Avec Olivier Krumbholz, sélectionneur de l'équipe de France féminine de handball.
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00:00Bon, alors, Antoine Mazère est avec nous. Antoine Mazère, vous allez accueillir celui...
00:06Alors, bon, je suis très touché que vous l'accueillez parce que moi j'ai un parcours de 20 ans avec lui,
00:11j'étais commentateur du handball à la télé, et lui, il a pris l'équipe de France en 1998,
00:17Olivier Krombols, qui a fait ce que le handball féminin est aujourd'hui.
00:22Antoine Mazère, allez-y.
00:23Oui, on parle du plus beau palmarès pour un entraîneur français dans un sport collectif,
00:27à savoir un titre olympique en 2021, trois titres mondiaux en 2003, 2017 et 2023,
00:34et un euro en 2018, c'est tout simplement Stratos Ferré qui l'a remporté avec l'équipe de France
00:39la médaille d'argent aux Jeux Olympiques, aux Jeux de Paris 2024, il y a quelques jours.
00:43Bonsoir, Olivier Krombols.
00:44Bonsoir.
00:45Merci d'être avec nous.
00:46Bonsoir, Olivier.
00:47Bonsoir, Fred.
00:49Est-ce qu'on arrive à réaliser, encore une fois, qu'on a décroché une très belle médaille ?
00:54Alors certes, ce n'était peut-être pas la médaille espérée, mais ça reste, une nouvelle fois,
00:59une médaille exceptionnelle pour le handball français.
01:02Oui, c'est surtout la continuité et tout ce qui a pu se passer aussi avec le public.
01:10C'est vrai qu'on aurait aimé être garçons et filles ensemble à Lille,
01:16mais quand on a joué le quart de finale à la semi-finale, on avait très peur de disparaître aussi.
01:24Et quand on voit l'engouement qu'il y a eu sur cette finale, même si elle est perdue, mais ça fait partie du sport,
01:30à Lille, c'était vraiment fantastique ce qui s'est passé.
01:34Il y avait une ambiance de folie.
01:37Il faut savoir aussi perdre avec panache, parce que quand vous êtes dominé par un adversaire,
01:44ça fait partie du sport.
01:46Il faudra analyser pourquoi et comment de cette finale un peu ratée, c'est sportif.
01:53Mais quoi qu'il en soit, c'était bien aussi.
01:56On a gagné sept matchs de Suisse.
01:58On a perdu l'huitième, mais on a perdu l'huitième, pas contre n'importe qui.
02:02La Norvège qui est devenue la référence.
02:05Joseph, tu venais d'une question pour Olivier Krombols.
02:08Oui, je me rappelle, il n'y a pas si longtemps que ça,
02:11on disait que les Français étaient en sport collectif incapables,
02:14ne gagnaient rien au niveau mondial en sport collectif.
02:17Je crois que les premiers qui ont commencé, c'est l'équipe masculine de Hande.
02:20Et puis ensuite, on avait montré dans les différents sports co,
02:23les Français, évidemment 98 le foot, mais le rugby qui est maintenant au sommet.
02:28Ce n'est pas mon ami britannique qui me dira le contraire.
02:33Comment vous expliquez cette réussite actuelle ?
02:36Parce que les filles, ça a été extraordinaire.
02:37Moi, j'ai pris beaucoup de plaisir à les voir, même si elles ont perdu en finale.
02:42Comment vous expliquez cette montée du sport collectif en France
02:45depuis quelques dizaines d'années ?
02:48Je pense que c'est le sport co décomplexé.
02:53C'est vrai qu'on en a un peu marre du French bashing
02:56et la réussite des Jeux Olympiques français.
03:00Ça fait du bien, ça fait du bien.
03:02Et les équipes de sport co sont costauds.
03:06Il y a quand même un encadrement qui est solide.
03:09En France, il y a un encadrement professionnel qui est solide.
03:13Nous, on a eu beaucoup de moyens pour préparer l'équipe.
