• il y a 2 mois
Avec Benjamin Lucas, député NFP-Écologiste des Yvelines et membre du mouvement Génération.s

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##LE_TOUR_DE_FRANCE_DES_NOUVEAUX_DEPUTES-2024-08-08##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Jean-Marie Bordry.
00:05Il est 8h43 sur Sud Radio, on accueille notre invité politique.
00:08Bonjour Benjamin Lucas.
00:09Bonjour.
00:10Vous êtes député Nouveau Front Populaire, membre du groupe écologiste et social.
00:16Votre titre personnel, vous n'êtes pas membre d'Europe Écologie Les Verts, vous faites partie de Génération Le Mouvement, fondée par Benoît Hamon.
00:24Exactement.
00:25Où il est Benoît Hamon en ce moment ?
00:26Écoutez, sans doute en vacances.
00:27On l'invitera, pourquoi pas.
00:29Est-ce qu'il va revenir un jour en politique nationale ?
00:31Écoutez, vous lui demanderez, je suis plus son porte-parole.
00:34En tout cas, je sais qu'il a une voix qui compte, qui compte notamment pour construire le lien avec la société engagée.
00:38Vous savez qu'il est aujourd'hui dirigeant d'une ONG, président de SS France, qui s'occupe de l'économie sociale et solidaire.
00:43Et que ce Nouveau Front Populaire qu'on a construit, il n'appartient pas simplement au parti politique parlementaire.
00:47Il doit être l'outil de toute une société engagée qui veut transformer la société et le pays.
00:51Ce Nouveau Front Populaire veut toujours l'arrivée à Matignon de Lucie Casté.
00:57Lucie Casté qui a donné une interview dans Paris Match, interview sur sa vie privée,
01:01où elle raconte effectivement qu'elle a épousé une femme, qu'elle a un enfant.
01:05Elle se présente à peu près sans fioriture.
01:07C'est un coming-out en quelque sorte qui a fait beaucoup de bruit.
01:09Est-ce que ça doit encore être une information en tant que telle qu'une personnalité politique révèle son homosexualité ?
01:16Écoutez, il y avait sans doute un besoin de la part de nos compatriotes de connaître
01:21celle qui est la candidate du Nouveau Front Populaire,
01:24qui est, je le rappelle, la principale force à l'Assemblée Nationale.
01:27Il faut que le Président de la République l'entende.
01:29Il y a peut-être une nécessité pour beaucoup de nos compatriotes de la connaître,
01:32parce que c'est une personnalité non pas nouvelle pour nous,
01:34qui la connaissons à travers ses combats pour les services publics,
01:37mais une personnalité nouvelle dans l'opinion publique au sens large.
01:40Et donc, qu'elle s'exprime et qu'elle nous dise qui elle est, me paraît une bonne chose.
01:47En tout cas, c'est à la fois sa liberté et celle de choisir ce qu'elle décide de dire ou de ne pas dire.
01:51Personne n'a dit le contraire, d'ailleurs.
01:52Ça, c'est dans Paris Match, elle l'a raconté.
01:54C'est loin d'être la première à le faire.
01:56C'est un vieux classique de la vie politique française.
01:58Je me présente avec ma famille.
01:59Parfois, d'ailleurs, il y a des photos de la famille.
02:01Ce n'était pas le cas dans cette interview.
02:02Mais au-delà de ça, comment se fait-il que cela déclenche autant de réactions aujourd'hui, en 2024 ?
02:09Je prends un exemple.
02:10Un écologiste, David Béliard, adjoint à la mairie de Paris,
02:13explique que ce serait formidable que pour la première fois,
02:16une femme lesbienne accède à Matignon en France.
02:19Une fierté pour la France.
02:20Après tout, on se fiche de l'orientation sexuelle, de la première ministre possible ou pas.
02:24Ce qui compte, c'est sa politique.
02:25Vous êtes d'accord ?
02:26Bien sûr.
02:27Elle-même parle essentiellement de sa politique et des propositions qui sont les nôtres.
02:34Après, il est évident que dans un moment où on a à faire face à un retour en force des idéologies réactionnaires,
02:41tout ce qui permet de montrer que nous sommes le camp de l'égalité, du progrès,
02:45que nous sommes le camp aussi d'une vision de la France,
02:48qui n'est pas une vision rance, renfermée.
