• il y a 3 mois
À la veille de la rentrée, l'effervescence s'empare des supermarchés, prêts à conquérir les consommateurs. Ce moment crucial déclenche une véritable bataille commerciale. Entre fournitures scolaires, alimentation et électroménager, chaque enseigne affine sa stratégie en coulisses pour séduire et capturer l'attention des clients. La guerre des bonnes affaires est lancée, et les supermarchés rivalisent d'ingéniosité pour dominer la rentrée.

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00:00:00Bonsoir à tous. Très heureux de vous retrouver dans Capital.
00:00:07Pour des millions de Français, les vacances s'achèvent déjà ce soir et avant de reprendre le chemin de l'école ou du travail,
00:00:13il faut s'équiper pour la rentrée, faire ses courses et pour ça, il y a de fortes chances que vous alliez dans un supermarché.
00:00:19Pour les supermarchés, justement, la rentrée, c'est l'événement le plus important de l'année, juste après Noël.
00:00:24Fourniture scolaire, bien sûr, alimentation et même électro-ménager.
00:00:28Comment, en coulisses, les supermarchés préparent-ils la rentrée pour vous séduire ?
00:00:32Où fait-on les meilleures affaires ? La guerre de la rentrée vient de commencer.
00:00:38Mardi dernier, à Lunel, dans l'Hérault, non loin de Montpellier.
00:00:44Il est 5 heures du matin.
00:00:47Et pour Nicolas Royer, le directeur de l'un des plus grands hypermarchés de la région,
00:00:52une journée marathon vient de débuter.
00:00:55Bonjour, Nicolas. Comment ça va ?
00:00:57Avec la fin des vacances d'été, les choses sérieuses ont commencé dans cette grande surface du sud de la France.
00:01:08Nous sommes le 21 août.
00:01:12Et dans ce magasin de 7000 m2, Nicolas veut que ses troupes soient d'attaque.
00:01:17En ce moment, le matin, on doit avoir environ 70 personnes, 70, 80 personnes.
00:01:23Pour accueillir des milliers de clients revenus de congés.
00:01:27La moitié du magasin est sur le pied de guerre tous les matins pour pouvoir remplir, recharger, avoir des rayons pleins.
00:01:35Voilà, quoi. Avoir un magasin... Ça va, Jordan ?
00:01:37Ouais, super. Avoir un magasin commerçant.
00:01:41Avec la reprise du travail et la rentrée des classes dans moins de 15 jours,
00:01:46l'hypermarché de Nicolas est en pleine transformation.
00:01:49Et voilà une année centrale qui est en train de passer de la phase été à la phase rentrée.
00:01:55Disparus les articles de plage ou de camping, ici, les vacances sont bel et bien terminées.
00:02:01Et ce matin-là, c'est un rayon flambant neuf qui intéresse particulièrement Nicolas Royer.
00:02:08On va aller voir un petit peu ce qui se passe dans la préparation de la rentrée.
00:02:13Celui des fournitures scolaires, des centaines de cahiers, des milliers de feutres, de crayons ou de stylos.
00:02:19Au total, plus de 200 000 produits à écouler en quelques semaines à peine.
00:02:24Nicolas n'a pas le droit à l'erreur.
00:02:27Allez, rapidement. L'objectif, c'est de faire un brief. On est en pleine rentrée.
00:02:31Tout va se jouer sur les semaines à venir. On le sait, ce qui arrive, c'est le gros, c'est le rush.
00:02:35La semaine prochaine, les gens vont vraiment rentrer à la maison et la semaine d'après, ça rentre à l'école.
00:02:40Là, derrière, on le sait, les listes et puis les clients dans le magasin.
00:02:44C'est bon pour vous ?
00:02:46Bonne journée, bon chiffre.
00:02:47Merci.
00:02:509h du matin, les grilles s'ouvrent et les premiers clients s'aventurent déjà dans les allées de l'hypermarché.
00:02:58Au rayon frais, il y a par exemple Morgane et Clément.
00:03:01Comme des millions de Français, ils sont venus se ravitailler.
00:03:04La reprise, c'est pour bientôt.
00:03:06Ça y est, pour vous aussi, les vacances se terminent, là ?
00:03:09Ouais, ça y est. Dernière ligne droite, encore 4 ou 5 jours de repos et puis après, retour au boulot.
00:03:14Là, il faut recommencer à remplir le frigo de façon cohérente et que ça dure.
00:03:22Un peu plus loin, Stéphanie, elle ne compte pas remplir le réfrigérateur, mais plutôt le cartable d'Inès et Joran.
00:03:30Comme 7 Français sur 10, ils achètent leur fourniture en grande distribution.
00:03:34Autant pour le choix...
00:03:36Il y a tout ce que vous aimez, de feuilles simples.
00:03:39... que pour les prix.
00:03:41Donc maintenant, la trousse, on la change cette année, hein ?
00:03:44C'est la 6e, c'est pas mal. Allez.
00:03:47Le petit Joran rentre au collège et il va choisir cette trousse à 8,90 euros, la plus chère du magasin.
00:03:53Tous les jours, on va mettre ses crayons, on va l'ouvrir, on va la fermer.
00:03:56Donc pareil, il vaut mieux prendre une trousse solide.
00:04:00Au fil des achats, la facture grimpe peu à peu.
00:04:04Tu peux commencer à mettre tes affaires.
00:04:06La rentrée des classes, ce n'est jamais donné pour les parents.
00:04:10113 euros, toi, ton total. T'en as pour 110 euros. Allez, on va arrondir.
00:04:16Fourniture scolaire, alimentation ou encore équipement de la maison.
00:04:21Pour préparer leur rentrée, les Français vont dépenser 600 millions d'euros en quelques semaines à peine.
00:04:27Et tout le monde veut sa part du gâteau.
00:04:30Car après Noël, la rentrée, c'est l'événement de l'année à ne pas louper pour vos supermarchés.
00:04:35Alors, pour attirer les clients, les grandes surfaces rivalisent d'imagination.
00:04:39Pendant tout l'été, nous avons suivi la métamorphose de l'un d'entre eux.
00:04:45Allez, on y va. 2, 3.
00:04:50Nicolas, le directeur, a 2 mois pour refaire son hypermarché de fond en comble.
00:04:56Vous n'êtes pas tombé sur des raisons ?
00:05:00Il y en a pour 5 millions d'euros de travaux. Nicolas remportera-t-il son pari ?
00:05:05Les clients seront-ils au rendez-vous ?
00:05:08Car la rentrée guise bien des appétits et tout le monde veut en profiter.
00:05:13Comme au rayon des fournitures scolaires.
00:05:15On commande en grosse quantité, donc ceux-là, il faut qu'ils partent rapidement.
00:05:19Mais sur le net, un redoutable concurrent fait de l'ombre aux grandes surfaces.
00:05:24Eh, jeune homme, il y a très peu de colis, donc vous restez pas à 3 ici.
00:05:28Vous découvrirez l'incroyable business d'Arnaud Leter.
00:05:31Il n'a que quelques semaines pour faire le chiffre de l'année.
00:05:34Une rentrée sous haute tension.
00:05:36Si je fais faillite, je perds ma maison, je perds ma voiture, je perds tout.
00:05:40Donc on n'a pas le droit de se louper.
00:05:43Mais l'été, c'est aussi la grande saison des déménagements.
00:05:471 million de Français changent de domicile.
00:05:49Et ils en profitent pour s'équiper en électroménager.
00:05:52Là encore, les grandes surfaces tremblent.
00:05:55Je trouverai pas moins cher ailleurs.
00:05:57Nous vous dévoilerons les méthodes étonnantes d'un casseur de prix
00:06:00très agressif qui déferle en France.
00:06:02Radinisme, industriel, intelligent.
00:06:04Donc l'idée, c'est effectivement, on n'a pas honte de le dire, on est un peu radin.
00:06:08Électroménager, fournitures scolaires, mais aussi alimentation,
00:06:13hypermarché contre casseur de prix.
00:06:16Qui sera le grand champion de votre rentrée ?
00:06:22A Lunel, dans l'Hérault.
00:06:24C'était au mois de juin dernier.
00:06:31Les clients de cet hypermarché
00:06:34se dépêchent de terminer leurs derniers achats.
00:06:45Ils sont loin d'imaginer le chantier que c'est ici tous les soirs.
00:06:49On va y aller. Du coup, là-bas, on est fermés ?
00:06:52Oui.
00:06:53Une fois les grilles du magasin fermées...
00:06:59Il est 21h05.
00:07:01Merci, bonne soirée à vous.
00:07:03Les marteaux-piqueurs peuvent entrer en action.
00:07:07Les travaux qui occasionnent trop de nuisances pour les clients
00:07:10se font de nuit.
00:07:12Les carlers ont jusqu'à demain matin 6h
00:07:14pour déblayer tout le coin poissonnerie.
00:07:20De l'autre côté du magasin,
00:07:22des ouvriers un peu spéciaux sont également au travail.
00:07:25C'est bon ? Vous avez pris la main ?
00:07:27Ce sont les employés du supermarché.
00:07:30Là, vous calez contre, vous avez votre mètre qui vient jusque-là.
00:07:33Vous savez, il faut qu'elle fasse 36,5.
00:07:36Au lieu d'être à leur poste le jour, aux caisses ou dans les rayons,
00:07:39ils viennent travailler la nuit pour poser le nouveau sol.
00:07:42Moi, je suis manager textile.
00:07:44Textile. Et vous, maintenant ?
00:07:47C'est l'idée de Nicolas Royer, le directeur,
00:07:50pour réduire un peu le coût des travaux.
00:07:53L'économie, elle est de combien, là ?
00:07:55Elle est de 20 000 euros environ.
00:07:57D'accord. Vous posez, ça fait 20 000 euros d'économie ?
00:08:00Oui, ça fait 25.
00:08:02Mais globalement, vu que malgré tout,
00:08:04ils ne viennent pas gratuitement, je les paye aussi,
00:08:07les 5 000, ils sont là aujourd'hui pour les rémunérer
00:08:10et l'économie est de 20 000 derrière.
00:08:12Le patron n'a eu aucun mal à trouver des volontaires.
00:08:15Comme Tiffany.
00:08:17En plus, cette nuit, c'est son rayon, le textile,
00:08:20qui va être refait.
00:08:22On m'a proposé d'y jouer de suite.
00:08:25On participe, c'est des travaux, on a oublié notre magasin.
00:08:28Donc au lieu de travailler dans le magasin d'un jour,
00:08:31on fait ça la nuit, c'est ça ?
00:08:33C'est ça.
00:08:34D'accord. C'est pas commun, hein ?
00:08:36C'est pas commun. Mais c'est intéressant, c'est une bonne chose.
00:08:39Je peux le poser chez moi, maintenant.
00:08:42Ils ont 1 500 m2 à poser.
00:08:45Tous les soirs, ils doivent aussi bouger
00:08:48ces immenses gondoles de 15 m de long
00:08:51afin de dégager les endroits
00:08:53où ils devront poser le sol souple.
00:08:552, 3 !
00:08:593 !
00:09:00Au force !
00:09:02Étaler le chantier sur plusieurs mois...
00:09:04À 3. 1, 2, 3 !
00:09:07C'était la seule solution pour garder le supermarché ouvert
00:09:10pendant les travaux.
00:09:15Combien ?
00:09:161,40, c'est bon, allez.
00:09:18C'est temporaire, c'est la semaine, quoi.
00:09:20Fermer le magasin pendant 3 semaines, 1 mois,
00:09:23impensable pour le directeur.
00:09:25Allez, c'est bon. Vamos !
00:09:27Pour nous, c'est un risque potentiel
00:09:29de perte de clientèle assez importante.
00:09:31Donc si vous prenez l'habitude à quelqu'un
00:09:34d'aller vers un autre point de vente,
00:09:37pourquoi pas, il va retrouver autre chose
00:09:39qui peut le séduire ou pas.
00:09:41Mais si elle séduit, c'est une prise de risque.
00:09:43Aujourd'hui, on s'interdit dans notre métier.
00:09:45Et puis, culturellement, un magasin, il ferme pas.
00:09:48La gêne occasionnée par les travaux
00:09:50aurait pu faire fuir les clients.
00:09:52Nicolas Royer avait même tablé
00:09:54sur une baisse du chiffre d'affaires de 10 %.
00:09:57Elle sera finalement 2 fois moins importante.
00:10:01Le lendemain matin, les marteaux-piqueurs se sont eus.
00:10:05Le nettoyage a été fait.
00:10:07Seuls 2 grandes bâches rappellent
00:10:09que le magasin est encore en chantier.
00:10:12Nicolas Royer et son bras droit
00:10:14viennent jouer les inspecteurs des travaux finis.
00:10:17Ouais, super. Là, ils ont bien bossé.
00:10:19Encore une belle zone, ouais.
00:10:21Une belle zone qui arrive.
00:10:23Ils ont été jusqu'où on avait prévu de faire.
00:10:25Toute la partie est faite,
00:10:27et c'était pas gagné dans la nuit.
00:10:29Le rayon textile sera opérationnel
00:10:31dans moins de 48 heures.
00:10:33Mais à quelques jours de la rentrée,
00:10:35c'est un autre endroit du magasin
00:10:37qui est placé sous haute surveillance,
00:10:39car il sera bientôt pris d'assaut
00:10:41par des milliers de clients,
00:10:43petits et grands.
