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Lucie Castets, candidate du NFP au poste de Première ministre, était l'invitée de BFMTV ce lundi 19 août 2024.

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00:00Et je vous le disais, notre invité ce soir, Lucie Castet.
00:03Bonsoir Lucie Castet.
00:04Bonsoir.
00:05Merci d'avoir accepté notre invitation sur BFM TV.
00:08Vous êtes la candidate du Nouveau Front Populaire.
00:11Ça y est, la période olympique est passée.
00:14La politique va reprendre évidemment son cours.
00:16On va y revenir dans un instant, mais avant cela,
00:19j'aimerais quand même vous faire réagir à cette disparition,
00:22sans doute du dernier monstre sacré du cinéma français,
00:26Alain Delon, qui a fait rêver tant de Français.
00:29Comment est-ce que vous avez réagi quand vous avez appris cette nouvelle ?
00:32Évidemment, j'ai été frappée par cette nouvelle.
00:34C'est un grand homme du cinéma français.
00:38J'ai repensé à tous les films que j'ai vus avec lui
00:40et que j'appréciais beaucoup.
00:41Donc évidemment, une disparition qui rend triste.
00:45Absolument, et c'est vrai que vous l'aviez d'ailleurs tweeté hier.
00:49Vous aviez réagi assez rapidement.
00:51Alors, on va parler politique à présent,
00:54puisque dans une tribune publiée, dans la tribune dimanche,
00:57les Insoumis, c'était hier,
01:00ont menacé le président de la République d'engager,
01:03je cite, une procédure de destitution d'Emmanuel Macron
01:06s'il passait outre le résultat des urnes
01:09et s'il ne vous nommait pas à Matignon.
01:12Le Parti Socialiste s'est désolidarisé de cette tribune.
01:17Où est-ce que vous vous rangez, vous Lucie Castex ?
01:19Est-ce que vous soutenez finalement cette initiative de la France Insoumise
01:22si le chef de l'État ne vous nomme pas à Matignon ?
01:25Alors moi, mon sujet, ce n'est pas la destitution,
01:27c'est la cohabitation.
01:29Il y a aujourd'hui dans le pays une urgence sociale et démocratique.
01:33Ça fait bientôt deux mois que le résultat des élections législatives est connu.
01:38On n'a pas de gouvernement, il y a un gouvernement démissionnaire.
01:41Ce qui est absolument urgent maintenant,
01:43c'est de mettre en œuvre la politique que les Français attendent,
01:46c'est-à-dire une politique qui renforce les services publics,
01:48qui apporte des réponses à leurs questions.
01:50D'accord, mais forcément, vous avez forcément un avis sur cette question,
01:55ce fameux article 68 que veut brandir la France Insoumise.
01:59Le président de la République ne peut être destitué qu'en cas de manquement
02:02à ses devoirs, manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat.
02:07Est-ce que vous ne fuyez pas un peu ma question ?
02:09Non, pas du tout. Je pense que l'option institutionnelle la plus simple
02:14pour répondre à une nomination d'un gouvernement
02:17qui ne correspondrait pas aux résultats des élections,
02:20c'est de censurer ce gouvernement.
02:21Donc je pense que c'est l'option la plus crédible
02:24et qu'il faut privilégier plutôt qu'une destitution.
02:27D'accord, donc vous ne vous rangez pas derrière justement cette hypothèse,
02:30en tout cas cette idée qui a été brandie hier par la France Insoumise.
02:34Il n'est pas question de se ranger.
02:36Je ne commente pas les initiatives prises partie par partie.
02:39Moi, je ne viens pas des parties.
02:40Je crois que c'est d'ailleurs pour ça que j'ai été désignée
02:43par l'ensemble des forces politiques du Nouveau Front Populaire.
02:46Donc il ne me revient pas de commenter initiative après initiative.
02:48Je vous dis simplement que moi, mon sujet là,
02:50ce n'est pas la destitution, c'est la cohabitation.
02:52J'ai hâte qu'elle commence, j'ai hâte qu'on puisse se mettre au travail
02:55pour changer la vie des Français.
02:56Alors justement, Emmanuel Macron a accepté votre présence à l'Élysée.
03:01Ce sera vendredi pour cette consultation.