03:16Un staff étoffé.
03:18Quand je suis revenu en 2016, j'ai étoffé le staff.
03:21On a mis des moyens conséquents, notamment sur le plan médical.
03:24On l'a trottiné.
03:25Un médecin qui est tout le temps là.
03:27Et ça paye, ça paye parce que nous, on est dans un sport
03:32où il faut beaucoup de qualité.
03:34C'est multifactoriel, mais il faut de plus en plus de qualité physique.
03:38Et là, on est capable de répondre à présent.
03:41Et je pense qu'on peut aller encore un peu plus loin.
03:44Je pense qu'on peut aller un peu plus loin sur nos latunes.
03:48Des fois, un peu un manque de discipline.
03:52Mais mentalement, les équipes de France, elles sont costauds.
03:55On le voit au volet, on le voit au basket.
03:58Quand on y fait plus, elles étaient juste à côté.
04:01Elles étaient tout au bord, tout au bord.
04:04Antoine Mazère, vous avez été longuement ovationné après la défaite
04:08par ces 27 000 personnes du public de Pierre Moroy.
04:11J'imagine que cette reconnaissance du public français,
04:13elle vous touche par rapport à tous les accomplissements que vous avez fait.
04:16Vous n'avez pas encore annoncé si vous allez continuer avec l'équipe de France ou pas.
04:20Mais quand même, d'être ovationné devant 27 000 personnes,
04:23ça montre tout le travail qui a été réalisé à vos côtés
04:26depuis 1988 et l'équipe de France.
04:28C'était la dernière ou pas, Olivier ?
04:30Mais ça, ce n'est pas tranché.
04:33Pour l'instant, l'important, c'est l'équipe de France.
04:38J'ai bien envisagé une reconstruction.
04:41Je pense qu'on annoncera tranquillement au courant de septembre ce qui va se passer.
04:47Mais Olivier, ce n'est pas tranché.
04:49Ça veut dire que ce n'était peut-être pas forcément la dernière marseillaise
04:52à Lille au stade Pierre Moroy pour ce France-Norvège en finale des Jeux Olympiques.
04:56C'est bien ce que j'ai compris.
04:57Ce n'est pas tranché.
04:59Je ne veux pas vous en dire plus.
05:01Ce qui me semble important, c'est l'accompagnement des joueuses aujourd'hui.
05:08De toute façon, il va y avoir une reconstruction.
05:11Il y a des filles qui vont arrêter.
05:13Dieu merci, il y a des filles qui vont faire des bébés.
05:17Ça fera des bons handballeurs, j'espère, dans quelques mois.
05:22Il y en a déjà dans l'équipe puisque votre meneuse de jeu est une...
05:28Elle n'était pas française.
05:30La maman, elle était tchèque, mais elle a joué en France.
05:32On doit marquer une respiration publicitaire.
05:35On revient. Vous restez avec nous, Olivier Krombaltz.
05:37On modifie un petit peu le cours de l'émission.
05:39On reste avec les vraies voix.
05:40On marque une respiration.
05:41Olivier Krombaltz avec nous, dans un instant.
05:53Les vraies voix de l'été, c'est comme ça.
05:55C'est sérieux, mais c'est freestyle.
05:57On a un petit peu réorganisé le conducteur de l'émission.
06:02Je vous rappelle que nos trois vraies voix sont Joseph Touvenel,
06:04Jérémy Stubbs et Jean-Luc Benamias.
06:06Et que nous avons, dans le cadre de ce rendez-vous
06:09que nous propose quotidiennement à 18h, autour de 18h,
06:13Antoine Mazère, un invité marquant des Jeux Olympiques.
06:16Ce soir, c'est Olivier Krombaltz, sélectionneur de l'équipe de France de handball féminin.
06:20Je vous raconte l'histoire rapidement.
06:22Je l'ai vécu pendant 20 ans avec lui.
06:23En 1998, les filles étaient carrément obligées de s'occuper de leur maillot et tout ça.
