Les constructeurs automobiles souhaitent un report de 2025 à 2027 du durcissement d'une norme européenne qui fixe un seuil moyen de rejets de CO2 pour l'ensemble des véhicules vendus, sous peine d'amendes.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Nicolas Dose, nouveau bras de fer à Bruxelles autour de l'automobile.
00:04Parce que les constructeurs veulent repousser les contraintes vertes qui pourraient leur coûter très cher à partir de l'année prochaine.
00:10D'abord, est-ce que tu peux nous rappeler ce qui se passe en 2025 pour la voiture ?
00:13Alors il y a 2035, tout le monde sait, on arrête de vendre des voisins thermiques.
00:15L'an prochain, il y a une nouvelle contrainte effectivement de réduction des émissions de CO2.
00:19En fait, les constructeurs, sur l'ensemble des véhicules qu'ils vendent, doivent réduire le 1er janvier de 15% la quantité moyenne de CO2.
00:27Concrètement, ça veut dire que quand un constructeur vend 5 voitures, il faut que l'une de ces 5 voitures soit électrique.
00:32Sinon, il ne tient pas l'objectif de 2025. Et s'il ne tient pas l'objectif, il y a de très grosses amendes qui sont prévues.
00:39Alors ce qui est particulier, c'est qu'il y a une note de 4 pages anonyme qui circule à Bruxelles pour essayer d'obtenir un report de 2025 à 2027 de ces fameuses contraintes.
00:49Le Monde, de samedi, mais aussi Les Échos de ce matin, attribue le document à Luca De Meo, le patron de Renault, qui en plus d'être patron de Renault, préside actuellement l'Association des Constructeurs Européens.
00:59Qu'est-ce qu'il y a dans ce doc ?
01:01Alors, il y a dans ce doc la volonté de repousser de 2 ans, de 2025 à 2027, cette contrainte.
01:08Ils expliquent que le risque, c'est les pertes d'emploi.
01:11Globalement, ils considèrent que pour tenir l'objectif de réduction des émissions de CO2, ça veut dire qu'il faut produire beaucoup moins de voitures thermiques.
01:19Ça veut dire que ça représente l'équivalent de 8 usines européennes et donc des pertes d'emploi très très lourdes à la clé.
01:25Ils disent aussi que globalement, ils estiment à 15 milliards d'euros le montant total des amendes que les constructeurs en Europe devraient sans doute payer.
01:31Il y a une autre piste qui est évoquée.
01:33Dans ces cas-là, les constructeurs les plus sales, par exemple ceux qui sont chez nous, vont aller acheter des crédits carbone aux constructeurs les plus propres, qui s'appellent comment ?
01:40Tesla, qui s'appellent Geely, qui s'appellent GM.
01:43C'est donc subventionner, en fait, les concurrents non-européens.
01:47Sinon, il y a une troisième piste.
01:48Chers États, veuillez remonter les bonus écologiques pour permettre aux gens d'acheter une voiture électrique et de relancer le marché.
01:54Parce que la réalité, c'est que depuis plusieurs mois, le marché de l'électrique stagne et que tous les pays ont tendance soit carrément à supprimer les bonus, soit les abaisser.
02:02Chez nous, il est passé de 5 000 euros à 4 000 euros.
02:04Mais est-ce que cette demande de repoussée 2027, elle a des chances d'aboutir ?
02:07Alors, il y a un article du traité de fonctionnement de l'Union européenne, une sorte de 49-3, qui permet effectivement de prendre une décision d'urgence pour sursoir et une réglementation.
02:15Mais le problème, c'est que tous les constructeurs ne parlent pas d'une seule voie.
02:18Vous avez Renault qui dit qu'effectivement, il faut repousser.
02:20Vous avez également Volkswagen ou Volvo qui considèrent que c'est trop tôt.
02:24Mais vous en avez d'autres comme Stellantis qui considèrent qu'il ne faut absolument pas remettre en cause l'agenda européen.
02:29Et même BMW qui considère qu'il n'aura aucune difficulté à tenir cet engagement de baisse de CO2, de la facture moyenne de CO2 des voitures vendues.
02:37En tout cas, je ne sais pas ce que ça va donner.
02:39Mais le sujet, c'est que le verre, c'est cher et que quelqu'un doit payer.
02:42Et je ne pense pas que la France soit en mesure aujourd'hui de remonter de 4 000 à 5 000 euros le bonus écolo.