Édouard Philippe: "Aucun grand pays ne peut accepter que les questions migratoires soient des questions sur lesquelles il ne décide pas"
L’ancien Premier ministre Édouard Philippe était l’invité de “Tout le monde veut savoir”, après s’être déclaré candidat à l’élection présidentielle de 2027.
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00:00Est-ce que vous considérez qu'il faut une nouvelle loi, qu'il faut de nouveau agir sur le front de l'immigration ?
00:05Des lois sur l'immigration, il y en a eu tellement depuis que je m'intéresse aux affaires publiques
00:11que s'il s'agissait d'une loi supplémentaire pour régler tous les problèmes, ça se saurait.
00:15Est-ce que la loi actuelle, celle qui a été votée, a purgé le sujet ?
00:18Non, elle a amélioré les choses, mais elle n'a pas purgé le sujet.
00:21J'ai eu l'occasion de dire qu'il fallait prendre cette question au sérieux, vraiment au sérieux.
00:26J'ai eu l'occasion de faire des propositions.
00:28J'en ai fait une, qui a peut-être surpris certains, que je reformule ce soir,
00:33qui consiste à considérer que nous devrions, me semble-t-il,
00:37dénoncer la convention qui lie la France à l'Algérie, convention qui a été signée en 1968.
00:42Qui, pour ceux qui nous regardent, permet de donner des visas plus facilement,
00:44facilite les flux migratoires entre la France et l'Algérie.
00:47Dans des conditions très différentes de celles qui prévalent aujourd'hui.
00:49Je suis convaincu qu'il y a là quelque chose qui permettrait d'améliorer la situation.
00:54Je ne suis donc pas du tout opposé à ce qui est, au contraire, extrêmement décidé,
00:59à ce qui est plus de fermeté, ou plus exactement, plus d'efficacité et plus de contrôle.
01:05Nous ne pouvons pas, aucun grand pays ne peut accepter que les questions migratoires
01:11soient des questions sur lesquelles il ne décide pas.
01:14C'est-à-dire des questions qui s'imposent à lui.
01:16Or, aujourd'hui, nous ne décidons pas, nous n'avons pas les instruments
01:19qui permettent de décider effectivement de ce que nous voulons.
01:23Du nombre de personnes qui viennent de l'étranger que nous voulons admettre sur le territoire
01:27ou dont nous voulons qu'elles restent.
01:28Mais vous disiez en début d'interview, Edouard Philippe, que vous aviez assez peu de différences avec Michel Barnier.
01:35Rappelons ses propos en 2021.
01:37Il disait, quand il était candidat à la primaire de droite,
01:39il faut qu'il y ait un moratoire sur l'immigration.
01:41C'est-à-dire que pendant 3 à 5 ans, il n'y ait plus de flux.
01:43Je ne crois pas que cette idée...
01:48Pardon.
01:48Je suis certain qu'aujourd'hui, avec les instruments que nous avons,
01:51cette idée est totalement infaisable.
01:53Donc on peut se demander si c'est bien ou si c'est pas bien.
01:55Ça n'est pas faisable aujourd'hui.
01:57Et je ne crois pas que ce soit sain.
01:59Nous avons besoin d'étudiants étrangers.
02:01On ne va pas interdire aux étudiants étrangers de venir étudier en France.
02:04Nous avons besoin de travailleurs qui viennent de l'étranger.
02:07Mais nous avons besoin de décider qui vient.
02:10Ce n'est pas un gros mot, ce n'est pas quelque chose de scandaleux.
02:12Nous avons besoin de décider qui vient et qui ne peut pas venir.
02:15Et vous assumez de dire qu'il faut moins d'immigration ?
02:18Oui, parce que je pense qu'il vaut mieux la contrôler
02:19et que donc nous en aurons moins si nous la contrôlons mieux.