Le carrefour de l'info - Journée mondiale de prévention du suicide

  • il y a 4 jours
La Journée mondiale de prévention du suicide est une journée de sensibilisation célébrée le 10 septembre de chaque année. En cette occasion, nous avons eu le plaisir de recevoir la Directrice du Centre de prévention du suicide, Dominique Nothomb.

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00:00Bonjour, bonjour à tous. Ravis de vous retrouver dans cette nouvelle édition du Carrefour de l'information.
00:07Tout de suite, les titres. Formation bruxelloise à Medlawège qui plaide pour des listes bilingues et un seul collège à Bruxelles.
00:14Bruxelles où par ailleurs le port des signes convictionnels fait son retour au Conseil communal à un mois du scrutin.
00:21Notre dossier du jour, nous sommes le 10 septembre et c'est la journée mondiale de prévention du suicide.
00:26Notre invitée dans quelques instants, Dominique Lothombe, directrice du centre de prévention du suicide.
00:32En deuxième partie d'émission à l'international, ce cri d'alarme pour commencer, celui de Mario Draghi.
00:37Il appelle l'Europe à changer pour éviter l'agonie. Il appelle l'Europe à investir 800 milliards d'euros chaque année pour relancer la compétitivité.
00:46Et puis au Maghreb, notamment en Tunisie, ce vaste mouvement dans le corps des gouverneurs décidé par le président Qaïs Saïd
00:52qui interpelle à quelques semaines de la présidentielle. Voilà pour l'essentiel du Carrefour de l'information qui démarre tout de suite.
01:06Voilà, je vous le disais dans les titres, nous sommes le 10 septembre et c'est la journée mondiale de prévention du suicide.
01:12Notre invitée aujourd'hui, Dominique Lothombe, qui est directrice du centre de prévention du suicide. Bonjour.
01:18Merci d'être avec nous sur Arbel. Peut-être avant de parler de la campagne et de la vidéo de prévention, un constat ou plutôt des constats plus qu'alarmant.
01:28Alors en tout cas interpellant, c'est vrai que depuis 2020, nous avons constaté sur l'ensemble de nos activités vraiment proportionnellement davantage de jeunes qui font appel à nos services.
01:39Ce qui en soi est une bonne chose, mais néanmoins la proportion est importante, de l'ordre de 15% sur notre ligne d'écoute anonyme et gratuite, donc la ligne 0 832 1 2 3.
01:52Et environ 1 patient sur 4 est un patient qualifié de jeune, donc moins de 25 ans actuellement, donc dans notre cellule qui accompagne les personnes suicidaires ainsi que les familles endeuillées par suicide.
02:06La tranche d'âge la plus concernée, je vois ici c'est entre 15 et 24 ans, c'est bien ça ?
02:11Alors selon une étude en fait de Cienzano, eh bien 1 jeune sur 4 décède, décide d'un suicide, donc ce constat est interpellant.
02:21Et ces chiffres, c'est vrai, alarmant, vous l'avez dit, sont corroborés par d'autres études qui suivent.
02:29Je vois aussi que le nombre de consultations psychologiques est important au centre de prévention du suicide.
02:35Alors en 2023, ce sont environ 2000 consultations qui ont été menées et notre staff pourrait être doublé, nous serions encore en mesure bien sûr de fournir un service encore meilleur à la population mais qui serait complet également.
02:57Alors Dominique Notombe, quelles peuvent être la ou les raisons d'un passage à l'acte suicidaire ?
03:05Alors, si on se réfère à la crise Covid à 2020, c'est vrai que les repères des jeunes ont été quand même mis à mal.
03:13L'isolement a été impératif, la peur, la crainte, le fait aussi de voir les adultes, les parents, l'entourage, y compris des sources d'inspiration comme le milieu scolaire.
03:33Tout le monde était vraiment très anxieux.
03:35A la suite de la crise Covid, nous avons vécu un début de guerre en Ukraine, une forte augmentation des prix et donc un pouvoir d'achat impacté.
03:47Les jeunes vivent dans des familles dont la première priorité est de finir le mois.