03:04Vous y allez en quelle qualité finalement ?
03:06Parce que vous n'êtes pas élue, vous n'êtes pas chef de parti,
03:08vous n'êtes pas parlementaire, ni sénatrice, ni députée,
03:11ni même élue locale.
03:14Sous quelle étiquette ?
03:15J'y vais comme la personne qui a été désignée
03:17par les quatre partis politiques de la force politique
03:20et qui est arrivée en tête des élections législatives
03:23pour être candidate, pour être première ministre.
03:26Donc j'y vais en cette qualité.
03:27Le président de la République a souhaité nous recevoir ensemble.
03:32Il a accepté le fait que vous y alliez avec le Nouveau Front Populaire.
03:37Vous n'avez pas été invitée, mais il a accepté que vous soyez là.
03:40Il a accepté que je sois là.
03:41Il nous reçoit en premier, c'est un signe.
03:43Je crois qu'il nous reçoit dans l'ordre des résultats des élections.
03:46Donc on y va en premier vendredi tous ensemble.
03:49C'est une très bonne chose.
03:50Je pense que c'est un dialogue qui doit avoir lieu
03:53avec le président de la République et je m'en réjouis.
03:54Mais qu'est-ce que vous allez lui demander finalement
03:57au chef de l'État vendredi ?
03:59D'abord, qu'est-ce que vous attendez de sa part ?
04:00Et vous, qu'est-ce que vous allez lui dire ?
04:02On va avoir une discussion avec lui.
04:04Moi, ce que je vais lui dire, c'est que déjà,
04:05j'ai hâte que la cohabitation commence,
04:07qu'il est absolument urgent de sortir de l'immobilisme
04:11dans lequel notre pays se trouve aujourd'hui.
04:13Il est absolument urgent d'apporter des réponses aux Français
04:16et que nous, on veut démontrer qu'une autre politique est possible
04:18puisque c'est ce que les électeurs ont demandé.
04:20Une autre politique est possible que celle qui a été menée
04:23pendant toutes ces années, pendant sept ans maintenant,
04:26et qu'il est absolument indispensable de mettre en œuvre cette autre politique,
04:29notamment pour que l'extrême droite n'arrive pas au pouvoir en France.
04:33C'est extrêmement important.
04:34Je pense que le président de la République peut y être sensible.
04:36Mais quand vous dites, j'ai hâte finalement que ça commence,
04:39j'ai hâte que cette cohabitation commence,
04:41on a l'impression que vous êtes un peu dans le déni finalement
04:44puisque le président de la République avait balayé d'un revers de la main
04:48votre candidature lors d'une interview juste avant les Jeux Olympiques.
04:52Vous n'êtes pas dans le déni justement
04:53parce que vous n'y êtes pas à Matignon
04:55et vraisemblablement le président ne souhaite pas que vous y alliez.
04:58La logique institutionnelle dans toutes les démocraties parlementaires,
05:02c'est qu'on demande à la première force politique
05:05issue des élections législatives de former un gouvernement.
05:09Donc je ne suis pas dans le déni, je réponds à la logique institutionnelle.
05:13Maintenant, on a conscience qu'il est nécessaire de faire des compromis,
05:15de travailler avec le Parlement.
05:17Là, on est passé dans une situation où le Parlement va de fait avoir un rôle
05:21beaucoup plus important dans la vie démocratique de notre pays
05:23et je crois que c'est une très bonne chose.
05:25Et donc on y va pour présenter notre état d'esprit,
05:27dire qu'on travaillera avec le Parlement, avec l'ensemble des parlementaires
05:30et c'est d'ailleurs tout le sens du courrier que nous avons adressé,
05:34moi avec les présidents de groupes à l'Assemblée nationale et au Sénat,
05:38pour expliquer dans quel état d'esprit on se trouve
05:41pour démarrer cette cohabitation et travailler au sein du Parlement.
05:44D'accord, mais pour bien que les téléspectateurs qui nous regardent comprennent,
05:47vous parlez de logique institutionnelle finalement,
05:50que vous voudrez que le gouvernement revienne au nouveau front populaire.
05:54La vision du chef de l'État, ce n'est pas celle-là.
05:56La vision du chef de l'État, c'est de dire,
05:58finalement ces élections, personne n'a gagné.