00:10:45Alors, à cette époque de l'année,
00:10:47il y en a un qui joue gros.
00:10:49Souvent le 1er arrivé, le dernier parti.
00:10:52Renaud Goujon, 32 ans.
00:10:54Il a fait toutes ses classes
00:10:56dans la grande distribution.
00:10:58La rentrée, c'est son affaire,
00:11:00et aussi celle de Guylaine, sa chef de rayon.
00:11:03Ce matin, nouvelle livraison.
00:11:08Combien de palettes ?
00:11:10C'est bien de la rentrée des classes.
00:11:13Allez, on y va.
00:11:15Des semi-remords comme celui-ci,
00:11:17Renaud va en réceptionner une trentaine
00:11:19pour préparer la rentrée.
00:11:21Ses fournitures scolaires arrivent d'un peu partout.
00:11:24Il y a 6 mois qu'on a passé les commandes,
00:11:26et là, ça y est, c'est la concrétisation.
00:11:28On reçoit la marchandise.
00:11:30Il a commandé en tout et pour tout
00:11:32pour 180 000 euros de marchandise.
00:11:35Donc là, ça, c'est de la rentrée des classes.
00:11:38Là, on voit bien, Bic, c'est de la rentrée des classes.
00:11:41Et ça, c'est de la maroquinerie scolaire, par exemple.
00:11:43Ça vient de Montbartier, l'entrepôt
00:11:45qui nous livre tout ce qui est non alimentaire.
00:11:47Pas question de tout déballer.
00:11:49Renaud se contente de stocker la marchandise,
00:11:52car pour l'instant,
00:11:54il faut faire de la place dans les rayons.
00:11:58L'hypermarché n'a pas le droit de se louper sur la rentrée.
00:12:02Après Noël, c'est le 2e temps fort commercial de l'année,
00:12:05juste devant la foire aux vins.
00:12:07Renaud a la pression.
00:12:09Il doit faire une grosse partie de son chiffre d'affaires
00:12:12en quelques semaines seulement.
00:12:1660 % du chiffre d'affaires de la papeterie,
00:12:19c'est sur ces 3 mois de rentrée scolaire
00:12:21qui sont pour nous juillet, août, septembre.
00:12:23Donc on n'a pas le droit à l'erreur.
00:12:25On doit vraiment mettre les bouchées doubles sur ce rayon.
00:12:29Sa technique pour booster les ventes est toute simple.
00:12:33Il va envahir le supermarché avec ses fournitures scolaires.
00:12:38Ca, ça s'en va. Ca, ça s'en va.
00:12:40Donc tout le jardin s'en va.
00:12:41Cette gondole, on la coupe en 2.
00:12:43On fait une zone basse pour l'entrée des classes.
00:12:45Et comme c'est pas fini,
00:12:47tout le camping s'en va aussi,
00:12:49parce que l'été sera quasiment pour nous fini.
00:12:51On était sur une allée,
00:12:53et là, on va se retrouver avec 4 allées
00:12:55sur la rentrée scolaire durant ces 3 mois.
00:12:57L'été commence à peine,
00:12:59que le matériel de camping n'a déjà plus les honneurs
00:13:01de l'allée centrale du magasin.
00:13:03Miguel, ce que tu fais, tu vas...
00:13:05Tu es en réserve, tu poses sur une palette de camping.
00:13:07Renaud a rameuté une partie de son équipe.
00:13:10Guylaine, la chef de rayon.
00:13:12Philippe, 25 ans de maison.
00:13:15Et Miguel, l'étudiant venu prêter main-forte pendant l'été.
00:13:18Il doit faire ça le plus vite possible,
00:13:20sans déranger les clients.
00:13:23Je suis en train de redéménager, en fait,
00:13:25le camping qu'on avait installé il y a à peu près un mois,
00:13:29de l'autre côté, pour faire qu'une allée camping,
00:13:32pour pouvoir installer la rentrée des classes.
00:13:34Là, on va essayer de nous remettre le max.
00:13:36Un travail de titan,
00:13:38juste pour déplacer le matériel de camping
00:13:40d'un tout petit mètre,
00:13:42pour le mettre juste derrière.
00:13:44On fait souvent les rayons, on réimplante,
00:13:46on passe son temps à faire, défaire,
00:13:48à réimplanter, désimplanter.
00:13:50C'est justement ce qui fait le fun du travail.
00:13:53Vous n'y avez peut-être pas fait attention,
00:13:55mais les cartables, les trousses et les agendas
00:13:57sont toujours installés 15 jours avant les autres fournitures.
00:14:00C'est stratégique.
00:14:02En faisant les courses de rentrée en 2 fois,
00:14:04on serait un peu moins regardant à la dépense.
00:14:09Amène tout le maternel,
00:14:11et comme ça, Guylaine, après, elle implante.
00:14:13Parce que là, du coup, on se regarde, là.
00:14:15Et cette année, il y a du nouveau.
00:14:17Exit les stars de ces 10 dernières années,
00:14:20La Reine des Neiges et Cars,
00:14:23des licences en perte de vitesse.
00:14:25Cette année, Guylaine et Renaud
00:14:27misent tout sur 2 autres dessins animés.
00:14:29Pyjama, c'est une licence
00:14:31qui est sortie d'abord en jouets.
00:14:33Yo-yo !
00:14:35Bibou !
00:14:37C'est le 1er dessin animé
00:14:39qui met en scène des mini-justiciers.
00:14:43Yo-yo, Bibou et Gluglu
00:14:45sont les héros préférés des 4-7 ans.
00:14:47C'est la licence à la mode.
00:14:49Ça a été la licence à la mode l'année dernière.
00:14:51Il y a 2 ans, c'était celle-ci.
00:14:53Le dessin animé Pas de patrouille,
00:14:55Guylaine n'y avait pas cru.
00:14:57Ça avait été un rat de marée.
00:14:59Alors cette fois, pas question de se faire avoir
00:15:01avec la série dérivée.
00:15:03Maintenant, on fait attention.
00:15:05Quand il y a des nouvelles licences qui sortent
00:15:07et qu'on sait que c'est en référence
00:15:09par rapport à un dessin animé
00:15:11ou un film qui va sortir au cinéma,
00:15:13on fait attention de l'avoir,
00:15:15et plutôt en grosse quantité.
00:15:17Elle va les implanter en plein milieu du rayon,
00:15:19juste à la hauteur des yeux.
00:15:21Tout en bas,
00:15:23elle met les sacs 1er prix
00:15:25et sur les côtés
00:15:27les autres licences auxquelles
00:15:29elle ne croit pas trop.
00:15:31Après, les complémentaires,
00:15:33on a pris un ou deux cartons.
00:15:35C'est juste histoire d'animer le rayon
00:15:37et qu'on ait des trucs un peu différents.
00:15:39Sinon, les produits catalogues,
00:15:41c'est ce qu'on commande en grosse quantité.
00:15:43Donc ceux-là, il faut qu'ils partent rapidement.
00:15:45Ce stratagème appelé merchandising
00:15:47permettrait d'augmenter les ventes
00:15:49de façon considérable,
00:15:51au moins par trois, d'après les professionnels.
00:15:53Ces sacs à dos
00:15:55à l'effigie de super-héros,
00:15:57les enfants se les arrachent.
00:15:59Et cela fait les affaires d'un homme
00:16:01qui, en misant tout sur les licences,
00:16:03est aujourd'hui devenu le roi des cours
00:16:05de récréation.
00:16:07Non loin de Rennes,
00:16:09à Cesson-Sévigné,
00:16:11c'est une entreprise
00:16:13de 130 salariés
00:16:15qui a bâti son succès
00:16:17en exploitant la célébrité des autres.
00:16:19A sa tête,
00:16:21Christophe Raud.
00:16:23Il a fait des licences son fonds de commerce.
00:16:25Il édite, par exemple,
00:16:27les célèbres calendriers de La Poste
00:16:29et pas n'importe lesquels.
00:16:31En ce moment, c'est un modèle
00:16:33qui marche fort,
00:16:35un hommage à un célèbre chanteur disparu.
00:16:37Celui qu'on est en train de coller aujourd'hui,
00:16:39c'est la licence Johnny Hallyday.
00:16:41En l'occurrence, c'est Laetitia
00:16:43qui a validé les photos.
00:16:45Des calendriers,
00:16:47mais aussi des agendas
00:16:49et surtout,
00:16:51des cartables.
00:16:55Uniquement des produits sous licence.
00:17:01Au total,
00:17:03Christophe Raud détient les droits d'exploitation
00:17:05d'une vingtaine de marques.
00:17:11Pas la peine de chercher
00:17:13ses sacs en magasin.
00:17:15Ses modèles seront vendus
00:17:17l'an prochain, en 2019.
00:17:19Aujourd'hui, pour Christophe,
00:17:21la rentrée des classes est primordiale.
00:17:23Il vend chaque année
00:17:25600 000 trousses
00:17:27et 400 000 sacs à dos.
00:17:29La maroquinerie chez Auberture,
00:17:31c'est une activité qui a été lancée
00:17:33à la fin des années 90,
00:17:35au tout début des années 2000.
00:17:37Et aujourd'hui, ça fait partie
00:17:39d'un univers produit
00:17:41qui représente la part de chiffre d'affaires
00:17:43la plus importante chez Auberture.
00:17:45Bien exploité,
00:17:47une licence peut rapporter beaucoup d'argent.
00:17:49Mais combien coûtent les droits ?
00:17:51Que valent réellement ces sacs à dos
00:17:53vendus entre 30 et 60 euros en magasin ?
00:17:55Tous les contrats sont confidentiels,
00:17:57mais Christophe Raud a accepté
00:17:59de lever le voile sur ce business.
00:18:01Il vient justement de rentrer
00:18:03une nouvelle licence.
00:18:05Une marque de chaussures,
00:18:07je fais rapide,
00:18:09parce que je sais que tu parles
00:18:11d'un instant à l'autre.
00:18:13Juste qu'on check ensemble des trucs de kicker,
00:18:15ce que tu vas voir, toi, demain.
00:18:17On a reçu nos proto juste jeudi dernier,
00:18:19du coup je profite de mon rendez-vous.
00:18:21Dominique, le directeur commercial,
00:18:23voit un très gros distributeur demain.
00:18:25Il va tester son nouveau produit
00:18:27auprès de lui.
00:18:29Pour qu'une licence marche,
00:18:31il faut pouvoir reconnaître la marque
00:18:33au 1er coup d'oeil.
00:18:35On est satisfait aussi du résultat.
00:18:37Ça, par contre,
00:18:39c'est très rigolo.
00:18:41C'était le machin des chaussures.
00:18:43Pour que la licence fonctionne bien,
00:18:45il faut qu'on respecte l'ADN de la marque
00:18:47avec deux pastilles de couleur
00:18:49sous les semelles, et c'est ce petit gimmick marketing
00:18:51qu'on a repris là
00:18:53avec les boucles.
00:18:55Pour exploiter les droits d'image
00:18:57de cette marque, Christophe Raud
00:18:59s'est engagé à reverser un pourcentage
00:19:01sur chaque produit vendu.
00:19:03On appelle ça les royalties.
00:19:05En moyenne, les taux de royauté
00:19:07ou les taux de royalties sont aux alentours
00:19:09de 9 à 10 %.
00:19:11C'est un sac qui, dans nos réseaux, nous, sera autour
00:19:13de 59 euros prix de vente publique.
00:19:15Et donc, nous,
00:19:17on le vend à un tarif
00:19:19duquel on a enlevé
00:19:21la marge du client, mais ça divise grosso modo
00:19:23par deux les chiffres dont on parlait tout à l'heure.
00:19:25Ouais, c'est un cartable
00:19:27comme ça, on va le vendre, oui,
00:19:29à peine une trentaine d'euros, ouais, à peine.
00:19:31La marque de chaussures touchera
00:19:33donc 3 euros par cartable vendu.
00:19:35Mais les royalties peuvent monter
00:19:37beaucoup plus haut, jusqu'à 15 %.
00:19:39En 15 %, on est vraiment dans des niveaux
00:19:41extrêmement élevés qui sont peut-être
00:19:43ceux de Disney ou de je sais pas quoi, du foot
00:19:45ou je sais pas, mais nous, on travaille pas
00:19:47avec ces licences-là.
00:19:49Ouais, c'est plutôt, on va dire, dans une fourchette
00:19:51très large, entre 8
00:19:53à 12.
00:19:55Si Christophe Raud est prêt à payer les marques très chères,
00:19:57c'est parce que ces licences lui rapportent
00:19:59beaucoup d'argent.
00:20:01La marque de soprano,
00:20:03elle s'appelle Kawell.
00:20:05Le chanteur-rappeur a vendu un million
00:20:07et demi d'albums. Ses sacs à dos
00:20:09font également un malheur.
00:20:11Une autre qui s'appelle
00:20:13Free Gun.
00:20:15C'est des caleçons ? Ouais, c'est des caleçons, bien sûr.
00:20:17Que des marques branchées qui parlent
00:20:19aux jeunes.
00:20:21Et si Christophe Raud pèse aujourd'hui
00:20:2345 millions d'euros de chiffre d'affaires,
00:20:25c'est pour moitié grâce à toutes ces licences.
