Une immersion dans la vie de l’hospice du col du Grand-Saint-Bernard, connu pour ses célèbres chiens d’avalanche, devenus des icônes de la Suisse.
Point de passage entre la Suisse et l’Italie, le col du Grand-Saint-Bernard abrite à son sommet un hospice pour les visiteurs de passage. Chaque hiver, cinq chanoines réguliers de saint Augustin et une douzaine d’employés y accueillent quelque six mille hôtes, randonneurs, skieurs ou pèlerins, attirés par la sérénité et la chaleur du lieu. Les chanoines ont délégué à une fondation l’élevage des saint-bernard, ces chiens affectueux utilisés pour le sauvetage des victimes d’avalanche. 360° Reportage a suivi le quotidien de l’hospice et de ses habitants pendant une année.
Point de passage entre la Suisse et l’Italie, le col du Grand-Saint-Bernard abrite à son sommet un hospice pour les visiteurs de passage. Chaque hiver, cinq chanoines réguliers de saint Augustin et une douzaine d’employés y accueillent quelque six mille hôtes, randonneurs, skieurs ou pèlerins, attirés par la sérénité et la chaleur du lieu. Les chanoines ont délégué à une fondation l’élevage des saint-bernard, ces chiens affectueux utilisés pour le sauvetage des victimes d’avalanche. 360° Reportage a suivi le quotidien de l’hospice et de ses habitants pendant une année.
Category
✨
PersonnesTranscription
00:31Le col du Grand Saint-Bernard, dans les Alpes-Suisses.
00:37L'endroit est célèbre à plus d'un titre.
00:40Il est dangereux aussi.
00:42Ici même, une avalanche a récemment provoqué la mort de quatre alpinistes.
00:46La première mention du col remonte à quelques 2000 ans, à l'époque romaine.
00:51Les gens qui passaient le col du Saint-Bernard devaient emprunter ici la Combe des Morts.
00:56Et c'est dans cette Combe des Morts que de nombreuses personnes perdirent la vie sous des avalanches.
01:02Et les chiens de l'hospice du Grand Saint-Bernard ont sauvé des centaines de personnes sous la neige.
01:08A l'origine, ces grands chiens étaient élevés dans un hospice installé sur le site même et tenu par des chanoines.
01:15Les chiens qui ont sauvé d'innombrables vies ont pris le nom du col et du Saint-Patron.
01:21L'hospice est une porte ouverte à tous ceux qui passent depuis mille ans.
01:24Soldats, marchands, pèlerins, les contrebandiers, les douaniers, un accueil qui concerne le corps.
01:33Il faut réchauffer, offrir une bonne soupe, du pain, du fromage, mais aussi le cœur, chacun a besoin d'être écouté.
01:55Carine Zampraugno a quitté l'hospice du Grand Saint-Bernard pour retourner dans la vallée.
02:00Elle se rend avec les chiens à la Fondation Barry, dédiée au maintien de l'élevage original du Grand Saint-Bernard.
02:06Carine est passionnée par l'élevage canin et elle en a fait son métier.
02:11J'avais pas d'intérêt de faire un autre métier, parce que j'avais pas l'intérêt de faire un autre métier.
02:16J'avais pas l'intérêt de faire un autre métier, parce que j'avais pas l'intérêt de faire un autre métier.
02:21J'avais pas d'intérêt de faire un autre métier, parce que les animaux ça fait partie de mon quotidien, ça m'apporte une source d'énergie, ça fait partie de ma vie.
02:31Vraiment depuis petite je me rends compte que ça fait partie de ma vie et je ne me verrais pas avoir juste comme hobby, ça ne me suffit pas.
02:38J'ai besoin d'être en présence d'animaux tous les jours.
02:44Les Saint-Bernard ne font plus de sauvetage en montagne, ils sont trop grands et trop lourds pour les hélicoptères.
02:51Aujourd'hui le Saint-Bernard il n'a plus de fonction particulière, c'est un excellent chien de famille, il a un caractère très sociable, il aime ce contact de vie avec l'humain.
03:01La Fondation Barry aimerait montrer que le Saint-Bernard peut être bien plus qu'un chien de compagnie, on les élève afin de montrer qu'ils peuvent avoir d'autres rôles.
03:10Chaque jour, quatre chiens sont conduits de la périphérie où ils passent la nuit jusqu'au centre-ville.
03:27Ces chiens sont tous de pure race et ils sont les fiers représentants de leurs congénères dans le quartier.
03:33Le musée honore ce chien de montagne robuste et endurant et rappelle l'époque où il intervenait en haute montagne sur les terrains les plus difficiles.
03:43Les chanoines ont produit la race actuelle en effectuant les croisements principalement avec des chiens issus de la région.
03:49Mais il existe différents Saint-Bernard.
03:52Certains éleveurs ont pour seul but de reproduire leur propre race.
03:56Ici, à gauche, c'est un Saint-Bernard anglais qui était un champion.
04:00Il incarne les aspirations des Anglais.
04:03Un grand chien assez lourd, avec les babines tombantes et qui ne se tient pas très bien debout, comme on peut le voir.
04:10La positionnation de l'enfant, c'est très difficile.
04:13C'est un chien qui n'a pas le droit de s'éloigner.
04:16C'est un chien qui n'a pas le droit de s'éloigner.
04:19C'est un chien qui n'a pas le droit de s'éloigner.
04:21Il a les oreilles tombantes et qui ne se tient pas très bien debout, comme on peut le voir.
04:26La position des pattes postérieures est très mauvaise.
04:29Il a les oreilles tombantes, les babines très affaissées.
04:32La peau de sa tête est plissée et il a une très grosse tête.
04:35Ce n'est pas ce que nous voulons.
04:37Ici, nous découvrons un Saint-Bernard américain, très différent d'allure.
04:41C'est un chien très bas sur patte, la tête est très courte.
04:44Il a probablement du mal à respirer.
04:47Ses yeux sont cachés par les plis de la peau.
04:51Ce chien faisait partie des dix races les plus populaires aux Etats-Unis.
04:54Mais cette époque est révolue depuis longtemps, parce qu'il était impossible de garder ces chiens en intérieur.
04:59Ils bavent tellement qu'ils sont très salissants.