03:57Donc ces jeunes, alors qu'ils pourraient avoir vraiment l'avenir devant eux et donc qui pourraient être très positifs, ils ont été totalement impactés et encore plus que nous adultes.
04:11Et donc ce syndrome se perdure et donc l'anxiété perdure et heureusement ils font de plus en plus appel à nos services.
04:24Et les raisons ne sont pas uniquement liées à l'image qu'on a, le harcèlement scolaire finalement ?
04:29Alors la question du suicide, elle est multifactorielle.
04:33S'il y avait une recette simple, on l'appliquerait depuis bien longtemps.
04:37Ce n'est pas le cas, donc la question du harcèlement scolaire est un facteur important mais n'est pas unique.
04:45Il y a d'autres questions qui se posent.
04:48Vous savez que traditionnellement un adolescent, il est en questionnement sur son identité, sur sa vie.
04:54Et c'est vrai que les adolescents ont toujours proportionnellement fait davantage de tentatives de suicide.
05:01Mais ce que nous constatons, nous évidemment sur le terrain, même si ça n'a pas valeur statistique,
05:06c'est qu'il y a davantage de passages à l'acte qui aboutissent au décès du jeune.
05:12Donc il ne se laisse pas de chance de survivre.
05:17Alors comment encourager un dialogue entre un proche ou une jeune en crise, ce qu'on appelle la crise suicidaire ?
05:26Nous avons mis à disposition de la population deux outils dans le cadre de cette Journée Mondiale de Prévention du Suicide.
05:33Le premier outil, c'est une forme de brochure qui donne quelques clés, quelques tips
05:40aux parents, à l'entourage, aux adultes, et leur explique finalement comment procéder.
05:46Et un deuxième outil qui est une vidéo qui présente un dialogue entre un papa et un jeune qui a des idées noires.
05:56Donc évidemment en deux minutes nous avons condensé un dialogue qui prendrait peut-être une heure dans la réalité.
06:04Mais où le papa, finalement de question en question, arrive concrètement à poser la question à son fils « As-tu des idées suicidaires ? ».
06:14Je reviendrai sur ce point-là qui est très important.
06:17Et enfin qui termine le dialogue, l'échange en disant « Écoute, je te propose que nous recherchions des ressources auprès du Centre de Prévention du Suicide à Bruxelles.
06:28Il y a d'autres ressources également, ressources qui figurent sur nos sites www.préventionsuicide.be ».
06:33Alors donc je vous disais que j'allais revenir sur ce point-là.
06:36C'est ça, juste sur la capsule, la vidéo sort aujourd'hui finalement, elle est déjà sortie.
06:40Alors écoutez, elle vient d'être mise en ligne il y a quelques minutes et donc je vous invite à visionner finalement sur la page Facebook du Centre de Prévention du Suicide cette vidéo.
06:53N'hésitez pas également à republier car vraiment nous incitons, et c'est le message que je voulais vous porter,
07:01nous vraiment nous incitons à ce qu'un dialogue, une discussion soit menée, soit initiée par les adultes vers leurs enfants
07:11afin de vraiment mesurer où en est l'enfant dans sa vie intérieure.
07:20Parfois il n'y a pas toujours de signe finalement de malaise mais vraiment c'est par le dialogue, c'est par l'échange
07:27que s'il y a vraiment un mal-être ou des idées suicidaires, cette souffrance, le fait de l'exprimer permet de diminuer cette pression
07:38et de faire en sorte, si possible, de ne pas arriver à une souffrance insoutenable.
07:43Donc cette vidéo, cette capsule s'adresse un peu à tout le monde, aux parents, aux enfants en situation d'angoisse, aux amis de ces enfants, un peu tout le monde en fait.
07:52Oui, au personnel des écoles et à l'ensemble des adultes, des proches, puisque ce que je peux vous dire c'est que nous recevons également énormément d'appels sur notre ligne d'écoute,
08:07appels de tiers, donc une personne qui appelle parce qu'elle est inquiète pour une autre personne.
08:13Donc effectivement on incite en tout cas tout un chacun, afin de prévenir le suicide, d'initier le dialogue avec une personne, un jeune, qui surtout s'il a l'air d'avoir mal et d'être mal,
08:28mais pas seulement, même si un jeune a l'air d'aller bien, on incite quand même à sonder ce qu'il y a réellement à l'intérieur de ce jeune.
