Le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, a fait son premier déplacement ce samedi 7 septembre à l'hôpital Necker Enfants malades.
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00:00Je voudrais remercier le directeur du SAMU de m'accueillir ici et d'avoir permis de rencontrer toutes les équipes qui travaillent jour et nuit
00:10pour la santé, l'accompagnement, le secours d'urgence avec des matériels que j'ai découverts, y compris de nouveaux matériels,
00:19ce scanner embarqué, si je puis dire, dans un nouveau véhicule de secours.
00:26Je viens de passer un long moment à écouter, il aurait fallu plus de temps sans doute,
00:32et j'ai été très impressionné par le professionnalisme, la franchise aussi, le dévouement, la disponibilité de ces personnels,
00:40quel que soit leur grade, parfois aussi leur inquiétude, le moral.
00:48L'une d'entre elles m'a dit qu'on a besoin de vision, on a besoin de savoir où va la santé publique, où va l'hôpital.
00:55Je ne suis pas là pour faire des effets d'annonce, ni pour faire de l'esbrouf, d'ailleurs je n'en ferai pas tout au long de mon mandat de Premier ministre,
01:03ce n'est pas mon tempérament, mais il y a deux choses auxquelles je crois, c'est qu'il faut comprendre pour agir,
01:10et on ne comprend pas toujours bien ou mieux en lisant des notes.
01:16On comprend mieux, j'en suis sûr, en écoutant les gens, en les respectant.
01:23Ici, à la base, dans un hôpital, il y a des progrès à faire dans l'organisation, il y a des économies à faire,
01:31cela m'a été dit ce matin, si on écoute les gens.
01:34Je continuerai à essayer de comprendre pour bien agir, et ce sera en fonction de cette compréhension que le gouvernement prendra des décisions quand il sera formé dans les jours qui viennent.
01:46La santé, je l'ai dit plusieurs fois depuis avant-hier, sera une priorité, la santé publique, dans les campagnes et dans les villes.
01:56Cela passe par le soutien et la confiance au personnel, aux agents, pas seulement quand il y a des événements exceptionnels,
02:04des attentats, pour parler de la situation la plus grave, on l'a vu à Paris et dans d'autres endroits de France,
02:11la crise du Covid, avec des conséquences qui ne sont pas totalement effacées encore,
02:19ou les Jeux Olympiques, pour parler d'un événement beaucoup plus positif, qui a mobilisé toutes les équipes pour assurer la sécurité sanitaire des athlètes,
02:29et cela fait partie du succès des Jeux Olympiques, qui fait honneur à notre pays,
02:36et tous les personnels, les agents de la santé, des hôpitaux, des médecins qui ont participé doivent en être remerciés.
02:43Mais après, au-delà des grands événements tragiques ou positifs, comme ceux que j'ai évoqués, il y a la santé au quotidien.
02:51Je vous le répète, la santé sera une priorité du gouvernement, et je voudrais que des progrès rapides soient visibles dans les campagnes,
03:01dans l'offre de soins, dans les maisons de santé et les services médicaux,
03:07en même temps qu'on continuera à s'occuper de mieux faire fonctionner l'hôpital avec les personnels.
03:13Et donc, mon dernier mot est de vous dire que je veux rendre hommage à tous ces agents qui font que le service public de santé fonctionne,
03:21en même temps qu'on me l'a dit plusieurs fois, il faut aussi assurer avec les médecins de ville, avec la médecine libérale, une meilleure concertation, une meilleure liaison.
03:32— Monsieur, comment allez-vous faire pour augmenter justement la dépense ou la restreindre dans l'hôpital public qui est sous-financé ?
03:38Est-ce que vous comptez augmenter des impôts ?
03:42— Ne me demandez pas de vous dire aujourd'hui quel sera le contenu de ma déclaration de politique générale, début octobre.
03:50La situation est très grave, je l'ai dit hier. Je ne veux pas augmenter la dette financière sur nos générations futures ni la dette écologique.
