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Florian Rousseau, triple champion olympique, dix fois champion du monde, il a fait briller le cyclisme sur piste français au firmament au cours des années 1990... et aujourd'hui le directeur du programme olympique à la FFC.

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Sport
Transcription
00:00Bon, Florian, depuis le temps qu'on en parle, allez on y est !
00:07Ah oui ? Enfin ? Non, ça devient une réalité surtout, c'est pas enfin, ça devient une réalité parce qu'il y a assez temps, à Lima, à la France, Paris obtenait notamment l'organisation des Jeux,
00:20et quand on regarde, on se projette assez temps, ça paraît loin mais en fait ça passe très très vite, et puis entre, il y a eu les Jeux de Tokyo,
00:26et puis c'est beaucoup d'enthousiasme, beaucoup d'envie, beaucoup de joie, et puis là, les délégations de cyclisme arrivent, on se retrouve là tous ensemble,
00:37et il y a beaucoup, l'équipe est sereine, avec beaucoup d'envie, et puis avec une équipe qui a l'expérience olympique,
00:44les athlètes savent ce que représente un événement olympique, c'est une compétition à part, mais ils sont très très heureux en tout cas de faire ces Jeux olympiques en France et à Paris.
00:53Oui, vous qui connaissez les Jeux olympiques par cœur, Florian, si je peux me permettre, ça fait quoi de vivre ces Jeux olympiques dans son pays ?
01:03Moi je ne suis plus athlète, mais maintenant dans ma position staff, nous on a beaucoup travaillé à imaginer des choses, et puis comme je le disais, ça devient réalité,
01:17donc tout le travail qui a été fait depuis des années, ça va être là, donc notre premier objectif avant de parler de médaille, c'était d'accompagner au mieux les athlètes,
01:28les mettre dans les meilleures conditions pour qu'ils puissent le jour J délivrer de leur meilleur, de leur potentiel.
01:33Maintenant hier, j'ai été accueillir ma délégation de BMX Freestyle au village, on sent toute cette effervescence, cette agitation au village,
01:43cette atmosphère olympique qui est très particulière au village olympique, ça apporte beaucoup d'énergie, et puis après je suis passé un petit peu dans Paris sur le retour,
01:53et ça y est, on sent les Jeux, c'est concret.
01:56De toutes les disciplines, BMX, VTT, route, si je vous dis quand même que la piste française est attendue, surtout quand on a vécu des mondiaux de cyclistes sur piste au Vélodrome,
02:09vous êtes d'accord avec ça ou pas du tout ?
02:11Oui, forcément, parce qu'en 2022, l'équipe de piste a réalisé de très bons mondiaux à Saint-Quentin sur leur Vélodrome,
02:20et donc on va se retrouver sur ces Jeux sur notre Vélodrome, mais il n'y a pas de comparaison possible parce que les Jeux restent une compétition à part.
02:27C'est les mêmes distances, c'est les mêmes adversaires, mais il y a un supplément d'âme en fait, il faut quelque chose en plus dans la manière d'aborder la compétition,
02:35même quand on a des moments de doute et de vénérabilité, à un moment donné, il faut passer outre pour aller au combat, être conquérant au Jeu.
02:42C'est tous les 4 ans, et ceux qui sont vraiment dans cet état d'esprit, c'est ceux qui atteignent les podiums.
02:48Maintenant, on a une très très belle équipe de France sur piste, en endurance, en sprint, et puis je crois que sur piste, dans cet espace fermé,
02:59le home advantage, l'avantage à la maison, on le ressent, on dit que jouer à domicile, rouler à domicile dans la dernière ligne droite, ça pousse,
03:07mais bon, on n'attend pas que ça, notamment il y a eu beaucoup de travail en amont, notamment sur les matériels, l'optimisation du matériel, la préparation sportive,
03:14pour que nos athlètes progressent encore par rapport à Tokyo.