05:02Un tas de saleté se collait à leurs babines.
05:04Ils avaient aussi plein de bave sur les pattes, parce qu'ils reposaient leurs têtes dessus.
05:08Impossible de les garder à l'intérieur.
05:10C'est complètement aberrant un truc pareil.
05:12Un chien doit avant tout s'adapter à une vie de famille.
05:17Alors, voici Alix.
05:19Alix incarne parfaitement le type de chien qu'on veut avoir.
05:23C'est une chienne relativement élancée et sportive.
05:26Elle n'a pas beaucoup de peau qui pend, juste un peu sous le menton.
05:30Elle a de beaux yeux, ils ne sont pas cachés.
05:33Elle a un museau assez long et ses babines ne tombent pas.
05:36Elle se ferme normalement, hormis une petite ouverture à la commissure des lèvres.
05:40Le col du Grand Saint-Bernard se situe à la frontière entre la Suisse et l'Italie.
05:46Le col est bloqué par la neige.
05:48Jusqu'au mois de juin, l'hospice est uniquement accessible en ski et en raquette.
05:55Chaque année, 6000 skieurs logent à l'hospice du Grand Saint-Bernard
05:59qui sert de camp de base pour les randonnées en montagne.
06:02Les skieurs ne sont pas obligés d'acheter de l'eau.
06:04Chaque année, plus de 500 skieurs logent à l'hospice du Grand Saint-Bernard
06:08qui sert de camp de base pour les randonnées en montagne.
06:20Les cinq chanoines qui appartiennent à la congrégation des chanoines réguliers du Grand Saint-Bernard
06:25prennent soin des clients avec l'aide de huit employés et d'une poignée de bénévoles.
06:30Tous les matins, à 7h15, il y a la prière matinale, si ça vous intéresse.
06:37Plus intéressant encore, à partir de 8h, après le tintement des cloches, on sert le petit-déjeuner.
06:48Pour John Millad et son fils, l'hospice est une des étapes du pèlerinage
06:53qu'il émène de Canterbury à Rome.
06:56Ce voyage m'a changé.
07:00Je me comprends mieux.
07:03Je comprends mieux ma vie, comment elle a commencé, où j'en suis et où elle me conduit aujourd'hui.
07:12Il y a une chose qui me frappe chaque fois que je loge dans un monastère,
07:17c'est de voir à quel point les gens sont heureux ici.
07:20C'est un accueil de grand luxe, dans une grande simplicité, c'est effectivement quelque chose.
07:28De ma part, en tout cas, il n'y a pas une démarche spirituelle à la base, mais c'est quelque chose qui interpelle.
07:35C'est ça l'hospitalité, il n'y a pas de relation commerciale, ils sont là pour faire aimer leur lieu, aimer leur endroit.
07:43Chaque soir, les chanoines et les employés vérifient que tout est bien.
07:47Chaque soir, les chanoines et les employés vérifient que tous ceux qui sont enregistrés chez eux sont bien rentrés,
07:53même en hiver, quand les randonneurs affluent par milliers.
07:56C'est vrai qu'on y est en hiver assez difficile, avec les éralanges qu'il y a eu.
08:00On s'inquiète toujours le soir pour les gens qui ne sont pas à l'heure au repas.
08:05On se demande toujours s'ils ne sont pas dessous.
08:09Josemi Taz, prieur de l'hospice, est également accompagnateur spirituel.
08:14Il voit une certaine symbolique dans le passage du col.
08:17Arriver ici, dans ce lieu, c'est ouvrir son regard vers une autre dimension,
08:22puisque comme on est sur un col, après on va redescendre du col, et l'horizon s'ouvre.
08:27Et tout d'un coup, l'effort qui paraissait trop grand donne encore plus de lumière au paysage que l'on va découvrir.
08:35Et donc la difficulté vaincue, traversée, donne du prix à l'engagement de la personne.
08:40Et notre maison, elle est juste là pour que les personnes puissent se poser et prendre conscience de tout l'effort déjà fourni pour gagner en confiance.
08:50Souvent on est frustré, parce qu'on a l'impression de ne pas avoir pu offrir suffisamment de présence.
08:56Et puis les personnes, des fois, nous remercient.
08:59Merci de nous avoir écouté, merci.
09:01On a l'impression d'avoir juste couru d'une personne à l'autre, d'avoir eu que quelques minutes avec l'une ou l'autre.
09:07Mais voilà, les personnes repartent ressourcées.
09:10On ne comprend pas toujours pourquoi, mais ça nous fait plaisir.
09:13Je ne suis plus aussi mobile. J'ai un problème aux genoux, et d'autres encore.
09:41Mais je n'ai aucun problème à parcourir 40 km par jour, pas le moindre souci.
09:47C'est sûr que mes articulations sont un peu raides, c'est l'âge.
10:11Les avalanches et le gel sont les pires dangers en montagne.
10:24Des centaines de commerçants, de pèlerins et de randonneurs ont trouvé la mort sur le col.
10:30Et comme le sol gelé était trop dur pour enterrer les victimes, jusque dans les années 1950,
10:36leurs dépouilles étaient inhumées dans une maison juste à côté de l'hospice.
10:41Les moines de l'hospice sont probablement les premiers sauveteurs en montagne au monde.
10:56La date à laquelle l'hospice a commencé à élever des Saint-Bernard n'est pas connue.
11:08Les chiens ont acquis une réputation de sauveteurs au début du 19e siècle.
11:14Un mâle nommé Barry aurait sauvé plus de 40 personnes ensevelies.
11:30Le moindre mètre carré de l'édifice recèle une histoire.
11:39L'hospice a été fondé il y a mille ans par Bernard d'Aost.
11:46Depuis lors, la maison est dirigée par la congrégation des chanoines réguliers des Saint-Nicolas et Bernard de Monge.
11:54En rentrant dans les ordres, les moines font le vœu de respecter la règle de Saint-Augustin.
12:00Ils cèdent leur possession à la communauté qui se charge désormais de leur gestion.
12:08La grande cuisine exige une excellente organisation.
12:12Lucien Tox est le chef cuisinier.
12:17Je suis un peu fatigué.