03:58Je pense qu'on peut, tout en bien gérant l'argent public, en gérant mieux l'argent public, l'argent des contribuables, l'argent des Français,
04:06on peut faire des progrès dans l'efficacité de la dépense publique. Donc c'est ça que je cherche, pour préserver le service public,
04:15le service au public, le service aux citoyens, et en même temps ne pas augmenter la dette. Donc donnez-moi quelques semaines. Soyez pas trop impatients.
04:23— « Faites pas le miracle », vous avez dit. Ça fait beaucoup réagir. — Et si vous tombez sur un Premier ministre qui vous dit qu'il va faire des miracles, méfiez-vous.
04:34Méfiez-vous. Moi, je suis pas là pour raconter des histoires aux gens. J'ai dit... Je veux dire la vérité.
04:40Mais on peut faire dans beaucoup de domaines la santé, l'école, le logement, les problèmes de la vie quotidienne des Français, la revalorisation du travail.
04:48Sans faire de miracle, on peut faire des progrès. Alors demandez-moi de faire des progrès. Ça, c'est... La réalité même, c'est l'essence même de la politique,
04:56de faire des progrès, de créer du progrès collectif, pas des miracles. — Il y a la colère du monde médical. Il y a aussi la colère de la gauche.
05:04— ...leur inquiétude face à l'annonce de la suppression de 1 500 postes d'interne. — Oui. Annoncez... Je vais pas entrer dans le détail.
05:11Ne demandez pas de me prononcer sur la politique de santé publique que devra présenter le gouvernement et le nouveau ministre de la Santé dans quelques semaines.
05:19Mais j'ai cette question en tête. — Il y a la colère du monde médical. Il y a aussi la colère de la gauche aujourd'hui contre votre nomination et qui dénonce
05:26un coup de force du président de la République. — Oui mais comment... Moi, je vais pas perdre de temps dans des polémiques.
05:35J'entends des mots « coup de force ». Vous venez de le prononcer. On n'est pas dans cet état d'esprit-là. L'esprit, c'est de rassembler autour d'un projet
05:44d'action gouvernementale, coopération, le plus grand nombre possible de députés. Il n'y a pas de coup de force. Et vous verrez sans doute que le nombre de députés qui,
05:55d'une manière ou d'une autre, exprimeront leur soutien ou leur confiance sera le plus important dans une assemblée qui est très partagée.
06:01Donc je vais pas faire de polémiques. Je suis pas dans cet état d'esprit-là. — Vous avez peut-être réuni avec le RN. Comment vous allez faire ?
06:07— Comment dites-vous ? — Ça veut dire coopérer avec le RN. Comment vous allez faire ? — Non, j'ai pas dit ça.
06:11— Dites que vous êtes un Premier ministre sous surveillance. Rien ne pourra se faire sans le RN, a dit Jordan Bardella.
06:17— Oui, la surveillance démocratique. Mais moi, je suis sous surveillance de tous les Français. Le gouvernement est sous la surveillance démocratique
06:25de tous les Français et de tous les groupes politiques qui sont constitués de députés représentants du peuple dans sa diversité.
06:36Donc je suis effectivement... C'est normal. C'est même la règle. Le gouvernement est sous la surveillance démocratique de tous les Français,
06:42de tous les groupes politiques. Ça, c'est clair. — Est-ce que vous avez pris contact avec des groupes de gauche qui disent que, pour l'instant,
06:48ils ne veulent pas participer à votre gouvernement ? — Oui, je le ferai. J'ai déjà eu du contact avec des élus, des responsables de gauche.
06:54Je vais pas vous détailler mon emploi du temps. Mais je verrai, en tout cas dans ce travail d'écoute, de consultation, je verrai tous les groupes politiques,
07:01y compris ceux qui ont exprimé une sorte d'opposition automatique et préalable avant même de savoir qui sera ministre
07:10et quel sera le programme du gouvernement. Donc voilà. — Merci. — Merci beaucoup de votre temps.
07:16Pardon. Vous voyez, la pluie tombe. À la fin, c'est déjà un progrès. C'est pas un miracle.