06:00On a trois blocs politiques et moi mon rôle,
06:03c'est de tenter de réunir 289 députés qui ne voteront pas cette motion de censure.
06:08Est-ce que finalement, dans cette configuration parlementaire,
06:12avec ces trois blocs, pas forcément répartis de la même façon,
06:17mais est-ce qu'il ne faut pas prendre son temps,
06:20tenter d'établir des coalitions,
06:22tenter de mettre en place des compromis au service des Français justement,
06:26et ne pas que chaque parti reste finalement sur son idée et son principe ?
06:31Il me semble qu'il faut fonctionner dans l'autre sens.
06:33Il y a un résultat des élections qui est très clair.
06:35Il y a un bloc qui est arrivé en tête.
06:37Certes, il n'a pas de majorité absolue, il a une majorité relative,
06:40nous en avons tout à fait conscience,
06:42et donc maintenant l'idée, c'est qu'on fait désigner un gouvernement parmi ce bloc,
06:48dans ce bloc construit un gouvernement,
06:50et une fois que le gouvernement est constitué,
06:52on crée les conditions pour que des coalitions puissent travailler,
06:56et donc qu'on puisse mettre en œuvre des projets qui répondent
06:58aux aspirations des Français qui ont été exprimées dans les urnes,
07:01sur la base d'un programme qui va être mis en œuvre,
07:04et donc faire loger de discussions avec les autres groupes à l'Assemblée.
07:09C'est dans ce sens-là qu'il faut procéder.
07:11Il y a un mandat qui est clair, il faut maintenant le suivre.
07:13D'accord, mais quand vous parlez de logique institutionnelle,
07:15finalement, c'est le Président de la République qui va choisir.
07:19C'est lui qui a, en tout cas, les clés pour vous nommer ou pas à Matignon.
07:26On peut critiquer, évidemment, sa position,
07:28on peut critiquer cette position qu'il a de dire, finalement,
07:32personne n'a gagné ses élections,
07:34et c'est parfaitement critical, en tout cas, par les uns et par les autres,
07:37mais au final, c'est lui qui va choisir.
07:39Donc, comment on sort de cet impasse ?
07:41Comment on sort de cela ?
07:43C'est à lui de répondre à cette question,
07:44c'est à lui de nous sortir de cet impasse.
07:46On est dans une situation d'immobilisme.
07:47Vous disiez tout à l'heure prendre le temps,
07:50mais le temps, on ne l'a plus.
07:51Les gens, là, on est à dix jours de la rentrée scolaire,
07:53ils se demandent concrètement si leur enfant aura un prof devant lui,
07:58dans sa classe.
08:00On a aujourd'hui des services d'urgence, par exemple à Laval,
08:03qui ont fermé 22 nuits en un mois pendant l'été.
08:06On a des feux de forêt qui se déclarent,
08:08donc il y a l'urgence climatique qui est…
08:10on ne peut plus présente.
08:12On n'a plus le temps.
08:13Les gens…
08:14Il y a des ministres qui sont en place,
08:15ils sont démissionnaires.
08:16Ils sont démissionnaires,
08:17et il faut très bien en parler.
08:19Les ministres sont démissionnaires,
08:21ils sont en train de préparer le budget pour 2025.
08:23Le budget, c'est l'acte politique par excellence.
08:26C'est là-dedans qu'on fixe les priorités qu'on souhaite financer
08:29pour l'année qui suit, donc pour 2025.
08:31C'est avec ce budget qu'on dit
08:33combien on va rémunérer nos enseignants,
08:34c'est avec ce budget qu'on dit
08:35combien on aura de médecins.
08:37Par exemple, il y a…
08:39l'information qui est sortie là en juillet,
08:40c'est qu'il y aura 15 000 médecins internes en moins
08:44dans les hôpitaux en France l'année prochaine.
08:46Est-ce que vraiment la France,
08:48qui avait des services de santé d'excellence,
08:50qui font la fierté de l'ensemble des Français,
08:52peut se permettre d'avoir 15 000 médecins internes de moins à l'hôpital ?
08:57La réponse est non.
08:58La réponse est non.
08:59Donc en fait, chacun se renvoie la balle.
09:00Non, pas du tout.