12:20Ça fait un mois que je travaille sans interruption et je suis content de voir arriver cet après-midi la personne qui va me remplacer pendant quelques jours pour que je puisse me reposer.
12:29C'est vraiment important.
12:39L'intendance du garde-manger exige une gestion et une logistique rigoureuses.
12:45En hiver, il faut pourvoir aux besoins de milliers de clients.
12:49Ainsi, tous les trois jours, les fromages doivent être humidifiés avec un mélange d'eau et de vin pour éviter qu'ils ne sèchent.
12:56Il faut faire le ménage.
13:04Le ménage va être fait au chaud.
13:07Un peu de beurre, un peu de sucre, un peu d'huile et du vin.
13:11C'est le mélange.
13:13Et le dessert.
13:15Et le déjeuner.
13:17Et le dîner.
13:19C'est le dîner.
13:20Mathieu Dransart est un des employés de l'hospice.
13:32Les poubelles à compost, on doit les enterrer dans la neige.
13:35Et puis les autres poubelles, c'est les skieurs, les randonneurs qui les descendent en pleine.
13:40C'est vrai que l'hiver, les poubelles, c'est quelque chose de compliqué à l'hospice à Genève.
13:46Heureusement, il y a les animaux qui nous aident, les renards, les choukas,
13:50c'est des espèces de corbeaux qui viennent manger tout notre compost.
14:05L'hospice attire en particulier des personnes qui traversent une période de doute.
14:11Je suis venu pour venir me ressourcer.
14:16J'étais un moment dans ma vie où j'étais un petit peu en détresse.
14:21Et puis j'avais besoin de faire le point sur ma vie.
14:25J'ai eu une enfance un petit peu difficile vis-à-vis peut-être des difficultés scolaires qui m'ont beaucoup pesé.
14:32Le regard des adultes me pesait beaucoup, les professeurs.
14:36Je crois que je me suis pas mal dévalorisé, peut-être à cause du regard de certains professeurs.
14:46José m'a beaucoup aidé. Il m'a beaucoup aidé au début.
14:50Il a pris du temps avec moi, c'est vrai, pour m'écouter.
14:54Je lui ai raconté un peu mon histoire et ça a débloqué beaucoup de choses.
14:59Son attitude à trouver en chacun un espoir, à retrouver la vie qui est cachée dans le cœur de chacun.
15:10Le contact avec les gens m'a beaucoup aidé.
15:13Je vais discuter avec les autres et ça ira mieux.
15:15Chercher finalement à libérer un peu la parole.
15:19Quand tu restes un mois avec les mêmes personnes, au bout d'un moment tout le monde te voit comme tu es.
15:25Et puis tu es obligé de progresser, tu as un regard sur toi qui est beaucoup plus vrai.
15:39La foi est un soutien crucial pour ceux qui cherchent de l'aide.
15:43Que Dieu puissant nous fasse miséricorde, qu'il nous pardonne nos péchés et nous conduise à la vie éternelle.
15:50Amen.
15:52Nous te saluons, ô Reine.
15:57Les quatre chanoines et la seule femme qui est au blat se retrouvent quatre fois par jour pour la prière.
16:06Notre espérance.
16:10De notre exil, enfant d'Ève, nous crions vers toi.
16:16Vers toi, nos soupirons, dans la peine et les douleurs.
16:23Sur cette terre d'épreuves.
16:28De grâce, notre avocat.
16:33En plus de leurs devoirs religieux et de l'accompagnement spirituel, les membres de l'ordre ont repris la gestion de l'hospice.
16:42José Mithaz est le prieur.
16:46Le fruit béni de ton sein.
16:50Ô Clémente, ô miséricordieuse, ô douce Vierge Marie.
17:42En haute montagne, la période hivernale s'étend sur huit longs mois.
17:51La route du col ne rouvre pas avant début juin.
17:54Les Saint-Bernard quittent alors leur résidence hivernale de la vallée pour s'installer au musée vivant qui leur est dédié en face de l'hospice.
18:02Pendant les mois d'été, les 33 Saint-Bernard y séjournent à tour de roule.
18:13La fondation Barry s'est engagée à maintenir les traditions. Claudio Rossetti en est le directeur.
18:21Le Saint-Bernard est un des grands symboles de la Suisse.
18:25Il est à la troisième place derrière le materhorn et les montres.
18:29Il fait partie du patrimoine culturel suisse.
18:33L'objectif de notre fondation, ce n'est pas juste d'élever des Saint-Bernard suisses, mais de sauver cette race et d'empêcher qu'elle ne fasse l'objet d'un élevage commercial.
18:48La fondation engrange quelques six millions d'euros par an et elle emploie dix personnes pour s'occuper des chiens.
18:54La fondation et l'hospice travaillent main dans la main.
18:58La fondation Barry vit essentiellement de dons.
19:01Le fait d'être sur le col du Saint-Bernard nous permet d'être visible à énormément de publics qui passent le col, qui passent voir l'hospice,
19:09et permet de nous faire connaître et nous rapporter certains donateurs en plus.
19:15En 2005, lorsque la fondation a été créée, le chenil des Saint-Bernard, vieux de 350 ans, était au bord de la fermeture.
19:23Il ne restait que 15 chiens.
19:25Nous avons décidé de remettre, il y a dix ans, l'élevage des chiens à une fondation qui s'est constituée, la fondation Barry.
19:33Nous étions membres fondateurs parce que c'est devenu trop lourd pour nous, la gestion du chenil, pour deux raisons.
19:40La première raison, nous sommes moins nombreux, donc nous préférons mettre nos énergies au service de l'accueil des personnes.
19:46Nous les chanoines, on a une licence en théologie, on n'a pas fait des études de vétérinaire.
19:52Notre vocation, c'est d'être au service de l'humain.
19:58Aujourd'hui, il y a une grande attention qui est portée à l'animal, pour prendre soin des animaux, pour voir combien ils sont bien traités.
20:08Parfois, les exigences demandées ne sont plus tout à fait en rapport avec la réalité.
20:13Ce sont des tensions qui ne sont pas toujours faciles à gérer.
20:17Je crois que plus il y a de professionnels engagés dans un élevage, plus ils sont en capacité de répondre à ces exigences,
20:28parfois fondées, parfois infondées, comme par exemple le chauffage au sol pour les chiens.
