• il y a 3 mois
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Dans son émission média, Thomas Isle et sa bande reçoivent chaque jour un invité. Aujourd'hui, Emilie Zapalski et Jean-Christophe Gallien, spécialistes de la communication politique, pour nous parler des stratégies de communication politique autour de la nomination d’un futur Premier ministre.

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Transcription
00:00Mais on est toujours avec Émilie Zapalski et Jean-Christophe Gallien pour décrypter les stratégies de communication autour de la nomination d'un futur Premier ministre.
00:08Parce qu'aujourd'hui ça fait 50 jours, 50 jours qu'on cherche un Premier ministre en France.
00:14Et en 50 jours je crois qu'il y a eu à peu près 50 noms dévoqués.
00:17C'est un calendrier de l'avent en fait.
00:19C'est ça, y compris des gens parfaitement inconnus.
00:24Comme par exemple, on a découvert le nom de Thierry Baudet lundi, président du Conseil économique et social.
00:30Et en même temps, je me disais, en termes de communication, l'avantage d'un inconnu c'est qu'il est vierge de toute image auprès du public.
00:36Il y a peut-être moins de risques de rejet immédiat.
00:38C'est pour ça aussi qu'on pense à des noms comme ça ?
00:40C'est pour tester aussi, c'est pour faire diversion, tester.
00:43Il y a plein d'objectifs derrière cette communication.
00:46Ça permet d'augmenter sa notoriété ou de se faire connaître.
00:50Je pense à Lucie Casté par exemple, qui était assez inconnue du grand public quand le NFP l'a proposé.
00:55Et elle mène son chemin, elle continue à communiquer, elle continue à essayer d'exister.
01:00Thierry Baudet, c'est autre chose. Président du Conseil économique, social et environnemental.
01:05Moi j'ai trouvé ça particulièrement cruel finalement, cette journée où son nom a été donné dès le matin.
01:10Et pendant toute la journée, on a entendu, et tout à l'heure on l'entendait dans votre reportage, Mr Naubaudet,
01:15il a pris une avalanche de critiques, c'était quand même assez violent.
01:23Et moi globalement, pour que ça retombe tout de suite, en plus le CESE qui en ce moment ne sert pas à grand chose
01:31parce qu'ils font beaucoup de rapports, ils sont en analyse permanente, mais c'est prescriptif,
01:36rien n'est obligatoire, donc ça ne sert à rien.
01:39Et Emmanuel Macron voulait globalement s'en passer un peu comme il veut, se passer du Parlement.
01:43Mais globalement, j'ai l'impression qu'en termes de communication, ce n'est pas si bon ce que fait Emmanuel Macron.
01:47Tout à l'heure vous parliez d'intime Jean-Christophe,
01:50moi j'ai l'impression qu'il met en scène ce qu'il devrait avoir dans sa tête,
01:53il nous fait le manager qui essaie de trouver, mais tout ça ouvert au monde en montrant tout,
01:59moi je pense que c'est très mauvais, ça montre un espèce de président jupitérien
02:04qui a des pantins, qui les fait jouer comme ça, qui les fait se faire détruire par la presse comme Thierry Baudet,
02:10c'est quand même pas très respectueux, même des gens, mais je trouve que globalement,
02:14il y a beaucoup de mépris dans sa stratégie à l'heure actuelle,
02:17parce qu'on parle aussi du gouvernement démissionnaire, du gouvernement fantôme qui continue à agir,
02:21Nicole Belloubet qui fait sa conférence d'entrée, enfin vous vous rendez compte, c'est quand même difficile,
02:25c'est des non-ministres et ils sont obligés de continuer,
02:28et globalement je trouve que c'est très mauvais, parce que pendant ce temps-là,
02:31même si c'est vrai que sa cote de notoriété pour l'instant n'en pâtit pas, Emmanuel Macron,
02:36mais il y a quand même 50 jours que l'Assemblée, enfin l'Assemblée elle est censée reprendre,
02:41il y a des dossiers sur la table, l'agriculture, je ne sais pas si vous vous souvenez,
02:44il y a une crise agricole qui était en début d'année, il y avait un projet de loi sur la table,
02:48il y a quand même beaucoup de sujets, et rien n'est traité,
02:52les députés n'ont même pas le droit de rentrer dans l'Assemblée pour faire des réunions,
02:58il y a un moment ça va, c'est une mise en scène,
03:02moi je repense au théâtre, c'était un très bon comédien parait-il quand il était étudiant ou élève,
03:07ce n'est pas être chef d'État, être comédien.
03:11Et alors justement sur la mise en scène, parce que ce qui m'intéresse maintenant,
03:13c'est aussi de parler de tous ceux qui sont postulants au rôle de Premier ministre,
03:17et j'ai l'impression qu'il y a un petit jeu pour tous ceux qui rêvent de devenir Premier ministre,
03:21c'est de ne surtout pas l'avouer, ils disent qu'ils s'en sentent capables,
03:25en général c'est la formule, on a entendu Bernard Cazeneuve lui dire que c'était dans l'intérêt de la France,
03:30même si lui-même n'en a pas envie, il serait prêt éventuellement à accepter pour la France,
03:35pourquoi est-ce que c'est impossible de dire, oui j'en ai envie, j'espère devenir Premier ministre,
03:41Jean-Christophe Gallien, ça ne se fait pas, pourquoi ça ne se fait pas ?
