Le tueur en série du temps de l'apartheid

  • il y a 2 semaines
L'un des pires tueurs de masse de l'histoire de l'Afrique du Sud est sorti de prison. Il est enfin prêt à parler. Trente ans plus tard, ses victimes se battent toujours pour que justice soit faite.

Category

People
Transcript
00:00...
00:27Tiens.
00:28...
00:45J'ai fait une crise cardiaque il y a deux ans.
00:48...
00:50Et malheureusement, cela a causé des problèmes aux jambes.
00:54...
00:57J'ai eu une épidurale pour l'opération de la gauche.
01:01Cela vous anesthésie seulement à partir de la hanche.
01:04...
01:09J'étais à moitié réveillé et à moitié endormi
01:12pendant qu'ils opéraient la gauche.
01:14Pour la droite, j'ai dit à l'anesthésiste
01:17que je voulais rester éveillé pendant l'opération.
01:20...
01:22C'était une sensation bizarre parce que j'étais là, allongé,
01:25et je ne sentais rien pendant qu'ils amputaient.
01:28...
01:31Mais je sentais les secousses quand ils ont scié l'os.
01:35...
01:37J'ai dit au chirurgien qui m'a opéré
01:39que je devais acheter une nouvelle scie
01:41parce que celle-ci était moussée.
01:43Et il a juste rigolé.
01:46...
01:47On pourrait croire que plus ça dure, plus on s'y habitue.
01:51...
01:53Mais ce n'est pas le cas.
01:55...
01:58Ils ont continué et ont coupé l'os.
02:00Et après, ils ont commencé à recoudre,
02:02sauf qu'ils n'ont pas fait des points de suture.
02:04Ils ont utilisé des agrafes.
02:06Et je le sentais tirer ma peau pour qu'elle soit bien tendue.
02:10Mais avant ça, ils ont...
02:12C'est un genre de fer à souder.
02:14...
02:16Et ils brûlent les nerfs
02:18et les artères principales avec.
02:21Ils les brûlent pour les fermer, etc.
02:23Et ça sentait la chair brûlée.
02:25...
02:27Je me disais,
02:29ce qui doit arriver, arrivera.
02:31Et je n'abandonnerai pas.
02:34...
02:36Ça prendra peut-être un peu plus longtemps,
02:38mais je vais m'accrocher.
02:40...
02:42...
02:45...
02:47...
02:49...
02:52...
02:54...
02:56...
02:58Je ne sais pas de nuit blanche.
03:00Je n'ai rien dans mon passé
03:03qui pourrait me hanter.
03:05...
03:07...
03:09Louis Vanscourt
03:11est une figure néfaste.
03:14Il est brutal.
03:16Il est cruel.
03:18Il est sans merci.
03:20Un tueur en série.
03:22...
03:24Mais je luttais contre le crime.
03:27Et si vous faites ça bien,
03:29au final,
03:31on va vous traiter de monstre,
03:33de tueur en série ou je ne sais quoi.
03:35...
03:38Et je ne suis pas d'accord avec ça.
03:40...
03:42Écoutez, je n'ai rien contre l'autre race.
03:44...
03:46Tous ceux que j'ai tués par balle étaient noirs.
03:48...
03:51Mais ce n'est pas à cause de leur race.
03:53C'était à cause de leur crime.
03:55...
03:57J'utilisais un pistolet
03:599 mm semi-automatique.
04:02...
04:04J'utilisais le plus de force possible.
04:06...
04:08Ces homicides étaient justifiés.
04:10Et c'est tout ce qui compte.
04:13...
04:15...
04:17...
04:19...
04:21...
04:23...
04:26...
04:28...
04:30...
04:32...
04:34...
04:37...
04:39...
04:41...
04:43...
04:46...
04:48...
04:50...
04:53...
04:55...
04:57...
04:59...
05:01Il est interdit de se rassembler de la sorte.
05:04Dispersez-vous.
05:06...
05:08L'apartheid, c'est la séparation
05:10au sens propre.
05:12...
05:14Les Blancs, les Noirs étaient tous séparés.
05:19Mais au final, les Noirs étaient les perdants.
05:27Forcés de vivre dans des zones situées à plusieurs kilomètres de toute activité économique et du moindre espoir de trouver un emploi.
