• il y a 4 mois
En ordre dispersé, la gauche effectue cette semaine sa rentrée politique avec les universités d'été des Insoumis, des communistes et des Ecologistes. A 8h20, Mathilde Panot, députée LFI du Val-de-Marne et présidente du groupe LFI - NFP à l’Assemblée nationale est l'invitée du Grand Entretien.

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bonjour Mathilde Panot, présidente du groupe La France Insoumise à l'Assemblée Nationale,
00:04députée du Val-de-Marne, invitée d'Inter ce matin, chers auditrices et auditeurs on
00:08attend bien sûr vos questions au 01 45 24 7000 et via l'application France Inter.
00:13Mathilde Panot, dans 48 heures vous serez à l'Elysée, face à Emmanuel Macron, pour
00:18lui demander d'en partir de l'Elysée ?
00:19Alors nous irons collectivement avec le Nouveau Front Populaire et en présence de Lucie Casté
00:25qui est la candidate que nous avons choisie pour aller à Matignon et porter un gouvernement
00:31du Nouveau Front Populaire et nous irons dire au Président de la République Emmanuel
00:35Macron qu'il doit respecter la souveraineté populaire, qu'il doit respecter le résultat
00:40des urnes et nommer urgemment Lucie Casté à Matignon puisque nous sommes dans une situation
00:46ubuesque avec un coup de force du Président de la République qui n'est pas acceptable.
00:50Donc pour vous l'enjeu toujours ce matin c'est Lucie Casté à Matignon ou la destitution
00:55du Président ?
00:56Écoutez, nous avons lancé cette tribune sur la question de la destitution du Président
01:00parce que nous sommes des démocrates et que c'est une des choses que nous permet de
01:04faire la Constitution, c'est l'article 68 de la Constitution, parce que nous sommes
01:09dans une situation là aussi qui est très dangereuse démocratiquement.
01:12Si je reprends, nous avons un Président de la République avec une Macronie qui a perdu
01:17les élections européennes, qui décide ensuite sur demande du Rassemblement National la dissolution
01:23de l'Assemblée Nationale, il perd de nouveau les élections législatives et le nouveau
01:27Front Populaire gagne ces élections législatives.
01:30Avec une majorité très très relative ?
01:32Oui, comme l'était la majorité relative des macronistes en 2022.
01:36Elle était moins forte la vôtre ?
01:37Elle était moins forte mais c'était une majorité relative d'eux-mêmes.
01:40Depuis, ils refusent de faire ce qui se passe dans toutes les démocraties, dans toutes
01:44les démocraties c'est la coalition arrivée en tête qui doit être nommée à Matignon.
01:49Cela fait 7 semaines que les Français et les Françaises ont été votés massivement.
01:53Et depuis 7 semaines, le Président de la République décrète des trêves olympiques,
01:58décrète qu'il ne veut pas nommer la coalition qui a gagné à Matignon et donc je crois
02:03qu'il faut faire respecter le résultat des urnes et réagir au comportement erratique
02:09et dangereux du Président de la République.
02:10Vous dites que vous arriverez groupés vendredi avec vos partenaires du NFP, socialistes,
02:14communistes, écologistes, vu ce qu'il se passe depuis votre tribune dimanche, vu
02:18le rejet qu'elle suscite chez vos partenaires justement, vous pouvez toujours arriver unis
02:23vendredi ? Est-ce que vous ne lui servez pas sur un plateau à Emmanuel Macron une raison
02:28de rejeter votre candidate ?
02:29Mais pas du tout, écoutez, est-ce que nous devons être gentils avec le Président de
02:34la République alors qu'il refuse de reconnaître le résultat des urnes ? Ce n'est pas ça
02:37la question.
02:38D'ailleurs avec le Nouveau Front Populaire, nous sommes tous d'accord pour dire que si
02:42le Président de la République nomme quelqu'un d'autre que Lucie Castex, donc quelqu'un
02:46d'autre que la coalition qui est arrivée en tête, alors nous déposerions une motion
02:50de censure.
02:51Mais je vais vous dire…
02:52Voilà, donc cet outil existait, les autres y sont d'accord au NFP pour la motion de
02:55censure.