03:18Mais forcément, la piste a une histoire très forte pour la Fédération Française du Cyclisme, il y a eu beaucoup de champions olympiques, de médailles olympiques,
03:26c'est un sport traditionnel des Jeux, depuis les Jeux olympiques de l'ère moderne, le cyclisme sur piste est au jeu,
03:32donc il y a une forte tradition, et puis le cyclisme sur piste, si parfois il est, même par des non-spécialistes, il est peu suivi sur des championnats du monde,
03:40au jeu, même des non-sportifs et des non-spécialistes de la piste, qu'on peut croiser dans la rue, ils vous parlent de cyclisme sur piste,
03:46donc voilà, il y a toujours, même par rapport au grand public, des attentes très très fortes, et ce qui est légitime, parce qu'ils sont supporters, ils veulent que les Français gagnent.
03:53Donc forcément, la Fédération Française du Cyclisme doit être pourvoyeuse de médailles sur ces Jeux Olympiques de Paris 2024, on est d'accord ?
04:01On l'espère, on le souhaite, on veut, les athlètes veulent gagner, ils vont tout faire pour gagner.
04:12Maintenant, ça se passera sur le terrain, sur le terrain de jeu, et puis on sait qu'il y a des adversaires coriaces, il ne faut pas laisser sa place,
04:24mais ils le savent, ils sont préparés, on a une délégation qui a une forte expérience olympique, et puis voilà, je pense que tout est là pour que les athlètes puissent bien s'exprimer le jour des compétitions,
04:36et puis on essaie, et on espère, et on souhaite vivre des très belles joies sur ces Jeux Olympiques, sur toute la quinzaine pour les cinq disciplines,
04:44et puis tu me parlais de la piste, et bien sûr, la piste va clore notamment les compétitions de cyclisme aux Jeux Olympiques, et puis que ça se terminera de la plus belle des manières, avec le souhait d'obtenir des médailles.
04:56Si tout va bien, tu es enfoncé, si par contre c'est le contraire ?
05:00Oui, en fait on ne s'attarde pas à ça, forcément, donc quand il y a beaucoup d'attentes ou des envies, parce qu'on a envie que ça marche, c'est plutôt ça,
05:09donc après la déception, ça fait partie du jeu de dire, si ça ne se passe pas bien, ça n'a pas été bien fait, mais il n'y a pas de crainte ou de peur, ça fait partie du truc,
05:20que ce soit pour les athlètes aussi, on n'est pas en train de se projeter si ça marche ou si ça ne marche pas, on est dans l'instant, là on est dans le money time, la préparation terminale,
05:29les signaux sont au vert, tout va bien, pas de malades, pas de blessés, un bon état d'esprit, une bonne dynamique, ils sont sereins mais concentrés, et puis avec aussi beaucoup d'humilité.
05:40Oui, on connaît justement aussi ton humilité, c'est quoi la pâte fleurie en roseau ?
05:44Je crois beaucoup partager et transmettre toute mon expérience, tout ce que j'ai appris tout au long de ma carrière, pas uniquement celle de cycliste mais celle d'entraîneur,
05:57ensuite toutes les missions que j'ai pu faire, celle à la fédération française d'athlétisme, moi je me nourris beaucoup de toutes mes expériences professionnelles,
06:04des rencontres avec des gens, avec des experts de la performance, des expériences réussies, non réussies, pour me nourrir et puis en tout cas apporter, faire progresser,
06:14moi je suis plutôt à travailler avec les staffs, faire monter aussi en compétences les staffs, les faire progresser, les challenger,
06:21voilà un petit peu cette envie comme quand j'étais entraîneur, que chacun progresse, évolue, les challenger, de pousser le système,
06:29et puis surtout aussi partager mon expérience, toujours dans la bienveillance, mais tout en fixant en tout cas un cap pour arriver prêt là sur ces Jeux.
06:38Florian, ça serait quoi des Jeux Olympiques réussis pour la délégation française de la fédération française de cyclisme ?