05:41Et les Blancs étaient les gagnants et ont largement bénéficié de ces programmes dont la raison d'être était de déposséder le peuple Noir.
05:59Durant l'apartheid, le gouvernement opérait violemment, très violemment.
06:06Certaines personnes Noires ont disparu pendant l'apartheid.
06:10Les Noirs étaient assassinés en toute impunité.
06:17Un nombre démesuré d'assassins furent libérés durant l'apartheid et ils ne feront jamais face à la justice.
06:36Je travaille sur l'affaire Vanskoor depuis plus de vingt ans.
06:42Il est certainement un des meurtriers les plus prolifiques dans l'histoire de l'Afrique du Sud.
06:49Et j'ai longtemps cherché des preuves d'autres fusillades et meurtres.
06:55Car la rumeur court que Vanskoor aurait tué plus de cent hommes et garçons Noirs.
07:00Bonjour. Nous cherchons l'endroit où un meurtre a été commis.
07:09Nous voudrions voir s'il y a un mur comme celui-là.
07:13Ça pourrait être ça.
07:15Je ne sais pas. Vous pouvez demander au manager. Je ne suis pas sûr.
07:19Ok. Où est le manager ?
07:23Avez-vous entendu parler de ça ou pas du tout ? Saviez-vous qu'il existait ?
07:26J'ai entendu parler de Louis Vanskoor mais je n'ai pas cherché à trop rentrer dans les détails.
07:35C'est un peu son terrain de chasse.
07:40Un point chaud, comme il les appelait.
07:44L'image que vous m'avez montrée, c'est ici. Juste ici.
07:48La photo que vous m'avez montrée, c'est ici.
07:51L'image que vous m'avez montrée, c'est ici. Juste ici.
07:55La photo que vous m'avez montrée avec le mur.
07:58C'est l'endroit exact.
08:01C'est carrément identique.
08:05Génial, merci. Je n'aurais jamais trouvé autrement.
08:12C'est le genre de truc qu'on voit à la télé.
08:15Mais quand on le voit en personne, on se dit « Mon Dieu, je connais cet endroit ».
08:23Ça donne la chair de poule, n'est-ce pas ?
08:26L'idée que quelqu'un d'aussi prolifique ait été ici.
08:33Sibrand Louis Vanskoor, 39 ans, a été déclaré coupable par la Cour suprême d'East London
08:38de 7 meurtres et de 2 tentatives de meurtre.
08:40L'accusé n'est pas le seul.
08:43L'accusé faisait l'objet d'un total de 43 accusations.
08:4619 pour meurtre, 21 pour tentative de meurtre et 3 pour agression.
08:50Au cours des 8 mois de procès, l'accusation a retiré 11 des accusations de tentative de meurtre
08:55et l'intégralité des accusations d'agression.
09:05Il y avait un parti pris en sa faveur.
09:07On parle après tout d'un pays gouverné suivant les lois de l'apartheid.
09:11Et tous les membres du système judiciaire en position d'émettre un jugement étaient blancs.
09:18Il a été libéré après 12 ans de prison.
09:29Louis Vanskoor était un agent de sécurité montant la garde pour des entreprises appartenant à des blancs.
09:35Il avait ses alarmes spéciales.
09:37Une alarme normalement émet un son, mais les siennes étaient silencieuses.
09:44Et cela lui permettait de surprendre les intrus.
09:47Ils ne l'entendaient pas venir.
09:52On parle d'intrus qui, pour la plupart, étaient vraiment désespérés.
09:58Fouillant dans les poubelles, espérant trouver quelque chose à manger.
10:01Des vêtements, peut-être.
10:03Des petits voyous, quoi.
10:05Certains n'étaient que des enfants.
10:07Il était une sorte de justicier meurtrier, à la Dirty Harry, le grand sauveur de la communauté blanche.
10:18Tous les meurtres concernés avaient pour cible des Noirs.
10:23Tous les meurtres concernés avaient pour cible des Noirs.
10:54Je m'appelle Raymond.
10:56J'ai 41 ans maintenant.
11:03Mon père s'appelait Edward Sounis.
11:07J'avais 6 ans quand j'ai perdu mon père.