08:37Dominique Notonde, quelques mots à présent du centre de prévention du suicide, son histoire, son parcours, son travail, ses équipes.
08:44Tout d'abord, son histoire n'est pas toute jeune, elle est vieille quand même de 55 ans.
08:51Alors c'est vrai que nous avons une expérience de 55 ans.
08:55Ce centre, le premier service qui a été mis à disposition de la population, c'est la ligne d'écoute.
09:03Et puis au fur et à mesure des années passantes, on s'est aperçu qu'il était important de pouvoir aussi faire accompagner par des psychologues cliniciens, des personnes suicidaires, des familles endeuillées par suicide.
09:21Un troisième service qui est vraiment un service de prévention, de formation, de sensibilisation à la prévention du suicide.
09:29Et donc en fait actuellement, c'est vrai qu'on propose des services à 360 degrés à tous les moments finalement de la vie.
09:40Et lorsque la question du suicide se pose, on se compris lorsqu'une personne a perdu un de ses proches par suicide.
09:50Voilà, on l'a bien compris, une prévention du suicide complète et complémentaire.
09:54Il y a aussi, on l'a évoqué brièvement tout à l'heure, une ligne relativement très active.
09:59Oui, donc en 2023, ce sont 33 000 appels auxquels nos bénévoles ont répondu.
10:06Nos bénévoles, je les remercie vraiment de tout cœur, ils sont là 24 heures sur 24 pour répondre aux personnes qui ont des idées suicidaires ainsi qu'à l'entourage.
10:18Nous formons les bénévoles, donc ce sont des psychologues cliniciens qui les forment et qui les accompagnent tout au long de leur bénévolat.
10:26Et donc je me permets ici, puisque vous me donnez le micro, de dire que nous recherchons toujours des bénévoles.
10:33Donc n'hésitez pas à consulter le site préventionsuicide.bo pour plus d'informations.
10:39Alors peut-être avant de nous quitter, un message, mot de la fin, il ne faut pas attendre le 10 septembre pour parler de prévention du suicide.
10:49C'est une problématique auxquelles il faut s'intéresser toute l'année.
10:52Oui, mais c'est un problème de santé publique et de politique publique.
10:57Je dois dire que la crise Covid a été difficile, mais a quand même permis de mettre sous les feux de la rampe la question du suicide
11:05et de sensibiliser des personnes qui s'en tenaient très éloignées.
11:11C'est un tabou qui reste présent, mais quand même on sent une ouverture petit à petit au fur et à mesure des messages qui passent.
11:22Certainement lorsque maintenant on parle de ces jeunes, parfois très jeunes, même enfants, qui imaginent un scénario de suicide,
11:33je pense que personne ne peut rester insensible à cette question.
11:37Et je le dis et le répète ici, les jeunes d'aujourd'hui sont les adultes de demain.
11:43Il est donc important que l'on accompagne ces jeunes qui sont fragilisés.
11:48Voilà, c'était donc la conclusion de Dominique Noton. Je rappelle que vous êtes directrice du centre de prévention du suicide.
11:54Merci d'avoir été avec nous ce soir, Arabelle.
11:56Merci beaucoup, Tariq.
11:57Avec plaisir. On se retrouve dans quelques instants pour la suite de votre CAFRO de l'info.
12:02Et toujours dans l'actualité nationale, trois semaines après leur cadet de l'enseignement obligatoire,
12:06les quelques 230 000 étudiants de l'enseignement supérieur francophone vont retrouver dès la semaine prochaine le chemin de leurs auditoires
12:14pour une nouvelle année académique.
12:16Au vu de la tenue des élections du 9 juin dernier, cette rentrée sera d'ailleurs la première pour la toute nouvelle ministre de l'enseignement supérieur,
12:22Élisabeth Dégryse, les engagés, qui est également ministre-présidente de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
12:28Dans son accord de majorité, cette nouvelle coalition au pouvoir prévoit toute une série de réformes pour l'enseignement supérieur
12:34à mettre en œuvre au cours des cinq prochaines années. Nous y reviendrons bien évidemment dans nos prochaines éditions.
