02:06Alors vous savez, on invoque beaucoup cette expression, la banalité du mal.

02:10Expression appliquée par Anna Arendt à Eichmann,

02:12où on parle aussi, je l'ai dit, des hommes ordinaires.

02:15Ça c'est le titre d'un essai sur un bataillon d'ESS formé de braves types

02:20qui étaient devenus évidemment des brutes sans nom.

02:22Eh bien, ça ne signifie pas, cette question de la banalité du mal,

02:27que tous les hommes sont des criminels,

02:29mais que tous, les hommes comme les femmes d'ailleurs,

02:31peuvent le devenir, personne n'est immunisé.

02:34Et alors nous avons pourtant le droit au récit totalement délirant de l'impunité

02:38et de la prétendue complaisance de la société

02:41qui repose ce récit sur la confusion habituelle pour les féministes

02:46entre la norme de la société et l'exception criminelle.

02:51Alors je vous rappelle tout de même que les violences sexuelles

02:54concernaient un cinquième des détenus aujourd'hui

03:01contre 5% en 1981.

03:03Donc il me semble que les choses ont bougé.

03:05Elles sont aujourd'hui inanimement condamnées socialement, etc.

03:09Alors bien sûr, on me dit qu'énormément de plaintes pour viol

03:13sont classées sans suite.

03:14Ben oui, Jean-Jacques, la justice,

03:16aussi étrange que cela paraisse à certaines,

03:18la justice ne condamne pas sans preuve.

03:20Mais pour certaines féministes,

03:22et vous voyez, je ne dis pas les, je dis des,

03:24le progrès serait de condamner dès qu'une femme accuse.

03:27Alors non, le procès de Mazan,

03:29c'est celui d'un homme et de ses complices,

03:31pas celui d'une domination masculine

03:33qui est d'ailleurs bien évanouie et tant mieux.

03:36Mais pour certaines féministes,

03:38c'est l'occasion de régler des comptes historiques.

03:40C'est à votre tour d'embaver, messieurs,

03:42tous criminels, tous violeurs.

03:44Eh bien, j'ai une solution pour tout le monde.

03:46Transition de genre pour tous,

03:48cher Jean-Jacques, devenez des femmes, messieurs.

03:51Et nous vivrons enfin au paradis de la sororité.

03:55Bien, il est 8h moins 10, ça vous fait réagir.

03:580 826 300 300, vous n'hésitez pas.

04:01Je crois que John se...

04:04John qui réalise l'émission se pose des questions.

04:07Non, il se pose des questions.

04:09En vous écoutant.

04:10Il est 7h51.

04:12Nos auditeurs ont la parole dans un instant,

04:14évidemment sur l'antenne de Sud Radio.

04:16A tout de suite.

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