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Il y a des mystères qu’il n’est peut-être pas nécessaire d’éclairer. Pourquoi Marie-Ève Gahié a-t-elle raté une compétition dont elle se languissait depuis si longtemps, et notamment depuis qu’elle avait été battue pour la sélection de Tokyo par Margaux Pinot ? A contrario, quels ont été les ressorts de l’impeccable prestation de Maxime-Gaël Ngayap Hambou, troisième masculin français sur le podium à l’Arena Champ-de-Mars cette semaine ? Autant de questions dont les réponses sont à découvrir de ce cinquième épisode d’Au cœur de Paris 2024, la dernière série du podcast Hajime de L’Esprit du Judo.

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00:00Il y a des mystères qu'il n'est peut-être pas nécessaire d'éclairer.
00:23Pourquoi Marie-Ève Gaillet a-t-elle raté une compétition dont elle se languissait
00:26depuis si longtemps et notamment depuis qu'elle avait été battue pour la sélection de Tokyo
00:30par Margot Pinot ? En analysant ces combats, deux perdues sur trois contre les deux futures
00:35troisièmes, il faut quand même le souligner, on peut trouver quelques raisons à invoquer.
00:40Après avoir battu aux pénalités l'Israélienne gauchenne, elle rencontrait en quart l'une
00:44des filles fortes du jour, l'Autrichienne Michaela Polleres, une gauchère qui s'accommode
00:49très bien de placer son bras au flanc de la grande droitière agressive qu'est notre
00:52championne du monde 2019 et d'attaquer à partir de cette position.
00:56Pas de surprise donc, d'autant que ces deux combattantes se connaissent depuis le lycée
01:00si l'on peut dire, puisqu'elles se croisaient déjà en cadettes.
01:03Dans leurs jeunes années, c'est la Française qui était dominante, mais depuis 2019, au
01:08lendemain du titre mondial de Marie-Ève, c'est l'Autrichienne qui a pris la main
01:12et ne l'a jamais rendue.
01:13Quand elle aborde ce combat, Marie-Ève Gaillet a perdu quatre fois de suite face à cette
01:18Michaela Polleres qui a depuis gagné un master, une médaille de bronze mondiale et
01:22atteint une finale olympique.
01:24Dès la seconde séquence, la hanche de la gauchère est placée et Marie-Ève Gaillet
01:27concède le wasari.
01:28Elle court après ce score pendant tout le combat et se fait fixer au sol sur un dernier
01:32sumi aichi du désespoir.
01:33On peut au moins voir là la démonstration de la difficulté pour notre championne au
01:37judo ultra agressif et perforant à adapter son style à celle qui en trouvait la parade.
01:42On pouvait attendre de sa part une stratégie pour faire face à l'enjeu olympique contre
01:47une telle adversaire, ce ne fut pas le cas, ou alors elle n'a pas marché.
01:51Le second combat est plus troublant.
01:53La sympathique belge Gabriela Willems était déjà toute heureuse de constater que ses
01:57progrès sous le mentorat de l'excellente Cédric Témence l'avaient amené jusqu'à
02:01un repêchage face à la féroce française alors qu'elle est encore convalescente d'une
02:06opération au genou.
02:07Au sortir d'un combat qu'elle avait gagné dès la première passe d'armes en suivant
02:10au sol et en dépliant pratiquement sans résistance le bras de l'intimidante Gaillet qui lui
02:15ouvrait ainsi tout grand le chemin vers le bronze olympique, elle n'en revenait toujours
02:19pas et en plaisantait même avec les journalistes.
02:22Le repêchage de prendre des filles comme ça, ça s'annonçait quand même compliqué sur
02:29le papier, j'avais beaucoup de défaites contre elle donc c'est très tactique parce qu'elle
02:36allait se jeter sur mon genou, en plus mon genou a peu opéré donc c'était un schéma
02:45de Kumikata pour ne pas la laisser prendre l'ascendant comme ça et bien l'enchaîner
02:51au sol et bien contrôler sa manche face à des trucs de judo, aujourd'hui ça vaut plus
02:58que tout ce que j'ai perdu en soi.
03:00Tant donné que c'était à la mort, tu es tout donné tout simplement, c'est sûr et
03:08même quand je mets le wasari je me dis qu'est-ce qui va se passer, ce n'est pas du tout fini,
03:15je pense que Cédric il a dû transpirer au moins 2-3 litres.