20:33C'est bien, mais je crois que ce n'est pas ce que les chiens demandent.
20:37Les chiens sont présentés au public plusieurs fois par jour, mais pas plus d'un quart d'heure.
20:47Ils apprécient d'être choyés jusqu'à une certaine limite.
20:52C'est vrai que l'été, quand il y a beaucoup de monde, on doit faire pas mal de discipline aussi.
20:59On est obligé, pour que tout le monde puisse caresser les chiens, de respecter certains codes.
21:05Quand il y a beaucoup de monde qui arrive en même temps, il faut faire de la discipline.
21:10On recule les gens, on dit aux gens de s'approcher peut-être un ou deux à la fois.
21:14C'est vrai qu'ils viendraient tous ensemble.
21:16Et là, on voit le chien qui stresse.
21:18Si tout le monde se met ensemble autour du chien, qu'il n'a plus d'espace pour s'échapper.
21:21Nous, on observe effectivement le langage des chiens.
21:25Il faut être très attentif.
21:27Tous les chiens, quand ils ont marre, ils ont ras-le-bol, ils ont des signaux.
21:31On doit être attentif pour, à ce moment-là, capter les signaux
21:35et pouvoir s'arrêter justement, les rentrer au calme.
21:38Ce sera des signaux où ils vont détourner le regard,
21:41ils vont chercher à tourner la tête ailleurs justement, où il n'y a plus personne.
21:45Ils vont commencer à se lécher les babines.
21:47Ce sera des signaux d'apaisement en fait,
21:49où on voit que le chien soit il ressent un stress, soit il en a un ras-le-bol.
22:01Il faut trouver le compromis entre l'intérêt du public pour les Saint-Bernard
22:05et le respect de leur tranquillité.
22:09Peu de races canines sont aussi dévouées à l'homme que le Saint-Bernard.
22:15Le plus gros des chiens, c'est l'homme.
22:17Le plus gros des chiens, c'est le chien.
22:19Le plus gros des chiens, c'est le chien.
22:21Le plus gros des chiens, c'est le chien.
22:23C'est le chien qui est le plus grand, le plus grand.
22:26C'est le chien qui est le plus grand.
22:28Peu de races canines sont aussi dévouées à l'homme que le Saint-Bernard.
22:36Mais ils ont aussi besoin d'un peu de solitude.
22:43On a très peu de moments où on est seul avec les chiens.
22:46Même quand on part promener, les gens nous suivent.
22:50Ils veulent être photographiés aussi.
22:52On est tout le temps en interaction avec du monde.
22:58C'est assez prenant pour tout le monde.
23:01On est tous fatigués à la fin de la saison.
23:04On est contents de retrouver le mois de septembre ou octobre où c'est plus calme.
23:28Plusieurs fois par an, l'hospice organise un pèlerinage d'une journée en haute montagne.
23:34Les participants grimpent en silence.
23:37Ils prient et méditent tout en marchant.
23:52Anne-Marie et José accompagnent la randonnée religieuse
23:56qui finira le soir à l'hospice.
23:59Certains pèlerins reviennent chaque année.
24:04On cherche Dieu. On cherche la compagnie de Dieu.
24:07Une expérience particulière, c'est l'année dernière où j'ai ressenti un appel.
24:11Ça m'a porté beaucoup sur les douze derniers mois.
24:16C'est un peu un anniversaire pour moi, cet approfondissement de ma foi.
24:22C'est vraiment un moment très heureux de ma foi.
24:26Pour moi, c'est pas religieux.
24:28C'est plutôt un mélange de spiritualité avec effort physique et curiosité, découverte.
24:53Il y a combien ?
25:01J'ai même dit à l'animateur qui était vers nous que, oui, c'était...
25:06Est-ce qu'il fallait vraiment souffrir autant pour trouver Dieu ?
25:14José prend très au sérieux sa mission d'accompagnateur spirituel,
25:19même si elle est parfois très lourde à porter.
25:23Les pèlerins qui passent ici,
25:25ils me semblent être appelés ici à vivre chaque fois des dépassements de moi-même.
25:29Quand on écoute quelqu'un, quand j'écoute quelqu'un,
25:32c'est exigeant pour moi, mais c'est aussi exigeant pour l'autre,
25:35parce que c'est l'appeler à plus de vérité,
25:38c'est l'appeler à se risquer là où il n'ose peut-être pas.
25:42Ma seule manière d'être vrai, c'est de faire moi-même le travail
25:45et de me risquer aussi à parler de ce qui résiste en moi,
25:50de là où je ne suis pas un champion, de là où j'éprouve mes difficultés,
25:53de là où je me plante, de là où je suis un petit José.
25:58José lui-même cherche quelqu'un qui le soulagerait du poids qui s'accumule sur ses seules épaules.
26:04C'est difficile de trouver quelqu'un en qui me confier aujourd'hui,
26:08d'abord parce que les personnes qui écoutent et qui accompagnent ne sont pas légion,
26:12il n'y en a pas beaucoup.
26:13En ce moment je suis plutôt en prière pour écouter,
26:17au travers des événements, au travers des rencontres,
26:21qu'il y ait une piste qui s'ouvre pour que je fasse une démarche.
26:25Comme les psychothérapeutes, les accompagnateurs spirituels
26:28ont aussi besoin de supervision s'ils veulent rester ouverts aux problèmes d'autrui.
26:44Une promenade en compagnie d'un Saint-Bernard coûte 45 euros.
26:50On croise un autre chien, parfois moi je dois les reprendre,
26:53ou vous aider à les tenir parce qu'on a quand même trois gros chiens,
26:56ça ne se passe pas toujours bien avec les autres petits chiens.
26:58Les laisse, c'est important de tenir comme ça et de ne surtout pas enrouler autour de la main
27:03parce que si vraiment le chien, ça arrive, il y a du gibier ou quelque chose, il tire,
27:07vous partez avec, puis en montagne c'est dangereux.