02:56Pourquoi évoquer cette destitution tout seul dans votre coin sans prévenir vos partenaires
02:59?
03:00Parce qu'il nous semble important d'être à la hauteur de ce qui est en train de se
03:03passer.
03:04Je vais vous dire, ce qui est scandaleux ce n'est pas de s'opposer au coup de force.
03:08Ce qui est scandaleux, c'est le coup de force qu'est en train de faire le Président.
03:12Et nous voulons en quelque sorte, nous voulions par cette tribune, lancer un avertissement
03:15à Emmanuel Macron.
03:16Parce que nous ne voulons pas banaliser le coup de force antidémocratique qu'est en
03:20train de faire le Président.
03:21Et vous n'avez qu'à regarder la presse étrangère, qui elle, s'en émeut énormément.
03:25Je vous lis juste ce que dit Die Zeit, l'hebdomadaire allemand, « Macron fait comme s'il avait
03:30les pleins pouvoirs, il viole les usages démocratiques, il se comporte comme un puissant vainqueur
03:34des élections.
03:35C'est choquant vu d'Allemagne.
03:36» Et vous avez la même chose dans le New York Times, dans le SwissWatch, et dans beaucoup
03:41des médias étrangers.
03:42Cette menace de destitution, elle n'est pas crédible parce qu'elle n'est pas réalisable
03:46en l'état des forces en présence au Parlement.
03:48Donc elle sert à quoi ? Elle sert à installer Jean-Luc Mélenchon en vue de 2027 et ne pas
03:53gouverner tout de suite ?
03:54Mais pas du tout.
03:55Nous voulons gouverner immédiatement.
03:57C'est ce que nous demandons.
03:58Et d'ailleurs, nous avons en ce moment l'allocation de rentrée scolaire qui a été versée hier
04:03aux 3 millions de personnes qui peuvent en bénéficier.
04:06Or, une des mesures que nous avions, nous, en plus de l'abrogation de la réforme de
04:10la retraite, en plus de l'augmentation des salaires immédiates, c'était une rentrée
04:13scolaire entièrement gratuite, que ce soit sur les fournitures, mais aussi sur la cantine
04:17et autres.
04:18Voilà ce qu'est en train de faire le Président de la République, c'est nous bloquer dans
04:22les mesures d'urgence pour lesquelles les Français et les Françaises ont majoritairement
04:25voté.
04:26Donc nous, ce que nous voulons, c'est gouverner.
04:29Et je vais vous dire, ce n'est pas la première fois que l'article 68 est déclenché.
04:33Il y a déjà eu un précédent, c'était en 2016, avec des députés à l'ère de l'époque.
04:39Je vous cite qui avait signé par exemple cet article 68, donc cette demande de destitution.
04:43Catherine Vautrin, ministre de Macron.
04:45Edouard Philippe, ancien Premier ministre et Président d'Horizon.
04:48Ou encore Laurent Wauquiez.
04:49Et quel a été le sort de cette menace ? Elle n'est même pas passée au bureau de l'Assemblée
04:52à l'époque.
04:53Oui, mais nous sommes majoritaires au bureau du Nouveau Front Populaire, donc nous aurons
04:57des discussions.
04:58Pas si le PS refuse de l'accuyer.
05:00Effectivement, mais vous savez, nous ne craignons pas les discussions avec nos partenaires.
05:03Et je ne crois pas qu'à chacune des discussions, il faut expliquer qu'il y a une explosion
05:07du Nouveau Front Populaire.
05:08Nous irons unis le 23 et je crois qu'il était important de marquer et de marquer
05:14vraiment le coup de force antidémocratique qui est en cours dans notre pays et qui est
05:18absolument choquant.
05:19Et c'est ça qui est choquant, pas la menace de destitution.
05:22Une première question à ce sujet au standard.
05:25Bonjour Laurent, vous nous appelez de Metz.
05:26Bonjour, bonjour Madame Pannot.
05:29Alors, j'ai l'impression que vous parlez à la place de vos électeurs et vous ne représentez
05:34pas vraiment le sentiment pour lequel on a voté.