02:50On va sans doute en parler avec les Jeux olympiques.
02:51On le voit en ce moment.
02:52L'appétence et la disponibilité des Français pour la fraternité et l'enthousiasme,
02:55tout ça me va très bien.
02:56Voilà qui correspond un petit peu à ce qu'a dit aussi la maire de Paris, Anne Hidalgo.
02:59Disons « fuck », je la cite, c'est-à-dire « fuck » à cette extrême droite,
03:04« fuck » aux réacs, « fuck » à tous ceux qui veulent la guerre des uns contre les autres.
03:09En gros, ça veut dire « nique l'extrême droite » et « nique les réacs ».
03:11C'était pas déplacé comme sorti?
03:12Écoutez, moi je suis le petit-fils d'un professeur de lettres classiques,
03:15donc je n'utilise pas d'anglicisme, surtout qu'il nous écoute ce matin, mon grand-père.
03:19Vous auriez dit « nique l'extrême droite » et pas « fuck l'extrême droite » ?
03:21En revanche, ce que je dis, c'est qu'on assiste en ce moment à quelque chose de formidable.
03:24On voit qu'en dépit des discours construits depuis des années par les réactionnaires
03:28et malheureusement souvent par leurs complices macronistes,
03:31la France n'est pas un pays replié sur lui-même, frileux, nationaliste.
03:34Il y a une appétence pour la fraternité.
03:36Il y a un enthousiasme qui est disponible aujourd'hui
03:38pour construire aussi une société du droit au bonheur.
03:40Vous savez, moi je me bats pour le droit aux vacances,
03:42je me bats pour le droit au temps libéré,
03:44je me bats pour les services publics,
03:46pour tout ce qui contribue à construire du droit au bonheur,
03:48à dire que nous sommes dans une société aujourd'hui qui est riche,
03:51dans une société qui a bénéficié d'un certain nombre de progrès
03:54et qu'il faut qu'on profite, qu'on partage
03:56et que chaque citoyen ait droit au bonheur.
03:59Ces Jeux Olympiques nous montrent qu'il y a une volonté de faire ensemble,
04:03qu'il y a une volonté de partager de l'enthousiasme
04:05et de se rassembler autour de passions communes.
04:07C'est un bon signal et c'est un bon signal aussi,
04:09on voyait, qui pour moi traduit finalement dans la société
04:12ce qui s'est passé aux élections législatives
04:14avec le refus de l'extrême droite et le refus d'enfermer la France
04:16dans une forme de déclinisme.
04:17Enfin, vous parlez aussi comme si le Nouveau Front Populaire
04:19avait recueilli plus de 50% des députés et plus de 50% des voix.
04:23Ça n'a pas été le cas.
04:24Le pays est très divisé, il l'est toujours d'ailleurs
04:26et il n'y a pas de majorité absolue pour la gauche dans ce pays.
04:29Bien sûr, mais il y a aujourd'hui la principale force de l'Assemblée Nationale
04:32qui est le Nouveau Front Populaire.
04:33Dans une démocratie parlementaire, c'est la force arrivée en tête
04:37de composer le gouvernement.
04:38Au second tour grâce à des voix macronistes.
04:40Bien sûr.
04:41Parce que la première force, au premier tour, c'est le rassemblement national,
04:43que ça vous plaise ou non.
04:44Oui, bien sûr, mais nous avons à la fois incarné
04:48dans beaucoup de circonscriptions le barrage républicain,
04:50la volonté de préserver la République
04:51et c'est également grâce au retrait de nos candidates et de nos candidats,
04:54grâce à la mobilisation de nos électrices et nos électeurs
04:56dont je rappelle qu'ils ont été extrêmement nombreux à se mobiliser dès le premier tour.
05:00C'est grâce à cela aussi que nous avons empêché une victoire de l'extrême droite.
05:03Ça nous donne une grande responsabilité.
05:05Ça donne aussi au Président de la République,
05:06qui a joué les apprentis sorciers avec cette dissolution,
05:08une grande responsabilité pour se montrer à la hauteur
05:10de sa tâche institutionnelle et historique.