03:19De ce deuxième combat perdu par la championne d'Europe 2022 et 2023, on pouvait là aussi
03:25tirer un enseignement factuel, ses faiblesses anciennes au sol n'avaient pas été comblées.
03:29Evidemment cela ne suffit pas pour comprendre pourquoi aujourd'hui, en ce jour si important,
03:34c'était les limites de Marielle Gayet qui étaient apparues si nettement plutôt que
03:38ses formidables points forts, un mystère qui interrogeait même les plus proches comme
03:41l'entraîneur Christophe Racineau.
03:43C'est forcément un sentiment de grande déception de passer à côté de cette catégorie.
03:52Je n'ai pas reconnu Marielle aujourd'hui, je ne sais pas ce qu'il s'est passé, pourtant
03:57ce matin je l'ai retrouvé plutôt en jambe précise, avec le smile aussi.
04:05Sur l'autrichienne, elle a confondu attente et patience.
04:16C'est vrai que c'est un profil qu'elle n'aime pas, donc elle a eu du mal à se livrer, même
04:25après l'Ouazari, alors qu'une fois qu'elle est allée à l'Ouazari, elle a eu quelques
04:29opportunités pour pouvoir y aller, mais du coup elle a été un peu trop attentiste.
04:35Et puis cette zone de boussole où elle est s'engager les bras, assez facilement, c'est
04:44vraiment dommage.
04:45Elle passe à côté de sa compète, mais elle passe à côté de la compète des 70, il n'y
04:50a pas qu'une arrière, il y a tout le monde.
04:53Je suis surpris parce que je pense que même elle, elle ne l'a pas vu venir.
04:59Après, on aura le temps d'en rediscuter, de toute façon, ce qui est sûr c'est que
05:03maintenant il faut switcher, parce qu'il y a un titre par équipe à aller chercher.
05:07Il y a des gros combats et des gros matchs à faire, donc ça on en discutera certainement
05:15plus tard.
05:16Mais oui, forcément, grosse déception parce qu'elle avait ce qu'il fallait pour être
05:20sur la boîte, même d'aller chercher le titre.
05:22Mais on ne l'a pas vu sans judo, on n'a pas vu grand-chose aujourd'hui.
05:33Je sais que j'aurais pu aller beaucoup plus loin et rien ne me ferait baisser les bras
05:40dans ma vie, même ça.
05:42Je suis hyper reconnaissante et je suis désolée parce que je sais que j'aurais pu aller plus
05:48loin.
05:49Désolée pour ce qu'ils ont pris en moi.
05:52Non, je n'étais pas tendue, j'étais relativement sereine.
05:58Après, sur mon deuxième combat, j'ai manqué un peu d'agressivité, en ayant discuté avec
06:04mes coachs, parce que je n'ai pas fait la même histoire seule.
06:08Là, j'ai été remobilisée, je suis contente, j'ai réussi à switcher.
06:12Après, c'est la liaison de boussole, ça allait vite et je n'ai pas su m'en foutre
06:18tirer.
06:19Quoi qu'il en soit, c'était ainsi.
06:20La malheureuse Marie-Eve Gaillet était la première de cette si performante équipe de
06:24France à sortir son médaille, illustrant plus clairement que les autres une tendance
06:28à dessoufflement progressif des cadres les plus dominants de notre team féminine, qu'on
06:33avait déjà perçue dans les parcours d'Amandine Bouchard dimanche et Clarisse Agrémény lundi.
06:39Il reste heureusement deux très grosses journées pour que ce groupe déjà multimédaillé
06:43fasse mieux encore sur le nom, et on l'espère tous, sur la qualité du métal.
06:48Heureusement pour le public et la nation France Judo qui campe à l'arène à Champs-de-Mars
06:52depuis samedi, les garçons nous réservaient une nouvelle bonne surprise qui validait
06:56une nouvelle fois les choix de l'encadrement, M.G. était dans la place, un diminutif heureux
07:01pour Maxime Gaillep en bout, diminutif que nous allons tous apprendre à connaître pour
07:06les années à venir.
07:07Comme les autres avant lui, il était chaud bouillant, ce qui n'est pas suffisant pour
07:10la performance, on le sait bien, mais un préalable qui réjouit les supporters nombreux
07:15et donne envie de le voir s'élever à la hauteur de la volonté qu'il affiche.
07:18Comme Johan Benjamin Gabba deux jours plus tôt, il arrivait dans cette arène avec une
07:2238ème place mondiale, à ce niveau on ne parlait pas d'outsider mais quasiment d'un
07:26intrus, pourtant on sentait que l'équipe faisait confiance, qu'il avait montré assez
07:30de bonnes choses à l'entraînement pour qu'on puisse croire en lui aujourd'hui,
07:33et c'était maintenant qu'il fallait prouver.