05:38L'esprit devait être collectif, une bonne entente, une concertation avant de prendre
05:43des positions.
05:44Et systématiquement, LFI, vous êtes en aiguillon, vous attaquez.
05:48Et je ne suis pas du tout d'accord avec cette stratégie parce que, même si, une autre
05:56raison que je ne suis pas du tout d'accord, c'est l'argument des questions qu'on aurait
06:00voté pour vous pour des questions d'urgence politique.
06:04Pas du tout, le problème de la politique de M. Macron est structurel.
06:07M. Mélenchon avait bien proposé une 6ème république, revoir les institutions, les
06:12collectivités, patata.
06:13Donc le problème est beaucoup plus de fond que les questions d'urgence.
06:17Or, vous agissez toujours dans l'urgence comme s'il manquait toujours un petit peu de poivre
06:22dans la cuisine.
06:23Et à un moment, le poivre, ça commence à gratter un peu la gorge, même chez vos électeurs.
06:27Merci beaucoup Laurent, cette stratégie individuelle dans votre coin.
06:31Tout était trop calme à gauche cet été.
06:33Il fallait tout faire capoter.
06:34Non, nous nous concertons puisque nous allons ensemble à Matignon, avec Lucie Casté là
06:39encore, et que nous porterons un message collectif avec le nouveau front populaire.
06:45Mais je vais vous dire, je crois que c'est sain que nous posions cette question dans
06:49le pays et qu'il y ait une discussion, qui est une discussion d'intérêt général sur
06:54le comportement d'Emmanuel Macron.
06:55Et je crois que c'est important, et c'est pourquoi nous sommes toujours les partisans
06:59de la 6ème République, qui est d'ailleurs dans le programme partagé de gouvernement
07:03du nouveau front populaire, de rappeler qu'il y a un seul souverain dans ce pays, et le
07:07seul souverain, c'est le peuple, et que donc, il faut respecter le résultat des urnes.
07:12Et je vais même aller un peu plus loin.
07:14Tout à l'heure, on parlait des électeurs et des électrices.
07:17Moi, j'ai beaucoup croisé cet été des gens qui me disaient « ça ne sert plus à
07:20rien de voter ». Regardez, même lorsqu'on vote, même lorsqu'on gagne, il ne se passe
07:24rien, il n'y a pas de changement de politique, alors que nous avons voté pour la rupture
07:29avec la politique d'Emmanuel Macron.
07:30Donc, je le dis, il est dangereux de pousser encore plus à l'extérieur, notamment les
07:36milieux populaires, du « jeu démocratique ». Et nous, nous voulons être à la hauteur
07:41de ce moment politique, pour dire que nous devons avoir des ruptures fortes, et notamment
07:46tourner la page de la 5ème République.
07:48Vous assumez d'installer un rapport de force avec Emmanuel Macron ? Si le ou la Première
07:53Ministre qui était choisie ne vous convenait pas dans les prochains jours, est-ce qu'il
07:57changerait de nature ce rapport de force ?
07:58Qu'est-ce qui se passe derrière, quand on a menacé de destitution cette semaine ?
08:01Eh bien, nous verrons, j'espère qu'Emmanuel Macron nommera Lucie Casté, mais nous avons
08:07averti en toute transparence, nous avons un programme qui est transparent, et je le redis,
08:13ce n'est pas juste qu'il ne nous convient pas.
08:15Je rappelle que lors de ces élections, lorsque nous avons vu dans 27 sondages l'extrême
08:21droite qui devait arriver en tête, et qui finalement est arrivée 3ème, eh bien tout
08:25le monde expliquait, sur l'ensemble des plateaux, radio, télé et autres, qu'au
08:30vu de la participation historique et de la mobilisation des électeurs et des électrices,
08:35le résultat des urnes serait incontestable.
08:37Eh bien, d'un coup, ce résultat des urnes devient contestable, parce que le nouveau
08:41Front Populaire a gagné.
08:43Savez-vous combien de temps, maximum, sous la 5ème République, a duré un gouvernement
08:47qui gérait les affaires courantes ? 9 jours.