11:13Je n'ai pas reçu l'amour qu'une mère ou qu'un père souhaitait.
11:17C'était très dur pour moi.
11:19Je galérais.
11:21Je dois être à la fois mon propre père et ma propre mère.
11:48Personne n'était là pour moi.
11:53Je suis insignifiant.
11:55Personne ne m'avait expliqué ce qui s'était passé.
12:05Plus tard, j'ai lu dans les journaux que Vanskor avait tué mon père.
12:18J'avais très peur.
12:22Et je ne savais pas quoi faire.
12:28C'est là que j'ai rejoint un gang.
12:32On a commencé à se battre et à poignarder avec des couteaux.
12:40En grandissant, j'étais extrêmement en colère.
12:43Contre Vanskor.
12:45Parce qu'il avait tué mon père.
12:48J'étais tout le temps tellement énervé.
12:50Je me disais que si j'avais un jour la chance de lui mettre la main dessus,
12:56je l'aurais poignardé à mort.
13:03Après la mort de mon père,
13:06j'ai changé.
13:08Je n'étais plus la même personne.
13:10A cause de cette colère que j'avais en moi.
13:40Ce bâtiment là à gauche,
13:43c'était un point chaud.
13:48Ce magasin là au coin, c'était un point chaud.
13:52Je crois que j'ai abattu deux gars là.
13:56Ouais.
14:01Le Beach Burger était dans ce bâtiment.
14:03Il faisait les meilleures sandwiches aux poulets.
14:05Fantastique.
14:12Au début de mon règne,
14:14le taux de criminalité a chuté drastiquement.
14:20Mais quand la situation politique a changé dans le pays,
14:24et que Nelson Mandela est devenu le premier président noir du monde,
14:29je me suis dit que c'était le moment.
14:32Et que Nelson Mandela est devenu le premier président noir d'Afrique du Sud,
14:38la criminalité n'a fait qu'empirer.
14:48Aujourd'hui, vous n'oseriez pas marcher sur Oxford Street.
14:53Vous vous feriez dépouiller, pas de doute là-dessus.
14:57Allez voir les dossiers des tribunaux, c'est quasiment que des noirs.
15:00Franchement, regardez par là.
15:03Vous voyez combien de blancs ici ?
15:07Un, deux, trois.
15:27Chaque nuit est une nouvelle nuit.
15:29Une nouvelle aventure.
15:32On finit par avoir un schéma en tête pour tous les types de crimes.
15:40Et c'était excitant.
15:45Tu peux te faire une image de ce qu'il va arriver cette nuit,
15:48où ça va se passer cette nuit.
15:54Si l'alarme se déclenchait dans ce magasin d'usine,
15:56je ne m'arrêtais jamais juste devant.
16:00Je m'arrêtais deux ou trois boutiques plus loin,
16:03avec mes jumelles de nuit.
16:05Et de là, je marchais.
16:09En général, je travaillais pieds nus.
16:12Silencieux.
16:20Je me fiais beaucoup à mon nez.
16:23Si quelqu'un entre par effraction,
16:25l'adrénaline a une certaine odeur.
16:28Et tu peux déceler ça.
16:34Tu es aux aguets.
16:35Tu es en alerte maximum.
16:40Tu as ce genre de sensation.
16:42Oui.
16:43Tu chasses, mais une espèce différente.
17:29Quand mon père a disparu,
17:33j'avais six ans.
17:39Je m'asseyais dehors et j'attendais jusqu'à l'aube.
17:43J'attendais qu'il rentre à la maison.
17:50Ma grand-mère me disait,
17:51« Ne t'inquiète pas, ton père revient toujours. »
17:55Mais je sentais dans mon cœur que quelque chose n'allait pas.
18:07Et j'ai appris deux ans plus tard
18:09que mon père était décédé
18:12et qu'il avait été tué par Van Score.
18:21Parfois, j'ai comme des visions.
18:25Et je visualise comment Van Score l'a tué.
18:31Quand j'y pense, ça me fond le cœur.
18:42Parfois, je m'assois
18:45et les larmes commencent à couler
18:47parce que mon cœur est brisé
18:49à cause de cette douleur que je ressens.
18:55Mon père m'aimait énormément.