07:35Son premier tour était significatif de ce qu'il allait donner toute la journée.
07:39Face au tchèque clameur, traçant finaliste du Grand Slam de Tashkent, il allait s'imposer
07:43avec une telle débauche d'énergie au Kumikata qu'il incitait l'arbitre à distribuer les
07:47trois pénalités avant la fin du temps réglementaire.
07:49C'était enthousiasmant à voir et aussi un peu inquiétant, car on sentait la tension
07:54et un peu de la raideur qui va avec au sur-régime en même temps que l'état second, presque
07:59trop d'odeur de poudre.
08:01Il allait falloir tenir et chaque adversaire à venir allait être plus coriace.
08:05Le second à se présenter face à notre pirate à l'abordage, un monstre qui nous avait
08:10totalement bluffé en explosant les derniers championnats d'Europe et en passant notamment
08:14sur le corps des cinq qualifiés de chirurgien BKV, les jeunes collègues d'Azerbaïdjan
08:19et Yann Asieff.
08:21Le combat éthériste, frontal, Asieff n'a qu'un mode combat, la puissance, au service
08:25des grandes techniques des idées.
08:27Il fait frayir les travaux en arrachant plusieurs fois du sol le français sur son énorme Kamaeshi
08:31mais que c'est alors MZ qui reposte avec le mouvement décisif, son grand semi-gaeshi
08:36latéral qui lutte aux voisins.
08:38Le champion d'Europe antique lâche ce qui lui reste et sa pacification va le condamner.
08:42Il donne tous les voies qu'il faut en mouvement de hanche, le français décolle et oriente
08:46le mouvement en l'air pour contrer lui.
08:48L'arbitre et la table ne contestent pas cette jolie preuve de sensation judo, c'est le
08:53plus bon wasabi.
08:54MZ est en quart et son déjà-vu.
08:57Nouveau combat, autre paire de manches.
08:59C'est cette fois le grec Théodoros Selyzis qui s'avance et convient à manger immédiatement
09:04des français pour atteindre le 2e tournoi.
09:06Un grec, un colosse frigide qui tient plus du cœur des vases antiques que du pâtre.
09:11Accompagné sur la chaise par Nico Sigalis, l'entraîneur d'Ilia Soton des Jeux d'Athènes,
09:16il a atteint la 15e place mondiale et emporté le grand champion de Tashkent cette année
09:20et deux médailles en championnat d'Europe.
09:22Au tour précédent, il a sorti l'ancien champion du monde, le serbe Makhdov, un homme
09:26en forme, bien aidé, il est vrai par l'arbitrage.
09:29Il sanctionne une nouvelle fois une action de faire lâcher sans parvenir à garder le
09:33contact, c'est la nouvelle tendance.
09:36Provoquant une colère noire du numéro 2 mondial, champion d'Europe et vice-champion
09:40du monde.
09:41Le combat à la garde est étouffant encore une fois et encore une fois c'est le français
09:45qui se montre décisif au début du golden score en empêchant Selyzis de descendre au
09:49sol sur une fausse attaque en kataguma pour le jeter sur la tranche dans une courte rotation
09:53tout en énergie.
09:54Il y met la force et la conviction nécessaire pour convaincre l'arbitrage et c'est fait.
09:58La demi-finale est là.
10:00C'est la pause, le temps de la cogitation et il y a de quoi réfléchir.
10:04C'est le splendide Sanchiro Murao, son futur adversaire.
10:07A 23 ans, le même âge que Maxime Gaël, mais déjà des podiums seniors à son actif
10:12quand il était cadet.
10:13Cinq grands chelèmes, un master et une médaille mondiale dans ses bagages, le japonais est
10:18arrivé à son top et il se prépare à frapper les trois coups.
10:21C'est le petit prince de cette équipe japonaise, un styliste d'exception comme on les aime
10:25au Japon et comme on les aime aussi ailleurs car ils doivent incarner l'idéal.
10:29Il est là pour être champion olympique, le premier grand titre d'une carrière qui
10:33doit tout emporter.
10:34Il est le favori du jour.
10:36Pendant tout le combat, le français tente de monter à l'abordage, de contourner ce
10:40bras gauche ancré à son revers, de forcer la porte, de bousculer la posture.