05:13Sauf que vous n'avez aucune chance, aucune chance,
05:15de fonder un gouvernement qui ne serait pas censuré dans la minute.
05:18Et vous le savez.
05:19Ce n'est pas vrai.
05:20Je ne suis pas d'accord avec vous.
05:21Je crois que c'est ceux qui disent qu'ils nous censureraient dans la minute font du bluff.
05:23Je vais vous dire la chose suivante.
05:25Le RN fait du bluff et veut un gouvernement front populaire.
05:28Mais le RN seul ne suffit pas à faire tomber un gouvernement.
05:32Ça veut dire qu'il faudrait qu'il trouve des alliés macronistes.
05:35Or, je le dis y compris au Président de la République,
05:37il a une lourde responsabilité.
05:38C'est la loi Immigration de M. Macron qui a renforcé l'extrême droite
05:41dans les cœurs, dans les têtes et dans les urnes.
05:44C'est la politique antisociale du Président de la République
05:46qui nous a conduit à l'abîme et à la colère de nos compatriotes.
05:49Et donc aujourd'hui, le Président de la République et ses alliés macronistes
05:52ont une responsabilité.
05:53C'est de prendre acte de ce qui s'est passé aux élections législatives.
05:55Et je le termine en disant deux choses.
05:57Il s'est passé deux éléments majeurs.
05:58Un, les Français ont voulu tourner la page d'Emmanuel Macron et du macronisme.
06:01Et deux, ils ont souhaité faire barrage républicain
06:03et empêcher l'extrême droite de l'emporter.
06:05Et donc, les macronistes, quand nous gouvernerons,
06:07auront une responsabilité.
06:08C'est de ne pas faire tomber ce gouvernement.
06:10Après, évidemment, on ne va pas leur demander de voter nos textes.
06:12Il faudra se montrer à la hauteur du moment historique dans lequel nous sommes.
06:17Vous demandez juste à ceux que vous avez essayé de censurer
06:19un certain nombre de fois pendant deux ans
06:21de ne pas vouloir vous censurer vous-même ce coup-ci.
06:23Et pour quelle raison ?
06:25Pour quelle raison ils le feraient ?
06:27Mais parce qu'il s'est passé quelque chose aux élections législatives
06:29dont il faut que nous tenions compte.
06:31Oui, ils vous ont permis d'être arrivé en tête au second tour.
06:33Nous avons empêché l'extrême droite d'arriver au pouvoir.
06:35Pas tout seul.
06:36Non, mais c'est d'abord grâce à notre mobilisation.
06:39Je rappelle que les premiers à avoir retiré leur candidat
06:41et avoir été clair partout dans l'entre-deux-tours,
06:43c'est le Nouveau Front Populaire.
06:45C'est comme ça que vous remerciez les candidats macronistes
06:48ou les députés macronistes
06:50qui étaient battus et qui se sont retirés
06:52qui ont permis à vos candidats d'être élus.
06:54Bien sûr, mais je note quand même
06:56que c'est nous qui sommes aujourd'hui en tête.
06:59Et que moi, bien sûr, je salue
07:01celles et ceux qui ont pris leurs responsabilités.
07:03Ça a été dur dans la Macronie d'ailleurs
07:05de trouver une ligne claire dans la semaine d'entre-deux-tours.
07:07On a perdu beaucoup de circonscriptions aussi
07:09parce qu'il n'y a pas eu une grande clarté
07:11de la part du camp macroniste.
07:12Mais peu importe, ce qui compte aujourd'hui
07:14c'est qu'il y a dans les forces républicaines
07:15une force qui est en tête.
07:16C'est le Nouveau Front Populaire.
07:17Et la logique institutionnelle,
07:18la logique historique, la logique démocratique
07:20c'est que ce soit la force qui gouverne.
07:22Et ensuite, à elle, à nous, de faire la démonstration
07:24une fois que nous aurons un gouvernement
07:26du Nouveau Front Populaire
07:27que nous sommes capables d'aller chercher des majorités
07:29pour appliquer notre programme
07:30et que nous sommes capables de convaincre.