09:01Vous expliquez que c'est la faute du chef de l'État,
09:02et le chef de l'État explique que c'est vous qui restez
09:05finalement entêtés dans cette coalition
09:08qui n'a pas de majorité absolue.
09:09Ce qu'on dit, nous, c'est que les Français
09:11attendent des solutions, attendent des réponses,
09:12attendent des politiques.
09:14Le résultat des élections est clair.
09:16Les électeurs ont dit successivement…
09:17Pardonnez-moi, c'est 1510,
09:18ce n'est pas 15 000, c'est 1510.
09:20Vous avez parlé de 15 000 médecins.
09:21Les chiffres que l'on a, c'est 1510.
09:23Autant pour moi.
09:23Voilà, pour rectifier.
09:24On a le résultat des élections successives,
09:27les européennes, puis les législatives,
09:31qui montrent que les Français souhaitent qu'on tourne le dos
09:34à la politique qui a été menée pendant sept ans.
09:37Il est nécessaire maintenant de mettre en œuvre un programme,
09:40des mesures qui tiennent compte de ça.
09:42Les Français ont aussi massivement tourné le dos
09:44à l'extrême droite lors du second tour.
09:46Ils ont répondu à l'appel de barrages républicains.
09:48Il faut tenir compte de ça.
09:50Or là, l'immobilisme dans lequel on se situe
09:52crée de la défiance envers nos institutions
09:54et c'est extrêmement dramatique.
09:55C'est ça dont je souhaite qu'on sorte aujourd'hui.
09:58Alors, beaucoup de personnalités politiques finalement
10:01plaident pour une coalition qui irait des sociodémocrates
10:05jusqu'aux républicains en excluant finalement la France insoumise.
10:10Est-ce que vous soyez prête, tout simplement,
10:11à vous passer de la France insoumise
10:13pour faire avancer la situation
10:15et pouvoir aller vers la constitution d'un gouvernement ?
10:18Je l'ai toujours dit, c'est très clair.
10:19Le gouvernement que l'on propose avec le Nouveau Fonds Populaire
10:21comportera toutes les composantes du Nouveau Fonds Populaire,
10:24y compris la France insoumise.
10:25Il n'y a pas d'ambiguïté là-dessus.
10:27D'accord, donc il ne passera pas quelques jours.
10:28Ça, vous en avez conscience ?
10:29Non, pas du tout.
10:30Je pense qu'on peut trouver des coalitions sur énormément de sujets.
10:32On a beaucoup de députés, par exemple des députés Lyott,
10:35qui sont prêts à travailler avec nous sur la question des déserts médicaux.
10:38On a beaucoup de députés qui sont prêts à travailler
10:40sur la question de la rémunération des enseignants.
10:42On a même des députés qui sont bien au-delà du NFP,
10:45qui sont prêts à travailler sur des questions fiscales,
10:47sur la question de la suppression de certaines niches fiscales
10:49ou des exonérations de charges patronales sur les salaires.
10:53Je pense qu'on peut trouver, texte par texte, des coalitions
10:57si chacun accepte de dépasser les clivages politiciens.
11:00Et c'est aussi pour ça que je suis là.
11:01D'accord, mais la majorité des députés centristes du camp présidentiel,
11:06les Républicains, le Rassemblement national,
11:09ont dit qu'ils ne voudraient pas d'un gouvernement
11:11dans lequel il y aurait justement des personnalités issues de la France insoumise.
11:15Ça, vous ne l'entendez pas ?
11:16Vous vous bandez les yeux et vous avancez ?
11:18Je l'entends.
11:19Je pense néanmoins que si un gouvernement est formé
11:21et que l'on propose des choses qui démontrent des succès,
11:25des progrès absolument factuels pour la vie des Français,
11:29alors je pense qu'il y aura des votes à l'Assemblée et au Sénat
11:33qui permettront d'avancer sur ces projets, de valider ces projets.
11:36Sinon, les parlementaires prendront leur responsabilité.
11:38Je pense qu'il n'est pas possible, devant les électeurs, de dire
11:41ce programme-là a été soutenu
11:44et nous ne vantons pas favorablement pour ces mesures.
11:46Alors, puisqu'on est dans cette constitution du gouvernement dont vous parlez,
11:50est-ce que vous avez déjà une équipe gouvernementale
11:53qui est prête finalement avec des noms,
11:55avec peut-être aussi la création de nouveaux ministères ?