10:44Il croise pour coller autant que possible cet amateur d'espace avec l'idée, on l'attend
10:49tous, de lui mettre une fois au bon moment un sumi gaeshi de braqueur.
10:53Il le tentera à mi-combat mais sans assez de grippe dans les mains pour l'entraîner.
10:57A chaque fois, le jeune maître des techniques de jambes en kenken trouvera la distance pour
11:02lancer et obliger MG à des réchappes vertigineuses.
11:05C'est sur un koso togari qu'il parvient à marquer le premier wazari.
11:08Le second le sera sur une merveille d'enchaînement uchimata ou uchi kenken.
11:12Il n'y a rien à dire et surtout pas le temps d'épiloguer.
11:15MG se presse vers la salle d'échauffement sans état d'âme.
11:18Toute cette succession de combats victorieux l'ont mené à cet instant précis où tout
11:23se joue.
11:24Dans quelques minutes, il montera sur le tapis pour emporter ou non une médaille olympique.
11:29Tout prend sens par une victoire, la défaite ramène tout ou presque à la condition d'immenses
11:34occasions manquées.
11:35La coupe de l'amertume ou le nectar des dieux.
11:38Son adversaire ? Accessible peut-être.
11:41Il s'agit de Rafael Macedo, un ancien champion du monde junior, désormais 11e mondial, un
11:45brésilien qui s'est montré impressionnant toute la journée par son expression technique
11:49très judo et venait de sortir le coréen en repêchage sur deux taiyotoshi de démonstration.
11:54Il n'y a pas de plan B pour le combattant d'annière, maître du rythme, dilapidé
11:58de l'énergie sans craindre d'en manquer, s'imposer à la garde, aller en force au
12:03bout de son idée.
12:04Mais c'est plus facile à dire qu'à faire.
12:06Calme et droit, Macedo se montre récalcitrant à entrer dans ce narratif.
12:10Il descend sans se lasser, la main forte adverse, et cherche la distance.
12:15Il est dangereux.
12:16Sur une attaque en haut chigari du français, il contre en souplesse un retour de l'hirondelle
12:20qui manque de peu le wasaari.
12:22A mesure que le temps passe, il a plus d'espace pour bouger, pour danser autour d'une saisie
12:26croisée au revers qui l'affectionne manifestement pour préparer des saudés inversés qu'on
12:30devine effrayants.
12:31Dans la dernière minute, le combat devient plus mobile et c'est à l'avantage du brésilien
12:35qu'il lance une très forte attaque en kataguruma déstabilisante et un de ses saudés debout
12:40à la reprise suivante sur lequel N'Gaya Pambu s'envole et évite par miracle le wasaari.
12:46Sentant la bonne odeur du métal, le brésilien met la pression au sol, où il a l'air aussi
12:50très au point.
12:51Il se place en sankaku.
12:53M.G. ne veut pas craquer, desserre l'étreinte et sort le bras pour se redresser.
12:57Raphael Macedo veut le maintenir, le rabat vers le tapis avec la jambe du dessus, tente
13:02de le garder tout en cherchant à contrôler le bras.
13:04Mais l'arbitre interrompt le combat à cet instant et donne la troisième pénalité
13:08au brésilien qui n'y comprend rien.
13:10Il n'est pas le seul puisque tout le public, les commentateurs en télévision les plus
13:14avertis, les groupes whatsapp du monde entier, les téléspectateurs qui se comptent en millions
13:19et même les entraîneurs des athlètes concernés se perdent en conjecture.
13:23Il faudra une bonne demi-heure pour se faire une idée plus claire.
13:28Ce n'est pas pour avoir mis les doigts dans la manche que Macedo était pénalisé, c'était
13:32l'opinion majoritaire, mais bien pour avoir serré la tête de l'adversaire entre ses
13:36jambes, ce qui est interdit.
13:38A ce moment, on est partagé entre éprouver de la colère pour une décision si au pied
13:42de la lettre d'un règlement qui au départ ne visait qu'à empêcher les tentatives
13:46d'étranglement portées directement sur le cou ou laisser derrière soi les errances
13:50arbitrales pour aller communier avec la joie d'un nouveau médaillé olympique masculin
13:54de cette équipe de France, lui aussi membre des forces spéciales comme Johann Benjamin
13:59Gabba, Maxime, Gaël, N'Gayat, Mbou.
14:02Après une telle performance, la parole est d'abord au témoin le plus pointu, l'entraîneur
14:07heureux Guillaume Fort qui n'a cessé toute la journée de lever les bras au ciel en triomphe
14:11et de booster les travées pour plus d'acclamations pour son poulain.