07:31Je vais vous dire, ça s'appelle une démocratie parlementaire
07:33et ça s'appelle un parlement souverain.
07:35Et on s'était, c'est vrai, un peu habitués
07:37à ce que le parlement soit piétiné,
07:39à ce que la séparation des pouvoirs soit piétinée.
07:41Eh bien, il nous faudra vivre dans une démocratie parlementaire
07:43et c'est tant mieux.
07:44Vous êtes membre, je le rappelle, du Parti Génération,
07:46du Mouvement Génération de Benoît Hamon.
07:48Vous étiez dans le passé président du Mouvement des Jeunes Socialistes
07:50il y a des années, évidemment.
07:52Qu'est-ce que vous dites aujourd'hui
07:53à vos anciens camarades sociodémocrates
07:55qui sont tentés par une coalition
07:57avec les macronistes et le centre droit ?
07:59Je n'en connais pas.
08:00Vous n'en connaissez pas ?
08:01Je n'en connais pas un collègue du groupe socialiste
08:03qui aujourd'hui me dit qu'il veut gouverner avec Emmanuel Macron.
08:05Emmanuel Macron, je le dis,
08:06parce qu'on passe un peu vide sur lui, là.
08:08Mais vous savez, il y a quelques siècles,
08:11des surnoms qu'on donnait au roi, au monarque,
08:13le bon, le juste, le vigoureux.
08:15On pourrait dire aujourd'hui qu'on a Emmanuel le bloqueur.
08:17On a un président de la République
08:18qui sciemment organise le blocage des institutions
08:21au bénéfice de sa propre concentration de pouvoir.
08:24Pour vous, il n'y a pas un seul socialiste.
08:26Et aujourd'hui, mes collègues de tous les bancs,
08:28y compris qui ne sont pas de gauche,
08:30y compris qui ne sont pas du Nouveau Front Populaire,
08:32devraient s'indigner du fait qu'on a un président de la République
08:34qui, pardon...
08:35Ce n'était pas ma question.
08:36C'était ma réponse.
08:37Peut-être, mais vous faites du George Marshall.
08:39Vous êtes en train de me dire qu'il n'y a pas un seul...
08:41Vous êtes en train de me dire qu'il n'y a pas un seul socialiste
08:43qui est tenté par un gouvernement de coalition avec la Macronie.
08:47Vous le croyez vraiment ?
08:48Moi, je n'en connais pas.
08:49Vous savez, on essaie de jouer à nous diviser.
08:51Bernard Cazeneuve, l'ancien Premier ministre, n'est pas tenté.
08:53Pardon, Bernard Cazeneuve, c'est un retraité de la vie politique.
08:55Bernard Cazeneuve, il n'est pas au Parlement.
08:57Il n'est pas responsable d'un parti politique.
08:59Il n'est même plus membre du Parti Socialiste, Bernard Cazeneuve.
09:02Donc, de quoi me parlez-vous ?
09:03Donc, il ne représente plus rien.
09:04On agite là des fantasmes médiatiques ?
09:06Non, mais il représente quelque chose.
09:08Il a, je crois, fait quelques réunions publiques
09:10où il y avait deux ou trois cents personnes.
09:11C'est bien.
09:12Et il représente aussi une part de l'histoire du hollandisme, sans doute.
09:16Mais enfin, aujourd'hui, je regarde ce qu'est la réalité politique.
09:18La légitimité de la représentation des Français,
09:21elle est à l'Assemblée Nationale, dans le groupe socialiste.
09:23Je ne suis pas son porte-parole.
09:24Je ne suis même pas membre de ce groupe.
09:25Je suis porte-parole du groupe écologiste et social.
09:27Ça ne vous aura pas échappé.
09:28Mais je ne connais pas aujourd'hui de collègues socialistes
09:30prêts à soutenir un gouvernement avec des macronistes.
09:32Et je vais même vous dire, je pense qu'il y a aujourd'hui
09:34une hostilité très forte à l'égard du Président de la République
09:36qui doit se traduire aussi dans la façon qu'on a de gouverner.
09:39Et pourtant, vous l'avez dit vous-même,
09:42les Français se passionnent pour les Jeux Olympiques
09:44depuis plus d'une semaine.