27:14Les Saint-Bernards, de par leur caractère,
27:17ils m'ont appris énormément sur le comportement à avoir aussi avec les chiens
27:23parce que c'est des chiens qui sont très fins dans leur manière d'être,
27:26c'est-à-dire qu'au niveau de l'éducation,
27:28ce n'est pas des chiens qui vont obéir en tout temps et en toute heure.
27:32Si par exemple un jour je suis fatiguée ou de mauvaise humeur,
27:36les chiens vont tout de suite se braquer,
27:38ils ne vont pas faire les exercices comme certaines races que j'ai connues,
27:42le berger allemand où il est toujours dévoué à faire quelque chose pour le maître.
27:45Le Saint-Bernard, il a une forte sensibilité malgré sa carrure et son air détaché.
27:50Il sent que dans l'exercice, si quelque chose va nous irriter un petit peu,
27:54il va tout de suite se braquer, il va être enceint, il va être atteint
27:58et puis on n'arrivera plus à rien obtenir de lui.
28:00Quand on fait les choses, on est obligé de les faire vraiment avec le cœur.
28:05Sinon le chien, s'il sent une quelconque contrainte ou agacement à ce moment-là,
28:10et ce n'est pas ce qu'il sent, ce ne sera pas pour nous embêter,
28:13mais il doit sentir nos stress et lui-même il est perturbé, il est en fait très très sensible.
28:29Anne-Marie Maillard est la seule femme de la congrégation du Grand Saint-Bernard.
28:33Il s'est éclaté encore. Il s'est vraiment étoffé.
28:39L'oblate suit les mêmes règles que les hommes.
28:43En entrant dans les ordres, elle a renoncé à sa carrière et a fait don à la communauté de tous ses biens.
28:52J'avais beaucoup de blessures de la vie, d'être seule, d'avoir travaillé énormément toute seule,
28:59d'avoir dû me battre pour avoir une reconnaissance sociale.
29:03Ces blessures-là, j'en ai pris conscience en venant ici.
29:06Ça ne servait à rien de courir après l'argent, de courir après des biens matériaux et tout ça.
29:15Pour combler des blessures sentimentales, des blessures d'affection, des blessures d'amour,
29:23et puis j'avais tout en creusant un peu en moi et puis en réajustant ma vie,
29:31en l'orientant autrement et puis en donnant de qui je suis.
29:37En dépit de l'esprit d'ouverture des Augustins, les membres féminins ont moins de droits que leurs frères chanoines.
29:44C'est une grande joie aussi de collaborer avec vous.
29:48Je suis au BLAT dans une congrégation masculine, donc j'ai un statut différent.
29:54En effet, je suis laïque consacrée, c'est particulier,
29:59et c'est pour ça que je peux vivre dans la communauté avec la même règle,
30:05mais simplement je n'ai pas le droit de vote, je n'ai pas le droit à un certain nombre de choses dans la congrégation
30:11puisque je ne suis pas religieuse de l'ordre de Saint-Augustin.
30:16Je suis vraiment laïque consacrée au service du Seigneur et au service de l'hospitalité.
30:21Mais c'est un choix, et un choix qui a été fait pleinement, en liberté.
30:28Ce qui est très enrichissant dans la vie communautaire, c'est le fait de cheminer ensemble,
30:34d'être ensemble vers un même objectif, puisque celui qui nous oriente, qui oriente notre vie,
30:39c'est le même, c'est le Christ.
30:42La composition de la communauté de l'hospice est décidée par le prévôt, le supérieur de la congrégation.
30:50On n'a pas choisi le caractère des uns et des autres,
30:53et puis peut-être que mon caractère embête tel ou tel confrère,
30:58et comme peut-être son caractère peut m'embêter,
31:02alors finalement qu'est-ce que j'en fais ?
31:04J'ai à avancer avec ça pour pouvoir essayer de changer,
31:07pour faire en sorte que tout se passe pour le mieux pour tout le monde.
31:12L'hospice a compté jusqu'à 30 chanoines.
31:23Malgré l'accès à une couverture sociale et la perspective rassurante d'intégrer une société stable,
31:29les ordres ont du mal à attirer des jeunes.
31:32Je crois qu'aujourd'hui c'est difficile de s'engager pour toute la vie.
31:36C'est vrai pour la vie religieuse, c'est vrai pour le mariage, c'est vrai pour beaucoup de choses.
31:42Aujourd'hui c'est plus facile de trouver des personnes qui s'engagent à fond pour une année,
31:48deux ans, trois ans, mais risquer toute son existence, toute sa vie dans un engagement,
31:55ça aujourd'hui c'est une valeur qui est difficile.
32:00Il y a aussi bien sûr la crise du religieux.
32:03C'est difficile probablement aussi d'engager toute sa vie dans le vœu d'obéissance.
32:09Un jour on va me demander de quitter l'hospice du Grand Saint Bernard,
32:13d'aller dans telle paroisse ou dans telle autre maison,
32:16et je suis appelé à me préparer à être disponible.
32:19Et puis évidemment le vœu de chasteté qui est un engagement de disponibilité intérieure
32:24pour que l'amour que j'ai en moi ne soit pas offert à une personne exclusive,
32:31à une épouse en l'occurrence, puis après avec des enfants, mais que ce soit pour tous.
32:46Joy, allez pousse, pousse.
32:49Non, Joy, pousse.
32:53Pousse, voilà, encore, pousse.
32:55Là, celui-là, pousse.
32:56Voilà, tire, tire, tire.
33:00Voilà.
33:04Tous les jours on fait ces jeux avec les chiens.
33:06C'est très important de les occuper.
33:08Les chiens ont besoin d'être stimulés.
33:11Tu restes.
33:12C'est vraiment la recherche de flair.
33:14Bonbon, cherche.
33:16Il leur demande énormément d'énergie et de concentration.
33:20Voilà, c'est bien.
33:22Donc c'est un exercice qui est bien aussi pour créer un lien avec le chien.
33:27Et en plus des balades, qu'il ait une autre occupation dans sa journée.
33:30Ouais.
33:31Voilà.
33:32Très bien.
33:34Tiens, tiens, tiens.
33:35Allez, tiens sa place.
33:36Tiens sa place.
33:37Voilà, ça c'est bien Gypsy.
33:40Ça c'est bien.
33:41Bravo.
33:42Tiens.