08:50Nous sommes d'ores et déjà à 36 jours ! C'est inacceptable en démocratie !
08:56Un peu plus de 193 députés pour le NFP à l'Assemblée, majorité, je disais, très
09:02relative.
09:03Donc même si Lucie Castex était nommée à Matignon, Mathilde Panot, comment vous
09:07faites pour que votre gouvernement ne tombe pas le lendemain ou le surlendemain à l'Assemblée ?
09:11Eh bien, nous avançons, notamment avec la discussion parlementaire que nous nous assumons.
09:16Nous assumons aussi de remettre le Parlement au centre de notre démocratie, puisque c'est
09:22aussi l'affirmation de l'indépendance du Parlement, vis-à-vis notamment du pouvoir
09:26présidentiel.
09:27Et donc, nous irons chercher des majorités.
09:31Il y a une majorité sur l'abrogation de la réforme de la retraite à 64 ans.
09:35Nous irons chercher des majorités sur le fait de rétablir l'impôt de solidarité
09:39sur la fortune, d'investir dans les services publics, bref, des choses sur lesquelles,
09:44si certains veulent nous faire tomber avec une motion de censure, ils devront assumer
09:48de nous faire tomber sur des sujets aussi importants pour le peuple français.
09:52On n'est plus dans tout le programme, rien que le programme du NFP, comme l'a dit Jean-Luc
09:56Mélenchon le 17 juillet au soir.
09:57Ah si, tout le programme, rien que le programme, mais je vous dis, nous assumons la discussion
10:00parlementaire.
10:01Parce qu'on a vu quand même quelques signes d'ouverture de la part de Lucie Castex, notamment
10:04ces derniers jours.
10:05Ce matin encore dans l'Ibé, elle nous dit, évidemment, aujourd'hui on ne peut pas dire
10:08« ce sera ce que nous proposons et seulement en nos termes, il faudra faire des pas vers
10:11les autres sur la base de nos propositions ». Elle parle de consensus, c'est des mots
10:15qu'on vous entend moins prononcer.
10:17Mais si, je viens de vous dire que nous aurons des discussions parlementaires, regardez par
10:20exemple…
10:21Vous n'êtes pas au point de faire des compromis sur vos propositions ?
10:24Et bien non, je crois que nous ferons ce que nous avons dit que nous ferions, c'est
10:28justement…
10:29Donc les autres n'auront pas le choix, c'est des discussions unilatérales.
10:31Non, mais ce n'est pas ça ce que je vous dis.
10:32Par exemple sur la question des services publics.
10:34Lorsque vous avez en ce moment une cinquantaine d'hôpitaux dans lesquels les services d'urgence
10:39sont dans un état de tension extrême.
10:41D'ailleurs sur votre antenne hier, c'était une aide-soignante de l'hôpital…
10:46De Belfort.
10:47Exactement, de Belfort, qui expliquait qu'il y avait des gens qui pouvaient rester sur
10:51des brancards, dans des couloirs, pendant 60 heures.
10:54Et bien je crois que sur ces sujets-là, nous pouvons trouver des accords pour réinvestir
10:59dans les services publics.
11:00Comme dans l'éducation nationale, comme dans la protection de l'enfance, dans tous
11:05ces services publics-là, nous avons besoin de réinvestir.
11:07Et si des groupes politiques veulent nous faire tomber sur cette question-là, et bien
11:12chacun et chacune prendra ses responsabilités.
11:15Je crois que nous disons la même chose avec Lucie Castex.
11:17Un nouveau détour par le standard.
11:18Bonjour Joséphine, vous nous appelez de Perpignan.
11:20C'est à vous.
11:21Oui, bonjour.
11:22Je voulais simplement dire que, personnellement, j'ai voté à l'EFI au deuxième tour,
11:27mais pas par conviction, parce que je ne voulais pas que le RN arrive au pouvoir.
11:32Deuxièmement, j'ai été chef d'entreprise, j'avais une seule salariée que je payais
11:39il y a 10 ans, 6600 euros au mois, et moi ça m'a coûté 3200.