06:46Ça passe forcément par des médailles, bien évidemment à Tokyo il y a eu deux médailles pour le cyclisme, on a eu par le passé beaucoup plus de médailles,
06:57voilà donc je crois que les Jeux Olympiques on vit une période qui est assez compliquée, que ce soit au niveau national ou au niveau mondial,
07:05les Jeux ça doit rester, même s'il y a beaucoup d'attentes de résultats, tout le monde ne fait pas de médailles, ça doit rester joyeux,
07:12dans le sens où c'est du sport, il y a beaucoup d'attentes, c'est le rendez-vous d'une vie pour des sportifs, parce que c'est beaucoup d'entraînement,
07:21beaucoup de travail, un rêve qui devient un objectif, et quand ça marche c'est beaucoup de joie, et quand ça marche pas c'est beaucoup de déception,
07:29mais avant tout on doit l'aborder avec beaucoup de joie tous, beaucoup d'envie, la joie c'est aussi d'être concentré quand on rentre en compétition,
07:38et hier, et à chaque fois que c'est mes 11ème ou 12ème Jeux, à chaque fois qu'on passe au Village Olympique, il n'y a que dans le sport, au JO il y a ça,
07:48il y a 10 000 sportifs au village, qu'on soit blanc, noir, des religions différentes, de cultures différentes, mais en fait tout le monde est là,
08:00on ne ressent pas de choses clivantes, d'opposition, il y a une belle énergie, c'est un beau rassemblement, c'est un bel événement,
08:09et encore plus dans cette situation aujourd'hui, on voit ce qu'il se passe dans le monde, il y a vraiment une belle énergie, une belle ambiance,
08:18entre les sportifs et les êtres humains qui se retrouvent au village, c'est ça les Jeux.
08:2211ème ou 12ème Olympiades, vous nous avez dit, ça serait quoi le conseil de Florian Rousseau à tous vos athlètes, quelle que soit la discipline ?
08:40Avoir gardé toujours son objectif, parce que ça passe beaucoup de choses au jeu, on peut sortir de son objectif, on voit bien sur les sollicitations médiatiques
08:51qui sont plus importantes que sur des championnats du monde, il y a des choses extraordinaires, certains vont faire la cérémonie,
08:58donc il faut vivre les Jeux, prendre cette énergie des Jeux, mais ne pas oublier son objectif, pourquoi on est là, donc rester vraiment focus,
09:05et puis l'humilité, même si on part favori, rien n'est écrit d'avance, et puis je crois qu'il faut beaucoup de détermination,
09:17beaucoup d'envie, le désir en fait, quand on a un désir très très fort de médaille, le reste après, il n'y a pas de contrainte,
09:25quand on désire quelque chose, il n'y a que des solutions, on sait où on veut aller, les petits grains de sable, tout ça, on se projette et on va vers l'avant.
09:32Le désir de la médaille, détermination, rentrer fort dans la compétition, même si on peut parfois être déstabilisé par ce moment,
09:46être au rendez-vous de ce moment-là parce qu'on le prépare, l'accepter, c'est normal, on peut à un moment donné avoir ses doutes et ses vulnérabilités,
09:53à partager avec ses entraîneurs, donc conseil, déterminer, ne pas avoir peur de perdre, être dans l'instant, l'instant présent de la compétition, livrer la compétition.
10:06Je sens un Florian Rousseau ému, je me trompe ?
10:10Non, je ne suis pas ému, je suis juste serein, il y a eu beaucoup de travail ces derniers mois, mais très heureux, comme je te le disais,
10:18pas d'émotion, c'est des Jeux à Paris, et ça il y a une certaine émotion, l'émotion de la compétition, je suis très heureux, je ne me lasse pas des Jeux,
10:36on ne se lâche jamais des Jeux, il y a toujours la même énergie, la même envie, même si je les avais faits, on ne se lâche jamais des Jeux.
10:44Hier, j'ai senti ça, on rentre en compétition, je suis très heureux, très fier de voir les sportifs, je sais ce qu'ils vivent, je suis très heureux et très admiratif,
10:53et puis à les accompagner, à les soutenir, une belle émotion, superbe, parce que c'est en France, il y a des Jeux en France, c'est waouh.
11:04Merci Florian.

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