• il y a 10 mois
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Dans son émission média, Thomas Isle et sa bande reçoivent chaque jour un invité. Aujourd'hui, Alex Darmon et Matthieu Mares-Savelli, pour nous présenter le documentaire "Le ministre qui ne devait pas l'être" qui sera diffusé le dimanche 14 janvier à 21h00 sur France 5.

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Transcription
00:00 - Culture Média sur Europe 1 avec vos invités ce matin Thomas Hilaire.
00:05 - Oui je reçois Alex Darmon et Mathieu Marès-Savéli qui ont réalisé ensemble un documentaire qui suit le ministre de la justice Eric Dupond-Moretti.
00:13 C'est diffusé ce dimanche à 21h sur France 5.
00:16 - Si on vous proposait un poste de ministre de la justice, vous l'accepteriez ?
00:20 - Non, non pas du tout, j'aimerais pas faire ça. C'est un exercice, j'en ai pas les compétences et puis ce sera un bordel.
00:26 - Tu es sûr ?
00:27 - Oui sûr, vous voulez que je vous le signe ?
00:30 - Il a bien fait de ne pas signer, on comprend le titre de votre doc dès le début, un ministre qui ne devait pas l'être,
00:36 un ministre qui ne voulait pas l'être non plus, il ne s'en sentait pas vraiment capable Alex Darmon ?
00:42 - Je ne sais pas s'il ne s'en sentait pas capable, en tout cas il ne voulait pas l'être parce que je pense qu'il voulait, il l'explique dans le film, garder sa liberté.
00:48 Et c'est ça qui est d'ailleurs assez amusant tout au long du film, c'est qu'on essaye de faire des parallèles entre ce qu'il a dit avant et ce qui se passe aujourd'hui sur le terrain.
00:55 Et donc il dit je ne veux pas l'être, je veux garder ma liberté, je ne veux pas me présenter à une élection et puis il se présente.
00:59 C'est aussi ça qui est intéressant dans la durée du film qui est de trois ans, c'est que finalement il change de vie.
01:03 Et dès le début du film d'ailleurs il annonce, c'est fou la différence entre ce que j'ai pu dire quand j'étais avocat et ce que je peux dire maintenant quand je suis ministre.
01:11 Ce n'est pas fondamentalement différent, mais en tout cas il le dit de façon quand même un peu différente entre ces deux périodes.
01:16 - C'est ça qui est intéressant dans ce film, c'est de voir ce que c'est fait sur plusieurs années effectivement,
01:20 de le voir se fondre petit à petit dans le monde politique et de perdre un petit peu sa liberté de parole aussi.
01:26 Il le dit, maintenant que je suis ministre je ne peux plus rien dire.
01:29 Et en même temps on sent que le naturel revient assez vite au galop quand même, il y a quand même des vrais moments de liberté chez lui.
01:35 - Il y a une vraie métamorphose en fait sur trois ans, on le voit endosser le rôle d'homme politique au fur et à mesure.
01:40 Et ça qui est assez intéressant de suivre aussi longtemps un personnage, c'est de pouvoir voir la transformation qui s'opère petit à petit.
01:47 - Il disait qu'il ne voulait pas être ministre et puis finalement Emmanuel Macron a su le convaincre.
01:51 Le 6 juillet 2020 il est nommé ministre de la Justice.
01:54 Mais alors le documentaire s'ouvre sur une autre date, le 29 novembre 2023, date à laquelle Éric Dupond-Moretti est finalement relaxé par la Cour de justice de la République.
02:04 C'est un moment un peu unique dans l'histoire de la politique française pour un ministre en exercice.
02:08 Vous aviez décidé de le suivre avant même sa mise en examen ou c'est ça finalement qui a décidé, peut-être le ministre lui-même, à accepter vos caméras ?
02:18 - Ça a été très... Enfin non, honnêtement on n'a pas décidé de le suivre avant sa mise en examen.
02:22 C'est aussi ça qui est dans ce film assez rythmé, c'est qu'on pensait que ça allait s'arrêter, il y avait toujours un rebondissement, un peu comme dans une série.
02:30 Il y a eu la mise en examen, il y a eu les états généraux de la justice, il y a eu l'élection départementale où il s'est présenté, bref.
02:37 Et en fait c'était plutôt le fait qu'il y ait eu ce résultat en novembre qui fait que ça signe la fin du film, c'est plus ça.
02:45 Mais le début ne part pas de la mise en examen, le début part du fait que c'est un ténor du barreau qui est nommé ministre de la justice, que tout le monde connaît, il est garde des Sceaux en juillet 2020.
02:56 Et comment la mutation va s'opérer, c'est ça qu'on voulait montrer, sans donner notre avis. On est en immersion, on ne fait pas une enquête.
03:03 - Ça c'est ce que vous vouliez montrer, mais lui pourquoi il a accepté vos caméras ?
03:06 - Je pense parce que ça l'intéressait aussi de montrer ce que faisait un ministre et un garde des Sceaux.
03:11 Ça l'intéressait aussi de montrer que quand vous venez de la société civile, vous venez avec vos idées et vous essayez de les transformer réellement dans le terrain politique.