19:00Il souriait toujours.
19:03Quand je me rappelle de ces choses-là,
19:06ça me brise le cœur.
19:14Quand je me rappelle de ces choses-là,
19:17ça me brise le cœur.
19:25Je ne l'oublierai pas.
19:32C'est là pour toujours dans mon cœur.
19:55Edouard est mon frère. Je suis sa sœur.
19:59Edouard a été tué en 1987
20:02par un homme qui s'appelle Louis Van Score.
20:09Je suis sa soeur.
20:12Je suis sa soeur.
20:15Je suis sa soeur.
20:18Je suis sa soeur.
20:21Je suis sa soeur.
20:25Quand on a appris la mort d'Edouard,
20:27il était déjà enterré dans une tombe anonyme.
20:33C'était épouvantable pour la famille.
20:36On n'a pas pu récupérer sa dépouille.
20:41Nous croyons que son esprit
20:43erre par ici
20:45à la recherche de...
20:48de sa maison.
20:51Il n'est pas avec ses ancêtres.
20:54Il ne sait pas où il est.
20:57Il ne repose pas en paix.
21:01Il est assis quelque part,
21:03en train de regarder peut-être.
21:11On a le sentiment de l'avoir déçu.
21:21Cela fait 13 ans que nous nous battons
21:23pour récupérer les ossements d'Edouard
21:26afin de les enterrer ici, chez nous.
21:43Nous avons essayé de nombreuses fois
21:45de demander de l'aide aux agents du gouvernement.
21:47Mais nous n'avions pas d'argent
21:49pour le réenterrer.
22:01Si nous arrivons un jour
22:03à le ramener à la maison,
22:05cela nous soulagera.
22:11Nous voulons que Raymond ait un endroit
22:13qu'il puisse désigner comme le lieu
22:15où repose son père.
22:19Un lieu où cicatriser nos cœurs
22:23avec l'inscription
22:25« Ici repose Edouard de Soumise ».
22:46L'air frais de la mer.
22:48Oui.
22:52En fait, ça me donne envie
22:54de retourner à East London.
23:04D'où je te connais ?
23:08Je t'ai déjà vu quelque part.
23:10D'où je viens ?
23:12D'où je te connais ?
23:14Je ne sais pas. Je ne sais pas. Je ne te reconnais pas.
23:19Pourquoi est-ce que ton visage m'est tellement familier ?
23:21Peut-être que je suis quelqu'un de populaire.
23:24Alors qui est ce gars populaire ?
23:26J'ai besoin de savoir qui est ce gars populaire.
23:28Je veux connaître le gars populaire.
23:30Pourquoi tu veux savoir qui je suis ?
23:32Parce que ça va me travailler.
23:36J'ai besoin de savoir et de comprendre
23:38d'où je te connais.
23:45Je suis juste quelqu'un d'ordinaire.
23:47De quoi as-tu peur ?
23:49Je n'ai peur de rien.
23:51Alors ?
23:53Mais pourquoi est-ce que je devrais
23:57partager mon identité
23:59avec quelqu'un que je ne connais pas ?
24:01Avec quelqu'un avec qui je n'ai aucune connexion ?
24:05Tu ne me connaissais pas
24:07et maintenant tu as une chance de me connaître.
24:10Mon nom est Vanskoor.
24:16C'est ton nom ou ton prénom ?
24:18Mon nom.
24:20Ne t'inquiète pas de savoir mon prénom.
24:22Mon nom de famille est Vanskoor.
24:25J'imagine que si je lui avais donné mon prénom,
24:27ça aurait fait tilt, mais
24:31il ne serait pas venu ici.
24:37Je ne sais pas.
24:39Je n'ai pas le temps de te répondre.
24:46Je ne sais pas pourquoi
24:48j'ai choisi ce nom.
24:50J'ai eu une chance de me connaître
24:52mais il n'y a qu'à aller faire un peu de recherche.
25:02Intéressant.
25:10Peut-être que le public veut que je m'excuse,
25:13mais je ne vais pas désavouer mes propres convictions,
25:17juste pour leur faire plaisir.
25:23Je pourrais dire oui, j'ai des remords et je suis désolé et tout ça,
25:27mais je ne peux pas, parce qu'au fond je n'ai pas de remords,
25:31parce que je ne pense pas que j'étais en tort.