00:20:27Et l'une d'elles
00:20:29lui rapporte beaucoup d'argent.
00:20:31Un cartable bien plus cher
00:20:33que ce vendu en supermarché
00:20:35et qui envahit les cours d'école.
00:20:37Un sac de petit écolier modèle
00:20:39que les parents adorent
00:20:41et qui fait la fortune de son fabricant.
00:20:47Paris a l'approche de l'été.
00:20:49La capitale est en pleine effervescence
00:20:51de la Fashion Week, les grands défilés de mode.
00:20:53Mais ce jour-là,
00:20:55c'est un défilé inédit qui est organisé.
00:20:57Dans ce drôle de lieu.
00:20:59Un ancien couvent
00:21:01à deux pas de la gare de l'Est.
00:21:03Des journalistes,
00:21:05des mamans, des blogueuses,
00:21:07150 personnes
00:21:09qui n'auraient manqué cet événement
00:21:11pour rien au monde.
00:21:13Un défilé
00:21:15de cartables d'écoliers.
00:21:17Mais pas n'importe quel cartable,
00:21:19celui que des millions d'élèves
00:21:21ont porté sur le dos.
00:21:23Souvenez-vous,
00:21:25ce cartable en croûte de cuir,
00:21:27inusable.
00:21:29Aujourd'hui,
00:21:31il a gardé un pouvoir magique,
00:21:33celui de faire retomber les parents en enfance.
00:21:35Ca représente
00:21:37une marque de cartables
00:21:39qui m'a accompagnée dans ma jeunesse,
00:21:41qui a accompagné mes enfants,
00:21:43qui est une marque qu'on se transmet un peu
00:21:45de génération en génération.
00:21:47A une heure du défilé,
00:21:49le défilé s'impatiente.
00:21:51Et à l'intérieur, parmi tous les décorateurs,
00:21:53ingénieurs du son et directeurs artistiques
00:21:55qui s'affairent...
00:21:57A chaque fois, ils rentrent par là,
00:21:59à chaque fois, ils s'empêchent.
00:22:01Christophe Raux a encore plus la pression.
00:22:03Il veut à tout prix que cette marque
00:22:05vieille de 40 ans
00:22:07revienne sur le devant de la scène à la rentrée.
00:22:09On répète à quel moment...
00:22:11Là, ils sont en train de faire les causes,
00:22:13ensuite, on va répéter avec les gamins.
00:22:15Un défilé de cartables,
00:22:17c'est une première.
00:22:19Personne au monde n'avait jamais osé le faire.
00:22:21Christophe Raux a fait les choses en grand.
00:22:23Il a loué un lieu prestigieux
00:22:25et il a fait appel à des mannequins professionnels.
00:22:27Pablo, arrête-toi ici.
00:22:29Voilà, stop !
00:22:31Tu t'arrêtes à peu près là, d'accord ?
00:22:33Et quand on demande aux enfants
00:22:35à quoi tout cela sert,
00:22:37voilà ce qu'ils répondent.
00:22:39Bah, en fait, c'est pour...
00:22:41C'est pour vendre plus de teintes
00:22:43sur le...
00:22:45C'est pour vendre plus de teintes pour l'école.
00:22:49Cette petite fille n'est pas dupe.
00:22:51D'ailleurs, pour l'occasion,
00:22:53Christophe Raux a cassé sa tirelire.
00:22:55Ce show lui coûte 150 000 euros.
00:22:57C'est la 1re fois en 40 ans. On ne l'a jamais fait.
00:22:59Donc, pour nous, non, c'est pas du tout commun.
00:23:01C'est sans doute pour ça qu'on est un peu tous...
00:23:03Un peu à la fois sur-excités
00:23:05et qu'on court dans tous les sens,
00:23:07parce qu'on ne maîtrise absolument pas.
00:23:09Avec ce défilé,
00:23:11Christophe Raux veut jouer dans la cour des grands.
00:23:13Bonjour.
00:23:15Il a même invité Sylvie Tellier, l'ex-miss France.
00:23:17J'ai des surprises,
00:23:19parce que je pensais que c'était beaucoup plus vieux que ça.
00:23:21Mais non, on est toujours...
00:23:23Comme j'ai grandi.
00:23:25Ça fait un peu partie de... C'est une institution.
00:23:27Ça fait un peu partie de nos références.
00:23:29Soyez la bienvenue.
00:23:31Il est 14h.
00:23:33Le spectacle commence.
00:23:37Christophe Raux est aux 1res loges.
00:23:39Il a même droit
00:23:41à son petit bouquet de fleurs.
00:23:43C'est adorable.
00:23:45Objectif réussi.
00:23:47Bravo, les enfants.
00:23:49Félicitations.
00:23:51Il tenait à fêter ce 40e anniversaire
00:23:53en grande pompe,
00:23:55car il n'y a pas si longtemps,
00:23:57cette marque mythique a bien failli disparaître.
00:24:01Le cartable en croûte de cuir
00:24:03a longtemps été la superstar
00:24:05des cours d'école.
00:24:07En 1980,
00:24:09il s'en vendait un demi-million par an.
00:24:11Mais les enfants finissent par se lasser
00:24:13de son look trop sage.
00:24:15C'est la mode des sacs à dos
00:24:17plus légers, plus confortables
00:24:19et surtout tellement plus cools
00:24:21quand ils sont à l'effigie
00:24:23de leurs héros préférés.
00:24:25Les ventes de tannes s'effondrent.
00:24:27En 1993, il s'en vend moins de 5 000.
00:24:29C'est alors que 2 copains diplômés
00:24:31d'école de commerce
00:24:33vont réveiller la belle endormie.
00:24:35Ils rachètent la licence une bouchée de pain,
00:24:37délocalisent toute la production en Chine,
00:24:41remplacent le cuir trop cher
00:24:43par du polyester.
00:24:45Le poids du cartable s'en ressent,
00:24:47il ne fait plus mal au dos.
00:24:49La mode nostalgique du vintage
00:24:51et des couleurs plus dans le vent
00:24:53assurent le succès.
00:24:55Aujourd'hui, c'est Christophe Raux
00:24:57qui a racheté le droit d'exploiter cette marque.
00:24:59L'année dernière,
00:25:01il a écoulé 150 000 cartables.
00:25:03Et dans quelques semaines,
00:25:05Christophe Raux espère bien
00:25:07que les ventes vont à nouveau s'envoler
00:25:09avec la rentrée des classes.
00:25:11Ce matin-là, il a rendez-vous
00:25:13dans cet entrepôt ultra sécurisé
00:25:15non loin de Rennes
00:25:17pour une ultime inspection.
00:25:19Le patron est fébrile.
00:25:23Ces cartables sont arrivés la veille
00:25:25par bateau de Chine.
00:25:27Et il ne sait jamais dans quel état
00:25:29il va les retrouver.
00:25:31Ici, on loue tout l'entrepôt,
00:25:33s'il vous plaît.
00:25:35Il y en a une partie qui n'est pas active.
00:25:37Derrière ici, à partir de là, c'est à nous.
00:25:39Pour l'homme d'affaires breton,
00:25:41c'est l'aboutissement,
00:25:43la concrétisation d'un an de travail.
00:25:45Messieurs.
00:25:47Salut, Jean-Claude.
00:25:49Comment ça va ?
00:25:51Ça va, Pierre-Alain ?
00:25:53Une année entière qui va se jouer
00:25:55dans les 2 prochains mois.
00:25:57Je ne vous demande pas si vous manquez d'activité.
00:25:59Juste un peu.
00:26:01Je rappelle tout de suite pour qu'on vous en renvoie.
00:26:03Christophe Rowe
00:26:05n'est pas si décontracté que cela.
00:26:07Ses produits doivent être en rayon
00:26:09partout en France dans 15 jours.
00:26:11Et il a un paquet de cartables
00:26:13à livrer.
00:26:15Concernant Tanz, ils démarrent ici
00:26:17pour aller jusqu'au bout
00:26:19de l'entrepôt.
00:26:21Aujourd'hui, on a
00:26:23sur 150 000 cartables
00:26:25qu'on va livrer chez nos clients
00:26:27à date, c'est-à-dire là, début juin,
00:26:29on en a reçu 120 000.
00:26:31Donc la suite arrive demain, après-demain,
00:26:33dans les 8-10 jours qui viennent.
00:26:35La valeur marchande de ces cartables
00:26:37est de 5 millions d'euros.
00:26:39Alors quand il s'agit de contrôler
00:26:41la qualité de ces produits,
00:26:43Christophe Rowe a ses petits trucs
00:26:45pour ne pas se faire avoir.
00:26:47Quand je suis en Asie,
00:26:49je ne prends jamais les cartons qui sont en haut des palettes.
00:26:51Je vais démonter les palettes,
00:26:53je prends ceux au milieu, en bas,
00:26:55à droite, à gauche, etc.
00:26:57On sait jamais.
00:26:59On sait jamais.
00:27:01La confiance n'exclut pas le contrôle.
00:27:03D'abord,
00:27:05il regarde qu'on ne l'arnaque pas
00:27:07sur les quantités.
00:27:092, 3 et 4.
00:27:11Ils sont bien Bordeaux et Belge.
00:27:13Il sous-traite
00:27:15toute la fabrication à des usines chinoises.
00:27:17Alors il vérifie d'abord
00:27:19le travail des coutures.
00:27:21Des coutures propres.
00:27:23On ne repasse pas 2 fois au même endroit.
00:27:25Puis il contrôle la qualité des matières.
00:27:27Et je vérifie
00:27:29que les boucles fonctionnent bien.
00:27:31La qualité des boucles.
00:27:35Et surtout
00:27:37qu'il y a bien une boucle de rechange.
00:27:39Il paraît qu'à l'école,
00:27:41le jeu, c'est que les enfants se shippent
00:27:43les boucles,
00:27:45parce que comme ça, après, ils ont plus de mal à fermer le cartable.
00:27:47Donc on met une boucle supplémentaire.
00:27:49L'homme d'affaires est rassuré.
00:27:51Sur ce cartable-là, oui.
00:27:53Sur celui-là, il est concluant.
00:27:55Il va les passer en revue
00:27:57pendant plus d'une heure.
00:28:01Ces produits doivent être irréprochables.
00:28:031 cartable, 2 cartables...
00:28:05Les parents déboursent tout de même
00:28:0760 euros pour le petit cartable
00:28:09et jusqu'à 100 euros
00:28:11pour le modèle à roulettes.
00:28:13Mais pourquoi ces produits
00:28:15ne sont-ils plus fabriqués en France
00:28:17comme avant ?
00:28:19Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'entre le moment
00:28:21où nous, on prend nos commandes
00:28:23chez nos clients
00:28:25et après qu'il faut qu'on livre nos clients,
00:28:27on a un délai de fabrication
00:28:29qui est de l'ordre de 4 mois.
00:28:31Donc il faut qu'en 4 mois, on trouve
00:28:33des usines susceptibles d'absorber
00:28:35des centaines de milliers de pièces.
00:28:37Il n'y en a pas en France.
00:28:39Il n'y en a pas en Europe.
00:28:41Voilà ce qui lui permet
00:28:43de ne pas dépasser le seuil psychologique
00:28:45des 100 euros pour un cartable.
00:28:47Après 3 ans, Christophe Rowe
00:28:49est parvenu à augmenter ses ventes de 40%
00:28:51avec une technique plutôt maligne,
00:28:53séduire les parents
00:28:55plutôt que leurs enfants.
00:28:59En plein centre de Rennes,
00:29:01dans cet élégant appartement,
00:29:03une séance photo
00:29:05vient de commencer autour d'Alice,
00:29:07une jeune mannequin de 5 ans.
00:29:09À peine arrivée...
00:29:11Mesdames, bonjour !
00:29:13Ce n'est pas la nouvelle collection
00:29:15qui attire l'attention de Christophe Rowe.
00:29:17Je suis en découvrant ici.
00:29:19Et il n'est pas moi, celui-là.
00:29:21C'est moi qui l'ai trouvé le premier.
00:29:23Mais un modèle préhistorique.
00:29:25Des années...
00:29:27Tout début des années 80.
00:29:29La robustesse, elle, elle n'a pas changé.
00:29:31Ce qui a aussi changé, c'est le poids.
00:29:33Et ces vieux cartables
00:29:35ne sont pas là par hasard.
00:29:37Le but de ce shooting,
00:29:39c'est de faire de la pub
00:29:41pour la nouvelle collection.
00:29:43C'est la première fois
00:29:45qu'Alice et Christophe
00:29:47partent sur les réseaux sociaux.
00:29:49À l'école primaire,
00:29:51ce ne sont pas les enfants
00:29:53qui décident du choix du cartable,
00:29:55mais les parents.
00:29:57Et c'est là que les cartables vintage
00:29:59vont entrer en scène.
00:30:01On pourrait en faire une ou deux.
00:30:03Est-ce qu'on peut essayer une
00:30:05avec ce qu'on disait,
00:30:07un vieux cartable et un ancien cartable ?
00:30:09L'effet nostalgie
00:30:11Punaise !
00:30:13Il était trop beau, j'avais le même.
00:30:15J'ai toujours rêvé d'en avoir un comme ça
00:30:17quand j'étais gamine.
00:30:19On sent complètement la nostalgie.