06:28Bref, il a professionnalisé tout.
06:30Elles étaient 15e mondiales.
06:32Aujourd'hui, elles sont championnes du monde, championnes d'Europe, championnes olympiques,
06:35doubles médaillées d'argent aux Jeux Olympiques.
06:37Et donc, cette dernière, qui n'est peut-être pas une dernière pour Olivier Krombaltz, Antoine Mazère.
06:42En tout cas, tout le monde s'attend à ce que ça s'arrête pour Olivier,
06:45qui nous dit que ce n'est pas tranché.
06:47Antoine.
06:48Oui, en tout cas, les résultats parlent toujours en faveur d'Olivier Krombaltz.
06:51Vous avez une joueuse que vous connaissez très bien, qui compte plus de 300 sélections avec l'équipe de France,
06:55considérée comme l'une des meilleures pivots du monde français,
06:57qui a quand même voulu vous adresser un petit message pour vous féliciter.
07:00Bonjour Olivier.
07:02Ça me fait plaisir de t'adresser un petit mot aujourd'hui.
07:05Je tiens vraiment à te féliciter pour l'ensemble de ta carrière,
07:10pour tout ce que tu as fait pour le handball féminin,
07:14toutes ces médailles que tu as su apporter avec toutes les équipes que tu as pu entraîner.
07:20C'est vraiment avec beaucoup d'émotion que je m'adresse à toi,
07:24parce que j'ai vibré sur les derniers Jeux olympiques avec vous.
07:30Tu aurais certainement mérité l'or avec les filles sur ce dernier match,
07:35mais je te félicite encore avec tout ton staff.
07:39Véronique Pécorolant, qui était là justement quand Olivier Krombaltz est arrivé,
07:43quand les filles n'avaient rien pour elle, ne serait-ce que de facilité pour jouer professionnellement.
07:50Une réaction Olivier Krombaltz ?
07:53Ça fait plaisir. Véronique Pécorolant a été quand même une joueuse extraordinaire.
07:59Elle a incarné l'équipe de France.
08:02J'ai toujours dit de la part de Véronique Pécorolant que c'est les soldats qui ramassent les tendards,
08:08qui traversent le pont sous les balles et tous les autres la suivent.
08:12Ça fait plaisir parce qu'on a fait beaucoup de choses ensemble.
08:18C'était un combattant, Véronique Pécorolant.
08:22Elle a beaucoup apporté à l'équipe de France.
08:24Elle a été un exemple et Dieu sait que la combativité est importante.
08:28Ça me fait plaisir.
08:31Autour de la table, Jérémy Stubbs, une question naïve.
08:35Je veux bien intervenir un peu sur le sport.
08:37J'ai quand même pas mal fait des missions sportives sur un certain nombre de radios.
08:40Jean-Luc, Jean-Luc.
08:43Justement, dans ces cas-là, on dit qu'on garde le meilleur pour la fin.
08:46C'est gentil, c'est gentil. C'est bon.
08:48Jérémy.
08:49Parole à Olivier.
08:50Une question naïve.
08:52Le hand, comme on dit, c'est largement un mystère pour les Britanniques.
08:58Est-ce que ce sport est en progression, sa pratique dans le pays ?
09:04Est-ce que c'est en progression ? Est-ce que ça se maintient ?
09:06Quelle est la situation aujourd'hui ?
09:09Question de l'universalisme, parce que certains sports sont en difficulté au JO.
09:13Oui. Le handball est en progression.
09:16En France, il est en progression permanente.
09:20C'est l'un des premiers sports français.
09:23On diversifie la pratique.
09:25On a du beach handball.
09:27On est en train de sortir un handball à quatre,
09:30qui va être très intéressant pour les collèges, pour les écoles.
09:33On a du baby-on, on a plein de choses.
09:37On a beaucoup de licenciés.
09:40Mais il faut continuer à travailler pour mondialiser ce sport,
09:44qui est un sport magnifique.
