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00:00– Et on en parle avec Charlotte Rocoquillon, en direct de New York.
00:03Bonjour, vous êtes chercheuse à l'Institut français de géopolitique spécialiste des États-Unis.
00:07Votre livre, Arlem, une histoire de gentrification.
00:11Merci d'être avec nous.
00:13Kamala Harris qui cherche bien sûr encore des soutiens.
00:16Comment expliquer la prudence de Barack Obama ?
00:22– Alors, il ne s'est pas encore exprimé en termes de soutien.
00:27Il a l'air d'en tout cas envisager une primaire ouverte.
00:32On sait pourtant qu'il est proche de Kamala Harris depuis longtemps.
00:35Il a travaillé avec elle dans le passé.
00:39Donc, il ne devrait pas en tout cas s'opposer complètement à sa candidature.
00:45Je ne peux que spéculer, je ne suis pas dans les confidences de Barack Obama,
00:50je ne peux que spéculer sur le fait qu'il protège son poids politique
00:54et qu'il réserve son opinion pour un autre moment dans la campagne.
00:58De la même manière qu'il s'était assez tardivement exprimé
01:00sur le fait que Joe Biden devait abandonner sa candidature.
01:05– Les démocrates risquent-ils justement de se déchirer autour de son investiture ?
01:10On vient d'apprendre que Joe Manchin finalement ne sera pas candidat,
01:13mais il pourrait y en avoir d'autres ?
01:18– Alors, il pourrait évidemment y en avoir d'autres,
01:20mais pour l'instant, ce qui semble quand même émerger,
01:23c'est un soutien assez massif et rapide autour de la campagne
01:28de la candidature de l'investiture de Kamala Harris.
01:32Effectivement, la possibilité d'une primaire ouverte serait probablement dangereuse
01:40pour les démocrates puisque ça les conduirait à exposer
01:44plutôt leur dissension, leur désaccord, et publiquement.
01:49Et ça les rendrait concurrents les uns des autres
01:52au lieu de les réunir, ce dont ils ont cruellement besoin.
01:56– Est-ce qu'il y a d'autres noms que celui de Joe Manchin qui pourraient émerger ?
02:04– Il y a certains noms, certains gouverneurs,
02:08mais entre ceux qui veulent être candidats eux-mêmes
02:11ou ceux qui vont se placer plutôt dans la possibilité d'être vice-président,
02:17je pense à Josh Shapiro par exemple, il y a aussi Gavin Newsom
02:22le gouverneur de Californie qui pourrait être un candidat.
02:27Mais il va falloir laisser un petit peu de temps à ses personnalités politiques
02:33pour se déclarer ou non.
02:36On a bien vu que la rapidité avec laquelle Joe Manchin avait commencé
02:41à indiquer qu'il pourrait être intéressé par une nouvelle candidature
02:46pour finalement se rétracter le lendemain,
02:48je pense que tout ça va faire couler beaucoup d'encre
02:52et créer beaucoup de commentaires un peu pour rien.
02:55– Kamala Harris va prendre la parole à Washington.
02:57À l'origine c'était pour évoquer les athlètes américains
02:59en route vers les JO de Paris.
03:01Elle va bien sûr utiliser l'occasion pour évoquer sa candidature.
03:09– Oui, là on est dans un jour complètement nouveau,
03:11nouveau chapitre, nouvelle dynamique de campagne.
03:15C'est un rafraîchissement dans cette campagne
03:18qui était quand même assez désespérante pour les Américains
03:26qui ne savaient vraiment pas qui choisir.
03:28Alors il y a des rebondissements en série récemment
03:30puisqu'il y avait la tentative d'assassinat la semaine dernière
03:34et puis maintenant le Covid de Joe Biden
03:38et puis maintenant l'abandon du président sortant.
03:42Mais effectivement c'est un nouveau jour.
03:45Elle va relancer la campagne.
03:46Elle a été effectivement plutôt dans l'ombre
03:49pendant les premières années du mandat.
03:51Ça a permis aussi un peu de la protéger
03:53mais néanmoins elle hérite évidemment du bilan de Biden
03:57qui n'est pas extrêmement populaire.
04:00Et donc il va falloir voir comment elle arrive à la fois à…
04:06comment dire, faire honneur à ce bilan et le défendre
04:09pour vraiment dire qu'en étant au pouvoir
04:11elle a à la fois l'expérience qu'il faut
04:14et puis en même temps pouvoir générer de nouveaux espoirs
04:19et de nouveaux ralliements.
04:22– Qui pourrait-elle prendre comme colistier justement
04:24pour maximiser ses chances face à Trump ?
04:29– Je ne peux pas spéculer sur ce point-là.
04:33Je pense qu'ils sont vraiment en train, des équipes démocrates,
04:36de justement envisager différentes candidatures,
04:38de tester différentes candidatures.
04:40Les instituts de sondage doivent être en train de tester
04:44les différents candidats.
04:48Encore une fois, je ne suis pas dans l'équipe de Kamala Harris.
04:49Je ne peux pas m'avancer sur un choix
04:53qu'elle n'a sans doute pas fait elle-même.
04:54– Est-ce que c'est une adversaire finalement plus difficile
04:57que Joe Biden pour Trump ?
05:03– Ce qui est certain, c'est que l'équipe de Trump
05:07a été un petit peu prise au dépourvu.
05:09Alors pas complètement,
05:10puisque par exemple il y avait déjà des clips de campagne
05:13qui étaient prêts, donc ils étaient prêts à l'attaquer aussi.
05:18Mais c'est vrai qu'un des principaux arguments
05:20qui reposait sur l'âge de Joe Biden
05:24fait que déjà cet argumentaire-là est complètement caduque.
05:29Quant à est-ce que Kamala Harris sera une adversaire plus difficile,
05:34je pense que Donald Trump n'a pas spécialement peur.
05:38J'entendais un petit peu plus tôt sur votre antenne,
05:41il n'a pas peur d'avoir des propos misogynes ou des propos racistes.
05:45Ça peut même contribuer d'une certaine manière à coaliser et à souder sa base.
05:50Donc de ce point de vue-là, je ne crois pas que ce soit spécialement difficile.
05:53Et puis comme elle hérite du bilan de Biden,
05:56finalement il peut associer la critique de la politique de Biden
05:58à Kamala Harris sans difficulté.
06:01Néanmoins, effectivement, l'argumentaire principal de l'âge de Joe Biden est caduque.
06:06– Merci Charlotte Recoquillon,
06:08chercheuse à l'Institut français de géopolitique spécialiste des États-Unis.
06:11Harlem, une histoire de gentrification, c'est votre livre.