00:30:21On se rappelle des souvenirs.
00:30:23On remémore des souvenirs d'enfance.
00:30:25Moi aussi, j'ai eu ce cartable.
00:30:27C'est un internaute qui nous l'a envoyé.
00:30:29Elle était tellement belle
00:30:31qu'on a décidé de la reposter.
00:30:33C'est vrai qu'il l'a mise en scène
00:30:35comme nous on fait.
00:30:37C'était incroyable.
00:30:39La marque,
00:30:41comme celle prise lors de ce shooting,
00:30:43serviront à alimenter
00:30:45les deux plus gros réseaux sociaux.
00:30:47Avec Facebook,
00:30:49ils touchent les parents de plus de 35 ans.
00:30:51Et grâce à Instagram,
00:30:53ils arrivent à s'adresser
00:30:55aux jeunes mamans.
00:30:57On va aller toucher cette cible
00:30:59qu'on appelle les digitalmèmes.
00:31:01C'est les mamans overconnectées sur les réseaux
00:31:03qui utilisent Instagram au long de la journée
00:31:05qui est une source d'inspiration et d'information.
00:31:07On va essayer d'aller capter
00:31:09ces nouvelles cibles
00:31:11qui sont soit des mamans aujourd'hui, soit des mamans de demain.
00:31:13Une façon, en quelque sorte,
00:31:15d'assurer la pérennité de la marque.
00:31:17Et vous allez voir
00:31:19que cette technique pour toucher les parents
00:31:23est d'une efficacité redoutable.
00:31:29Un centre commercial à côté de Paris.
00:31:31Voici l'une des plus importantes
00:31:33librairies papeterie de la région.
00:31:37C'est ici que Justine et son fils Alexandre
00:31:39ont leurs habitudes à chaque rentrée des classes.
00:31:43Aujourd'hui, ils sont en repérage.
00:32:01La maman n'a pas hésité une seule seconde.
00:32:03Parmi tous les modèles proposés,
00:32:05elle a flashé sur le cartable
00:32:07du parfait petit écolier.
00:32:09C'est revenu à la mode ces derniers temps.
00:32:11Ça reste du classique, mais...
00:32:13costaud.
00:32:15Alexandre, lui, n'a pas l'air super emballé.
00:32:23En réalité, le cartable pour lequel il craque
00:32:25se trouve un petit peu plus loin.
00:32:27Coupe du monde de football oblige.
00:32:29Le Griezmann ?
00:32:31Mon joueur préféré.
00:32:35C'est son rêve.
00:32:37Et en plus, il coûte 3 fois moins cher.
00:32:39Et pourtant...
00:32:41Et madame, alors, qu'est-ce qui va se passer ?
00:32:43C'est moi qui gagne.
00:32:45Pour ça, je suis intransigeante.
00:32:47Je vais bien lui faire plaisir sur des petites choses
00:32:49comme les trousses, mais le cartable,
00:32:51non, c'est son confort avant tout.
00:32:53Ils reviendront l'acheter dans quelques semaines.
00:32:55Cette année, grâce notamment
00:32:57à l'aide des mamans,
00:32:59la marque compte bien écouler
00:33:01plus de 150 000 de ces cartables
00:33:03avant de nous faire retomber en enfance.
00:33:05Les cartables sont un incontournable
00:33:07de la rentrée dans les supermarchés.
00:33:09Pourtant, ça ne leur rapporte pas beaucoup d'argent.
00:33:11C'est ce qu'on appelle un produit d'appel.
00:33:13C'est simplement pour vous faire venir.
00:33:15Là où ils espèrent que vous allez consommer,
00:33:17c'est ici, au rayon le plus rentable,
00:33:19les produits frais.
00:33:21Ici, 5 millions d'euros
00:33:23viennent juste d'être investis.
00:33:25Boucherie, poissonnerie, primeur,
00:33:27tout est fait pour vous faire penser
00:33:29que vous êtes dans un commerce de quartier.
00:33:31Mais alors, que cache vraiment cette stratégie ?
00:33:33Et niveau prix, le consommateur
00:33:35est-il toujours gagnant ? Nous avons enquêté.
00:33:37Dans un hypermarché,
00:33:39il y a 5 rayons
00:33:41qui rapportent vraiment beaucoup d'argent.
00:33:43Le charcutier traiteur fromager,
00:33:45la boucherie,
00:33:47la poissonnerie,
00:33:49le rayon frais en libre-service
00:33:51et il y a également le rayon de
00:33:53Thomas.
00:33:55Vous avez 1,60 kg.
00:33:57Pour 1,90 €. C'est bon ?
00:33:59Le responsable des fruits et légumes.
00:34:01Bonne journée.
00:34:03C'était bon ?
00:34:05Le sourire, le service
00:34:07et Thomas prend même
00:34:09le temps de papoter, comme chez le primeur du coin.
00:34:15En septembre, il y a de l'avance sur les primes.
00:34:17On a 2 semaines.
00:34:19Son espace de
00:34:21350 m2 est flambant neuf.
00:34:23Stand en bois massif,
00:34:25petit brumisateur
00:34:27pour garder les salades toutes fraîches.
00:34:29Et toujours quelqu'un
00:34:31à la peser.
00:34:33Le rayon a été
00:34:35entièrement relooké
00:34:37pour justement casser le côté
00:34:39supermarché.
00:34:41Les retours sont plutôt positifs pour l'instant.
00:34:43Vous pouvez demander à madame.
00:34:45C'est pas fait pareil. C'est plus marché.
00:34:47Il faut dire
00:34:49que ce rayon rapporte chaque année
00:34:513,5 millions d'euros
00:34:53de chiffre d'affaires.
00:34:55C'est vraiment un rayon central
00:34:57et un poumon du magasin en termes
00:34:59d'images, de prix, de résultats.
00:35:01C'est un rayon très important, bien sûr.
00:35:03Sur les 3 tonnes
00:35:05de fruits et légumes qu'il vend tous les jours,
00:35:07Thomas doit faire 23%
00:35:09de marge brute en moyenne.
00:35:11Mais sur les 3 produits les plus
00:35:13consommés, Thomas ne peut quasiment
00:35:15pas faire de marge.
00:35:17Les différentes enseignes
00:35:19se livrent une vraie guerre des prix sur la tomate,
00:35:21sur la banane,
00:35:23un fruit que l'on consomme toute l'année
00:35:25et que les enfants adorent,
00:35:27et également sur le melon,
00:35:29une des grosses ventes de l'été.
00:35:35C'est des prix que les gens retiennent.
00:35:37Ils vont pas forcément se souvenir
00:35:39le prix de la boîte de glace
00:35:41ou de la tranche de jambon qu'ils ont acheté.
00:35:43Par contre, le prix du melon, vous pouvez être sûr
00:35:45que partout où ils vont passer dans chaque enseigne,
00:35:47ils vont se souvenir combien ils ont payé leur melon.
00:35:49Donc c'est des produits
00:35:51où il faut être très vigilant en termes de prix
00:35:53par rapport à nos concurrents et à ce qui se fait au niveau du marché.
00:35:55Thomas
00:35:57doit donc se rattraper sur les autres
00:35:59fruits et légumes. Et voilà
00:36:01comment il fait. Quand il a
00:36:03besoin de marchandises, il peut
00:36:05s'approvisionner auprès de sa centrale d'achat
00:36:07qui négocie des gros volumes
00:36:09pour tous les magasins intermarchés de la région.
00:36:13Mais Thomas
00:36:15préfère toujours passer un petit coup de fil
00:36:17avant à un autre grossiste
00:36:19pour faire jouer la concurrence.
00:36:2110 centimes de moins sur le kilo de poivron.
00:36:23Thomas vient de gagner 7%
00:36:25de marge d'un coup.
00:36:27C'est pas mal.
00:36:29C'est pas mal.
00:36:31C'est pas mal.
00:36:33C'est pas mal.
00:36:35C'est pas mal.
00:36:37C'est pas mal.
00:36:39C'est pas mal.
00:36:41C'est pas mal.
00:36:43C'est pas mal.
00:36:45C'est pas mal.
00:36:47C'est pas mal.
00:36:49C'est pas mal.
00:36:51C'est pas mal.
00:36:53C'est pas mal.
00:36:55C'est pas mal.
00:36:57C'est pas mal.
00:36:59C'est pas mal.
00:37:01C'est pas mal.
00:37:03C'est pas mal.
00:37:05C'est pas mal.
00:37:07C'est pas mal.
00:37:09C'est pas mal.
00:37:11C'est pas mal.
00:37:13C'est pas mal.
00:37:15C'est pas mal.
00:37:17producteur local. Tomates, courgettes en été, des choux, des bleds, des épinards, du céleri.
00:37:23Les circuits courts c'est la grande mode en ce moment. Même les supermarchés s'y mettent,
00:37:29c'est ce que les consommateurs veulent. Manger local, manger sain, mais toujours à petit prix.
00:37:35Ah monsieur Pérez, comment ça va ? Bonjour, ça va ? Très bien. On va voir les aubergines.
00:37:42Les aubergines, un des autres produits stars dans la région et en ce moment c'est la pleine
00:37:48saison. Monsieur Pérez en produit 30 tonnes par an. Les ouvriers n'aiment pas la canicule,
00:37:58mais les aubergines oui. Thomas lui achète au moins 10% de sa production, 3-4 tonnes par an.
00:38:05Et en travaillant en direct, sans intermédiaire, Thomas arrive à obtenir beaucoup plus que 23% de
00:38:14marge. En ce moment on vend autour de 1,99. Donc à l'achat en général vous êtes à ? Ça peut
00:38:23varier, ça dépend. En négociant en direct, c'est tout bénef pour Thomas et l'hypermarché. La marge
00:38:37grimpe à 38%. Une meilleure rentabilité, des produits plus savoureux, ces aliments cultivés
00:38:44localement représentent 40% des fruits et légumes achetés dans le magasin. Mais pour les vendre,
00:38:50encore faut-il que les clients décident de pousser les portes de l'hypermarché. Et à
00:38:54l'approche de la rentrée, la guerre fait rage entre grandes surfaces. A chacun sa méthode pour
00:38:59attirer les consommateurs. Dans la zone commerciale de Lunel, les hypermarchés rivalisent d'idées,
00:39:08car la concurrence est féroce. A 500 mètres à peine de l'intermarché, le Leclerc lui aussi
00:39:14est en plein chantier. Et il a sorti une arme redoutable, ce super parking couvert. Très
00:39:21apprécié dans la région surtout l'été. Alors pour contre-attaquer, notre hypermarché a décidé de
00:39:26mettre le paquet sur l'aliment préféré des français. C'est déjà la troisième fournée
00:39:34du matin pour Richard. Il en fabrique à tour de bras. Le pain, c'est l'une des meilleures
00:39:41ventes en grande surface. Il y a les gens qui viennent parce que ça dépanne et beaucoup de
00:39:47clients qui n'achètent leur pain qu'au supermarché. A 39 centimes la baguette ordinaire et à 90 centimes
00:39:53la tradition, on ne trouve pas moins cher. Mais ce pain ne satisfait pas vraiment notre boulanger.
00:40:00C'est pas notre production. On ne maîtrise pas le goût, on ne maîtrise pas l'aspect,
00:40:05on ne maîtrise pas. Voilà, le produit il arrive comme il est, on peut juste lui donner une couleur
00:40:09plus ou moins importante, mais on ne peut plus modifier ni les goûts, ni les textures, etc.
00:40:14Le pain n'est pas fait ici. Il est seulement cuit sur place, il arrive surgelé. Mais cette tradition
00:40:21un peu molle, ce sera bientôt du passé. C'est pour cette raison que c'est un peu le bazar dans
00:40:26la boulangerie. Le patron Nicolas Royer est curieux de voir la chose. On est en train d'installer la
00:40:38Rolls Royce des fours à pain. C'est ce qu'on attendait, Richard ? C'est vraiment ce qu'on
00:40:47attendait, c'est vraiment bien. C'est un bel outil, c'est un très bel outil. Le même four que celui
00:40:54que l'on trouve dans les boulangeries traditionnelles. Richard vient d'ailleurs d'être
00:40:59embauché pour pétrir lui-même sa pâte, la faire fermenter pour obtenir une baguette unique grâce
00:41:05à deux pétrins tout neufs. Combien de baguettes ? 300 baguettes à chaque pétrissage. C'est beaucoup
00:41:11d'argent investi. Au niveau des machines, on est globalement entre la partie boulangerie et la
00:41:16partie pâtisserie sur un billet de 150 000 euros à peu près. Juste les machines ? Juste les
00:41:22machines. Le pain surgelé se vend déjà très bien, alors le boulanger et le directeur sont persuadés
00:41:30que du pain fait maison, ça va faire un malheur. Aujourd'hui on n'est pas loin d'un million d'euros
00:41:36de chiffre d'affaires sur le rayon, je pense qu'on peut arriver facilement à un million trois,
00:41:42un million quatre. Vous n'investissez pas la perte alors ? Non, mais à la fois il y a peu de gens
00:41:47qui investissent la perte. Des machines dernier cri, un boulanger professionnel, mais vous allez
00:41:55voir qu'un petit grain de sable, un détail, va venir perturber cette mécanique bien huilée.
