• il y a 5 mois
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Chaque matin, Carl Meeus, rédacteur en chef au Figaro Magazine revient sur l'actualité politique du jour.
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Transcription
00:00Vous écoutez Europe 1, il est 7h48 et c'est l'heure de l'édito politique de Karl Meus, rédacteur en chef du Figaro Magazine.
00:09Bonjour Karl.
00:10Bonjour Sébastien.
00:12Ce matin, vous revenez vous aussi sur cet entretien accordé hier par le président de la République sur France 2.
00:18Pour vous, Emmanuel Macron a fait preuve d'un optimisme démesuré. Expliquez-nous pourquoi.
00:23Écoutez, d'abord parce que le système politique français ne se prête pas du tout à la conclusion qu'il tire des résultats des élections législatives.
00:30Emmanuel Macron estime que les Français, au second tour, ont demandé aux partis politiques de s'entendre pour former une coalition,
00:36quelque chose qui n'est jamais arrivé après des législatives sous la Vème République depuis 1962.
00:41Et en toute logique, aucun parti ne semble aujourd'hui prêt à franchir le pas.
00:45Ni la droite, qui avec Laurent Wauquiez a réaffirmé lundi son indépendance,
00:49ni la gauche, qui a lancé un nouveau nom pour Matignon, Lucie Castex,
00:53une heure avant l'intervention du président de la République pour bien lui signifier qu'elle ne voulait pas d'une autre coalition que la sienne, le Nouveau Front Populaire.
01:00Ni la droite ni la gauche ne peuvent bouger en direction d'Emmanuel Macron à cause de la perspective de l'élection présidentielle de 2027,
01:07qu'il est contraint à s'opposer pour incarder une alternative.
01:10Alors selon vous, Karl, quelle est la deuxième raison ?
01:13Emmanuel Macron cherche un compromis mais ne semble pas vouloir bouger sur sa ligne.
01:17Il demande aux hôtes de, je cite, sortir de leurs évidences et savoir faire des compromis,
01:22mais ajoute plus tard que la priorité n'est pas de revenir en arrière et qu'il ne faut, entre guillemets toujours, pas détruire ce qu'on vient de faire.
01:29Or les oppositions justement estiment que les Français, en infligeant une défaite que le président a reconnue hier soir,
01:35ont montré qu'ils voulaient changer les orientations du pays.
01:39Sur ce point, Emmanuel Macron est resté très flou, il a évoqué la sécurité, les services publics, la justice,
01:44mais c'est trop vague par rapport au pacte législatif proposé par les LR.
01:48Et il n'a rien dit sur les impôts.
01:50Accepterait-il de revenir sur un des fondamentaux de sa politique qui consistait à ne pas les augmenter pour attirer une partie de la gauche ?
01:56En réalité, le problème c'est que tous les protagonistes ont des arrière-pensées un peu inavouables dans cette affaire.
02:01Et qu'est-ce que vous voulez dire ? Qu'est-ce que vous entendez par arrière-pensée inavouable ?
02:05Écoutez Sébastien, aucun ne veut être jugé par les Français responsables du blocage institutionnel qui s'annonce.
02:11La situation actuelle fait penser à ce vers du poète René Char.
02:15Nous vivons avec quelques arpents du passé, les gays mensonges du présent et la cascade furieuse de l'avenir.
02:21Alors les arpents du passé, ce sont les réflexes des acteurs politiques,
02:24nous rient à ce qu'on appelle le fait majoritaire imposé par le scrutin présidentiel.
02:28Il empêche, on l'a vu, la construction de coalitions.
02:31Mais, et ce sont les gays mensonges du présent, personne ne veut porter la responsabilité de l'échec.
02:36Alors la gauche fait semblant de croire que son front populaire a gagné
02:39et peut gouverner alors que c'est responsables qu'ils vont se déchirer
02:43et que leur attelage baroque ne tiendra pas au Parlement.
02:46La droite montre sa bonne volonté en publiant son pacte législatif,
02:50tout en assurant ne pas vouloir être au gouvernement
02:52et en priant pour que les électeurs ne les mettent pas dans le même panier que les macronistes en 2027
02:56quand ils voudront tourner la page des dix ans de Macron au pouvoir.
03:00Quant au président, il essaye de gagner du temps avec son concept de trêve olympique
03:04pour laisser les choses se décanter et choisir le premier ministre à la rentrée
03:07mais aussi pour prendre, votre politologue l'a dit tout à l'heure, de la hauteur et retrouver de l'autorité.
03:12Seulement son propre camp s'organise déjà sans lui, voire contre lui,
03:16pour espérer avoir une chance en 2027.
03:18Quant à la cascade furieuse de l'avenir, je crois qu'il n'y a pas besoin de dessin
03:22pour comprendre, au vu des réactions à l'entretien d'hier soir,
03:25que c'est ce qui risque d'arriver dans les prochains mois.
03:27Signature européen, Karl Meus, rédacteur en chef au Figaro Magazine.
03:32Merci Karl, à demain.

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