09:46Il y a effectivement encore du travail,
09:50et notamment par rapport aux pays anglo-saxons,
09:53qui ont des sports qui privilégient les sports historiques.
10:00Il faut qu'on arrive à pénétrer dans les pays anglo-saxons particulièrement.
10:06Mais je ne vois pas pourquoi on n'y arriverait pas.
10:08Il faut mettre des moyens.
10:09Il faut que l'Association internationale mette des moyens,
10:12et qu'il y ait des cadres qui aillent travailler, accompagner,
10:18mais aussi soutenir financièrement les pays qui en ont besoin.
10:22Et nous verrons si les Américains à LA, à Los Angeles,
10:26feront si bien que les Britanniques en 2012.
10:29Bon, c'était un petit peu dur de s'y mettre.
10:30Jean-Luc Benamias, bien sûr !
10:32C'est une histoire de passionné, le sport, vous en êtes.
10:34Question ?
10:36Ce n'est pas une question.
10:37C'est juste pour répondre à la question sur les sports collectifs en France.
10:41Je suis quelqu'un, comme ça se voit sans doute,
10:44des années 60-70, où vraiment nous n'étions pas très très présents,
10:48même dans le foot.
10:50Gloire à ce niveau-là à des gens comme Michel Platini, en 84,
10:55qui fait que tout d'un coup, enfin, la France gagne un championnat d'Europe.
10:59Gloire, ça va parler à notre ami Ander Bauer,
11:04Gloire au Barjot, en 92,
11:06qui sont, qu'on n'attendait pas vraiment là,
11:09qui font une médaille de bronze.
11:11C'est une des premières, si je ne me trompe pas,
11:13c'est une des premières médailles aux Jeux Olympiques collectives.
11:16En 92, à Barcelone, oui.
11:18À Barcelone.
11:19Et après, ça n'a fait que monter dans le volet, dans le basket.
11:24Alors, gloire à Tony Parker, à Richard Dakouri,
11:26et à quelques personnes comme celle-là,
11:28qui ont fait monter les différents sports collectifs.
11:32Et depuis, c'est ça qui est miraculeux,
11:34chez les hommes et chez les femmes, ça n'a jamais cessé.
11:37Combien de finales a-t-on fait encore cette fois-ci ?
11:40Alors, les dames, malheureusement, n'ont pas toutes gagnées,
11:42mais on peut toujours toutes gagner, bien évidemment.
11:44Mais c'est énorme.
11:45L'évolution du sport collectif en France,
11:47et à ce niveau-là, les entraîneurs,
11:52les enseignements dans le monde sportif,
11:54dans le monde scolaire, ont joué un rôle formidable.
11:58Reste un gros problème, un problème encore existant,
12:02c'est les moyens qu'on donne, réellement,
12:05à tous ces sports, pour exister pendant toute l'année,
12:09en dehors de certains espaces.
12:11Et à ce niveau-là...
12:12Et notamment, le handball féminin, effectivement...
12:15Par exemple, le basket, combien de gens...
12:19Quand on regarde les clubs de basket féminins en France,
12:22ça joue bien, hein ?
12:24Quels sont leurs revenus ?
12:25Quels sont leurs revenus mensuels ?
12:27Autour du SMIC.
12:29Et tous nos voleilleurs champions olympiques sont obligés de jouer à l'étranger.
12:32Merci Jean-Luc Benamias, bravo !
12:34Bravo à vous, Olivier Krumbolz, merci !
12:36Exactement, mes félicitations à vous.
12:38Antoine Mazère, oui, effectivement, vous parliez des barjots,
12:41il y a eu Daniel Costantini qui a créé le handball masculin,
12:43et Olivier Krumbolz a créé le handball féminin.
12:46Bravo Olivier, bravo pour cette médaille d'accent !
12:49Et on espère bien retrouver Olivier à Los Angeles, bien entendu !
12:52Avec ce que vous venez de dire, Olivier, c'était obligé que Joseph réagisse !