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00:00rendez-vous derrière l'image. On prend le temps de décrypter l'info à partir de photos qui font son.
00:05Ces politiques françaises tiennent pour boucler la boucle aujourd'hui.
00:08Ça fait tout juste une semaine que Michel Barnier est devenu Premier ministre.
00:12Son gouvernement n'est toujours pas nommé, mais il a promis hier que ce serait chose faite la semaine prochaine.
00:18En attendant, il poursuit ses consultations et il fait de la communication.
00:22C'est l'objet de votre chronique Romain Brunet. Bonjour Romain, journaliste pour le web de France 24.
00:28Alors, on va commencer peut-être, c'est la tradition, par s'arrêter sur ce cliché.
00:32Cette photo de Michel Barnier. Plantez-nous le décor et racontez-nous ce qu'on y voit exactement.
00:36Tout à fait. C'est une photo qui a été prise samedi 7 septembre, soit deux jours après la nomination de Michel Barnier à Matignon.
00:43Il effectuait son premier déplacement sur le terrain comme Premier ministre.
00:48Ça a eu lieu au siège du SAMU parisien, à l'hôpital Necker, dans le 15e arrondissement.
00:55Que voit-on sur cette photo qu'on voit l'image ? Le premier ministre entouré de membres du personnel du SAMU.
01:02Il a la main posée sur l'épaule de l'un d'entre eux, un signe de proximité.
01:07On peut aussi voir des sourires sur les visages. Le courant a l'air de passer.
01:11Et c'est exactement l'image qu'il était venu chercher, celle d'un chef de gouvernement à l'écoute des Français
01:18et préoccupé comme une grande majorité d'entre eux par l'état des services publics et en particulier de l'hôpital.
01:24Pourquoi ce choix ? On le voit en premier plan. SAMU, pourquoi cette cible ?
01:29Parce qu'on sort d'une période estivale qui a été marquée une nouvelle fois par de nombreuses fermetures de services d'urgence.
01:37Et quand un nouveau Premier ministre prend ses fonctions, il a envie de montrer qu'avec lui, ce sera forcément différent, ce sera mieux.
01:44On sait que le système de santé et les services publics font partie des principales préoccupations des Français.
01:50Le nouveau front populaire qui, je le rappelle, avait été arrivé en tête des dernières élections législatives
01:56a fait de cette thématique un axe majeur de sa campagne. C'est un enjeu, c'est un sujet.
02:03Michel Barnier ne peut pas l'esquiver. D'ailleurs, il l'avait mentionné dès son discours de passation de pouvoir avec Gabriel Attal.
02:11Il fallait montrer qu'il se soucie des services publics, de l'hôpital public, mais pas que.
02:17Il fallait aussi montrer qu'il compte s'attaquer aux problèmes en écoutant la base, en écoutant l'avis des professionnels.
02:24Et là, c'est très clair. Il fallait montrer une rupture avec la pratique du pouvoir d'Emmanuel Macron et même plus largement de l'ancienne majorité présidentielle.
02:33Michel Barnier l'affirme. On verra si cela se concrétisera réellement dans les faits.
02:38Mais en tout cas, il le dit, il compte donner toute leur place aux corps intermédiaires, c'est-à-dire les syndicats, les associations, les partis politiques.
02:46Bref, tous les types de représentation citoyenne qui ont largement eu le sentiment d'être ignorés ces dernières années.
02:53Alors le but de ce déplacement, c'était donc de marteler un message. Je ferai différemment. Je serai à votre écoute.
03:00C'est ce qu'il a dit au personnel du SAMU. C'est ce qu'il a dit à la sortie de l'hôpital Necker.
03:04Et c'est ce qu'il avait déjà dit au moment de la passation de pouvoir à Matignon. Je vous propose d'écouter Michel Barnier.
03:12À coup sûr, nous devons et nous allons davantage agir que parler pour trouver partout les solutions qui marchent.
03:27Et le gouvernement n'aura pas la prétention de croire que la science infuse vient seulement de lui.
03:34J'ai appris dans ma longue vie publique que les bonnes idées venaient de partout, d'ailleurs.
03:40Souvent des gens les plus modestes ou les plus simples, quand on prend le soin de les écouter.
03:46Voilà. Donc si la méthode promet d'être différente, est-ce que la politique menée le sera également ? Va se question.