00:42:01Du côté des travaux, ça avance plutôt bien. La poissonnerie est enfin terminée.
00:42:08Mais il y a une chose qui tracasse Nicolas Royer, le patron de l'hypermarché. Une autre de ses idées,
00:42:20un nouveau stand qui reste désespérément vide. C'est mon problème en ce moment,
00:42:29c'est notre futur rayon pizza, mais malheureusement sans pizza. Toujours dans sa stratégie du fait
00:42:36maison, il voulait lancer les pizzas en portée, mais le pizzaïolo s'est désisté au dernier moment.
00:42:42Un rayon en pleine saison qui est comme ça, c'est pas un rayon marchand, donc au-delà de l'aspect
00:42:47pas de vente de pizza, c'est pas très commerçant. Dix mille euros de matériel pour rien. Surtout,
00:42:53il est persuadé que les pizzas à maison toutes chaudes sont un excellent produit d'appel,
00:42:57que les gens vont se déplacer exprès. Après un mois de recherche acharnée, un candidat a accepté
00:43:03de passer une journée test. Il s'appelle aussi Nicolas, il a un an d'expérience.
00:43:08J'ai été dans un essai hôtelier, donc en boulangerie-pâtisserie, c'est là où j'ai
00:43:14appris toute la technique, mais je me suis performé dans un restaurant italien spécialisé
00:43:20dans la pizza. Un peu stressé, le directeur ne va pas pouvoir s'en empêcher. Il va lui faire
00:43:29passer un petit message. Cette idée de faire des pizzas comme dans un vrai restaurant,
00:43:39Nicolas Royer n'est pas allé la chercher bien loin. Sur le parking du supermarché,
00:43:45cette petite boutique qui ne paie pas de mine ouvre à midi et le soir, 7 jours sur 7. Ses pizzas
00:43:53en portée s'arrachent. Et la pizza, c'est l'un des produits préférés des Français. En plus,
00:43:58en faisant tourner la pâte comme ça devant les clients, cela va créer de l'attraction
00:44:03dans le magasin. Mais surtout, la pizza, ça ne coûte rien à faire. 1,86 euros, c'est le prix
00:44:11de revient des ingrédients pour confectionner une reine. Pour la pizza au saumon, l'une des
00:44:16plus chères, cela peut monter à 2,19 euros. Ou encore 1,74 euros pour la spéciale végétarien.
00:44:24Pour inonder le marché, Nicolas Royer va même pouvoir se permettre de casser les prix. Elles
00:44:30seront deux fois moins chères que chez son concurrent sur le parking. C'est quand même
00:44:34beau ça. Une belle pizza comme ça en train de cuire. Là, notre prix de vente cible, on sera
00:44:38vers les 5,90 euros à peu près. Donc on est sur un très, très bon rapport qualité prix. Ça,
00:44:44c'est clair. Vous gagnerez quand même de l'argent ? Oui. Pour savoir si le pizzaïolo a réussi le
00:44:50test. Ça, ça croustille. Une seule solution. Ça, c'est bon. Le directeur aime. Mais les clients
00:45:03sont-ils du même avis ? Bonjour, Monsieur. Est-ce que vous voulez goûter une petite pizza ? Elle
00:45:07est bonne ? Ouais ? Super, nickel. Un petit bout de pizza ? On y va. Allez. La végétarienne,
00:45:16celle-là. Une petite fouille de cuisson en plus, mais sinon... Ah ouais ? Nicolas Royer a enfin
00:45:24trouvé son pizzaïolo. Et peut-être la recette pourra tirer dans ses rayons. 10% de clients en
00:45:30plus. Mais non loin du four à pizza, tout ne se passe pas vraiment comme prévu. Dans son
00:45:38laboratoire, Richard, le boulanger récemment embauché au supermarché, est à l'oeuvre.
00:45:43Ses machines achetées à prix d'or fonctionnent à merveille. Et ça y est, il fabrique enfin ses
00:45:49propres traditions. Et c'est même lui qui a mis au point la recette. Voilà une baguette de
00:45:55tradition à la Belle Rouge. On voit déjà qu'on va avoir un bel élevé au lâche. Ça se voit déjà
00:45:59à l'extérieur, au niveau de la scarification. Et je vais vous en ouvrir une. Sa tradition est
00:46:08craquante à souhait. Une mille plutôt couleur crème, avec un élevé au lâche très irrégulier,
00:46:16ce qui est un signe de qualité. Il vend entre 300 et 500 baguettes tradition par jour.
00:46:23Mets-le bien en place dans le bac. Non, c'est bon, ça ne collera pas. La direction espère
00:46:31rentabiliser très vite les 5 millions d'euros de travaux du magasin. Et elle compte en partie
00:46:35sur Richard pour augmenter le chiffre d'affaires du rayon de 30 ou même 40%. Mais notre boulanger
00:46:43qui espérait casser la baraque a un gros souci. En grande surface, le pain doit être emballé dans
00:46:48des sachets. C'est une question d'hygiène. Ce n'est pas comme dans une boulangerie, car ici,
00:46:53le pain est en libre service. Et les sachets en papier, les baguettes sorties du four,
00:46:59elles n'aiment pas ça. Ça provoque que le pain continue à sécher puisque l'eau qui se trouve
00:47:05à l'intérieur continue à s'évaporer. Et le pain ne respire pas correctement, ce qui fait qu'on a
00:47:09la croûte qui sera moulie un petit peu, etc. Résultat, en quelques minutes, le pain perd tout
00:47:15son croustillant. Et le plus dramatique pour Richard, c'est que les clients du magasin ne
00:47:21font même pas la différence avec avant. Ça fait très, très longtemps que je viens là chercher
00:47:26ce pain. Je sais que leur boulangerie est très bonne. Cette cliente ne s'est rendue compte de
00:47:33rien. Elle pense acheter la même tradition depuis des années. Richard, le boulanger,
00:47:39espère qu'en changeant légèrement la cuisson, il obtiendra un meilleur résultat et que les
00:47:44consommateurs finiront par remarquer la différence. L'été, plus d'un million de Français déménagent
00:47:51et c'est souvent l'occasion de renouveler son électro-ménager. Pourtant, ici, contrairement
00:47:56à ce qu'on a vu au rayon frais, pas de travaux, pas de rénovation et pas beaucoup de monde dans
00:48:01les rayons. La raison est simple. À 30 kilomètres seulement, un disquinteur électro dépôt propose
00:48:08des grandes marques à des prix à peine croyables. Et vous allez voir que ces méthodes sont très
00:48:12surprenantes. Il faut aller à la sortie des villes, chercher un peu dans les zones commerciales,
00:48:18derrière les grandes enseignes spécialisées qui sont toujours en première ligne. C'est là que
00:48:26se trouvent ces gros bâtiments en forme de cube tout gris et qui dénotent un peu dans le paysage.
00:48:31Marjorie et Christophe ont fait des kilomètres pour venir ici. Plus d'une demi-heure de voiture,
00:48:41ils doivent changer leur réfrigérateur qui vient de rendre l'âme.
00:48:45Le magasin ne ressemble à aucun autre. Il fait plutôt entrepôt. Des gondoles jaunes façon
00:49:03chantier, des produits entassés les uns sur les autres et aucun vendeur qui vous saute dessus.
00:49:10Mais ce n'est pas ce que ce couple recherche. S'ils sont venus jusqu'ici, c'est pour s'offrir
00:49:20le top du top, un réfrigérateur américain. Après l'eau, regarde l'eau, il n'y a plus besoin.
00:49:26Il vient de servir directement. Celui-là, il est pas mal. Celui-là, il est vraiment bien.
00:49:36Et le prix est pas mal du tout aussi. 899 euros. Christophe compare aussitôt sur son smartphone
00:49:46les prix chez les concurrents. Le même modèle est 30 à 40% plus cher.
00:49:53Notre magasin, les modèles plus récents, ils tournent à 1200, 1300, jusqu'à 2000 euros. Donc
00:50:03là, 900 euros, je trouverais pas moins cher ailleurs. Il faut juste vérifier qu'ils passent
00:50:08dans la voiture et après on charge et on va le mettre dans la maison.
00:50:11A ce prix-là, il ne faut pas rêver. Il n'est pas livré chez vous gratuitement.
00:50:15Il faut repartir avec. Pour Marjorie et Christophe, ça va se jouer à quelques centimètres.
00:50:26Il reviendront dans deux jours avec la camionnette d'un ami.
00:50:38Electro dépôt, ce nom ne vous dit peut-être rien. C'est le roi des casseurs de prix dans
00:50:45l'électroménager ou l'informatique. Un lave-linge de grande marque à moins de 330 euros, une machine
00:50:51à café expresso à 37 euros ou encore un lave-vaisselle qui dépasse à peine les 200 euros.
00:50:57Ses concurrents, comme Darty, misent tout sur le service. Boulanger sur le choix, rien de tout
00:51:02cela avec la marque jaune. Une seule chose l'intéresse, être la moins chère. Son fondateur,
00:51:07c'est lui, Pascal Roche. Il a importé le concept des Etats-Unis. Les Américains appellent ça le
00:51:12cash and carry, acheter content et emporter. En France, le premier magasin ouvre ses portes
00:51:17en 2004. 14 ans plus tard, il y en a 78. Mais d'où viennent leurs produits ? Sont-ils vraiment
00:51:23fiables ? Vous allez découvrir comment cette enseigne réussit à faire des économies à tous
00:51:30les étages. Faschtumenil, près de Lille. Il est 9 heures du matin. Les employés arrivent. Le magasin
00:51:47ouvre ses portes dans une heure. Lionel a 33 ans, c'est le tout jeune directeur. Petit moment de
00:51:55détente avant un gros week-end. L'uniforme ici, c'est gilet pour être reconnu dans les allées,
00:52:04chaussures de chantier pour la sécurité et talkie walkie pour communiquer et gagner du temps. Petit
00:52:12briefing traditionnel avant d'ouvrir. Il nous reste à faire Nico Chetton en blanc avec l'équipe. Je
00:52:19pense qu'il fait quand même chaud. Regardez si on n'a pas un peu de ventilo pour remettre un peu de
00:52:22vent pour faire le week-end. Hier, on a réceptionné quasiment toute la marchandise. Donc on est prêts,
00:52:27elle est là. Lionel fixe les objectifs du jour et le petit mot pour encourager tout le monde. Bonne
00:52:34journée à tous. Solidarité, envie, passion, on y va, on y croit, on fait une belle journée. S'il
00:52:40les motive, c'est parce qu'il va falloir usiner toute la journée. Ils ne sont que 15 pour faire
00:52:46tourner le magasin. Chez Dartier Boulanger, ils sont deux à trois fois plus nombreux. C'est la
00:52:51règle numéro un dans le low cost. Le premier poste sur lequel on économise, c'est les salaires. Et
00:52:57si ici, c'est possible, c'est parce que le client fait une bonne partie du travail lui-même. Les
00:53:02informations, il les cherche tout seul. Il tire les chariots, fait rentrer l'appareil dans la
00:53:07voiture également. La marque a même mis au point un système de roulettes ingénieux pour qu'une
00:53:13personne puisse se servir dans les rayons toute seule. Comme ce client avec ses grosses machines
00:53:19encombrantes. Impeccable. Impeccable. Je le vis bien, c'est mon troisième déménagement en deux
00:53:30semaines, donc ça va. Je tiens à la bonne forme. Et dès qu'il y a un trou sur l'étagère, c'est là
00:53:38que les 15 employés entrent en action. Jessy, pour Nico, je vais avoir besoin de toi pour recharger
00:53:43l'allée des fours, s'il te plaît. Tu viens avec le chariot à pince, je vais placer les barrières,
00:53:46s'il te plaît. Merci. Nicolas et ses collègues viennent aussitôt boucher les trous. Ce n'est
00:53:51pas pour faire beau. Ils veulent éviter à tout prix de passer à côté d'une vente.
00:53:54En fait, l'intérêt, surtout, c'est pour le client. Montrer qu'il y a toujours la disponibilité au
00:54:00niveau des produits, du libre-service. Si le client pense que c'est vide, il s'en va directement. Et
00:54:05là, on ne peut pas se permettre. L'essentiel de leur journée, les employés les passent donc à
00:54:10descendre la marchandise des zones de stockage en haut pour achalander la partie en libre-service
00:54:15en bas. D'après nos calculs, avec un personnel presque trois fois moins nombreux, l'économie
00:54:22sur les salaires rien que dans ce magasin serait de presque 500 000 euros par an. De quoi baisser
00:54:28le prix des produits de 7 ou 8%. Mais au rayon des économies, il y a encore plus surprenant. Entre
00:54:35midi et deux, quand le magasin ferme, on éteint les télés. L'économie est ridicule. 8500 euros
00:54:43pour l'ensemble des 78 magasins en France. Mais ici, il n'y a pas de petites économies. Et Stéphane
00:54:49Belot a fait de la radinerie, une marque de fabrique. Il y a vraiment une formule qu'on
00:54:54utilise souvent chez nous, on appelle ça le R2I, ça veut dire radinisme industriel intelligent.
