Comment résumer la rentrée sur le marché du locatif français ? - Le Grand Témoin - Vidéo Dailymotion

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Transcript

00:00Bonjour Olivier Prassival.

00:02Bonjour Sylvain, bonjour l'équipe.

00:03Vous êtes le président de l'AFNAIM du Grand Paris, merci beaucoup d'avoir répondu à notre invitation.

00:08On ne peut pas résister forcément à cette question, qui est une question majeure, qui est même un fléau social.

00:14Comment on peut résumer aujourd'hui, si je vous demandais de résumer, en quelques mots, le logement en France,

00:20du moins en septembre, où on sait, malheureusement, que la rentrée de septembre est toujours une rentrée un peu tendue,

00:26et notamment sur le marché locatif ?

00:29Je crois qu'on peut dire que le logement c'est difficile pour les Français,

00:32c'est même difficile pour les professionnels de l'immobilier qui essayent de servir les Français.

00:36On ne trouve pas de logement à l'allocation.

00:38Il n'y a plus de logement neuf et plus de possibilités d'investissement locatif dans le neuf.

00:43Le logement ancien, on a une masse de passe-foire énergétique qui arrive sur le marché.

00:47On a des difficultés d'accéder à l'emprunt, même si on laisse nous dire que ça se desserre un peu.

00:52Les signaux ne sont pas ouverts.

00:54Les signaux ne sont pas ouverts, on a du mal à se loger, on a du mal à accomplir son projet de vie.

00:58Ce n'est pas la meilleure période, mais on espère que ça évoluera vite.

01:01Septembre, comme je vous le disais tout à l'heure, c'est la rentrée scolaire.

01:05D'après un récent sondage qui est organisé par Opinion Way,

01:10c'est 12 à 17% des étudiants, c'est incroyable, qui peinent à se loger,

01:14voire même qui changent des projets d'école.

01:18Beaucoup vont reporter non seulement leurs projets d'école,

01:22mais vont même changer d'orientation professionnelle.

01:25C'est le cas également des jeunes actifs, dont 26% renoncent par exemple à faire un enfant,

01:31c'est incroyable, et 24% ne signeront pas de contrat dans des grandes métropoles, faute de logement.

01:37Là, on est à l'os, on est vraiment au bout du bout ?

01:40On touche le fond.

01:42Quand on n'a pas en plus une politique qui nous exclut les étudiants de leur logement pour les Jeux Olympiques,

01:47parce qu'il y a quand même aussi des choses assez curieuses qui se font.

01:51C'est super compliqué, moi qui suis professionnel de l'immobilier dans Paris Intramuros,

01:55je peux vous dire que durant l'été, la masse de demandes qu'on reçoit,

01:59ces 200 appels dans l'heure de jeunes qui cherchent à se loger...

02:02Pour une offre à la location.

02:04Pour une offre à la location, on reçoit des CV avec des lettres de motivation,

02:07des dossiers, les parents qui vous appellent,

02:09on sent la détresse en réalité pour arriver à trouver un logement,

02:13et nous on est complètement démunis puisqu'en fait on n'a pas d'offre à proposer,

02:17on sent bien que les gens sont crispés sur leur logement

02:19puisqu'ils n'ont plus de possibilité soit d'acheter,

02:21de devenir primo-accédant ou de déménager.

02:24Donc toute cette cristallisation, elle fait remonter quelque chose d'extrêmement difficile,

02:27et j'étais effectivement aux entretiens d'Incho Ceta, Bunus,

02:31les assises du logement la semaine dernière.

02:34Moi d'entendre qu'un ménage sur quatre ou des jeunes aujourd'hui

02:38n'envisagent même plus de faire un enfant compte tenu du contexte économique du logement,

02:43ça montre la crise profonde dans laquelle on l'est

02:45et l'incapacité des pouvoirs publics à loger correctement les français.

02:49À un moment donné il va falloir desserrer tout ça,

02:51ça fait déjà un moment qu'on avait prévu cette problématique,

02:55et si l'État n'est pas capable d'écouter les professionnels de terrain

03:00et d'accompagner les parcours des français,

03:03c'est sûr qu'on va avoir de la crise dans la rue.

03:05Et autre chose que ce qu'on a connu.

03:07Alors vous plaidez, vous Olaf Naim, pour un statut du bailleur,

03:10parce qu'on sait qu'aujourd'hui 62% des locataires

03:13du parc privé locatif seraient éligibles au logement social,

03:17donc vous avez un rôle social.

03:19Je ne peux pas aussi ne pas vous poser cette question.

03:21Michel Barnier a été nommé Premier ministre,

03:23nous attendons actuellement la composition du gouvernement.

03:25Vous avez souhaité, puisque vous l'avez dit Olaf Naim,

03:27au niveau national et au niveau régional,

03:29avoir un ministère du logement de plein exercice.

03:32Qu'est-ce que vous attendez concrètement de l'État aujourd'hui

03:34avec un nouveau Premier ministre,

03:36c'est-à-dire on suppose qu'il y a peut-être un pilote dans l'avion ?

03:39Alors déjà on est très heureux d'avoir un Premier ministre

03:41parce que je crois qu'on n'a jamais eu une période aussi longue

03:43avant d'avoir quelque chose.

03:45Sous la cinquième en tout cas.

03:47Nous ce qu'on espère c'est surtout qu'on ait une prise de conscience

03:50de la part du chef de l'État et des organes politiques

03:53pour arriver à mettre enfin en place une politique en faveur du logement.

03:56On sait bien que M. Macron n'était pas tourné favorablement vers le logement.