03:53Exactement. Pour ça, il faudra attendre le discours de politique générale du Premier ministre pour connaître dans le détail vraiment ce qu'il compte faire.
04:01Mais on a quand même déjà quelques pistes. Ce n'est pas une surprise. Michel Barnier est issu du parti Les Républicains.
04:09Donc il va mener une politique de droite, voire très à droite. Et d'ailleurs, on a déjà eu un premier élément de réponse lors de cette visite à l'hôpital Necker.
04:17Michel Barnier a parlé de l'importance des services publics. Mais que dit-il également ?
04:21Il y a des progrès à faire dans l'organisation. Il y a des économies à faire.
04:26On n'est pas du tout dans l'idée d'investir des moyens supplémentaires pour l'hôpital. Ce qui est proposé, c'est de mieux gérer la dépense publique en rationalisant, en réduisant les coûts.
04:36En somme, faire mieux avec moins. Et pour faire passer la pilule, le Premier ministre répète en boucle depuis une semaine une même rhétorique.
04:43Il faudra dire la vérité et je dirai la vérité. C'est ce qu'il a déclaré jeudi dernier sur le perron de Matignon.
04:49Puis encore le lendemain au 20h de TF1, je dirai la vérité, même si elle est difficile parce que la situation est extrêmement grave.
04:56Enfin, samedi à l'hôpital Necker, si vous tombez sur un Premier ministre qui vous dit qu'il va faire des miracles, méfiez-vous, je ne suis pas là pour raconter des histoires aux gens. Je vais dire la vérité.
05:06Alors vous me direz, on a déjà entendu ce discours de vérité par le passé. C'est normal.
05:12Gabrielle Attal, Elisabeth Borne, Jean Castex, Edouard Philippe, tous ses prédécesseurs avant lui ont dit exactement la même chose, rien d'original.
05:20Et généralement quand un Premier ministre a ce type de déclaration, qu'il parle de situation extrêmement grave, c'est pour préparer les Français à des politiques d'austérité.
05:30Voilà, à part ça justement, quelles sont ses autres priorités ?
05:34Alors à côté des services publics et de la baisse des dépenses, le Premier ministre a aussi mis en avant la revalorisation du travail et l'immigration.
05:43Mais si vous voulez vraiment savoir, je vous conseille de vous plonger dans la lecture du pacte législatif présenté en juillet par les Républicains.
05:50C'était 13 textes de loi avec 3 axes majeurs.
05:54Ça fait une bonne lecture.
05:55La restauration de l'autorité, la réindustrialisation des territoires et le renforcement des services publics de proximité.
06:02Les Républicains ont fait de la reprise de leur proposition la condition de leur soutien.
06:07Et qu'est-ce qu'on apprend cette semaine à la lecture d'une interview de Gérard Larcher publiée en début de semaine dans le Figaro ?
06:15Il dit, Gérard Larcher le président LR du Sénat,
06:18« Le Premier ministre me semble avoir fait sienne nos propositions et je crois que nous pourrons participer au gouvernement. »
06:24Un revirement qui a été acté hier lors des journées parlementaires du parti Les Républicains.
06:30Ils participeront au gouvernement à la condition, a déclaré Laurent Wauquiez, de mener une vraie politique de droite.
06:36Pour autant, Michel Barnier sera un Premier ministre sur un siège éjectable.
06:40Il va devoir passer un nombre d'épreuves.
06:42La première sera celle de l'Assemblée Nationale, de la censure ou pas.
06:45Sa durée de vie à Matignon va clairement dépendre du Rassemblement National.
06:50Exactement.
06:51Et le président du RN, Jordan Bardella, l'a clairement dit le week-end dernier.
06:55On l'écoute.
07:01Le respect que l'on doit aux 11 millions de Français qui se sont exprimés pour le RN,
07:06qui est le parti politique pour lequel les Français ont le plus voté aux élections européennes,
07:10mais aussi aux élections législatives, est la moindre des choses.
07:13Et moi, je souhaite que le Premier ministre et le futur gouvernement puissent non seulement se mettre au travail,
07:19mais qu'ils puissent être attentifs aux exigences qui sont désormais les nôtres.
07:24Et je crois qu'à compter de ce jour, M. Barnier est un Premier ministre sous surveillance.