14:14Il y croyait bien sûr, mais tout de même, quelle aventure !
14:44Quand ça, je parle de Johann, arriver à être au rendez-vous entre potes avec une
14:50médaille c'est un truc de malade.
14:52Ce qui me bluffe c'est que, je vais pas vous mentir, même nous on s'était pas imaginé
14:56des objectifs pareils, par contre eux je pense que si, c'est ça le plus fort, c'est ça
15:01qui me bluffe.
15:02Hommage à Richard Melillo et à Stéphane Frémont qui les ont vraiment mis dans ces
15:06dispositions-là de travail, de rigueur et de se recentrer sur son projet personnel,
15:13de savoir ce qu'on veut en faire.
15:15Du coup, de leurs années juniors et jeunes seniors, ils ont eu ça.
15:20Nous on a juste à greffer des éléments techniques, des éléments tactiques, mais
15:24la culture de la gagne, la culture du projet personnel, ils l'ont, ils l'ont acquis.
15:28Donc à partir de là, les mecs ils n'ont pas de limite, ils nourrissent de grandes ambitions
15:33et puis ils nous prouvent aujourd'hui qu'ils ont réalisé leur rêve et que rien n'est
15:37impossible.
15:38Même si il me semble avoir vu que le Japonais était deuxième, c'est vraiment un monstre
15:43et il va falloir travailler à l'avenir justement pour voir comment peut passer ce genre de
15:48combattant.
15:49Je peux vous dire qu'en chambre d'appel, c'est un animal qui va sortir de cage et
15:56voilà quoi, c'est quelqu'un de très réservé, très drôle, c'est quelqu'un
16:02avec Johan, ils ont eu un humour très sympa.
16:05Par contre, c'est un lion, c'est un lion en cage et quand il sort, attention.
16:09Le seul moment où je vais canaliser, c'est au premier combat, qu'il ne se fasse pas
16:13prendre par les cris de la foule parce que c'est quand même, comme je te l'ai déjà
16:18dit, c'est unique au monde, même au tournoi de Paris, c'est pas comme ça.
16:22Donc voilà, ne prends pas le départ d'un 100 mètres, ne tombe pas sous l'émotion
16:29des cris de la foule, fais ton truc, reste dans ta bulle et puis au fur et à mesure,
16:33tu vas voir que ça va te servir, ça va te pousser dans les moments durs et c'est à
16:37ce moment là que ça sera efficace.
16:38Et après, à partir de là, non, ça s'est enchaîné tout seul et au contraire, je le
16:43chauffais pour qu'il soit dans ses propres dispositions.
16:47Avant qu'il aille sur son combat, je lui ai dit, tu vas faire le travail et le public
16:52va t'aider à finir parce que vraiment, je le voyais comme ça.
16:56Et que le public, avec ce qu'il se passe, avec les encouragements récurrents, ça influence,
17:03ça booste notre combattant, ça déroute l'adversaire et ça influe aussi les décisions
17:09arbitrales.
17:10Et donc le home advantage, il est là, il est indéniable.
17:16On y revient encore.
17:17Maxime Gaël Engayap-Amboudi, MGE, comme le tout récent finaliste olympique qui est
17:23de moins de 73 kg, Johann Benjamin Gabba, issu de la matrice des forces spéciales.
17:28Ce groupe, né d'une belle aventure junior il y a 5 ans sous la férule de Richard Melillo
17:33et Stéphane Frémont.
17:34Et qu'en pense-t-il, lui, Stéphane Frémont, de cette nouvelle médaille du jour ?
17:38Si c'est pas en France, ni l'un ni l'autre ne sont sélectionnés au jeu.
17:42Et ils sont sur la caisse, c'est un truc de fou.
17:44Le travail pèse, c'est du tapis, de la muscule, du tapis, de la muscule, des séances.
17:50Un groupe fabuleux à entraîner avec une énergie.
17:53Je vous l'annonce tout de suite, ça sera l'équipe de France de demain.
17:56Je l'ai trouvé plus impactant ce matin que cet après-midi.
18:00Si ça avait été dans la continuité, ça n'aurait pas été le même combat sur le jab.
18:06La tactique sur le jab, c'est simple, c'est que Mouraou, s'il n'a pas cette main posée,
18:11ça devient compliqué pour lui de pratiquer.
18:13Sauf que quand elle est posée, c'est un tueur.
18:16Les fois où elle a été posée, il en bavait un peu.