11:58Peut-être que ce serait envisageable ?
12:00Est-ce que tout cela est prêt ?
12:02Tout cela est en cours de constitution.
12:03Évidemment, on a des discussions avec les forces politiques
12:06du Nouveau Fonds Populaire.
12:07Il est bien trop tôt pour révéler des noms ou la composition du gouvernement.
12:12Évidemment, on est en train aussi de réfléchir à l'architecture gouvernementale
12:15qui devra traduire les grandes priorités du gouvernement qui sera mis en place.
12:19Bon, il y a un nom qui revient quand même de plus en plus,
12:22en tout cas dans l'entourage du chef de l'État.
12:24Vous savez de qui, j'imagine, je vais parler.
12:26C'est Bernard Cazeneuve, socialiste, ancien socialiste en tout cas,
12:30qui a été Premier ministre et qui pourrait en tout cas être nommé par Emmanuel Macron.
12:36Finalement, Bernard Cazeneuve, est-ce qu'il pourrait embarquer
12:40une cinquantaine, une soixantaine de socialistes avec lui ?
12:43Le camp présidentiel, une partie des Républicains,
12:46on arriverait à 289 députés.
12:48Mais pour vous, finalement, ça ne ferait pas l'affaire, Bernard Cazeneuve ?
12:52C'est un homme de gauche.
12:53En fait, malgré tout le respect que je peux avoir pour Bernard Cazeneuve,
12:56ce n'est pas une question personnelle,
12:58quel est le mandat sur lequel Bernard Cazeneuve se baserait pour gouverner ?
13:03La logique institutionnelle, encore une fois,
13:05veut que c'est la force politique qui est arrivée en premier aux élections,
13:09qui compose un gouvernement et qui ensuite va chercher des coalitions texte par texte,
13:13travaille à des alliances au sein du Parlement.
13:15Donc, je ne vois pas sur quel mandat Bernard Cazeneuve pourrait gouverner.
13:19Alors, on va revenir d'ailleurs sur ce qu'a dit Marine Le Pen hier sur Twitter,
13:24puisque Marine Le Pen parle d'un coup de force démocratique.
13:28Vous n'avez aucune légitimité, en tout cas à ses yeux.
13:31Voilà ce qu'elle a dit.
13:32À quel titre ?
13:33Lucie Castex prétend participer à la réunion de vendredi à l'Élysée
13:37concernant les chefs de parti et les présidents des groupes parlementaires
13:40à l'Assemblée nationale et au Sénat.
13:42C'est une décision qui s'apparente à un coup de force.
13:45Qu'est-ce que vous répondez d'ailleurs au Rassemblement national ?
13:48Et percevez-vous dans la chiquier politique ?
13:50Je pense que ce tweet de Marine Le Pen est extrêmement intéressant.
13:53Je pense qu'il y a beaucoup de Français qui appellent à un renouvellement de la politique
13:57et des pratiques en politique.
13:58Je pense qu'en me choisissant, c'est aussi ce qu'a proposé le Nouveau Fonds populaire.
14:02Ils ont choisi quelqu'un qui n'était pas parmi les partis politiques,
14:05qui avait des engagements militants, des engagements associatifs importants.
14:09Vous savez que je suis engagée pour la défense des services publics
14:12et aussi dans la lutte contre l'extrême droite.
14:14Donc, j'y vois un écho dans le tweet de Marine Le Pen.
14:17Et donc, je pense que c'est extrêmement intéressant
14:19que Marine Le Pen ait une réaction extrêmement conservatrice
14:23en questionnant de cette manière ma légitimité.
14:26Mais qu'est-ce que vous dites aux électeurs du Rassemblement national ?
14:29Parce qu'on a bien vu que pendant ces élections législatives,
14:32par exemple la classe ouvrière, beaucoup se sont tournés vers le Rassemblement national.
14:36Comment est-ce que vous comptez récupérer ces électeurs-là
14:39qui ne vous sont pas acquis aujourd'hui ?
14:42Je pense que c'est extrêmement important de ne pas balayer ces électeurs-là
14:45et il ne faut surtout pas mépriser les gens qui ont voté pour le Rassemblement national.