00:54:58Donc l'idée, c'est effectivement, on n'a pas honte de le dire, on est un peu radin et en permanence,
00:55:03on essaie de faire des économies sur tout le superflu. La chasse au superflu, c'est leur
00:55:08credo. Et d'ailleurs, si dès le début, ils ont opté pour le style entrepôt, grosses étagères,
00:55:14néons au plafond et béton au sol, c'est justement parce que tous ces matériaux coûtent moitié moins
00:55:20cher. Et quand on demande à Stéphane pourquoi il ne met pas de carrelage comme ses concurrents,
00:55:25il est à deux doigts de faire une crise cardiaque. Si on devait rajouter un lot carrelage sur un
00:55:31magasin de 2000 mètres carrés, mais ça va être des milliers d'euros, voire des dizaines de milliers
00:55:35d'euros. Donc, c'est même pas envisageable une seule seconde pour nous, parce qu'en plus de ça,
00:55:38un carrelage, ça s'use vite. Il va falloir le remplacer, le réparer. Ce sont des coûts qui
00:55:42rapportent rien au client, qu'il va falloir supporter. Et à un moment ou à un autre,
00:55:45ça va se traduire dans le prix. Pour Stéphane, le côté entrepôt a un autre avantage. Il permet
00:55:51de diviser le loyer par deux. Regardez bien. Le magasin est tout petit. Il ne fait que 2000
00:55:57mètres carrés au sol. Ses concurrents sont souvent deux fois plus grands. Mais Stéphane utilise toute
00:56:02la hauteur sous plafond pour entreposer les appareils électroménagers. Des mètres carrés
00:56:07entièrement gratuits. Il réussit ainsi à doubler sa surface utile. Il passe de 2000
00:56:13à 4000 mètres carrés sans aucune répercussion sur son loyer. Et ce côté malin, on le retrouve
00:56:22partout. Nous sommes dans le cœur du réacteur du casseur de prix. Dans la salle des acheteurs,
00:56:28une trentaine de commerciaux chargés de négocier avec les fabricants d'électroménagers.
00:56:33Chacun a son domaine réservé. Julien Laporte, lui, est responsable du département micro
00:56:45informatique. Il passe son temps à marchander au téléphone. L'enseigne a besoin de produits de
00:56:56grandes marques, de noms qui claquent, pour attirer les consommateurs dans ses magasins.
00:57:00Et pour avoir un meilleur prix, Julien a un truc. Il commande peu de références,
00:57:07mais en énorme quantité. Quand aujourd'hui un concurrent, quel qu'il soit, a une gamme
00:57:14d'une cinquantaine de produits, nous on va avoir plutôt tendance à proposer une dizaine de produits.
00:57:20Le volume est le principal critère. C'est comme ça qu'on fait les économies d'échelle à l'usine
00:57:24et c'est comme ça que nous on fait nos économies aussi. C'est en brassant beaucoup de volume.
00:57:29Mais son boulot ne s'arrête pas là. Julien doit également veiller à rester le moins cher. Alors,
00:57:35deux fois par jour, il ouvre sur son ordinateur un petit logiciel pour espionner les prix de
00:57:40ses concurrents. Quand c'est vert, c'est que tout va bien, c'est qu'on est inférieur au prix moyen
00:57:45et on peut aller vérifier. Pour cette clé USB, aucun problème. Il est à 5,98 euros. Le deuxième
00:57:52est à 8,64 euros. Mais sur cette carte mémoire, le voyant est bleu. Un de ses concurrents vient
00:57:58de changer son prix. Il est deux euros moins cher. Là, en l'occurrence, par exemple, on a
00:58:03Matériel.net qui est à 79, Conforama qui est à 69. Nous, Électrodépôt, on est à 44. Mais Amazon
00:58:09a baissé son prix à 42,79, quelques euros en dessous de nous. Et donc, on va réagir. On va
00:58:15baisser notre prix. On va baisser notre prix en dessous d'Amazon pour rester placé par rapport
00:58:19au marché. Ce sera fait dans la soirée. Mais là où Julien est très attendu aujourd'hui,
00:58:24c'est sur une opération de beaucoup plus grande envergure pour l'enseigne, l'opération rentrée.
00:58:29En septembre, les ventes de micro-informatiques bondissent de 50%. Stéphane Belot compte sur
00:58:40lui pour faire la une du catalogue. C'est la première couverture du catalogue de fin août.
00:58:46Car pour séduire les étudiants, ils misent sur un ordinateur portable de grande marque et surtout
00:58:51à un prix canon. Et voilà l'offre que Julien lui a négociée. Asus, un 9,9, 14 pouces. C'est dans
00:58:59le brief de ce qu'on s'était dit. C'est une grande marque. Un lot de 7000 ordinateurs portables à
00:59:05moins de 200 euros. Stéphane n'en demandait pas tant. Je me sens bien. C'est très bon. Très,
00:59:11très bon. Bravo. Super. Bon boulot. La seule dépense en matière de communication que
00:59:16s'autorise la marque Low Cost, c'est justement ce catalogue. Il est distribué à plus de 10
00:59:24millions d'exemplaires et son offre en première page doit toujours être hyper agressive. Si
00:59:30déjà la première de couverture, elle est moyenne, un peu fadasse et qu'elle ne concerne pas les gens,
00:59:34vous avez le risque que votre catalogue, il traîne vite à la poubelle. Alors que là,
00:59:38une offre pareille, ça va attirer le regard. On est en plein dans la saison, donc c'est aussi
00:59:42important sur tout le reste des produits qui sont communiqués dans le catalogue. Ça va tirer le
00:59:45trafic. Attirer les clients avec des prix très bas, la même technique est utilisée en magasin.
00:59:51Tous les mois, les salariés s'amusent à un drôle de jeu, le jeu du caddie. Nicolas et Mathieu vont
00:59:59aller piquer des produits dans les rayons. De quoi équiper un appartement avec des produits
01:00:03électroménagers. Le jeu consiste à arriver au total. Je n'ai plus de premier prix sur
01:00:08micro-ondes. Le plus bas possible. Et cet après midi, à quelques jours de la rentrée, ce sont
01:00:14les jeunes et les étudiants que les deux vendeurs ont dans le collimateur. Machine à laver,
01:00:20réfrigérateur, four, micro-ondes, aspirateur, cafetière, télé et barre de son.
01:00:30Prêt à partir pour les clients, à un prix immeuble. 8 produits à un prix à peine croyable,
01:00:40moins de 600 euros. Placé à l'entrée, le caddie fait son petit effet. Mais à ce tarif,
01:00:50ne cherchez pas de grandes marques. Les produits sont siglés Iwan, Valberg,
01:00:54que des marques inconnues au bataillon. Et le magasin en est rempli. Bellavita pour les
01:01:00lave-linges, Edenwood pour les télévisions ou encore les aspirateurs Exline. Ce sont les marques
01:01:07appartenant à l'enseigne, les marques de distributeurs, les fameuses MDD. Mais que
01:01:13valent-elles vraiment ? Pour découvrir ce que cachent ces marques, retour à l'étage des acheteurs.
01:01:19Mickaël Sanabria s'occupe du secteur le plus important, les réfrigérateurs. Les
01:01:27Français en achètent chaque année 2 800 000. Et un réfrigérateur sur six est vendu par Mickaël.
01:01:34Mickaël doit donc veiller à coller en permanence au goût des clients. Et en ce moment,
01:01:40il y a un modèle qui manque à sa gamme et qu'il voudrait lancer. Avant d'aller négocier avec le
01:01:47fabricant, il a rendez-vous avec Stéphane Belot pour faire le point. C'est le frigo que j'avais
01:01:55validé, que je t'avais présenté déjà la semaine passée. C'est un modèle grand format, très
01:02:04esthétique, avec de jolies finitions, là encore à petit prix. Moins de 400 euros en magasin, cela
01:02:15veut dire qu'il doit l'acheter à l'usine 240 euros, d'après nos informations. Problème, son fournisseur
01:02:20en demande beaucoup plus. Alors Mickaël va faire quelques petits sacrifices. Ce que je te propose,
01:02:25c'est qu'on enlève le display. Là, on pourrait économiser à peu près une dizaine d'euros. Bye
01:02:31bye le petit écran chic sur la façade. En revanche, il va essayer de se faire offrir quelque
01:02:36chose que les clients demandent. Moi, ce que je pense négocier avec le fournisseur, c'est
01:02:40également l'ajout d'un deuxième bac à légumes. Ce marchandage s'appelle l'analyse de la valeur,
01:02:46tout faire pour obtenir le meilleur rapport qualité prix. On va prendre un produit, on va essayer de
01:02:52décortiquer tous les éléments qui composent le prix de revient de ce produit. Et l'analyse de la
01:02:56valeur, c'est d'enlever ce qui coûte cher et qui n'est pas très utile pour le client et de garder
01:03:00ce qui ne coûte pas très cher et qui va être très apprécié par le consommateur. La marque Low
01:03:05Cost ne possède pas d'usine, mais pour tenir ses prix, Mickael est capable de faire un aller-retour
01:03:10express jusqu'à l'autre bout du monde. Pour les réfrigérateurs, il faut se rendre en Chine,
01:03:19à Canton. 15 millions d'habitants et sa multitude d'usines d'électroménagers.
01:03:28Après 12 heures de vol, Mickael arrive à destination. Il a rendez vous chez le
01:03:34fabricant qui inonde l'Europe avec ses réfrigérateurs. Il a six heures de décalage
01:03:43horaire et il sait qu'il va devoir jouer serré. J'ai déjà calculé à peu près le coût maximum
01:03:52que je pourrais accepter du fournisseur en incluant le prix maximum des options.
01:03:56Donc je ne peux pas donner le coût, ça malheureusement c'est confidentiel,
01:04:03mais je sais quel coût je peux accepter maximum. C'est la première fois que cet
01:04:09industriel chinois ouvre ses portes à une télévision française. 8000 personnes travaillent
01:04:14ici à la chaîne. Ils sous-traitent pour tout le monde, MDD, Premier Prix et même les grandes
01:04:20marques Electrolux, Kenwood, Frigidaire, Sharp, Ayer ou encore Candy. Mickael est toujours bien
01:04:32reçu ici et avant d'aller négocier, on l'emmène sur l'une des lignes de production. Le réfrigérateur
01:04:39américain qu'il a lancé il y a six mois déjà est en cours d'assemblage. Ici c'est la première
01:04:44étape c'est ça ? Oui c'est ici que commence la fabrication avec ces plaques de métal. Ok c'est
01:04:51pour former la coque alors ? Oui pour tout l'habitacle. Deux heures et 250 étapes d'assemblage
01:04:59plus tard, on obtient ce réfrigérateur flambant neuf qui sera mis en vente dès la rentrée dans
01:05:05les magasins du groupe en France et apparemment Mickael est ravi du résultat. Je regarde l'aspect
01:05:10général du produit, sa finition intérieur-extérieur, la finition des balconnées, la finition du
01:05:17distributeur, les cleillettes, ça a l'air plutôt pas mal. On a un bon look, un bel inox, le produit est très beau, très content.
01:05:24Mickael en achète 400 par mois, c'est une grosse commande pour un produit comme celui-ci et vous
01:05:30allez voir que pour négocier, acheter des gros volumes ça peut faire toute la différence.
01:05:34Voici notre showroom avec les combinés et il y a une porte. Pour l'impressionner, Marc son fournisseur
01:05:45chinois l'emmène dans son showroom, l'endroit où il expose tous ses modèles. Il y en a une
01:05:50bonne centaine, toutes les couleurs, tous les prix. Je cherche un modèle de deux mètres de haut.
01:06:00Comme pour une voiture, le commercial va lui montrer le modèle tout option, le plus cher.
01:06:09Ces finitions, vous pouvez les changer, on peut les enlever et changer la matière et vous voyez
01:06:18ici le bac à légumes, c'est un tiroir bien droit, aucun risque qu'il tombe. C'est beau mais c'est
01:06:28hors budget pour Mickael qui est prêt à aller jusqu'à 240 euros maximum. Le prix est un peu
01:06:33trop élevé mais bon je pense que dès qu'on va annoncer un peu de quantité, on pourra avoir
01:06:37un peu de marge. Pour faire plus chic, il lui faut absolument ces petites finitions en inox et son
01:06:44deuxième bac à légumes mais il ne veut pas les payer et toute la discussion va tourner autour de
01:06:49ça. Et puis pour l'aménagement intérieur, on aimerait ajouter un deuxième bac à légumes.
01:06:56Je sais qu'on a déjà évoqué le prix mais on aimerait bien pouvoir l'intégrer au prix de départ.
01:07:03Le fournisseur chinois réfléchit sans rien dire. Alors pour emporter le morceau,
01:07:10Mickael va battre sa meilleure carte. Et pour la première commande, je pense qu'on partira sur 700,
01:07:18800 réfrigérateurs juste pour commencer. 800 exemplaires, c'est une très belle première
01:07:25commande, c'est deux fois plus que d'habitude. Vous pouvez étudier ma proposition pour faire un
01:07:32prix plus bas ? Ok, je vous enverrai ma proposition par écrit un peu plus tard. Finalement, l'usine
01:07:41lui offrira tout ce qu'il demande. Sur le deuxième bac à légumes, Mickael obtiendra 70 % de
01:07:46restours. Mais si elle veut parvenir à proposer ce réfrigérateur à moins de 400 euros en magasin,
01:07:52l'enseigne va devoir faire une dernière économie. Et vous allez voir que chaque centime compte.