18:20Ce matin, je l'ai trouvé habité.
18:23Tu le voyais dans la chambre d'appel, je ne bouge pas de la salle d'échauffement.
18:30Il est habité, il va tout casser.
18:34D'ailleurs, ce qui se passe sur AJF, il lui casse la bouche.
18:37À Paris, ça a été l'inverse.
18:40Quand tu es attendu de nulle part...
18:43Aujourd'hui, leur sélection est plus due à leur capacité à être bon sur les équipes
18:51que sur les individuels.
18:54Et là, ils sont basculés d'un statut de coéquipier.
18:58J'ai ramené la breloque olympique.
19:00Il en parle bien aussi le héros de ce mercredi, de cette troisième médaille masculine française.
19:05La sienne, d'ores et déjà une performance supérieure pour le nombre au résultat des masculins tricolores depuis Sydney 2000.
19:12J'ai travaillé dur.
19:13J'ai passé des moments un peu plus tristes avec les blessures.
19:17Mais aujourd'hui, obtenir cette médaille, ça fait vraiment plaisir.
19:21Mon avis, c'était dans les coudres.
19:23Je voulais la médaille d'or.
19:24Ça ne s'est pas passé comme prévu.
19:25J'ai eu la médaille de bronze, mais j'en suis satisfait.
19:27J'espère que je reprendrai le japonais aux équipes et que je prendrai ma revanche.
19:31Ma détermination, je ne sais pas.
19:34Depuis que je suis petit, je suis un compétiteur.
19:37J'ai toujours cette envie de gagner.
19:40Quand je me suis qualifié pour l'écart, je savais très bien qu'au final, j'allais faire un truc.
19:45J'étais persuadé.
19:46Les Jeux olympiques, c'est tous les quatre ans.
19:48Je me suis dit que si je ne me remobilisais pas pour cette place de trois, j'allais attendre quatre ans encore pour obtenir une médaille.
19:55Du coup, j'ai passé directement cette médaille olympique à mes proches et tout faire pour les rendre fiers.
20:00C'était chaud.
20:01C'était chaud.
20:02Heureusement que j'ai eu une belle réchappe à la fin.
20:06C'était un adversaire que j'avais déjà pris.
20:09On s'était déjà pris deux fois.
20:11Il y avait une victoire pour lui et une victoire pour moi.
20:13Maintenant, ça fait deux.
20:15Je ne vais pas racheter sur cette victoire.
20:16Je me suis senti en difficulté, mais j'ai réussi à bien m'opérer dans l'espace.
20:22Grâce à ça, je n'ai pas pris de valeur.
20:25J'ai bien aimé mon agressivité, mon engagement.
20:27Je suis quelqu'un de très engagé quand je combat.
20:29C'est quelque chose que j'ai apprécié.
20:31Il ne faudrait pas oublier les deux vrais héros de la journée du point de vue de l'excellence.
20:35Les deux nouveaux champions olympiques.
20:37Chez les féminines, la croate Barbara Matic survole la compétition avec le sourire.
20:42Une habitude qu'elle a prise depuis qu'elle a amené le premier titre mondial à son pays en 2022.
20:47Cette fois, ce sera la première médaille olympique et elle est en or.
20:50Et chez les garçons, on attendait Sanchirou Murao.
20:53Ce sera finalement Lacha Bekaori pour t'emmener d'un Wazaari en début de finale.
20:58Témoniaque d'intelligence de combat, débordant de force et de procédés pour faire tomber,
21:03il trouvait le moyen de revenir avec un enroulement de bras tout en conviction qu'il convertissait en Wazaari
21:09avant d'inciter le japonais à l'attaquer sur un fauchage pour mieux le contrer
21:13en laissant traîner un pied entre les jambes du japonais.
21:15Un lutteur d'Ishida Oba plus qu'un judoka mais aussi une incroyable force mentale
21:20et un vrai génie pour amener ses adversaires sur le dos.
21:23A 24 ans, il réussit l'exploit d'incarner le premier double champion olympique géorgien
21:28et il est tout à fait capable d'aller chercher en pleine forme le troisième à Los Angeles.
21:33Ce jeudi, c'est le 1er août et cette nuit, la France a été en tête du classement des médailles olympiques
21:38tous sports confondus pendant 5 minutes.
21:40Il faut savourer et espérer que Madeleine Malonga, moins de 78 kg
21:44et Aurélien Dias, moins de 100 kg, puissent contribuer à la moisson du jour.
21:53Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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