25:34Avant de devenir agent de sécurité, Vanskoor était policier pendant plus d'une décennie.
25:59Il représente la psychologie de l'apartheid.
26:02Nous vous demandons de vous disperser !
26:05Les noirs, la foule de personnes noires, étaient tout simplement déshumanisés.
26:11Une menace inconnue, sans nom.
26:18Le but était d'imposer le racisme,
26:22et cela servait d'excuse pour briser les émeutes,
26:28briser toute forme de résistance à l'apartheid.
26:35Vous devez partir, et tout de suite, parce que c'est de votre faute maintenant.
26:39Alors partez !
26:41Il faisait partie de la Brigade Canine, une unité de police terrifiante en Afrique du Sud.
26:47Ils avaient des chiens alsaciens qu'ils lâchaient sur les gens.
26:52Ils se moquaient bien de faire attention à ce que leurs chiens faisaient.
26:57Laisse-moi partir, chef ! S'il te plaît, laisse-moi partir, chef !
27:06Laisse-moi partir !
27:08Laisse-moi partir !
27:10Laisse-moi partir !
27:12Laisse-moi partir !
27:15Laisse-moi partir, chef ! Laisse-moi partir, chef !
27:18S'il te plaît, laisse-moi partir, chef !
27:24Je pense que beaucoup de ces gars aimaient ce qu'ils faisaient.
27:27Je pense que ça les éclatait.
27:32Parce qu'au fond, ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient.
27:36Ils pouvaient opérer indépendamment et en toute impunité.
27:45Cette période, cette brigade, c'était sa formation.
27:51L'Afrique du Sud l'a créée.
27:59Il ne s'en serait pas sorti de la sorte sans la complicité des forces de police du East London.
28:15La raison pour laquelle je sais qu'il y avait des dossiers,
28:18c'est parce que je les ai vus moi-même.
28:20Et puis, ils ont disparu.
28:24Chacune de ces boîtes contient des dossiers de multiples meurtres et fusillades.
28:34L'ampleur du règne de terreur de Vanskoor n'a pas encore été investiguée dans son entièreté.
28:45Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, onze, douze, treize, quatorze, quinze, seize, dix-sept, dix-huit, dix-neuf.
29:00Et encore, d'après d'autres archives, il y a eu en plus...
29:07En plus, un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, onze, douze, treize, quatorze.
29:20Il n'a été déclaré coupable que de sept meurtres et de deux tentatives de meurtre.
29:27Mais nous savons qu'il était responsable d'avoir tué 41 personnes.
29:38Voici le dossier d'Edward Suniz et comme vous le voyez, il manque certaines preuves.
29:44Il n'y a même pas de photo d'Edward, ni mort, ni vivant.
29:51Voici la seule représentation que l'on ait de lui.
29:55Deux blessures par balle.
30:01Vanskoor contactait la police par radio pour chacun de ses meurtres.
30:06Dans de nombreux cas, nous savons que la police était généralement très rapidement sur place après chaque meurtre.
30:14Ils jetaient un coup d'œil rapide avant de tout simplement déclarer un homicide justifié.
30:21Aucune investigation conduite sérieusement.
30:27Il me semble qu'une fois sur place, personne n'essayait vraiment de faire son boulot.
30:35Qu'est-ce que ça signifie vraiment ? Essayaient-ils de couvrir Vanskoor intentionnellement ?
30:42Étaient-ils amis avec lui ? Ont-ils vu quelque chose qu'ils ne souhaitaient pas rapporter ?
30:48Et comme par hasard, ont-ils donc décidé de ne pas prendre de photos ?
30:55En fait, cela relève de la collision.
30:58Nous savons que Vanskoor n'a pas été jugé pour au moins 20 meurtres.
31:06En gros, l'appareil d'état de l'Apartheid lui avait donné le droit de tuer.
31:17J'étais le bienvenu au commissariat de Cambridge.
31:20Je recevais beaucoup d'informations de la police.
31:22Je donnais beaucoup d'informations à la police.
31:32Tous les officiers à East London savaient ce qu'il se passait.
31:39Parce que pour quasiment chaque personne,
31:44fusillade, un officier doit se rendre sur place.