11:46Donc il faut avoir le courage de dire aux gens, si on augmente le SMIC, vous paierez
11:52un peu plus cher vos services, vos biens de consommation.
11:56Et pour terminer, le RSA, pendant des années, j'ai galéré pour trouver une employée
12:03de maison qui voulait être déclarée.
12:05Ah oui, non, ça va me faire perdre mes avantages.
12:09Et là, maintenant, il y a une loi qui leur impose de trouver des heures payées.
12:15Enfin, voilà, il faut se mettre dans la réalité.
12:18Il n'y a pas que les employés qui ont droit à la parole, il y a aussi les autres.
12:23Merci.
12:24Merci Joséphine.
12:25Mathilde Panot, sur ces électeurs, ces électrices qui ont voté pour vous, non pas par conviction,
12:30mais pour faire barrage, ça représente une partie non négligeable de vos électeurs
12:34du deuxième tour, est-ce que pour eux, il ne faut pas aussi que vous soyez forcé au
12:38compromis sur vos propositions initiales ? On parle du SMIC à 1600 euros avec Joséphine.
12:42Encore une fois, il y a dans nos propositions, des propositions qui sont très largement
12:47majoritaires dans le pays.
12:49Je parlais du partage des richesses, je parlais de l'abrogation de la réforme de la retraite
12:54à 64 ans.
12:55Quant à l'augmentation du SMIC, dans toutes les époques, on nous a expliqué à chaque
12:59moment, lorsqu'on augmentait les salaires, que l'augmentation des salaires serait une
13:03catastrophe économique.
13:05Moi, ce que je veux dire à l'auditrice qui vient d'appeler, c'est qu'au contraire,
13:09l'augmentation du SMIC aurait un effet très bénéfique sur l'économie française.
13:13Pourquoi ? 53% de l'économie française, c'est la consommation populaire.
13:18Et donc, si vous augmentez le SMIC avec une conférence sur les salaires, vous permettez
13:22aux gens de relancer la consommation populaire, et donc de relancer, je ne sais pas quelle
13:27entreprise Madame avait, mais de relancer notamment le carnet de commandes qui est déterminant
13:32pour les petites et moyennes entreprises.
13:34La deuxième chose, c'est que nous, nous avons prévu une caisse de péréquation entre
13:39les grandes entreprises et les petites et moyennes entreprises, pour justement aider
13:43à payer les cotisations et faire en sorte qu'on puisse augmenter les salaires partout.
13:47Ce qui a un effet très positif sur l'économie.
13:50Gabriel Attah, Premier ministre démissionnaire, propose depuis hier soir une ébauche de budget
13:54pour 2025.
13:55Il reconduit le même que l'année dernière, ce qu'il fait avec l'inflation de 10 milliards
14:00d'euros d'économie à trouver pour les ministères.
14:02Matignon explique que c'est pour éviter de faire dérailler l'agenda qui est très
14:05serré pour le budget qu'il envoie ses lettres de mission.
14:09Vous l'enverrez valser ce budget ?
14:11Non mais c'est un scandale de faire ça.
14:13Rendez-vous compte, ça fait sept semaines qu'il refuse de nommer la coalition arriva
14:18en tête.
14:19Donc ça fait 36 jours que nous avons proposé le nom de Lucie Casté, et donc il refuse
14:24de nommer la candidate du Nouveau Front Populaire à Matignon, et ensuite il nous explique que
14:29pour ne pas nous mettre en retard sur le budget, ils vont préparer un budget, ce qui
14:33est complètement en dehors de la gestion des affaires courantes.
14:35C'est un budget complètement réversible ? C'est une ébauche de budget, le prochain
14:40gouvernement pourra en faire suivre ?
14:41En fait ça ne sert à rien, ce n'est pas son rôle de faire cela.
14:43C'est un gouvernement démissionnaire en charge des affaires courantes.
14:47Donc ce qu'il faut urgentement, c'est nommer Lucie Casté à Matignon, parce que nous avons
14:52des options politiques et financières qui sont complètement différentes de l'ancienne
14:56majorité, et d'autant plus quand on nous parle de 10 milliards d'euros d'austérité
15:01supplémentaires.