33:44Le lendemain, à Martigny,
33:46Karine rencontre le responsable chien et chenille
33:49pour la planification de la reproduction.
33:52Là c'est le mâle avec lequel on aimerait s'haïr samedi.
33:55Il a des bien meilleures angulations à l'avant.
33:58Et 0,49% c'est sur la lignée paternelle ?
34:01Non, c'est l'homogénéité, coefficient d'homogénéité.
34:04Pour former les couples reproducteurs,
34:06il faut choisir des chiens et des chiennes
34:08qui possèdent les mêmes capacités de reproduction.
34:11Et des chiennes qui possèdent les meilleures qualités physiques
34:14et le meilleur caractère possible.
34:16Mais ils ne doivent pas être trop apparentés
34:18pour éviter les problèmes de consanguinité.
34:21Dans le sens des données sur ordinateur
34:24où on peut calculer la consanguinité,
34:26très vite c'est sur cinq générations.
34:32Là c'est vrai qu'on observe beaucoup de situations
34:34où on se doit de les rapporter
34:36parce que ça va être intéressant et important
34:39de savoir les traits de caractère du chien pour l'élevage.
34:42Si c'est un chien plutôt sociable,
34:44un chien qui sera peut-être plus en retrait,
34:47si c'est un chien qui s'adapte facilement aux différentes situations.
34:52Le savoir-faire du chenil est régulièrement récompensé au concours.
34:56Mais pour Ours Luchère,
34:58ce n'est qu'un effet secondaire sans importance.
35:03Xandy, par exemple, a une tête relativement légère
35:06avec un stop relativement inexistant.
35:08C'est-à-dire qu'en partant du front,
35:10ça descend de façon assez linéaire vers le museau.
35:13On aurait préféré un stop plus marqué,
35:15mais ça reste quand même très secondaire.
35:19À la Fondation, on ne sélectionne pas selon les critères des concours,
35:22mais seulement sur les capacités intrinsèques,
35:24la santé et de bons mouvements.
35:28L'allure est également très bien cotée lors des concours.
35:31C'est pour ça qu'on remporte pas mal de prix.
35:33Mais ce n'est pas notre objectif principal.
35:37Beaucoup de clubs de chiens de race sont critiqués
35:39pour les objectifs qu'ils poursuivent.
35:41Les chiens qui remportent un franc succès au concours
35:44sont souvent des animaux qui plaisent moins au public
35:47et qui s'intègrent mal dans une vie de famille.
35:55Naron est l'un des 4 chiots nés au mois de mai dans la Fondation.
35:59Il est âgé de 3 mois.
36:03Non, tu portes bien la laisse, bravo !
36:05Une partie des chiots sont vendus à des particuliers
36:08qui sont triés sur le volet pour s'assurer
36:10qu'ils élèveront leurs chiens dans les règles de l'art.
36:13Karine prépare les chiots avant leur livraison.
36:18C'est une phase qui est très importante
36:20parce que si ce chiot n'a pas l'habitude d'entendre les voitures,
36:23de voir du monde, d'autres chiens,
36:25c'est un chien qui, à l'âge adulte, risque d'être inadapté,
36:28d'être stressé dans des situations où il se retrouve en ville.
36:31Découvrir plein de nouvelles choses qui, pour nous, nous semblent simples,
36:35c'est tout des choses que le chiot a vraiment besoin
36:38de découvrir petit à petit.
36:40Et à 3 mois, il se fatigue vite,
36:42donc c'est bien de faire ça souvent,
36:44mais ça durera des tout petits moments,
36:46de 20 minutes, 30 minutes,
36:48parce que ça demande beaucoup d'énergie pour le chiot
36:50de découvrir toutes ces nouvelles choses.
36:52Les bruits sont vraiment...
36:54La ville, c'est pas un environnement qui est naturel pour un chiot,
36:57donc il y a vraiment des bruits qu'il doit découvrir.
36:59On appelle ça vraiment la phase d'imprégnation
37:01où il associe des choses négatives aux positives.
37:04Je la rends positive en étant attentive au chiot.
37:07Je dois faire attention que ce ne soit pas trop pour le chiot.
37:16Voilà, bien dû.
37:18Même son temps libre, Karine le consacre aux animaux.
37:22Aujourd'hui, elle s'occupe de son cheval
37:26et de Xandy, qui a pu l'accompagner.
37:30Son chien, Pixel, est toujours avec elle.
37:33Tu veux aussi l'attention ?
37:35Bravo !
37:37Mais Karine évite d'emmener trop souvent un Saint-Bernard chez elle.
37:41C'est pas facile de les laisser,
37:43parce qu'on voit qu'ils aimeraient encore venir
37:45ou il y a un autre qui attend.
37:47Quand on part le soir, on se dit
37:49non, cette fois, je ne prends pas de chien,
37:51et on s'en va, parce que sinon on se laisserait
37:53avoir par leur regard le soir.
38:01C'est pas toujours facile d'arriver à séparer
38:04la vie professionnelle de la vie privée,
38:06parce que forcément, si on travaille avec des animaux,
38:08on ne peut pas être de marbre et froid.
38:10On a un attachement qui se crée.
38:12Donc ça, c'est quelque chose qui est impossible,
38:14en tout cas pour moi, à gérer.
38:16Donc si on a un chien qui décède
38:19ou qu'il lui arrive quelque chose,
38:21on sera de toute manière touché.
38:23On ne peut pas mettre cette distance,
38:25c'est pas possible.
38:27On essaye simplement de se raisonner au mieux.
38:29Je me dis, voilà, dès le début, ce n'est pas le mien,
38:31mais ça ne veut pas dire qu'on ne sera pas touché
38:33et qu'on ne sera pas triste s'il lui arrive quelque chose.
38:35On a besoin de lui donner de l'amour,
38:37il nous donne l'amour en échange.
38:39S'il n'y a pas de relation, il n'y a pas de travail
38:41non plus dans ce métier, c'est pas possible.
38:43Les Saint-Bernard de la Fondation
38:45interviennent également
38:47dans le soutien psychologique
38:49aux enfants et aux adolescents.
38:51Claudia Muller est pédagogue.
38:53Les chiens aident les jeunes
38:55à se motiver,
38:57à retrouver de l'entrain.