03:45Alors ils l'ont quand même pour certains affirmé, pour des raisons là aussi qui sont très claires,
03:52il y a deux catégories en fait de propositions potentielles,
03:56il y a ceux qui sont des anciens politiques, relativement satellisés,
03:58à l'intérieur de cette catégorie il y a des gens qui se sont mis en orbite, qui se sont mis en offre,
04:04Bertrand il a dit moi je suis disponible, il l'a dit très vite le lendemain de l'élection,
04:09il l'a dit très vite, lui il n'a pas hésité un seul instant,
04:11après il y a celles qui se vendent alors que personne n'en a parlé,
04:15c'est-à-dire que c'est Goyen-Royal qui vient, qui dit mais j'ai même mon gouvernement,
04:18on attend Manuel Valls,
04:19et donc c'est des gens qui sont plutôt dans cet ensemble là,
04:21alors c'est soit des gens du passé, soit qui n'ont plus de prise sur un parti politique,
04:25on n'entend pas Laurent Wauquiez qui va prendre la main les Républicains,
04:28ni Jean-Luc Mélenchon celui de l'autre côté qui joue pour eux,
04:31donc ce sont là parce qu'ils ont besoin eux personnellement d'essayer de continuer à côté,
04:36s'ils voulaient, en tant que non pas marques politiques,
04:38parce que ce ne sont pas des marques politiques mais des produits politiques,
04:40après il y a d'autres qui sont des non-produits, qui n'existent pas,
04:43qui sont une espèce de théâtre du vide,
04:46effectivement alors ça peut être malsain, ça peut être méchant pour M. Baudet, pour d'autres,
04:50mais M. Baudet il a quand même vu et eu Emmanuel Macron,
04:53il a fait lui-même passer l'idée qu'il avait accepté un certain nombre de points,
04:56qu'il était alors immédiatement d'ailleurs l'Élysée,
04:58on l'a dit que c'était le plan B parce qu'on avait voulu M. Berger,
05:01mais M. Berger voulait réformer les retraites alors que M. Macron ne voulait pas,
05:04donc vous voyez, ça n'est pas qu'un théâtre du vide non plus,
05:07c'est aussi une réalité qui est à l'oeuvre,
05:09c'est-à-dire que d'un côté il y a encore une fois ce marché des produits politiques
05:12de l'ancien temps, marginalisés, plutôt satellisés,
05:15qui essaient d'être là, mais qui en même temps disent quand même
05:18qu'ils sont disponibles pour le bien de la France,
05:20parce qu'ils savent faire ainsi de suite,
05:22et puis de l'autre côté il y a quand même des ambitieux,
05:23moi je ne suis pas d'accord, les gens qui laissent leur nom sortir,
05:26ils le font aussi parce qu'ils ont besoin, ils ont envie d'avancer.
05:29Juste un dernier mot, parce qu'au milieu de tout ça,
05:30hier on a appris que l'ancien Premier ministre,
05:32Édouard Philippe, se déclarait candidat à la présidentielle,
05:35c'est assez curieux comme timing,
05:37quelle est la stratégie de com' pour vous en un mot, Émilie Zabaski ?
05:40Édouard Philippe, il vise 2027,
05:42parce que dans tous ces candidats éventuels au Premier ministre
05:45qui ne disent rien, c'est parce qu'il vise 2027, Jean-Luc Mélenchon.
05:49Mais pourquoi le faire maintenant ?
05:50Oui, on peut en douter de ça.
05:51Maintenant, parce qu'il l'a déjà dit,
05:52au moment des élections législatives,
05:54il disait en gros, je vais faire le en même temps bis,
05:57je ne sais pas si vous vous souvenez,
05:58il parlait de l'arc républicain, de réunir tout ça,
06:00ce que n'a pas réussi finalement Emmanuel Macron.
06:02Lui, il pense le réussir.
06:03Il faut se souvenir quand même que c'était monsieur 80 km heure
06:07au moment de la crise des gilets jaunes,
06:09c'était monsieur H.Pivot,
06:10et c'est monsieur 67 ans pour l'âge de la retraite.
06:13Donc, c'est quand même pas gagné son projet massif,
06:16comme il ne décrit pas en termes de communication.
06:17Alors, c'est des gros mots, une grosse ficelle,
06:20un projet massif, on ne sait absolument pas
06:22si c'est classiquement ce qu'il veut faire.
06:25Il parle de déficit,
06:26il y a un diagnostic qui n'est pas mauvais, mais c'est bon.
06:28Moi, je voulais juste un petit mot sur ceux qui se taisent.
06:31C'est ça qui est important aussi,
06:32parce qu'on dit ceux qui veulent être premier ministre
06:36et qui le disent, et il y a ceux qui se taisent.
06:38Il y a Bardella qui avait dit,
06:39moi, je n'irai pas si je n'ai pas de majorité relative.
06:42Ils ne disent rien.
06:43On fait comme si le RN n'existait pas.
06:45Et ça, à mon avis, ça va poser un problème.
06:47Ça peut amener des voix au RN
06:49et ça, ça va être beaucoup plus compliqué pour la suite.
06:51Merci beaucoup à tous les deux.
06:52Émilie Zapalski, fondatrice de l'agence Émilie Conseil,
06:55Jean-Christophe Gallien, politologue,
06:57d'avoir été ce matin au micro d'Europe 1.
06:59Merci.

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