01:08:03Pour l'enseigne low cost, la course est freinée au toujours moins cher ne s'arrête jamais. Et il
01:08:08reste encore un dernier chantier sur lequel la société peut encore limiter les frais. C'est
01:08:13sur la logistique, le transport. Et ça, c'est le job de Bruno. Alors vous en êtes où là ? Ça se
01:08:20passe bien ? Il gère l'un des deux entrepôts où sont stockés les appareils électroménagers en
01:08:26provenance de l'étranger. C'est d'ici qu'on approvisionne la moitié des magasins en France.
01:08:31Mais contrairement à d'autres, pas question de faire partir un chargement à moitié vide. Alors
01:08:39tous les jours, Bruno fait le point. Delphine, on va regarder le planning de demain, savoir si
01:08:46on ajoute ou si on annule des camions. Demain, 40 camions doivent partir et il y en a un qui pose
01:08:52problème, celui en rouge. Son camion est à moitié vide à aujourd'hui. Les estimations annoncent
01:08:59que le camion n'est pas plein, on va l'appeler. Pas question pour Delphine de faire partir un véhicule
01:09:04qui ne serait rempli qu'à moitié. Je t'appelle par rapport à ton camion de samedi, est-ce que
01:09:09tu le maintiens vu ta charge ? Cela ferait perdre de l'argent à l'entreprise. Et donc il a dit quoi ?
01:09:14On annule son camion. Ok, d'accord. Donc tu peux contacter le transporteur.
01:09:18Bruno et Delphine annulent en moyenne un camion sur dix. Mais Stéphane Belot,
01:09:26le coskiller, voudrait bien aller encore plus loin.
01:09:31Donc là c'est le départ de quel magasin celui-là ? C'est le magasin d'Angers. Donc là,
01:09:35le camion est tout préparé. Voilà le système qu'ils ont mis au point. Au sol, les lignes jaunes
01:09:41délimitent les dimensions exactes de la remorque. La veille du départ, les équipes placent les
01:09:46appareils pour être sûrs et certains que le camion est bien plein. Si on met un camion
01:09:51rempli à moitié avec 20 000 euros de marchandises, il part en Bretagne. Admettons qu'il coûte 1000
01:09:55euros. 1000 euros sur 20 000 euros de marchandises, ça fait 5% de frais. Si je remplis le camion à
01:10:00bloc et que je mets 40 000 euros de marchandises, ça me coûte toujours 1000 euros. Au lieu de coûter
01:10:045%, ça me coûte 2,5%. Et 2,5%, c'est beaucoup. Ça permet encore de baisser un peu les prix pour
01:10:09le tirer. Baisser les prix ou se rattraper sur la marge. Stéphane cherche maintenant le moyen de
01:10:15remplir les quelques mètres carrés de vide au-dessus des cartons. Tout l'espace en hauteur
01:10:19de ces camions. On vous l'a dit, dans le loco, s'il n'y a jamais de petites économies. Cette année,
01:10:24la marque devrait dépasser le milliard d'euros de chiffre d'affaires. À l'hypermarché de Lunel,
01:10:33si la bataille de l'électroménager semble mal engagée, pas question de se louper sur l'événement
01:10:38de l'année, la rentrée scolaire et la chasse aux fournitures. Alors en réserve, Renaud, le
01:10:44responsable du rayon, est à la manœuvre. Les fournitures scolaires, une montagne d'articles,
01:10:54cahiers, feutres, calculatrices. Renaud en a commandé pour plus de 160 000 euros. Et pour
01:11:02s'y retrouver, il faut une rigueur, une organisation quasi militaire. On appelle ça faire
01:11:10le musée. Globalement, c'est pour qu'on prépare au mieux notre implantation. Il y a des centaines
01:11:16de milliers d'articles à trier. Et toutes ces fournitures scolaires, c'est Renaud qui les a
01:11:22commandées il y a plus de huit mois. Les acheteurs de la grande distribution rechinent à montrer
01:11:28comment ils font pour ne pas se tromper dans leurs commandes. Exceptionnellement, Renaud a
01:11:33accepté de nous montrer le document qu'il a de plus précieux, ce que dans la grande distribution
01:11:38on appelle la Bible. Deux grands classeurs où tous les produits vendus dans l'hypermarché sont
01:11:44répertoriés sous forme de fiches. Pour les fournitures scolaires, Renaud a scruté à la
01:11:50loupe les résultats de l'année dernière et calculé ainsi la quantité à commander pour cette année,
01:11:55comme pour ses stylos billes vendus par 10. J'ai par exemple ma commande sur ce produit-là,
01:12:05où en fait nous avons un lot de stylos billes cristal. J'en avais commandé 70,
01:12:11j'en avais vendu quasiment une centaine, donc cette année j'en ai pris 120. Il en a commandé
01:12:15presque deux fois plus parce que ses stylos sont en promotion dans le catalogue du magasin. Il
01:12:21devrait donc en vendre plus. Mais combien l'hypermarché gagne-t-il sur les fournitures
01:12:25scolaires ? Quelles sont les marges appliquées par l'enseigne ? Quand on pose la question...
01:12:30Je sais pas, je peux pas vous le dire. C'est interdit ? Non, c'est pas que c'est interdit,
01:12:39globalement on n'a rien à cacher, mais après en termes de marge, c'est totalement disparate
01:12:48en fonction des rayons, en fonction de plein de choses, et du coup il n'y a pas concrètement,
01:12:55il n'y a pas de données qui peuvent être sorties là-dessus. Après, c'est pas là où on gagne de
01:13:04l'argent, globalement. Pourtant, avant de nous laisser filmer sa bible, nous remarquons que
01:13:09Renaud a pris la précaution d'effacer certaines données. En regardant bien, nous nous rendons
01:13:17compte que c'est la marge que l'enseigne applique sur chaque fourniture scolaire. Des marges brutes,
01:13:24qui seraient de 7,5% pour ses stylos à pointes fines, 12% pour se baisser l'heure de la colle,
01:13:31sur ce lot de copies doubles gros carreaux, elles seraient de 17%. On est loin des marges
01:13:39pratiquées dans certains rayons alimentaires, alors vous allez voir ce que Renaud et ses chefs
01:13:43de rayons sont capables de faire pour se rattraper un peu. Il est 5h du matin, on rejoue
01:13:52encore à Chamboultou. Après le camping, c'est au tour du mobilier de jardin de débarrasser le
01:13:57plancher. Tout ça, ça rentre en réserve, c'est stocké, rangé, prélisté pour l'année prochaine.
01:14:05Il faut faire de la place pour les fournitures scolaires et ils ne sont que trois à travailler.
01:14:11Il y a Renaud, le responsable, et Guylaine et Catherine, deux chefs de rayons, que des cadres
01:14:19qui ne comptent pas leurs heures de travail. C'est pour éviter d'avoir trop recours aux
01:14:23employés du magasin et de leur payer des heures supplémentaires.
01:14:26Hop là c'est bon. Les horaires de mes équipes, elles changent pas en fait. Ils ont des contrats
01:14:33que ça soit 26, 30 heures ou 36h75 et ils ne feront pas plus que 36h75 sur la semaine.
01:14:39Pour que les heures suppes n'impactent pas la marge du rayon, les cadres préfèrent faire
01:14:44eux-mêmes le travail. Ils peuvent ainsi rentrer dans leurs objectifs et toucher leurs primes
01:14:50annuelles qui peut représenter un à deux mois de salaire en plus. Pourtant l'opération rentrée,
01:14:57c'est vraiment beaucoup de travail. Cela prend quatre jours entiers pour implanter les 20.000
01:15:02références. Mais Renaud a trouvé le moyen de bénéficier d'un coup de main extérieur et ça
01:15:08ne lui coûte pas un centime. Bonjour Monsieur, Société BIC, on vient pour implanter le rayon
01:15:17rentrée des classes. Parfait, bonne journée, au revoir. Certains fournisseurs n'hésitent pas à
01:15:22dépêcher leurs propres équipes sur place. Le créateur du stylo à billes envoie 150 de ses
01:15:30employés partout en France au moment de la rentrée. Alors ça y est, en plein boum. Vous avez déjà pas
01:15:38mal avancé. C'est l'occasion aussi pour eux de voir si leurs produits sont bien mis en valeur
01:15:53dans les rayons. Ce que je vous propose, c'est peut-être Anthony, tu vas faire la partie marqueur
01:16:03sur ligneur, Karine un peu l'accessoire et moi je vais mettre sur les rollers et faites l'écriture.
01:16:09On fait ça ? Bon bah super, allez c'est parti. Mais le plus incroyable, c'est que ces commerciaux ne
01:16:15vont pas seulement ranger les produits de leur marque, mais également ceux de la concurrence.
01:16:21Vous êtes en train d'implanter des choses, mais c'est pas des choses BIC ? Non, en effet, c'est pas des choses BIC.
01:16:29On implante toute la famille du porte-mingue, donc il y a du BIC, il y a de la marque intermarchée,
01:16:35il y a toutes les marques. On est là pour aider notre client et du coup on a une démarche à implanter tout de suite.
01:16:41Pour les remercier, Renaud va faire un petit changement de dernière minute et tout le monde
01:16:50va mettre la main à la pâte, même Nicolas Royer, le directeur. Ils vont leur aménager le meilleur
01:16:56emplacement, en plein milieu de l'allée, pour leur énorme gondole promotionnelle en forme de bus scolaire.
01:17:03Sandrine, la commerciale, le sait, lors des tout derniers jours, avant la rentrée en septembre,
01:17:11cela peut doper les ventes et faire toute la différence.
01:17:15Généralement, à cette période, c'est un peu le rush, c'est un peu stressant, il faut trouver les produits.
01:17:20Donc en fait, ici, quand le papa ou la maman viennent pour faire leurs achats de rentrée des classes,
01:17:25ils trouvent vraiment tous les produits pour remplir leur trousse.
01:17:32Toutes ces astuces marketing ont permis à ce rayon de faire plus 17% l'année dernière et à Renaud de toucher sa prime.
01:17:40Mais pour la grande distribution, ce sera de plus en plus compliqué d'être compétitif,
01:17:45car de nouveaux concurrents ont fait leur apparition sur le marché de la rentrée des classes
01:17:49et ils ont un argument redoutable, nous débarrasser carrément de cette corvée.
01:17:57À Carcassonne, dans l'Aude, pas très loin de Toulouse,
01:18:01une famille a décidé d'expérimenter une nouvelle façon d'acheter les fournitures scolaires,
01:18:06sans se prendre la tête, sans stresser et surtout sans bouger de chez elle.
01:18:13Maman, est-ce qu'on peut faire la liste de rentrée scolaire, s'il te plaît?
01:18:17Cette année, Clara passe en cinquième.
01:18:20Les choses sérieuses commencent.
01:18:22C'est la mienne, c'est celle-là, la tienne.
01:18:24T'as une grande liste cette année.
01:18:26Pour une fois, pas question de courir les magasins.
01:18:30C'est sur Internet que Karine, la maman, va passer commande.
01:18:34Il te faut un cahier de brouillon.
01:18:37C'est un site spécialisé.
01:18:39Il y a du choix, comme dans un hypermarché, toutes les marques, tous les prix, toutes les couleurs.
01:18:47Celui-là, celui-là, vas-y, 96 pages.
01:18:54Gomme, équerre, stylo, le gain de temps est indéniable.
01:18:58La commande va prendre une vingtaine de minutes à peine contre une à deux heures en magasin.
01:19:03Mais Karine a-t-elle la moindre idée de ce que cela va lui coûter?
01:19:07Il faut compter à peu près à peu près 100 euros par enfant, voire un petit peu plus.
01:19:14Il faut racheter un cartable.
01:19:17Justement, Armand rentre en CM2 et il va même pouvoir choisir son nouveau sac à dos de cette façon.
01:19:23Sans l'essayer ni le voir en vrai.
01:19:26Mais le garçon sait déjà ce qu'il veut.
01:19:29Je veux un Friggen, parce que tous mes copains l'ont et j'aimerais bien l'avoir.
01:19:33Il y en a un avec des deux compartiments, avec des roulettes en promotion à 53 euros.
01:19:40Un autre à 37 euros.
01:19:4312 modèles différents.
01:19:45Là encore, le garçon a l'embarras du choix.
01:19:47Tu préfères lequel, Armand?
01:19:49Celui là, celui là, le mot panier.
01:19:53Sans trois articles commandés plus tard, c'est le moment de payer.
01:19:57Et Karine avait vu juste.
01:20:00La commande m'est revenue à 243 euros, donc avec la liste des deux enfants et le sac, le nouveau sac d'école pour Armand.
01:20:08Pour moi, ça me semble tout à fait raisonnable.
01:20:10En plus, ils ont pris quelques articles de rechange, comme des gommes, des colles et des crayons.
01:20:17Le site promet de les livrer sous trois jours.
01:20:20Acheter ses cartables et ses fournitures scolaires depuis son canapé.
01:20:23Le concept fait de plus en plus d'adeptes.
01:20:27Inexistant il y a encore dix ans, ces nouveaux acteurs raflent déjà 10% du marché.
01:20:32Il s'appelle Place de la rentrée, Ma rentrée scolaire ou encore le pionnier numéro un en France, rentrée discount.
01:20:39Ils promettent tous des prix canons, mais qui se cache derrière ces sites?