15:02Il y a encore eu, en juillet, 10 milliards de gels de crédit qui ont été annoncés
15:06par ce gouvernement démissionnaire.
15:08Où est-ce que vous allez trouver l'argent ? Où est-ce qu'ils vont le prendre ? Dans
15:11quels services publics ? Tous sont à l'os, tous n'en peuvent plus.
15:15Vous aurez le temps de le révolutionner, ce budget, si vous arrivez au pouvoir en quelques
15:19semaines ? Il est prêt, votre budget ? Vous aurez le temps de le révolutionner, ce budget,
15:23vous saurez que depuis chaque année, nous faisons un contre-budget pour expliquer ce
15:29que nous nous ferions.
15:30Donc oui, ne vous inquiétez pas, nous sommes prêts à gouverner.
15:33Maintenant, il faut qu'Emmanuel Macron arrête son coup de force, arrête de bloquer la démocratie,
15:39de faire une trêve de la démocratie, comme il l'appelle lui-même, et donc qu'on fasse
15:43en sorte d'avoir le plus rapidement possible un gouvernement qui puisse travailler.
15:47Raphel Glucksmann hier, dans le point, qui appelle la gauche à renouer avec la sociale
15:51démocratie et a délaissé, je cite, Jupiter comme Robespierre, donc dans son esprit Macron
15:56et Mélenchon.
15:57Vous ne risquez pas d'être marginalisée, même à gauche, LFI, à force de provocation ?
16:04Je ne crois pas, nous venons de gagner les élections législatives, quant à la gauche
16:07sans Jean-Luc Mélenchon ou sans les Insoumis, nous avons déjà essayé dans l'histoire
16:11de notre pays récente, ça donne notamment François Hollande, ça donne la déchéance
16:16de nationalité, ça donne la loi travail.
16:19Donc je crois que lorsque moi j'ai lu l'interview de Glucksmann, j'ai vu notamment cette phrase
16:24qui disait que dès le second tour, nous aurions dû aller discuter avec les différents partis
16:30politiques qui ont, je cite ces mots, participé au front républicain.
16:33Et bien je le dis ici à cette antenne, ce sera sans nous, jamais, jamais nous ne ferons
16:38ça.
16:39Parce que nous avons fait barrage à l'extrême droite, vous donnez une électrice qui a voté
16:44pour nous pour faire barrage à l'extrême droite, comme nous avons voté parfois pour
16:46d'autres pour faire barrage à l'extrême droite, mais jamais nous n'avons fait d'alliance
16:50avec les macronistes.
16:51Et je le dis, nos programmes sont incompatibles.
16:53Donc nous, nous respecterons la parole que nous avons donnée aux électeurs et aux électrices
16:57autour de notre programme partagé et nous ne voulons pas d'un gouvernement du non-nationale.
17:01Vous parliez tout à l'heure des réactions en Allemagne sur le comportement d'Emmanuel
17:05Macron.
17:06Pourquoi vous avez peur du compromis alors que justement en Allemagne et chez beaucoup
17:10de nos voisins européens, c'est une culture politique qui est à l'œuvre depuis des
17:13décennies ?
17:14Pour vous, le compromis, c'est forcément la compromission ?
17:16Mais écoutez, ce que nous disons, c'est que nous respecterons notre programme.
17:20Je ne vois pas ce qu'il y a d'extraordinaire là-dedans.
17:23Par contre, faire des grandes coalitions comme il existe en Allemagne, nous ne sommes pas
17:26d'accord avec cela.
17:27Nous ne sommes pas d'accord.
17:28Parce que nous voulons respecter, là aussi, la parole qui a été donnée et l'engagement,
17:34puisque c'est ça une élection.
17:35C'est choisir à un moment, eh bien, une direction que peut prendre le pays.
17:39Et en politique, eh bien, à tout moment, le peuple français peut décider de prendre
17:42telle ou telle direction.
17:43Il en a choisi une, maintenant, il s'agit de la respecter.
17:46Alors, vous l'avez dit, vous avez une priorité, c'est l'abrogation de la réforme des retraites.