31:53Et pas une fois, on m'a dit « Hé Louis, c'est limite là.
31:59Faut calmer le jeu ou ne pas t'impliquer dans les choses. »
32:03Et je me suis dit que c'était pas le cas.
32:05Pas une fois, on m'a dit « Hé Louis, c'est limite là.
32:11Faut calmer le jeu ou ne pas t'impliquer dans les choses. »
32:15Chaque fusillade a été documentée.
32:19L'inspecteur en chef qui investiguait la scène devait écrire un rapport.
32:23Ce rapport est alors envoyé au chef du commissariat
32:26et du chef du commissariat, ça va ensuite au commissaire de la division.
32:31C'était pas le Far West où tu peux juste tuer quelqu'un,
32:33le mettre dans un cercueil puis aller l'enterrer je ne sais où.
32:38Une fois que j'avais tiré sur quelqu'un,
32:40le corps était ensuite emmené à la morgue par la police.
32:44Mais aucun policier ou officier de police
32:47n'a eu de plainte déposée contre eux
32:49pour quoi que ce soit ayant rapport avec mon procès.
32:54Pourquoi donc ces enquêtes n'ont pas été conduites proprement ?
32:59Ils savaient tous ce qu'il se passait.
33:01Pour sauver leurs fesses peut-être ?
33:04Je savais pas.
33:09Du fait des changements de politique dans notre pays,
33:15il fallait un bouc émissaire et ils m'ont choisi, moi.
33:24Pendant toutes ces années, pas de problème.
33:28Et là, d'un coup, ça ne va plus.
33:34Voilà M. Mandela, libre,
33:38faisant ses premiers pas dans une nouvelle Afrique du Sud.
33:45C'était dur d'accepter ce changement.
33:50Mais on savait bien à quoi s'attendre.
33:52Les Noirs vont maintenant faire partie de la société.
33:57Mes amis sud-africains,
34:01je vous salue
34:05au nom de la paix,
34:07de la démocratie et de la liberté pour tous.
34:23La mort de mon père m'a brisé le cœur.
34:31Je courais à la rivière,
34:33puis je m'asseyais pour faire un peu de boulot.
34:37J'étais un petit garçon,
34:39je n'avais pas d'enfants,
34:41je n'avais pas d'enfants,
34:43je n'avais pas d'enfants,
34:45je n'avais pas d'enfants,
34:47je n'avais pas d'enfants,
34:49je courais à la rivière,
34:51puis je m'asseyais pour trouver un peu de paix.
35:01J'étais assis là et ça me changeait les idées.
35:12Je pense que si je ramène la dépouille de mon père à la maison,
35:16son esprit pourra danser de nouveau.
35:20Il n'est pas heureux là où il est enterré.
35:28Mais maintenant, je vais le ramener à la maison.
35:49Je vais le ramener à la maison.
36:20Édouard, mon frère,
36:25je sens toujours ta présence.
36:36Je te sens dans le souffle du vent.
36:50Je sais que ton esprit erre aux alentours,
36:54à la recherche de la paix.
37:03Nous ne t'avons pas oublié, Édouard.
37:09Je te promets, moi ta sœur,
37:12que nous te ramènerons à la maison.
37:19Nous t'aimerons toujours.
37:49Je t'aime.
38:19Vas-y, vas-y.
39:20Il y a beaucoup de douleur dans ce pays.
39:23Je pense qu'on la ressent tout le temps.
39:27Le traumatisme de l'Afrique du Sud du temps de l'apartheid.
39:39Ces corps sans vie étaient des êtres humains,
39:42avec un avenir.
39:50En tant que Sud-Africain blanc, nous avons des comptes à rendre.
39:58Vanskoor était un tueur en série.
40:01Le système lui avait permis de devenir un tueur en série.
40:08Et il y en a tellement comme lui qui sont toujours libres,
40:11après avoir été tués,
40:13après avoir été tués,
40:15après avoir été tués,
40:17après avoir été tués,
40:19des bourreaux de l'apartheid, des meurtriers
40:22qui vivent des vies normales.
40:25Je vais avoir l'opportunité de lui dire ce que je pense face à face.