03:20 - Et ça ne l'agassait pas parfois de vous avoir dans ses pattes en permanence ?
03:23 - Bien sûr, régulièrement. Je pense qu'on a mis six mois à ce que les portes s'ouvrent vraiment.
03:28 Parce qu'il y a aussi une relation de confiance qui doit se créer, qu'au début on ne savait pas si des images allaient sortir.
03:32 Au bout de six mois, la mise en examen arrive six mois après le début du tournage.
03:36 Et je pense qu'à partir de ce moment-là, ils se disent "rien n'est sorti, aucune image n'a fuité, on peut peut-être leur faire confiance, on peut leur faire confiance des voitures".
03:43 - Mais alors après, c'est vrai qu'en regardant ce documentaire, qui est passionnant pour ceux qui s'intéressent à la politique,
03:47 on a quand même l'impression de voir un portrait qui est assez élogieux de ce ministre.
03:51 Il n'y a pratiquement que lui qui parle. Pourquoi ne pas donner la parole, par exemple, à certains de ses opposants ?
03:56 Est-ce que vous y avez pensé à ça ?
03:58 - On y a pensé.
03:59 - C'est un parti pris ?
04:00 - C'est un parti pris. En fait, comme l'a dit Alex tout à l'heure, on ne faisait pas une enquête.
04:04 L'idée, c'était pas de faire un document à charge, d'essayer de ne pas trop faire un document agéographique.
04:08 C'était d'être les témoins de ce passage de la vie civile à la vie publique.
04:12 On lui a donné la parole, on a choisi de lui donner la parole après un an et demi de tournage,
04:15 pour des raisons aussi un peu techniques, c'est-à-dire de revenir sur des séquences, pouvoir les expliciter et que lui les explicite.
04:20 L'idée de ne pas faire appel à des contradicteurs, c'était les choix de contradicteurs qui étaient trop larges.
04:25 On s'est dit "bon, très bien, endossons ce parti pris".
04:29 Et puis beaucoup de matière, on a préféré laisser aussi la place à la matière.
04:34 Encore une fois, il y a beaucoup d'images qu'on a rarement vues, je trouve, dans la vie d'une personnalité politique.
04:39 On parle de la mise en examen, et c'est vrai qu'il nous a ouvert les portes le jour de la mise en examen,
04:43 des états généraux de la justice, des réunions de cabinet.
04:46 Et le but, c'était pas, encore une fois, de donner l'avis, de savoir si Éric Dupond-Moretti était un bon garde des sceaux,
04:52 si nous on pensait que c'était un bon garde des sceaux.
04:54 Parce que je pense réellement que notre avis, tout le monde s'en fout, vraiment.
04:57 Mais en revanche, ce qui était intéressant, c'était effectivement de lui montrer ses images avec le recul,
05:02 de voir comment lui les analysait, s'il aurait fait les choses de la même manière.
05:06 Et surtout, oui, les gens disent que c'est un portrait élogieux.
05:10 Je pense que dans ce film, on n'élude aucun moment de son passage à la chancellerie.
05:16 On parle du bras d'honneur, et même on ouvre avec le bras d'honneur quasiment le film, on lui demande d'en parler.
05:20 Cette engueulade sur le marché, lors des départementales, avec Damien Rieu du Rassemblement National.
05:25 Et on sent que les images ne lui plaisent pas, et qu'il n'a pas tellement envie de les revoir.
05:29 Cette défaite au régional, cette mise en examen, qui est un caillou dans sa chaussure.
05:34 - C'est vrai qu'à chaque fois, c'est lui qui s'en explique derrière, c'est lui qui a la parole.
05:38 Est-ce qu'il avait d'ailleurs un droit de regard sur vos images ?
05:40 - Absolument pas. - Sur votre montage ?
05:41 - C'était un... Il y avait plusieurs lignes rouges. La première, c'était pas de vie privée.
05:45 Donc on n'était que sur son action, lui, son personnage.
05:48 - Il y avait des petites choses, quand il appelle sa mère, par exemple.
05:50 - La seule séquence vraiment de vie privée, c'est quand il appelle sa mère à la voiture avant la mise en examen.
05:54 L'autre ligne rouge, c'était on filme, vous nous ouvrez les portes, on monte.
05:58 Et non, il n'y a pas de droit de regard, vous n'avez pas de censure.
06:02 Et tant pis. Mais après, le point du contradictoire, il vient des moments.
06:06 C'est comme ça qu'on a construit la narration du film.
06:08 C'est de montrer les moments qui les cornent, quand il se fait prendre à partir par Damien Rieu,
06:12 comme disait Alexandre, ou à l'Assemblée, face à Laurence Rossignol, Marie-Pierre Delagontry.
06:17 On a choisi d'opposer ces moments-là à sa prise de parole postérieure.
06:22 - Ça s'appelle "Le ministre qui ne devait pas l'être".
06:24 Et c'est dimanche à 21h sur France 5.
06:27 Restez avec nous pour commenter l'actualité des médias dans un instant.

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