07:28Pas sous surveillance démocratique d'un parti politique qui est désormais incontournable
07:33dans le jeu parlementaire et dans le jeu démocratique, le Rassemblement National.
07:36Voilà, un Premier ministre sous surveillance.
07:39Les mots sont forts.
07:40La menace de censure sans équivoque.
07:42Michel Barnier en a bien conscience.
07:44Et depuis une semaine, il s'efforce d'envoyer des signaux au RN et à ses électeurs.
07:49L'immigration et la sécurité sont au cœur de son discours.
07:52Matignon réfléchirait même, selon France Info,
07:54à ressusciter le ministère de l'immigration créé en 2007 par Nicolas Sarkozy.
08:00Qu'il a démenti au passage.
08:01Qu'il a démenti, tout à fait.
08:02A l'époque, il s'agissait déjà de plaire à l'électorat du Front National.
08:06On parlait du ministère de l'immigration et de l'identité nationale.
08:09Donc effectivement, l'entourage de Michel Barnier a démenti.
08:11Mais ballon d'essai ou non, en tout cas, cela montre déjà l'influence exercée par le Rassemblement National.
08:17Voilà, le RN en rôle d'arbitre, il s'en cache pas vraiment.
08:20Une influence qui fait grincer des dents au sein de la Macronie, forcément.
08:24Et oui, car souvenez-vous de la loi immigration votée en décembre dernier.
08:28A l'époque, Marine Le Pen avait parlé de victoire idéologique pour son parti.
08:33Et ça avait fracturé la majorité présidentielle.
08:36Le sujet est explosif.
08:37Et logiquement, certains députés renaissants ont exprimé leur gêne ces derniers jours.
08:42Notamment, Ludovic Mendes a dit que le RN avait été trop présent dans les consultations.
08:47Qu'il n'avait pas envie de voir Bruno Retailleau nommé au ministère de l'Intérieur.
08:52Il y a également la députée Stella Dupont qui a réagi sur le réseau social X
08:56au possible retour du ministère de l'Immigration.
08:59Ça commence fort. Est-ce une priorité dans le moment et dans le contexte ?
09:03Le cas échéant, c'est une chouette idée pour rassembler à l'extrême droite.
09:07On comprend en vous écoutant que la composition du gouvernement ne va pas être aisée.
09:13Michel Barnier va devoir jouer aux équilibristes.
09:16Il est à vrai dire déjà sur un fil.
09:18C'est ça. Alors du coup, il prend son temps.
09:20Il a annoncé l'annonce de son gouvernement pour la semaine prochaine.
09:24Il sera aujourd'hui à Annecy, aux journées parlementaires des Républicains.
09:28Il était hier en Seine-et-Marne avec les parlementaires du Modem.
09:33Un peu plus tôt, lors de la même journée, il était à Reims avec les parlementaires du Parti Horizon.
09:38Mardi, il était dans les Yvelines avec les parlementaires du Parti Renaissance.
09:42Michel Barnier s'est exprimé ce midi.
09:44Il a promis un gouvernement équilibré, représentatif, pluriel,
09:48où chacun aura sa place.
09:50Comme d'habitude, dans ce genre de contexte, beaucoup de noms circulent.
09:55On comprend que beaucoup de LR veulent en être,
09:58que plusieurs ministres sortants aimeraient poursuivre l'aventure
10:01et qu'il sera très difficile, a priori, d'attirer des personnalités de gauche au sein de ce gouvernement.
10:08Une seule certitude qui fera peut-être des déçus.
10:11Tony Estanguet, que beaucoup voyaient déjà ministre des Sports
10:15après le succès des Jeux Olympiques et Paralympiques,
10:18n'entrera pas au gouvernement.
10:20Il était interrogé lundi soir par nos confrères de France 2.
10:23Il a clairement fermé la porte.
10:25Il compte terminer sa mission à la tête du comité d'organisation de Paris 2024.
10:29Il a encore quelques mois de travail.
10:31Il a également estimé qu'il y avait d'autres façons, selon lui, de servir son pays
10:36qu'en faisant de la politique.
10:38Ce n'était peut-être pas aussi le meilleur des timings.
10:40On sait que cette mission va être extrêmement risquée de haut vol.
10:44Merci beaucoup Romain Brunet.

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