09:45Vous-même, vous regardez les épreuves, vous les suivez,
09:47vous les écoutez à la radio.
09:49Est-ce que ce n'est pas la preuve que, précisément,
09:51la gauche a laissé passer son tour ?
09:53Et qu'en attendant une semaine, plus d'une semaine,
09:55pour vous mettre d'accord sur le nom d'un Premier ministre
09:58potentiel qui ferait l'unanimité au sein de vos partis,
10:01vous avez raté l'occasion.
10:03D'abord, moi, je ne fais pas l'injure aux Français
10:05de croire qu'ils mettent sur pause leur cerveau politique
10:07et citoyen pendant les Jeux Olympiques.
10:09Vous savez, on est capable, on est un peuple très politique
10:11et un peuple très sportif.
10:12On est capable, comme moi, et c'est mon cas,
10:14de m'enthousiasmer tous les jours devant nos médailles,
10:16les performances de nos athlètes, avec cette fierté patriotique aussi
10:19de voir la France rayonner à travers le monde
10:21et l'organisation de ces Jeux Olympiques.
10:23Et en même temps, si je puis reprendre cette formule,
10:25j'irai au Président de la République,
10:27et en même temps, continuer à avoir une exigence citoyenne
10:29et démocratique qui vise...
10:30Donc vous pensez qu'il y aura des manifestations
10:32à la nomination de Lucie Castet à Matignon
10:34à la fin des Jeux Olympiques ?
10:35Je ne sais pas s'il y aura des manifestations.
10:37Ça montrerait que les Français seraient d'accord avec vous.
10:39Moi, je sais, et c'est ce que je vous disais tout à l'heure,
10:41que les Français sont indignés par le fait qu'un Président de la République
10:43dont le gouvernement a été battu sévèrement
10:46dans les urnes au premier et au second tour des élections législatives,
10:49alors que le gouvernement a été démissionné
10:51pour que des ministres puissent devenir,
10:53parallèlement, ça ne se voit nulle part ailleurs,
10:55députés et donc tronquer l'élection
10:57à la présidence de l'Assemblée nationale.
10:59Alors que ce gouvernement a été désavoué,
11:01le Président de la République organise un blocage des institutions
11:03pour concentrer les pouvoirs, pardon,
11:05mais il a nommé un commissaire européen.
11:07Il prépare un budget d'austérité.
11:09Il organise des dérogations aux droits du travail.
11:12Ça veut dire qu'il a décrété une trêve politique,
11:14mais en réalité, il a décrété une trêve de la démocratie,
11:16pendant que lui continue, finalement, à exercer le pouvoir,
11:19alors que, dans une démocratie parlementaire,
11:21quand le Président perd les élections législatives,
11:23il y a cohabitation,
11:25et le Président de la République n'a plus les mêmes pouvoirs,
11:27n'a plus la même capacité à influer sur une majorité parlementaire,
11:29que quand il a la majorité absolue à l'Assemblée nationale.
11:32Il faut qu'Emmanuel Macron en prenne conscience,
11:35parce que, je vais vous dire,
11:37il commet une forfaiture, Emmanuel Macron.
11:41Il trahit le serment de fait
11:43conclu entre un Président et les Françaises et les Français,
11:45de respecter la représentation nationale,
11:47l'expression des suffrages des Français
11:49au moment des élections législatives.
11:51Il y a des démocraties où ça pourrait conduire
11:53à une destitution du Président de la République.
11:55Mais pourquoi pas ?
11:57Il faut aujourd'hui réfléchir
11:59à mettre au maximum
12:01la pression démocratique et légale
12:03sur le Président de la République,
12:05pour qu'il fasse son devoir.
12:07C'est lui rappeler
12:09que nous sommes un Parlement élu par les Françaises et les Français,
12:11avec une large participation,
12:13avec un sursaut historique dans les urnes,
12:15et que le Président de la République
12:17ne peut pas s'asseoir là-dessus.
12:19Dernière question, elle est importante.
