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Transcription
00:00On parle avec notre invité Nicolas Arpagian, bonjour, merci beaucoup d'être avec nous sur France 24.
00:05Un logiciel de sécurité à l'origine d'une panne aussi gigantesque, c'est inédit ?
00:11Alors oui, surtout de cette ampleur. En fait la difficulté c'est que d'habitude les mises à jour,
00:17c'est évidemment une démarche qui est tout à fait vertueuse d'effectuer ces mises à jour,
00:21c'est une nécessité que l'on soit un utilisateur particulier, une entreprise, une administration.
00:26Par contre c'est vrai qu'en général on évite des campagnes sur de grandes ampleurs.
00:31Pourquoi ? Parce que précisément s'il y a des effets de bord, il s'agit de les limiter à des périmètres restreints.
00:38Et donc là effectivement on a, et c'est pour ça d'ailleurs que le caractère planétaire de cette panne
00:44vient du fait qu'au fur et à mesure que les villes, les pays se réveillent, s'activent professionnellement,
00:51allument leurs ordinateurs, activent donc les mises à jour et c'est ainsi qu'on a cette progression fulgurante
00:58au fur et à mesure de l'avancée des fuseaux horaires.
01:01Le problème, on le sait, est donc identifié et en cours de correction selon le patron du groupe américain
01:08qui est à l'origine de cet antivirus qui a causé la panne. Combien de temps ça peut prendre selon vous ?
01:14Alors ce qui est certain c'est que dès lors que l'on sait désormais ce que l'on cherche, c'est un progrès
01:19puisqu'on va pouvoir identifier les éléments de programme problématique et donc procéder à la mise à jour nécessaire,
01:27à la partie saine en quelque sorte, et ainsi neutraliser ou en tout cas retirer la partie problématique.
01:34Ce qui est certain c'est que ça se fait de manière précautionneuse pour deux raisons.
01:39La première pour s'assurer qu'il n'y a pas d'autres implications, d'autres dégâts.
01:43Et la deuxième c'est que l'on va chercher à documenter chacune des étapes.
01:47Pourquoi ? Parce que va s'ouvrir de manière imminente la question des responsabilités juridiques
01:53et potentiellement judiciaires avec la mise en cause du financement, de la prise en charge des pertes économiques
02:02liées à la non disponibilité de ces équipements.
02:05Vous évoquiez les aéroports, les places de marché, les entreprises, les commerces
02:10et donc évidemment la documentation des circonstances précises de l'infection ou en tout cas du problème informatique
02:19de manière ensuite à déterminer les responsabilités et les dispositifs d'indemnisation.
02:26Nicolas Arpagian, le fait que tant d'institutions, de pays dépendent à ce point de Microsoft, c'est aussi ça le problème ?
02:33Le manque de diversité dans l'usage notamment des systèmes d'exploitation ?
02:38Alors vous avez raison, il s'avère qu'il y a quelques années en arrière évidemment on a déjà assisté à des problèmes
02:45liés à des mises à jour de programmes, de logiciels, simplement dès lors que l'on assiste à ce qu'on peut qualifier du centralisme technologique.
02:52Il s'avère que Microsoft, son système Windows irrigue quelques 75% des ordinateurs à travers la planète.
03:01Donc il est évident qu'on est globalement dans une situation de dépendance numérique à la disponibilité, à l'intégrité de ces systèmes
03:10pour s'assurer du fonctionnement de nos économies, de nos administrations qui ont besoin du numérique pour produire,
03:18commercer, financer, communiquer, se former, se soigner et donc évidemment c'est la question de ce centralisme technologique.
03:25La seule chose c'est les solutions alternatives, alors là en l'espèce d'autres équipementiers ne sont pas concernés,
03:31mais c'est vrai que c'est une particularité, il y a peu d'industries aussi structurantes qui soient dans cette logique oligopolistique à minima et quasiment monopolistique.
03:42Merci beaucoup Nicolas Arpagian, vice-président du cabinet Hedmine d'avoir répondu aujourd'hui à nos questions sur France 24.

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