38:59Ils procurent un vrai moment d'insouciance,
39:01une véritable décontraction
39:03aux enfants hospitalisés
39:05ou placés en institution.
39:07Les Saint-Bernard permettent
39:09à ces jeunes d'avoir un soutien psychologique
39:11et un soutien humain.
39:13Les Saint-Bernard permettent de briser la glace.
39:15Même les enfants les plus repliés sur eux-mêmes
39:17ont tendance à s'ouvrir à leur contact.
39:19Les chiens facilitent la mise en contact.
39:25Ils n'ont pas de normes culturelles.
39:27Peu importe qu'on soit en bonne santé ou malade,
39:29vieux ou jeune, pauvre ou riche,
39:31on se sent aimé par le chien.
39:33Et malgré sa taille imposante,
39:35personne n'a peur d'un Saint-Bernard.
39:37Il émane de lui un vrai calme.
39:39On peut le serrer dans ses bras.
39:41Et même si on y va un peu fort,
39:43ces chiens ne réagissent pas.
39:45On se sent protégés, en sécurité.
39:47Ces chiens consolent.
39:49On se sent bien en leur compagnie.
39:55Ce camp est organisé par la Ligue
39:57contre le cancer de Zurich.
39:59Le travail social implique
40:01les jeunes patients et leurs familles.
40:03Noa, 12 ans, n'avait jamais vu
40:05un Saint-Bernard en vrai.
40:07Oui, j'ai peur quand il grogne.
40:09Mais à part ça, non.
40:15J'ai eu un cancer.
40:17Il le s'est mis.
40:19Ma famille a eu très peur pour moi.
40:21Tout le monde était très triste.
40:27Quand on a su que j'étais guéri,
40:29ils ont tous retrouvé le sourire.
40:31La joie, ça aide à guérir.
40:33Les frères et sœurs des jeunes patients
40:35ont aussi besoin d'aide.
40:37Carla est venue avec son frère Félix.
40:41C'est un peu grâce à elle
40:43que j'ai pu venir aujourd'hui.
40:45Il y a un an, elle a eu un cancer.
40:47C'est pour ça qu'on est ici aujourd'hui.
40:51C'est une belle récompense
40:53après tout ce qu'elle a souffert.
40:55Elle a vraiment beaucoup souffert.
40:57Mais elle est toujours là.
40:59C'est une sorte de récompense
41:01après tout ce qu'elle a enduré.
41:09Mettez-vous deux par deux,
41:11l'un en face de l'autre.
41:13Tenez-vous par les mains
41:15afin de faire un tunnel.
41:31Au col, la météo est mauvaise.
41:33Le jour de la fête nationale suisse.
41:39Comme dans tout le pays,
41:41l'hospice prépare un feu d'artifice.
41:43Anne-Marie possède aussi
41:45un savoir-faire temporel.
41:47Avant d'entrer dans les ordres,
41:49elle était spécialisée
41:51en pyrotechnique.
41:53Aujourd'hui, c'est particulier
41:55parce qu'on a de la pluie
41:57toute la journée.
41:59Mais on devrait pouvoir tirer ce soir
42:01puisqu'à partir de 19h,
42:03d'après les prévisions météorologiques,
42:05on ne devrait plus avoir
42:07de précipitations.
42:09Il y avait un petit feu d'artifice.
42:11Il y avait des gens amateurs
42:13qui faisaient.
42:15C'était un petit feu d'artifice
42:17qui faisait.
42:19C'était un petit feu d'artifice
42:21qui faisait.
42:23C'était juste embêtant
42:25quand on est professionnel.
42:27Je sais quels sont les dangers.
42:29Je sais où il peut y avoir du danger.
42:31C'est quelque chose de très technique
42:33mais qui en même temps donne
42:35quelque chose de,
42:37je dirais,
42:39de merveilleux.
42:41Tout le monde, ça peut toucher
42:43beaucoup de gens.
42:45Il y a quelque chose, je dirais,
42:47de magique, entre guillemets,
42:49de la pyrotechnie.
42:57Le jour où j'ai pris conscience
42:59qu'il y avait un certain nombre de valeurs en moi
43:01qui pouvaient être mises
43:03au service du bien, au service du passage.
43:05Ma motivation profonde,
43:07c'est vraiment de transmettre
43:09et puis d'aider toutes les personnes qui passent
43:11de rejoindre ce lieu en nous
43:13où on est comblé,
43:15où on est plus que comblé
43:17et de rejoindre cette joie profonde
43:19pour une plus grande humanité,
43:21pour une plus grande fraternité.
43:23C'est ma motivation profonde, franchement.
43:37Xandy porte des petits.
43:39Elle doit être auscultée
43:41par le vétérinaire.
43:43Elle a des pertes purulentes
43:45depuis déjà hier.
43:47Elle mange, elle boit, rien du tout depuis hier ?
43:49Alors hier, non.
43:51Elle n'a pas mangé, elle a bu, mais elle n'a pas mangé.
44:01On va faire une prise de sang.
44:03Oui.
44:07Karine attend
44:09l'arrivée d'Ours Lucheur.
44:11Xandy est gravement malade.
44:13Karine ne peut pas prendre de décision
44:15sans lui.
44:17Bon, on a une chute des globules blancs.
44:19Ça arrive souvent dans les infections utérines.
44:21La chimie sanguine,
44:23ça, c'est plutôt des bonnes nouvelles.
44:25On a un taux de sucre
44:27qui est tout à fait correct.
44:29Il n'y a pas de retentissement rénal.
44:31Les enzymes hépatiques sont bonnes.
44:33Ici, nous avons la vessie
44:35et ici, donc, les cornes utérines
44:37qui sont pleines de pus. Vous avez une autre image ici.
44:39On a vraiment un piomètre
44:41qui a une sécrétion importante.
44:43Bon, ce n'est pas des bonnes nouvelles.
44:45On a un piomètre.
44:47On a une infection qui s'est développée suite à la saillie.
44:49Maintenant, c'est la question
44:51de savoir si on l'opère,
44:53si on la stérilise
44:55ou si on essaye un traitement médical
44:57pour éventuellement
44:59essayer d'avoir à nouveau des petits
45:01la prochaine fois, sachant que ça va être
45:03difficile et très aléatoire.
