C'est le rebondissement dans le feuilleton politique de cette rentrée: Édouard Philippe a annoncé sa candidature à l'élection présidentielle de 2027.
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00:00La politique, Mathieu Croissando. Donc, ce matin on ne va pas parler du gouvernement.
00:05Quoiqu'un peu en fait.
00:06Peut-être un peu. Avec un rembondissement dans le feuilleton politique de cette rentrée,
00:10puisque Edouard Philippe a annoncé sa candidature à la présidentielle.
00:13Présidentielle de 2027, on est bien d'accord.
00:16Un long entretien au magazine Le Point.
00:19Ce n'est pas l'actualité, si ?
00:21Ah ben non, c'est un curieux timing.
00:232027 c'est loin, les Français ont d'autres chats à fouetter.
00:26Ça ajoute de la confusion d'une certaine façon au bazar ambiant.
00:29On peut donner le sentiment qu'il se préoccupe surtout de lui et pas du pays.
00:32Et puis, surtout, c'était un secret pour personne.
00:34Donc la vraie question d'information, en tout cas, ce n'est pas qu'il se présente,
00:37mais qu'il le dise maintenant.
00:38Alors, pourquoi le fait-il ?
00:39Parce que le pays vit quand même une crise politique, j'allais dire,
00:42comme on en a rarement connu.
00:43Depuis deux mois, la situation est figée, le blocage est total.
00:46Personne ne sait comment tout ça va finir.
00:48Qui peut dire si les gouvernements vont tomber les uns après les autres,
00:51comme au bon vieux temps de la 4ème République ?
00:52Qui peut dire ce qui se passerait en cas d'une nouvelle dissolution à l'été 2025 ?
00:56Que ferait le président ?
00:57Certains n'écartent même plus l'idée d'une démission d'Emmanuel Macron,
01:01et y compris Édouard Philippe, qui répond au point qu'il serait prêt,
01:04en cas de présidentiel anticipé, ce qui veut dire en creux qu'il n'écarte pas
01:08cette éventualité d'un revers demain.
01:10Alors, pour la petite histoire, c'est une déclaration qu'en rappelle une autre,
01:13comme la relevée sur X, le constitutionnaliste Dominique Rousseau.
01:16« Ce n'est un mystère pour personne que je serais candidat à une élection
01:19à la présidence de la République quand il y en aura une »,
01:21ça, c'est ce que déclarait Georges Pompidou,
01:23trois mois avant la démission du général De Gaulle.
01:26Bon, c'est une façon pour Édouard Philippe d'occuper le terrain,
01:29de planter un drapeau, deux ans et demi avant la prochaine présidentielle ?
01:32Ça ressemble aussi quand même surtout à une séance de rattrapage,
01:35parce qu'on rappelle la dissolution décidée par Emmanuel Macron
01:37a fait voler en éclats l'échiquier politique.
01:39Certains en ont profité pour revenir à la table ou avancer leur pion.
01:42Je pense à Laurent Wauquiez, à Gabriel Attal, à Gérald Darmanin,
01:45on pourrait aussi dire Élisabeth Borne.
01:47Édouard Philippe, lui, qu'est-ce qu'il avait dit ?
01:48Il avait dit toute la mauvaise humeur que lui inspirait cette décision.
01:50Vous vous souvenez, le président a tué sa majorité,
01:53mais il avait choisi, encore une fois, de se tenir à l'écart,
01:55de ne pas se présenter aux législatives,
01:57de rester au chaud dans sa mairie du Havre,
02:00parfois au grand agacement de ses amis,
02:01qui lui disaient « tu ne peux pas être un gardien de phare,
02:03à envoyer des signaux lumineux comme ça, par interminsence,
02:05parce que loin des yeux, loin du cœur,
02:07si vous n'êtes pas là où ça se passe, ça risque de se passer sans vous. »
02:09Et de ce point de vue, cette interview, c'est aussi une forme d'aveu de faiblesse.
02:12Alors, ce que je proposerais sera massif.
02:14C'est la formule, une des formules employées par Édouard Philippe
02:16dans son interview au Point.
02:18Ça veut dire quoi ?
02:20Alors, on n'a pas vraiment de grandes indications sur son programme.
02:23Il n'y a rien de vraiment nouveau.
02:24Réduction des déficits,
02:25ainsi quand même confirmation que les Français
02:27devront travailler encore plus longtemps.
02:29On sait qu'Édouard Philippe était pour la retraite à 67 ans.
02:32L'interview, en fait, elle est surtout intéressante sur le diagnostic,
02:35parce que, comme tous les acteurs qui se tiennent un petit peu
02:37loin de la vie politique,
02:39Édouard Philippe est devenu un excellent observateur
02:41de cette vie politique.
02:42Et les quatre périls qu'il dessine,
02:44un péril démocratique, un péril budgétaire,
02:46celui de l'immobilisme,
02:47et puis un péril pour l'ordre public.
02:48C'est intéressant, je vous invite à lire le magazine.
02:50Mais cela ne suffira pas pour l'ancien Premier ministre Emmanuel Macron,
02:53car on ne voit pas bien encore pour l'instant
02:55quelles sont les solutions qu'il propose.
02:57Et puis surtout, pour beaucoup de Français,
02:58il n'a pas laissé que des bons souvenirs, Édouard Philippe.
03:00Et l'homme du massif est aussi l'homme du passif.
03:03Il a été le premier artisan du macronisme
03:05et il ne pourra s'exonérer éternellement de son bilan.
03:08Pendant ce temps, le président de la République continue de consulter
03:11l'information de Léopold Odebert du service politique de BFM TV.
03:14Emmanuel Macron a échangé avec Marine Le Pen au téléphone.
03:17L'objet de la question, c'est de savoir si le RN censurera,
03:21quoi qu'il arrive, et a priori, l'hypothèse Xavier Bertrand.