04:01Aujourd'hui on est dans une cristalle qu'il est temps de faire marche arrière

04:04et ce qu'on attend aujourd'hui c'est un Premier ministre

04:07et des ministres de plein exercice qui nous permettent enfin

04:10de lever les blocages et d'arrêter de tourner en ronze dans la politique politicienne.

04:13Aujourd'hui les Français sont dans la rue,

04:15les Français ne peuvent pas se loger,

04:17on n'a jamais eu une crise aussi violente

04:19et je ne vous parle pas des agences immobilières

04:21mais je vous parle vraiment des Français qu'on accompagne

04:23et il faut absolument prendre des mesures rapides,

04:25urgentes pour débloquer ça.

04:27Ça passe par le budget qui va être en discussion.

04:29Qu'est-ce qu'il faudrait faire s'il y avait une chose à faire tout de suite ?

04:31Maintenant vous préconiseriez quoi ?

04:33Relancer immédiatement un dispositif d'aide à l'investissement

04:37qui touche le neuf et l'ancien.

04:39Ça permettrait au moins que les Français qui ont de l'épargne,

04:41qui veulent investir dans quelque chose de social,

04:43mettent du logement à disposition déjà pour commencer.

04:47Et puis on a quelques réglementations

04:49où on peut faire des propositions efficaces et rapides

04:51pour lever des barrages

04:53et la deuxième par exemple c'est de décaler

04:55la première échéance d'interdiction de mise en location

04:58liée à la performance énergétique des logements.

05:01N'oublions pas qu'au 1er janvier 2025

05:03les logements classés G...

05:05Alors c'était le sens de ma question.

05:07... seront interdits à la location,

05:09ça représente 8% du parc locatif privé.

05:1316% dans Paris.

05:15Alors comment faire quand on est concerné ?

05:17Et quid des bourrons courts Olivier Princibal ?

05:20Alors quand on est concerné par un logement

05:22qui a une mauvaise étiquette énergétique,

05:24en attendant une éventuelle modification

05:26de la réglementation qui n'arrive pas

05:28et qui dans la bouche des responsables politiques

05:30qu'on a eu jusqu'alors n'envisagent pas d'être changés,

05:32alors que le premier frein il est là,

05:34il faut vraiment décaler la première échéance.

05:36C'est dans 4 mois et ça fait 2 ans

05:38qu'on demande de décaler cette première échéance

05:40parce que tous les dispositifs ne sont pas

05:42enclachés assez facilement.

05:44Les conditions politiques ne sont pas réunies.

05:46D'ailleurs, s'il y a quelque chose qu'on peut dire,

05:48il n'est pas honteux pour un gouvernement

05:50et un chef de l'État

05:52de décaler une première échéance

05:54pour donner un peu de liberté dans le marché,

05:56pour le relancer,

05:58parce que 16% des Français

06:00qui vont se retrouver avec encore moins

06:02d'offres de logements au 1er janvier,

06:04c'est catastrophique.

06:06Donc, qu'est-ce qu'on peut faire ?

06:08Déjà, il faut envisager la rénovation énergétique.

06:10Quand on est propriétaire bailleur,

06:12c'est une obligation, sinon on ne pourra plus louer.

06:14Est-ce que le locataire peut obliger le propriétaire

06:16à les faire ?

06:18A ce stade, aujourd'hui, non,

06:20puisque les logements sont décents,

06:22ils correspondent à un certain nombre de critères,

06:24il n'y a pas d'obligation.

06:26Là où vous avez raison, il faut être très vigilant,

06:28c'est qu'au 1er janvier 2025,

06:30en l'état actuel du dispositif légal,

06:32même les beaux-encours risquent

06:34d'être frappés de

06:36procédures judiciaires,

06:38puisque un logement qui n'était pas

06:40indécent au moment de sa location,

06:42qu'il deviendrait parce qu'il était classé G au 1er janvier 2025,

06:44risque un recours de la part du locataire.

06:46Il faut absolument enclencher cette rénovation,

06:48qu'on soit bailleur ou propriétaire occupant.

06:50Un recours du locataire ?

06:52Oui, un recours judiciaire du locataire.

06:54Et s'il doit faire un recours, il fait comment ?

06:56Il saisit le juge.

06:58En disant, aujourd'hui, j'occupe un logement

07:00qui n'est plus habitable,

07:02plus décent au sens de la loi.

07:04Du coup, on se retrouve avec des situations de contentieux,

07:06potentiellement massives,

07:08avec des tribunaux qui vont être engorgés

07:10et des propriétaires qui vont se retrouver

07:12confrontés à un problème de baille.

07:14J'ai une toute dernière question, si c'est possible encore.

07:16On voit bien que

07:18cette crise est arrivée à son paroxysme.

07:20Vous l'avez indiqué très justement.

07:22Fléaux sur le neuf, tensions dans l'ancien,

07:24des prix finalement qui ne baissent pas tant que ça.

07:26Par contre, on voit

07:28quelques indicateurs de reprise.

07:30Je voudrais juste vous faire réagir sur deux augmentations

07:32des taux directeurs de la BCE

07:34en juin 2024 et août 2024.

07:36Est-ce que ça veut dire que,

07:38peu à peu,

07:40on va vraiment sortir de cette crise

07:42sans faire de méthode cohé ?

07:44C'est quoi votre pronostic ?

07:46Je pense que les signaux sont encourageants.

07:48Le besoin d'être logé est là.

07:50À partir du moment où les banques

07:52ouvrent les robinets, parce que je vous rappelle que

07:54pendant presque un an et demi, c'était ça.

07:56À partir du moment où on ouvre un peu les robinets,

07:58que les taux restent maîtrisés, ça donne

08:00un avenir positif et on y croit.

08:02Merci Olivier Princibel.

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