01:20:42Comment fonctionne t il?
01:20:43Et la bonne affaire est elle toujours au bout du clic?
01:20:48En ce moment, la première chose qu'Arnaud Laetert et sa femme Florence font le matin, avant même d'avaler leur café, tu regardes déjà le chiffre.
01:20:56C'est de regarder les résultats de la veille.
01:20:59Florence est un peu stressée.
01:21:03Le couple joue toute sa saison, 90% de son chiffre d'affaires annuel maintenant.
01:21:09Sur les deux mois d'été.
01:21:13En ce moment, on fait entre 150 000 à 250 000 euros par jour.
01:21:20Et puis après, au mois d'août, on dépasse les 500 000 euros par jour.
01:21:25Aujourd'hui, Arnaud et sa femme pèsent 13 millions d'euros.
01:21:29C'est plutôt bien. On est parti de zéro.
01:21:31Il y a neuf ans, on n'existait pas.
01:21:33Il y a neuf ans, Arnaud travaillait dans un magasin plus classique.
01:21:38A vendre de la papeterie et des fournitures scolaires.
01:21:42Dans ce magasin, très exactement.
01:21:46Une sorte de supermarché de la fourniture de bureaux.
01:21:50Et c'est ici qu'il a eu l'idée de monter un business sur Internet.
01:21:54C'est longtemps que je suis pas venu.
01:21:57En observant les parents arriver ici à la dernière minute, complètement en panique.
01:22:03C'est là qu'Arnaud a eu le déclic.
01:22:05On a vu que les clients perdaient beaucoup de temps à chercher de la marchandise.
01:22:08Enfin, leur liste de fournitures scolaires dans les rayons.
01:22:10Aller chercher un cahier 24, 32, 192 pages, c'est compliqué.
01:22:15Et en plus, le client, parfois, faisait plusieurs magasins pour trouver un produit.
01:22:19Il allait en grande distribution acheter ses cahiers.
01:22:20Après, il allait dans un magasin spécialiste pour trouver le produit
01:22:23qu'il n'arrivait pas à trouver dans sa liste.
01:22:25Et donc, il perdait énormément de temps.
01:22:27Comment leur faciliter le travail, les empêcher de se tromper dans le choix
01:22:31des fournitures et même leur éviter de se déplacer?
01:22:35Arnaud a inventé en quelque sorte le Amazon des fournitures scolaires.
01:22:40Bonjour tout le monde.
01:22:42En ce moment, c'est l'embouteillage.
01:22:46250 personnes s'activent dans tous les sens.
01:22:494 à 5000 commandes doivent partir tous les jours.
01:22:52Et quand ça ne va pas assez vite à son goût.
01:22:55Non, pas comme ça.
01:22:57Le patron donne carrément la leçon.
01:23:00Arnaud est le leader du marché, mais ses concurrents s'appellent
01:23:03Cultura, Amazon, Lafnac et toute la grande distribution.
01:23:07Alors, il n'a pas le droit à l'erreur.
01:23:11Beaucoup plus vite, d'accord?
01:23:14Allez go!
01:23:15Ce qui est très important pour nous, c'est qu'on soit le plus productif possible.
01:23:19On est face à des géants de la grande distribution, à des géants du e-commerce.
01:23:23On ne peut pas faire de la vente à paire.
01:23:26Donc, l'astuce pour nous, c'est la productivité.
01:23:28Être le plus productif possible pour être rentable.
01:23:31Voilà, et pour que ça turbine à plein régime, vous allez voir qu'Arnaud et son associé Patrick ont mis au point un process incroyable.
01:23:39Le 14,75.
01:23:41Ouais, et le tube de colle hu.
01:23:45Dans cet entrepôt de 4000 mètres carrés, 0,01, il y a 13000 références.
01:23:51Mais Patrick y est comme un poisson dans l'eau et l'anti mordillage en B aussi.
01:23:57Arnaud, c'est assez dingue, votre associé connaît tous les codes.
01:24:00Il connaît tous les codes par coeur.
01:24:0114,74, 75, B, c'est leur chemin.
01:24:05Mais les étudiants qui viennent travailler ici l'été, comme Gaëtan, ne connaissent pas les rayons comme leur poche.
01:24:12Heureusement, il y a ce petit ordinateur portable, la scanette.
01:24:16C'est ce qui va lui permettre de remplir une commande en 10 minutes chrono.
01:24:22Je prends d'abord ma pince, comme ça, je pourrais savoir de quel type de carton j'ai besoin.
01:24:27Sur chacune de ces pinces, il y a un code barre.
01:24:30Cela correspond à la commande d'un client.
01:24:34Je la scanne. Là, ça me demande de prendre un carton XXL, donc j'essaie d'avoir une grosse commande.
01:24:41Après, j'appuie sur OK et j'ai le nombre de produits.
01:24:44Gaëtan n'a même pas à réfléchir, juste à obéir à la scanette.
01:24:49C'est elle qui lui calcule son parcours.
01:24:52Article après article, pour gagner le plus de temps possible.
01:25:00C'est comme chez Amazon.
01:25:07Grâce à notre logiciel, tous nos déplacements sont organisés de sorte à ce qu'on aille le plus vite possible d'un emplacement à l'autre.
01:25:12De cette manière, on gagne un maximum de temps.
01:25:15C'est aussi une manière de préparer le plus de cartons possible.
01:25:17Également, le but, c'est d'avoir une rentabilité, préparer le plus de commandes possibles, scanner le plus de produits possibles,
01:25:23de sorte à établir, de satisfaire le plus de clients possibles chaque jour et d'envoyer le plus de commandes possibles.
01:25:29Et attention, interdiction de parler dans les couloirs, comme à l'école.
01:25:34Si on parle pas entre nous, c'est afin de maximiser la concentration.
01:25:37On peut rompre le rythme, devoir compter plusieurs fois et donc perdre du temps.
01:25:42Et finalement, c'est perdre de l'efficacité pendant le travail.
01:25:45Il lui a fallu dix minutes pour remplir la commande.
01:25:48Un bon préparateur doit pouvoir assurer entre 40 et 60 commandes par jour.
01:25:53Ils sont tous payés au SMIC.
01:25:55Pour Arnaud Leter, le rendement, c'est primordial dans son métier.
01:25:59Jeune homme, il y a très peu de colis, donc vous restez pas à trois ici.
01:26:05Il y en a au moins un ou deux qui vont à prépa, d'accord?
01:26:08Mais il y a quelque chose d'encore plus important et sur laquelle il est intransigeant.
01:26:12C'est une erreur dans la commande.
01:26:14Pourquoi? En formation, vous ne l'avez pas dit, c'est à l'intérieur, ça?
01:26:19Et donc, pourquoi vous la mettez à l'extérieur?
01:26:22Non, non, non, non, ça, c'est extrêmement important, jeune homme.
01:26:25C'est ultra important. D'accord, vous êtes votre nom, c'est quoi?
01:26:29Comment? L'enveloppe doit toujours rester à l'intérieur du carton.
01:26:33Vous avez commencé quand?
01:26:34C'est là, il y a trois jours.
01:26:36Il y a trois jours, mais là, vous avez été formé pour ça.
01:26:39Je comprends pas. Comment vous me dites?
01:26:42Et Arnaud ne va pas laisser passer cet incident, car cette enveloppe
01:26:45contient tous les stylos et les petits accessoires.
01:26:48Le risque, c'est d'oublier de la glisser dans le colis.
01:26:51Il y en a un qui n'a pas compris. Il a été formé.
01:26:55Celui qui est en rouge là bas, lui, il faut le dégager.
01:26:59Mais il avait sa pochette à l'extérieur.
01:27:02Pour Arnaud, une commande incomplète, c'est un coup à perdre le client à tout jamais.
01:27:07La mère de famille ou le parent qui achète ou le papa, il veut gagner du temps et il va gagner du temps en faisant son achat.
01:27:15Par contre, s'il y a une erreur dans la commande et qu'il doit faire un litige derrière, il va perdre du temps.
01:27:19Et là, on va perdre le client parce qu'il y aura une mauvaise expérience client.
01:27:22Nous, derrière nous, il n'y a pas de financier.
01:27:24On est des indépendants. Si je fais faillite, je perds ma maison, je perds ma voiture.
01:27:29Je perds tout. Si le patron de rentrée discount est aussi à cran, c'est que pour rester le leader, il se bat tous les
01:27:36jours sur les prix. Nous avons comparé ces tarifs aux autres géants de l'e-commerce.
01:27:41Sur la grande majorité des articles, il est moins cher que ses concurrents.
01:27:46Alors, comment la rentrée peut-elle vraiment rapporter gros?
01:27:51Avec Patrick, son associé, ils se sont fixés une marge minimum sur chaque article, comme sur cet incontournable de la rentrée.
01:27:59Le grand cahier de 96 pages gros carreaux.
01:28:02Les fameux carreaux, c'est yes, vous vendez combien ce cahier?
01:28:06Environ, je pense qu'on le vend à 1,10 euros.
01:28:10Et à nouveau, vous pouvez nous dire quelle est votre marge dessus?
01:28:13On fait à peu près, nous, 20% de marge.
01:28:17D'après nos calculs, ce grand cahier leur aurait rapporté 50 000 euros de marge brute l'année dernière.
01:28:22Pas mal, mais ils peuvent gagner beaucoup plus en faisant des coûts chaque année.
01:28:28Après la rentrée, Arnaud et Patrick se mettent à la recherche de bonnes affaires à faire auprès de leurs fournisseurs.
01:28:34Et voilà le coût dont ils sont le plus fiers.
01:28:38Ça, c'est un concurrent de UU, c'est le même produit que UU et c'est un produit où on a énormément misé là dessus.
01:28:47Ils ont pris un risque énorme.
01:28:49UU, c'est la colle star du marché, celle que tout le monde s'arrache.
01:28:53Pourtant, Arnaud et Patrick n'ont pas hésité à acheter un lot d'invendus chez leurs concurrents.
01:28:58380 000 bâtons de colle, juste parce qu'ils étaient vendus à prix cassé.
01:29:02Hiver, on achète beaucoup de déstockage, on fait des paris.
01:29:06Parfois, on se trompe et parfois on gagne.
01:29:08Ça, c'est un produit gagnant parce que je pense qu'on va pouvoir les évacuer.
01:29:12Ce produit sera vendu avec 30% de marge brute.
01:29:15D'après notre estimation, cette colle pourrait donc leur rapporter 75 000 euros.
01:29:20Cette saison, rentrée discountable sur 450 000 clients, c'est 30% de plus que l'année dernière.
01:29:27Pour notre famille habitant à Carcassonne, c'est le grand jour.
01:29:32Bonne journée, à bientôt.
01:29:34Au revoir.
01:29:3524 heures après avoir passé commande sur Internet, leur livraison arrive.
01:29:40Surprise.
01:29:45Le cartable d'Armand pour faire comme les copains.
01:29:47Regarde, c'est ton sac.
01:29:49Toi aussi, je pense que ça va avec.
01:29:51Et tout ce dont Clara a besoin pour la cinquième.
01:29:55Des trousses bleues et dorées et un agenda avec des chiens.
01:30:01Les 103 articles sont bien là.
01:30:03Rien ne manque, mais les plus contents, ce sont les parents.
01:30:07Le temps qu'on ne passe pas dans les magasins à faire la liste des affaires de rentrée scolaire,
01:30:13c'est du temps qu'on peut consacrer à d'autres activités extérieures, notamment puisque ça tombe l'été.
01:30:17Si on demande aux enfants, je pense qu'ils préfèrent être autour d'un lac ou en bord de mer
01:30:22que d'être dans un supermarché, alors qu'il fait 30 degrés dehors.
01:30:27En finir avec la corvée de la rentrée et offrir des prix ultra compétitifs.
01:30:32La promesse de ces sites Internet spécialisés est très forte.
01:30:36Aujourd'hui, la part de la grande distribution dans le marché de la rentrée scolaire est de 70%.
01:30:41Il y a dix ans, elle était de 80%.
01:30:47Voilà, cette émission est maintenant terminée.
01:30:50Merci beaucoup de nous avoir suivis et merci aux équipes de KM Productions de l'avoir préparé avec nous.
01:30:55Et puis, un dernier mot avant de vous quitter pour vous remercier de ces deux ans de fidélité.
01:31:00Ça a été un grand plaisir et un grand honneur pour moi de présenter Capital.
01:31:04Dès la rentrée, c'est Julien Courbet qui sera à la présentation.
01:31:08Je lui souhaite beaucoup de réussite et autant de bonheur que j'en ai eu.
01:31:11Quant à moi, je vous retrouve très vite pour une nouvelle émission sur M6.
01:31:15Bien sûr, je vous en dis plus très bientôt.
01:31:17Tout de suite, Bernard de la Villardière dans Enquête Exclusive.
01:31:20Très bonne soirée sur M6.
01:31:30Voilà, cette émission est maintenant terminée.
01:31:32Merci beaucoup de nous avoir suivis.
01:31:34Merci aux équipes de KM Productions de l'avoir préparé avec nous.
01:31:37Tout de suite, Bernard de la Villardière dans Enquête Exclusive.
01:31:40Très bonne soirée sur M6.
01:31:45Sous-titrage Société Radio-Canada

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