12:40Formation bruxelloise, Ahmed Laouge, qui plaide pour des listes bilingues et un seul collège à Bruxelles.
12:46Cela permettrait, selon lui, d'éviter la situation actuelle liée au blocage des négociations côté néerlandophone.
12:53Il faut des listes bilingues, un seul collège, comme au niveau communal,
12:57dans lequel on retrouve des candidats francophones et des néerlandophones, selon le bourgmestre de Kukelberg.
13:07Et on boucle ce tour d'horizon de l'actualité bruxelloise avec l'interdiction de consommer de l'alcool sur le piétonnier prolongé d'une année.
13:15Le conseil communal de la ville de Bruxelles a décidé hier, à une majorité très large,
13:19de prolonger d'un an jusqu'en octobre 2025 son règlement qui interdit la consommation d'alcool dans l'espace public de plusieurs quartiers situés dans l'hypercentre de la capitale.
13:31Seul le PTB a voté contre, jugeant discriminatoire la distinction faite entre les consommateurs qui ont accès aux terrasses de café,
13:39où cette consommation reste autorisée, et ceux qui ne peuvent se le permettre.
13:44Et puis, deux nouvelles rues portent des noms de femmes à Bruxelles.
13:47L'initiative revient à l'écheville des espaces publics, à Naismath.
13:51La nouvelle rue Issa Lavandist rend hommage à la première femme médecin de Belgique et pionnière du monde médical.
13:58Et puis, le deuxième nouveau nom de rue concerne le chemin Jeanne de Scouver, une militante pour la vie sociale et culturelle de Arendt.
14:05Née en 1925 dans la rue de Verdun à Arendt, elle a consacré toute sa vie à améliorer les conditions de vie dans son quartier.
14:15Et on ouvre à présent un chapitre maghrébin avec Au Maroc.
14:18Tout d'abord en matière de parité homme-femme, le royaume qui progresse mais qui peut mieux faire.
14:23C'est titre notamment H24 qui revient sur le dernier rapport d'Equal Measures 2030, une coalition de dirigeants de réseaux féministes.
14:30Le Maroc occupe la 84e place mondiale en matière d'égalité des genres.
14:35Il s'agit d'une progression de 6 places par rapport à 2019.
14:39Un rapport qui souligne par ailleurs les avancées réalisées par le Royaume du Maroc dans plusieurs domaines,
14:43comme le taux de scolarisation des filles ou encore la participation à la vie politique.
14:48Mais il reste encore du chemin à faire pour améliorer de manière significative la parité en engageant notamment plusieurs réformes juridiques.
14:58En Algérie, dans la foulée de la présidentielle désillusion de Youssef Aouchiche et de son parti le FFS.
15:04Le FFS assommé par son échec en Kabylie.
15:07Dans Tamourt Info, débâcle électoral d'Aouchiche.
15:10Les paris perdus du FFS écrit de son côté le matin d'Algérie avec un score de 2,16%.
15:16Le désaveu est cinglant.
15:18Des propositions de changement et des promesses de garantir bien-être et prospérité aux Algériens sont restées inaudibles.
15:24Par ailleurs, le pari porté par le FFS était aussi l'augmentation du taux de participation en Kabylie.
15:30Un pari perdu puisque le taux de participation en Kabylie n'a pas connu le décollage souhaité par le parti.
15:37Enfin, ce vaste mouvement dans le corps des gouverneurs en Tunisie décidé par le président Kays Saïd
15:43qui interpelle à quelques semaines de la présidentielle la purge des nouveaux gouverneurs.
15:48Titre en effet Business News, 24 nouveaux gouverneurs.
15:51Beaucoup sont d'anciens secrétaires généraux de Gouvernorat connus pour leurs bons et loyaux services.
15:56Un timing qui n'est pas anodin pour qui ce large mouvement dans le corps des gouverneurs
16:02et avant lui le remaniement ministériel à la veille de la présidentielle
16:06semble s'inscrire en tout cas dans une optique de consolidation du pouvoir.

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