40:56Ne serait-ce que pour voir s'il reste la moindre humanité chez ce gars,
41:00et la moindre trace de vérité.
41:09Il y a des victimes à qui il a volé leur vie.
41:15Et s'il était plus sincère, ça pourrait aider.
41:19Une des raisons pour lesquelles il a accepté de me parler,
41:22c'est parce que je suis une Sud-Africaine blanche,
41:25et parce qu'il se sent en sécurité avec moi.
41:28Et je veux qu'il sache qu'il ne devrait plus se sentir en sécurité en ma présence.
41:48Je ne peux pas dire que je ressens quoi que ce soit,
41:51parce que ce n'est pas le cas.
42:08Je ne peux pas dire que je ressens quoi que ce soit,
42:12parce que ce n'est pas le cas.
42:19C'est un spectacle horrifique.
42:22C'est quoi ?
42:24Un spectacle horrifique. Un bain de sang.
42:27C'est un gamin de 12 ans.
42:31Oui, mais il a l'air bien plus différent comme ça, allongé,
42:34que pendant cette nuit-là.
42:41Vous souvenez-vous avoir dit à un journaliste
42:45que vous aviez tué par balle plus d'une centaine de personnes ?
42:49Je n'ai jamais dit ça.
42:52On m'a accusé de quoi ? 43 ou 44, 46 meurtres en tout ?
42:59Il y avait 19 meurtres, 21 tentatives de meurtres et 3 agressions.
43:03Oui.
43:05Mais vous dites être responsable de plus de meurtres que cela ?
43:08Non.
43:11Parce que vous parlez d'un plus grand nombre.
43:13Je parle d'un plus grand nombre ?
43:15Oui, vous venez de dire 40 meurtres et quelques.
43:18Où ça ?
43:20Le nombre de meurtres, je n'étais pas sûr à 100%.
43:24De combien j'étais accusé ?
43:26Honnêtement, je ne sais pas combien j'en ai tué.
43:29D'accord ?
43:31À chacune de mes fusillades, j'ai appelé la police.
43:35À chaque fois, sans exception.
43:37Il n'y a pas eu de fusillade dont la police ne serait pas au courant
43:40ou qui aurait été cachée.
43:43Parce que la police était complice ?
43:47Non, ma chère.
43:49Vous faites du sensationnalisme, mais je vous le dis encore.
43:53Les preuves que j'ai données sont les seules en existence.
43:59Il n'y a pas eu de fusillades non rapportées.
44:02Toutes mes fusillades ont été rapportées à la police.
44:06Je peux citer au moins un cas,
44:08et je pourrais en citer encore d'autres du dossier Black Sash,
44:11pour lesquels vous n'avez pas été chargé.
44:13Des fusillades qui vous sont officiellement attribuées.
44:17Beaucoup d'épreuves ont disparu et...
44:20Non, vous ne pouvez pas me dire que beaucoup d'épreuves ont disparu.
44:23Ce n'est pas ma faute.
44:26Une fois que la police prend la scène en charge,
44:29c'est leur problème, leur responsabilité.
44:32Votre job n'était pas de tuer.
44:35Votre job, c'était d'appréhender.
44:38Vous êtes un tueur en série.
44:41Vous le savez bien.
44:43Ce sont des meurtres en série.
44:45Vous dépassez les bornes, là.
44:48Aucune cour ne m'a jamais déclaré tueur en série.
44:55Pas un tueur en série.
44:59Pas un tueur en série.
45:03Vous savez quoi ? Au final,
45:06il y a une pile de cadavres.
45:09Une pile de cadavres de votre fait.
45:13Beaucoup de ces familles ne se sont jamais remises
45:16de la mort de leurs proches.
45:19Et c'est ce qu'il vous reste.
45:21C'est votre héritage.
45:23C'est votre héritage.
45:25Je ne me sens pas coupable.
45:27Si vous ou qui que ce soit d'autre
45:29voulait me dire que j'ai tort,
45:31c'est votre droit.
45:35N'y a-t-il pas une partie de vous
45:38qui ressent la moindre honte du tout
45:40pour toutes ces atrocités ?
45:42Non, désolé.
45:45Quel souvenir voulez-vous que les gens gardent de vous ?
45:53Une personne paisible, aimante et attentionnée.