14:49Beaucoup de gens ont voté, il me semble, pour le Rassemblement national
14:52sur la base de fausses promesses de la part de ce parti,
14:55notamment sur la restauration des services publics.
14:58Marine Le Pen parlait de restaurer l'âge d'or des services publics,
15:01mais en réalité c'est totalement mensonger.
15:03Si on regarde simplement le programme économique du Rassemblement national,
15:07on constate qu'il conduirait à priver de plusieurs dizaines de milliards d'euros par an les finances publiques.
15:13Et donc ça conduirait à ne plus être en mesure, encore moins, de financer les services publics.
15:18Par ailleurs, le programme du Rassemblement national prône des services publics
15:21qui trient les étrangers et qui trient les citoyens en fonction de leurs origines.
15:25Et donc c'est totalement un rebours de la logique universelle des services publics
15:29et ça conduirait à détricoter les services publics.
15:31Et par ailleurs, il considère également que les services publics sont trop dotés en fonctionnaires.
15:35Il y aurait une forme d'obésité administrative,
15:37c'est ça la petite musique du Rassemblement national, sur les services publics.
15:40J'ai du mal à voir comment on restaure les lettres de noblesse des services publics
15:45en réduisant le nombre d'agents publics, le nombre de personnes devant les enfants à l'école
15:51ou le nombre de personnels soignants à l'hôpital public.
15:53Alors, puisque vous évoquez la question de la gestion financière,
15:56quand évidemment on aspire à ces plus hautes responsabilités de l'État,
16:01on est forcément comptable de son passé.
16:04Vous êtes toujours directrice des finances et des achats de la mairie de Paris
16:08et la dette de Paris va atteindre en 2025 près de 10 milliards d'euros.
16:15Elle était de 4 milliards d'euros en 2024.
16:18C'est presque plus que le double en seulement 10 ans.
16:22Est-ce que vous comprenez que dans ce cadre,
16:24il y ait une inquiétude des Français, de vos oppositions politiques
16:28qui en quelque sorte expliquerait Lucie Castet à Matignon,
16:32que finalement ce serait la Gabgi financière ?
16:34Déjà, je ne m'exprime pas au titre de la ville de Paris ici,
16:37mais ce que je peux dire en tout cas, c'est que comme vous le savez,
16:39les collectivités territoriales ne s'endettent pas pour financer leur fonctionnement.
16:43À l'inverse de l'État, elles ont une règle qui les empêche de faire ça.
16:45Donc, elles s'endettent pour financer leurs investissements.
16:47Dans le cas de Paris, il y a des investissements massifs
16:49qui ont été mis en place pour financer notamment la transition écologique
16:52et je pense qu'on peut dire que c'est un succès.
16:54D'accord, mais il va bien falloir la rembourser cette dette.
16:57Tout à fait, mais c'est le principe de la dette.
16:58C'est un investissement dans le long terme.
17:00On s'endette pour financer des investissements,
17:02des projets qui bénéficient aussi aux générations futures.
17:04Donc, c'est la logique de l'endettement.
17:05Par ailleurs, il me semble que la dette de l'État est extrêmement élevée
17:08et que souvent, les critiques viennent du camp des gens
17:11qui sont plutôt aux affaires aujourd'hui.
17:13Et donc, ça me semble assez ironique.
17:16Vous souhaitez aller encore plus loin dans des investissements
17:19qui vont alourdir cette dette encore ?
17:21Alors là, si on parle de la France, cette fois, non.
17:23Nous, ce qu'on dit, c'est qu'on va financer nos dépenses.
17:25Toutes nos dépenses, à l'inverse de ce que fait le gouvernement sortant,
17:28le gouvernement démissionnaire, toutes nos dépenses seront financées.
17:30C'est-à-dire que nous, on va aller chercher des recettes
17:32pour financer l'intégralité de nos dépenses.
17:35Donc, on ne va pas financer nos dépenses
17:37par de la création de nouveaux déficits.
17:39C'est une politique économique extrêmement sérieuse et responsable.
17:43Mais vous ne l'avez pas fait à la mairie de Paris
17:44puisque la dette a doublé, plus que doublé en dix ans.
17:47La dette a doublé.
17:48La dette s'est augmentée à la mairie de Paris
17:50pour financer des investissements productifs.