17:51Vous la pousserez à l'Assemblée, d'ailleurs, quelle que soit la nomination du gouvernement.
17:55Si elle devait passer grâce au soutien du Rassemblement National, ce serait un problème
18:00ou pas pour vous ?
18:01Non, le Rassemblement National décidera ce qu'il veut voter, mais je crois que nous
18:05avons une majorité, y compris sans le Rassemblement National, pour faire battre et abroger cette
18:11réforme de la retraite à 64 ans.
18:14La grande différence entre nous et les macronistes, c'est que jamais, jamais, nous n'avons voté
18:19une proposition de loi du Rassemblement National ou fait adopter une loi avec le Rassemblement
18:24National.
18:25Je vais vous expliquer.
18:26Par exemple, nous, nous sommes battus contre la loi Immigration, qui reprend directement
18:32non seulement des mesures du programme du Front National de Jean-Marie Le Pen, mais
18:37qui a été adoptée grâce aux voix du Rassemblement National.
18:41Eh bien, je crois que nous ne sommes pas dans cette situation et que nous pouvons y trouver
18:45une majorité.
18:46Après, que voulez-vous ? Je ne vais pas m'allonger sur les boutons des députés
18:49RN pour savoir ce qu'ils votent.
18:51Chacun prend ses responsabilités.
18:52Un mot pour terminer de l'été qu'on vient de vivre, Mathilde ?
18:55Je vous le dis quand même, sur l'extrême droite, comme ils viennent de s'allier notamment
18:58avec Monsieur Ciotti, qui lui, est pour la retraite à 66 ou 67 ans, je ne sais pas bien
19:03ce qu'ils vont faire.
19:04Un mot de l'été qu'on vient de vivre, marqué par cette quinzaine olympique, Mathilde
19:08Delano, quel regard et quel leçon on tire à LFI des Jeux Olympiques ?
19:10Le regard, on le fera notamment après les Jeux Paralympiques, nous avons déclenché
19:17une commission d'enquête populaire qui mènera des auditions en septembre.
19:24Moi, j'ai trouvé la cérémonie d'ouverture extrêmement belle, je me suis reconnue dans
19:29la France comme nation politique qui était présentée autour de liberté, égalité,
19:33fraternité.
19:34Merci d'être à votre micro pour apporter tout mon soutien à Thomas Joly, menacé de
19:39mort par l'extrême droite un peu partout dans le monde, avec des performances des athlètes
19:45qui sont intéressantes.
19:46Après, je le dis, nous avions pointé à plusieurs reprises le fait que les Jeux Olympiques
19:50ne devaient pas être l'occasion d'avoir des atteintes aux droits du travail et aux libertés
19:54fondamentales.
19:55Et quand je vois qu'il y a eu 12 500 expulsions pour les Jeux Olympiques avec un nettoyage
19:59social que dénoncent les associations, l'utilisation de la vidéosurveillance algorithmique, là
20:05aussi dénoncée par plusieurs associations sur les libertés fondamentales comme étant
20:09quelque chose qui pourrait perdurer par la suite, et un héritage des Jeux Olympiques
20:14qui s'annonce très compliqué puisque nous avons un sous-investissement dans le sport
20:20populaire.
20:21Cette quinzaine, elle n'a pas fait du bien aux Français ? Elle n'a pas fait du bien
20:22à la France quand on voit des Français heureux, rassemblés, qui s'étaient tant divisés ?
20:25Ça ne devrait pas inspirer notre classe politique ?
20:27Probablement.
20:28Après, une fête populaire, c'est toujours quelque chose d'agréable.
20:32Après, je le dis, rien n'a été réglé pendant les Jeux Olympiques sur les 9 millions
20:37de personnes qui sont sous le seuil de pauvreté, sur les gens qui vont retrouver les difficultés
20:40autour des factures d'électricité, du paiement de la cantine et autres.
20:44Et donc, à un moment où le président de la République a choisi lui-même le moment
20:49de la dissolution, je trouve ça scandaleux de prendre prétexte des Jeux Olympiques pour
20:56expliquer qu'on ne pourrait pas changer de gouvernement.

Recommandations