45:05Non, je crois
45:07que la meilleure chose, c'est de faire l'opération
45:09parce que c'est une chienne
45:11qu'on aime tellement.
45:13On ne veut pas la risquer.
45:15En plus, ces traitements
45:17sont douloureux.
45:19Moi, je n'aime pas tellement les faire non plus.
45:21La chance n'est pas très bonne.
45:23Non, et puis la probabilité que ça fonctionne
45:25est quand même plutôt faible.
45:27On va l'opérer directement.
45:29On va faire ça aujourd'hui.
45:31Xandine ne pourra plus
45:33contribuer au programme d'élevage.
45:35C'est vrai que la satisfaction,
45:37c'était après d'avoir
45:39de la continuité des shows.
45:41Heureusement, on a quand même eu une portée avec elle.
45:43Il n'y a rien de grave.
45:45Elle va bien.
45:47Elle n'est pas en danger.
45:49Ça, c'est le principal.
46:05...
46:29Dès la fin de l'été,
46:31l'hospice doit commencer à remplir
46:33le garde-manger pour l'hiver.
46:35Raphaël Duchoux est responsable
46:37du stock de fromage.
46:39...
46:41Dans les alpages
46:43du Grand Saint-Bernard,
46:45le fromage est produit de façon traditionnelle.
46:47Trois pièces ?
46:49Qu'est-ce que ça signifie,
46:51ce 18, ce 6 ?
46:53Ça, c'est la date, le 18 juin.
46:55Et puis là, c'est le nom
46:57de l'alpage. C'est aussi pour toi.
46:59On voit l'hospice avec tous ces fromages.
47:01Tu sais que c'est le mien.
47:03Très bien, et on mangera ça
47:05et on dégustera ça avec de ton produit.
47:07Merci beaucoup.
47:11Lui sera prêt pour être fondu
47:13seulement à partir de trois mois.
47:15Celles-là, elles sont prêtes...
47:17Elles sont plus petites, comme ça.
47:19Elles sont prêtes à un mois pour être mangées.
47:25Nous achetons les produits ici,
47:27dans cette région, les fromages
47:29et les produits laitiers,
47:31tout simplement pour aider
47:33les producteurs locaux,
47:35pour nous rendre solidaires
47:37des habitants de cette montagne
47:39où l'hospice du Saint-Bernard se trouve situé.
47:41On pourrait trouver du fromage aussi excellent ailleurs,
47:43comme dans le centre du Valais
47:45ou dans le Valais germanophone,
47:47mais nous avons pris cette option par solidarité
47:49pour les producteurs locaux.
47:59Le froid s'installe plus vite
48:01à 2500 m d'altitude.
48:03Quand il neige,
48:05la route du col n'est pas déblayée.
48:07L'hospice stocke donc
48:09des provisions pour 6000 hôtes.
48:13Du vin, jamais.
48:15Jamais, nous ne sommes à court de vin,
48:17mais c'est surtout le pain qui manque
48:19puisque le pain est congelé.
48:21Alors, au mois de mai,
48:23april, mai, après-pâques,
48:25on fait un voyage,
48:27et du porté de pain.
48:43Trois mois plus tard,
48:45le 24 décembre,
48:47le col du Grand Saint-Bernard
48:49est sous la neige.
48:51Même s'il y en a beaucoup moins que d'habitude,
48:53Anne-Marie fait quand même une tournée
48:55pour évaluer les risques d'avalanches.
48:57L'hospice attend l'arrivée
48:59de 80 hôtes.
49:01Il y a eu, ces dernières journées,
49:03deux avalanches dans la région.
49:05Même durant cette période
49:07où on a un danger très faible d'avalanches,
49:09mais le risque zéro n'existe pas.
49:11Et puis, il est important
49:13d'observer tous les jours
49:15pour voir l'évolution de la neige
49:17parce que c'est comme ça qu'on peut définir
49:19au niveau de la transformation
49:21des cristaux,
49:23qu'il y a un risque
49:25qui augmente ou qui diminue.
49:29La famille Bossard
49:31vient passer Noël ici
49:33depuis de nombreuses années.
49:35Pourquoi on passe Noël ici ?
49:37Pour être en famille ?
49:39Pour vivre
49:41les fêtes chrétiennes,
49:43l'aspect spirituel,
49:45le vivre en famille
49:47de façon très naturelle.
49:49Quand on est en pleine,
49:51ce n'est pas évident
49:53d'aller à la messe avec les enfants.
49:55Jusqu'ici, c'est en lieu de la nature.
49:57Une vie communautaire
49:59avec les moines qui nous parlent.
50:01Il faut faire du sport.
50:03S'entraîner à la mer.
50:05Être ensemble de manière simple
50:07avec des jeux de société.
50:09C'est une deuxième famille pour nous.
50:19Nous accueillons
50:21pour ces fêtes de Noël des familles,
50:23des petites familles avec quelques enfants,
50:25des personnes qui traversent
50:27des épreuves, des difficultés de la vie
50:29et qui viennent
50:31pour vivre Noël
50:33en famille, dans la simplicité,
50:35dans l'humilité.
50:43Les clients
50:45participent volontiers à la préparation
50:47du repas, comme dans une grande famille.
50:53José Mitaz a résolu son problème.
50:55Un jésuite qu'il connaît depuis longtemps
50:57a accepté de devenir son accompagnateur
50:59spirituel.
51:01J'ai la joie d'avoir pu déjà rencontrer
51:03deux fois mon nouvel accompagnateur
51:05qui est un homme d'écoute.
51:07Je n'attends pas d'un accompagnateur
51:09qui me donne des conseils.
51:11Qui a une grande expérience
51:13de la vie et de l'épreuve.
51:15C'est quelqu'un qui a une approche
51:17personnelle. Pour moi, ça, c'est important.
51:31Dans quelques mois,
51:33José prendra ses fonctions dans une communauté
51:35de la vallée. Il aura passé
51:37neuf ans à l'hospice.
51:39L'empreinte de José
51:41restera longtemps gravée
51:43dans la mémoire du grand Saint Bernard.
52:39Abonnez-vous !