Ophelia Film
Ophelia Film
  • il y a 4 mois
Extrait de Satire IV (1663) de Nicolas Boileau (1636/1711)
Adaptation du texte & rôle de l'homme : Lionel Baillemont
Rôle de la femme : Alexandra Noisier
Costumes : Nathalie Hamel
Contrôle caméra : Raphaël Schott
Montage & Réalisation : Lionel Baillemont
https://opheliafilm.com/biographie-lionel-baillemont-2024/
Tourné en Camargue au mois de juin 2024
Remerciements à Monsieur Grossi-Méric
© Ophelia Film
https://opheliafilm.com/
Transcription
00:00C'est un peu comme ça.
00:18Que lisez-vous, mon ami, qui vous plonge dans un si grand contentement ?
00:23Il s'agit d'une satire, écrite par M. Boileau.
00:27Ne voulez-vous pas me faire participer un peu à vos réjouissances ?
00:31Bien volontiers, mamie, bien volontiers.
00:35M. Boileau a écrit
00:38« Tous les hommes sont fous,
00:42et malgré tous leurs soins, ne diffèrent entre eux que du plus ou du moins.
00:48Chacun suit dans ce monde une route incertaine,
00:52selon où son humeur le joue et le promène.
00:57Un tel y fait l'habile et nous traite de fous,
01:02qui sous le nom de sage est le plus fou de tous.
01:08Ainsi cela soit dit pour qui veut se connaître,
01:12le plus sage est celui qui ne pense point l'être,
01:17qui toujours pour un autre, enclin vers la douceur,
01:20se regarde soi-même en sévère censeur,
01:25rend à tous ses défauts une exacte justice
01:29et fait, sans se flatter, le procès de son vice.
01:36Souvent de tous nos maux, la raison est le pire,
01:40c'est elle qui, farouche au milieu des plaisirs,
01:45d'un remords important, vient brider nos désirs.
01:51La fâcheuse a pour nous des rigueurs sans pareil,
01:55c'est un pédant qu'on a sans cesse à ses oreilles.
02:02Ainsi l'homme, dans sa course effrénée,
02:07voltige incessamment de pensée en pensée.
02:14Son cœur, toujours flottant entre mille embarras,
02:17ne sait ni ce qu'il veut, ni ce qu'il ne veut pas.
02:24Ce qu'un jour...
02:26Puis-je ?
02:28Je vous en prie, madame.
02:34Ce qu'un jour il abhorre, en l'autre il le souhaite.
02:40Voilà l'homme en effet, il va du blanc au noir,
02:45il condamne au matin ses sentiments du soir.
02:50Important à tout autre, à soi-même fort qu'au mode,
02:56il change à tout moment d'esprit comme de mode.
03:03Il a, comme la mer, ses flots et ses caprices,
03:09la moindre de ses vertus balance tous ses vices.
03:14Et l'homme seul, en sa fureur extrême,
03:19met un brutal honneur à s'égorger soi-même.
03:28Ce texte est frappé sous le sceau du bon sens,
03:32et il n'est pas facile d'en contester la vérité.
03:36Que pouvons-nous lui opposer ?
03:39Que pouvons-nous lui opposer ?
03:44L'amour, mamie, l'amour.
03:48Il n'y a que cela que nous pouvons lui opposer.
03:53Alors continuons de nous aimer,
03:56avec toute la sincérité et la loyauté possible,
04:02avant que le dernier souffle ne s'enfuie de nous.
04:08Sous-titrage ST' 501
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