17:52Par ailleurs, il est vrai qu'aujourd'hui,
17:53les collectivités territoriales,
17:54du fait de la politique mise en place par le gouvernement sortant,
17:58sont dans une situation financière et budgétaire extrêmement compliquée.
18:01Ça, tout le monde le dit.
18:02Mais la santé financière de la ville de Paris est très bonne.
18:05Elle est, par exemple, notée par les agences de notation.
18:07Elle a la meilleure note possible d'une agence de notation
18:09et ses fondamentaux sont extrêmement sains.
18:11Donc, il n'y a pas de difficulté à cet égard.
18:12Alors, il y a un point sur lequel on ne vous a pas vraiment entendu.
18:16Ce sont les questions internationales.
18:18Parce que finalement, quand, encore une fois,
18:20vous aspirez à être Premier ministre,
18:23par exemple, sur la question du proche-orient,
18:25quelle est votre approche ?
18:27Qu'est-ce qui vous différencie de celle du chef de l'État ?
18:31Sur la question du conflit israélo-palestinien ?
18:34Non, ma position, elle est très claire.
18:36C'est qu'il faut avoir une approche équilibrée.
18:37Il faut absolument éviter toute forme d'escalade.
18:40La position portée par le NFP, là, est extrêmement limpide.
18:44Il faut condamner, évidemment, sans aucune réserve,
18:47les attaques terroristes du 7 octobre.
18:49Là-dessus, vous êtes parfaitement clair.
18:51Tout à fait clair.
18:52Il faut, par ailleurs, demander la libération des otages.
18:54Mais il faut aussi mettre un terme absolument immédiat
18:57aux attaques, aux massacres qui ont lieu à Gaza.
19:01C'est le respect du droit...
19:03Demander un cessez-le-feu immédiat.
19:05Demander un cessez-le-feu immédiat.
19:06Permettre au droit humanitaire de s'exercer.
19:08Permettre à l'aide humanitaire de parvenir à la bande de Gaza.
19:11Au fond, c'est ce que dit le Président de la République.
19:13Oui, c'est ce que dit le Président de la République.
19:15On a le droit d'avoir des accords sur certains points.
19:17Je pense qu'on peut être encore plus incisifs là-dessus
19:20et peser encore plus fort en termes diplomatiques
19:22pour que ces massacres cessent.
19:23C'est absolument intolérable.
19:24Le droit humanitaire, le droit international
19:26est violé chaque jour.
19:27Et donc, il me semble absolument fondamental
19:30de mettre tout son poids pour faire cesser
19:32ces actions intolérables.
19:34Et par ailleurs, il me semble nécessaire
19:36de choisir la solution, de privilégier,
19:38de mettre tout notre poids pour privilégier
19:40la solution à deux États.
19:42Un mot quand même, Lucie Castex,
19:44pour terminer cette interview.
19:46Ça sera quoi la suite pour vous ?
19:48Vous étiez, et n'y voyez aucune offense,
19:50inconnue, c'est vrai, du grand public
19:52lorsque vous étiez à la mairie de Paris
19:54et vous y êtes toujours.
19:55Là, vous êtes plongée dans un bain médiatique gigantesque.
19:58Est-ce que vous allez vous engager
20:00si vous n'êtes pas nommée à Matignon
20:04auprès des socialistes, auprès des insoumis,
20:06auprès des écologistes ?
20:08C'est quoi votre ligne politique, au fond ?
20:11On a du mal à la cerner.
20:13Pour l'instant, vraiment, sincèrement,
20:16toute mon énergie est mise dans la préparation
20:20d'un programme de gouvernement
20:22pour changer la vie des Français,
20:24pour répondre à leurs attentes.
20:26On pourra avoir cette conversation plus tard
20:28mais ce n'est pas mon objectif à court terme
20:30de réfléchir à d'autres options.
20:32Merci infiniment, Lucie Castex.
20:34Merci à vous.
20:36On suivra évidemment ces consultations,
20:38vous l'imaginez bien,
20:40de vendredi à l'Elysée
20:42avec les chefs de parti,
20:44les présidents de groupes parlementaires
20:46et vous, emmenés par le NFA.
20:48Merci à vous, Lucie Castex.

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