• il y a 5 mois

Visitez notre site :
http://www.france24.com

Rejoignez nous sur Facebook
https://www.facebook.com/FRANCE24

Suivez nous sur Twitter
https://twitter.com/France24_fr#

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bonjour à vous, vous êtes historien, enseignant à Sciences Po à Paris, à l'Université de Créteil,
00:04vous êtes notamment le responsable de l'association Michel Rocard.
00:07Merci de prendre quelques instants pour répondre à nos questions sur France 24.
00:10La gauche espère une fumée blanche cette fin de semaine.
00:13Il y a toujours une division au sein du nom du Premier ministre.
00:17Qu'est-ce qui achoppe ? Pourquoi il y a ce bras de fer au sein de cette alliance des gauches
00:21qui s'est pourtant montrée unie jusqu'à présent ?
00:24Elle s'est montrée unie après avoir été divisée et après avoir été aussi unie à l'époque de la Nupes.
00:32En fait, les divisions sont toujours là, elles s'est unies très rapidement
00:35parce qu'il y avait un enjeu très lourd pour les législatives
00:38qui était de faire front face au danger d'une prise de pouvoir du Rassemblement national.
00:42Donc ça a été ça qui a finalement fait du lien très rapidement.
00:46Mais les divisions qui étaient en germe déjà avant, elles sont toujours là à l'heure actuelle
00:50et on les retrouve finalement dans ces divisions autour d'un candidat.
00:54Sachant que chacun des partis qui composent ce nouveau front populaire
00:58essaye d'amener la couverture à soi et essaye d'avoir son propre candidat.
01:01On a vu que LFI a proposé quatre candidats, dont Jean-Luc Mélenchon.
01:06Le Parti socialiste a proposé le nom d'Olivier Faure.
01:09Et là, il semble émerger un nouveau nom qui permettrait de sortir de cette division
01:13qui est celui de la présidente de la région de La Réunion.
01:16Et en attendant, on le sait, cette union a été scellée avant ces législatives.
01:22Déjà à ce moment-là, à cette époque-là, le nom du futur Premier ministre avait posé question,
01:26notamment avec Jean-Luc Mélenchon qui tentait de s'imposer.
01:29Comment est-ce que cette alliance peut s'en sortir ?
01:32Il ne reste que quelques jours.
01:33Le 18 juillet prochain, les groupes doivent être constitués à l'Assemblée nationale.
01:39Oui, tout à fait.
01:39Alors, il semble quand même que les discussions avancent
01:42et qu'ils cherchent à trouver un terrain d'entente pour proposer un candidat unique.
01:46Parce que si en plus de ça, il n'y avait pas de candidat unique,
01:49eh bien déjà qu'il n'y a pas véritablement de majorité.
01:51Ça serait extrêmement compliqué.
01:53Donc là, on voit qu'ils ont bien compris quand même leur intérêt
01:56et que leur intérêt, c'est d'avoir un seul candidat à présenter à Emmanuel Macron
02:00et dont il n'est même pas sûr que celui-ci acceptera de le nommer.
02:05L'idée un temps avait été évoquée par je ne sais plus exactement quelle personnalité
02:09de ce nouveau Front populaire de faire voter les membres de cette alliance
02:13pour désigner justement ce futur Premier ministre.
02:15Où en est cette proposition ?
02:18En tout cas, si j'ai bien compris, c'était Olivier Faure qui avait parlé de faire voter les groupes.
02:22Donc de faire voter les députés et avec l'idée que peut-être le Parti socialiste,
02:26in fine, aurait un groupe plus important que LFI.
02:29Les deux étant à l'heure actuelle, eh bien au coude à coude.
02:33Cette idée, je pense qu'elle est toujours dans les cartons,
02:35notamment s'il n'y a pas d'entente finale entre les partis,
02:37entre les états-majors des partis sur un seul nom.
02:40Il y a fort à parier qu'effectivement, cela ira au vote
02:43pour désigner un candidat unique pour le nouveau Front populaire.
02:46Du côté de Renaissance, donc du camp présidentiel,
02:49on s'est déchiré aussi un temps autour du poste de président de groupe.
02:53On sait désormais que c'est Gabriel Attal qui est l'unique candidat.
02:56Mais là encore, ce n'était pas évident.
02:58L'enseignement de ce scrutin et de ce qui se passe en ce moment même
03:01dans le camp présidentiel, c'est l'implosion.
03:05Oui, tout à fait, une implosion qui n'a pas fini de montrer ces derniers soubresauts,
03:11puisque effectivement, Gabriel Attal va devenir le chef du parti,
03:16en tout cas du groupe parlementaire.
03:19Mais on sent qu'il y a une tendance au sein de la gauche,
03:21de ensemble ou de renaissance, avec Sacha Houlié,
03:25qui a décidé, a proposé de former son propre groupe
03:29et pourquoi pas de tendre la main au nouveau Front populaire.
03:32On a eu Aurélien Rousseau qui a quitté le gouvernement il y a quelques mois
03:35et qui a rejoint le nouveau Front populaire.
03:37Et puis à droite aussi, à la droite de Renaissance,
03:40on voit que certains se tournent plutôt vers la droite.
03:43On l'a entendu dans ce qu'a dit Aurore Berger tout à l'heure.
03:46On sent que c'est clairement l'Alliance qui aurait le plus leur souhait.
03:50Donc il y a effectivement un risque très important d'une explosion
03:55et finalement du retour à un schéma beaucoup plus classique
03:57où il n'y aurait pas trois blocs, mais il y aurait deux grands blocs
04:01avec un bloc plus petit qui serait un bloc de centre-droit.
04:04Avec deux grands blocs, un de gauche et un d'extrême droite.
04:07C'est ça, donc si je vous suis bien, finalement, en même temps,
04:10Delamacroni est en train de disparaître
04:12et chacun va retrouver son ancienne famille politique,
04:15le Premier ministre actuel a dit que nous avions frôlé la disparition
04:18en parlant de son camp. C'est finalement chose faite ?
04:22Alors, ça va dépendre encore une fois de ce qui va se passer demain
04:24et notamment si finalement, ils arrivent à composer une autre majorité
04:28en s'alliant avec LR et en réussissant à obtenir une partie du nouveau Front populaire,
04:33notamment du PS ou d'autres députés de gauche
04:36qui ne sont pas encore véritablement encartés.
04:39Là, dans ce cas, il serait en quelque sorte relancé.
04:42Mais si ça n'est pas le cas, ça va être très compliqué
04:44puisqu'ils vont être pris en tenaille entre les deux gros blocs
04:48et tenter finalement de rejoindre potentiellement ces alliances-là,
04:52sachant que la présidentielle va arriver très rapidement
04:55et qu'Emmanuel Macron ne peut plus coaliser comme il le faisait avant
04:58puisqu'il ne peut pas se représenter
05:00et qu'en plus, les décisions qu'il a prises ont très nettement affaibli son camp.
05:04Merci beaucoup Emmanuel Guigo.
05:05Merci d'avoir pris le temps de répondre à nos questions sur France 24.

Recommandations