45:59Je veux juste qu'on me connaisse en tant que Louis Van Scrooge.
46:04Je veux juste qu'on me connaisse en tant que Louis Van Scrooge.
46:09Je veux juste qu'on me connaisse en tant que Louis Van Scrooge.
46:14Je veux juste qu'on me connaisse en tant que Louis Van Scrooge.
46:17Je veux juste qu'on me connaisse en tant que Louis Van Scrooge.
46:20Je veux juste qu'on me connaisse en tant que Louis Van Scrooge.
46:23Je veux juste qu'on me connaisse en tant que Louis Van Scrooge.
46:26Je veux juste que vous me connaissez en tant que Louis Van Scrooge.
46:29Je veux juste que vous me connaissez en tant que Louis Van Scrooge.
46:32Je veux juste que vous me connaissez en tant que Louis Van Scrooge.
46:35Je veux juste que vous me connaissez en tant que Louis Van Scrooge.
46:38Je veux juste que vous me connaissez en tant que Louis Van Scrooge.
46:41Je veux juste que vous me connaissez en tant que Louis Van Scrooge.
46:44Je veux juste que vous me connaissez en tant que Louis Van Scrooge.
47:07Aujourd'hui, j'enterre mon père...
47:11Je le ramène aujourd'hui.
47:18Toute la famille est avec lui maintenant.
47:24Il est libre.
47:26Et je suis libre aussi maintenant.
47:34Nous sommes ici.
47:36Alléluia.
47:37Et nous avons cette tombe ce matin.
47:39Il nous dit que nous devons nous souvenir de ce qui lui est arrivé.
47:42Alléluia.
47:43Et qu'il nous dit que nous devons nous souvenir de ce qui lui est arrivé.
47:46Alléluia.
47:47Loué soit le Seigneur.
47:48Alléluia.
47:54Je suis l'homme le plus fier au monde.
47:57Et je suis enfin en paix.
48:09Réjouissons-nous.
48:10Pleurons de joie.
48:38Nous nous réjouissons.
48:45Vanskoor ne nous a rien enlevé.
48:48Car nous avons récupéré Edouard.
48:51Un père.
48:54Un frère.
48:55Un homme bon de retour chez lui.
48:58Mon cœur est comblé de joie.
49:28Tellement de joie, tellement de paix.
49:32Et aussi beaucoup d'amour.
49:36Je ne pense pas que Vanskoor connaisse ça.
49:42Il n'a jamais ressenti cette chaleur.
49:44Il est une coquille vide.
49:47Il n'a pas de cœur.
49:55Vanskoor n'est rien.
50:03Comme l'apartheid, il n'est qu'un fantôme du passé.
50:24Je me rends.
50:51Je me rends.
50:52Je me rends.
50:53Je me rends.
50:54Je me rends.
50:55Je me rends.
50:56Je me rends.
50:57Je me rends.
50:58Je me rends.
50:59Je me rends.
51:00Je me rends.
51:01Je me rends.
51:02Je me rends.
51:03Je me rends.
51:04Je me rends.
51:05Je me rends.
51:06Je me rends.
51:07Je me rends.
51:08Je me rends.
51:09Je me rends.
51:10Je me rends.
51:11Je me rends.
51:12Je me rends.
51:13Je me rends.
51:14Je me rends.
51:15Je me rends.
51:16Je me rends.
51:17Je me rends.
51:18Je me rends.
51:19Je me rends.
51:20Je me rends.
51:21Je me rends.
51:22Je me rends.
51:23Je me rends.
51:24Je me rends.
51:25Je me rends.
51:26Je me rends.
51:27Je me rends.
51:28Je me rends.
51:29Je me rends.
51:30Je me rends.
51:31Je me rends.
51:32Je me rends.
51:33Je me rends.
51:34Je me rends.
51:35Je me rends.
51:36Je me rends.
51:37Je me rends.
51:38Je me rends.
51:39Je me rends.
51:40Je me rends.
51:41Je me rends.
51:42Je me rends.
51:43Je me rends.
51:44Je me rends.
51:45Je me rends.
51:46Je me rends.
51:47Je me rends.
51:48Je me rends.
51:49Je me rends.

Recommandée