12:21Votre collègue et camarade du Nouveau Front Populaire,
12:23le député insoumis Raphaël Arnault,
12:25militant antifasciste bien connu,
12:27s'est rendu à Londres pour participer
12:29à des manifestations dites antiracistes,
12:31en tout cas des contre-manifestations,
12:33alors que, je le rappelle, les émeutes xénophobes
12:35se poursuivent en Grande-Bretagne.
12:37Première question, d'abord,
12:39est-ce que ce qui se passe en Grande-Bretagne pourrait arriver en France ?
12:41Deuxième question, est-ce que vous seriez prêt à les manifester aussi,
12:43ou plutôt contre-manifester en Grande-Bretagne ?
12:45Bien sûr, ce qui se passe au Royaume-Uni
12:47pourrait se passer en France.
12:49Notre pays est lui aussi
12:51l'objet d'offensives
12:53médiatiques, politiques, culturelles,
12:55racistes, xénophobes.
12:57Et que nous n'avons pas su suffisamment combattre,
12:59je le dis aussi pour la gauche,
13:01mais quand François Hollande a fait
13:03la déchéance de nationalité, il a donné le point à l'extrême-droite.
13:05Les macronistes ne sont pas en reste.
13:07Quand on fait la loi immigration qui reprend
13:09des pans entiers, et moi j'étais à l'époque
13:11celui qui a porté la motion de rejet contre cette loi,
13:13donc je peux vous en parler des heures entières, je sais qu'on n'a pas le temps,
13:15mais quand le Président de la République fait la loi immigration
13:17qui met dans la loi des pans entiers
13:19du programme de Le Pen-PRFI,
13:21là aussi il renforce l'extrême-droite. Et oui, nous sommes confrontés
13:23à un racisme structurel,
13:25à un racisme puissant dans la société,
13:27qu'il faut évidemment combattre. Et donc oui,
13:29moi je me tiens aux côtés de celles et ceux
13:31qui se mobilisent au Royaume-Uni
13:33contre la xénophobie, contre le racisme,
13:35pour une certaine vision de la
13:37fraternité, et si j'en avais l'occasion,
13:39je serais évidemment ravi de manifester avec eux.
13:41Et pour vous, les images qu'on voit de la Grande-Bretagne
13:43ne signent pas un échec de ce qu'on a pu appeler
13:45le communautarisme à l'anglaise, ou le
13:47multiculturalisme. Je m'explique, des quartiers
13:49où on vit séparément selon son origine
13:51nationale.
13:53On est en train de faire porter la responsabilité du racisme
13:55à celles et ceux qui en sont les victimes.
13:57J'entends un discours qui dit cela depuis
13:59quelques semaines. La première responsabilité du racisme,
14:01c'est le racisme.
14:03Ce ne sont pas celles et ceux qui subissent
14:05et qui sont victimes du racisme. Je crois qu'il ne faut pas inverser
14:07nos valeurs, je crois qu'il faut garder
14:09la joussole. Personne n'a parlé de faute là, je parle d'un phénomène, c'est pas la même chose.
14:11On a le droit d'expliquer les choses aussi.
14:13Oui, mais justement, les expliquer, c'est expliquer
14:15la libération d'une parole raciste partout à travers
14:17le continent et partout à travers le monde. Regardez ce qui se passe
14:19aussi aux Etats-Unis et ce qu'a été la présidence
14:21de Donald Trump. Vous étiez à deux doigts de me dire
14:23la même chose que Manuel Valls. Expliquer, c'est
14:25déjà excuser, rappelez-vous. Non, non, non, non,
14:27on vient sous justement, mais je ne partage pas
14:29cette grille d'analyse et d'explication. Ça, j'ai encore le droit.
14:318h57 sur Sud Radio. Merci
14:33Benjamin Lucas. Je rappelle que vous êtes député
14:35Nouveau Front Populaire et
14:37membre du groupe écologiste et social.
14:39A bientôt sur Sud Radio, avec ou sans
14:41d'ailleurs un gouvernement, on verra bien.
14:43Allez, restez avec nous, on va parler emploi maintenant.
14:45L'emploi des prétendus seniors. À quel âge on est
14:47senior ? Sachez qu'en tout cas, l'emploi des seniors
14:49atteint un niveau jamais vu dans ce pays.
14:51On va en parler juste après le journal de 9h.

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